Une «crise de la dette» qui pose un danger «existentiel» pour certains pays, selon le patron du PNUD

Une «crise de la dette» affecte de nombreux pays dans l'environnement économique actuel et représente un danger «existentiel» pour certains d'entre eux, met en garde le patron du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Achim Steiner. (AFP)
Une «crise de la dette» affecte de nombreux pays dans l'environnement économique actuel et représente un danger «existentiel» pour certains d'entre eux, met en garde le patron du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Achim Steiner. (AFP)
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Publié le Vendredi 13 octobre 2023

Une «crise de la dette» qui pose un danger «existentiel» pour certains pays, selon le patron du PNUD

  • «La finance climatique et les investissements en faveur du climat, dans le sens de réduire les risques associés au changement climatique, c'est de la finance pour le développement»
  • «Le coût de l'inaction est en train de devenir rapidement plus élevé que le coût de l'action»

MARRAKECH: Une "crise de la dette" affecte de nombreux pays dans l'environnement économique actuel et représente un danger "existentiel" pour certains d'entre eux, met en garde le patron du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Achim Steiner, dans un entretien à l'AFP.

 

Question: la croissance économique mondiale est ralentie et les taux d'intérêts élevés mettent les pays endettés en difficulté. Qu'est-ce que cela signifie pour le développement et la lutte contre la pauvreté?

Réponse: "Il est devenu évident que pour beaucoup de pays en développement, l'environnement d'inflation et de taux d'intérêts élevés est extrêmement dommageable pour leur capacité à faire face aux crises, y compris les suites du Covid, mais signifie aussi une incapacité à investir dans la reprise"

"Dans notre travail au PNUD, on voit que le problème de la dette est en réalité une crise de la dette pour 52 pays. Il sont à un pas du surendettement et pas loin de 9 ou 10 pays sont déjà en défaut de paiement.

Et selon nos estimations, ce sont 40% des pauvres du monde entier qui vivent dans ces 52 pays".

"Pour certains, ces perturbations et cette incertitude peuvent être temporaires et par conséquent il s'agit pour eux de passer la tempête. Mais pour d'autres, c'est en réalité existentiel.

Ça les plombe et à moyen-long terme, le plus grand danger est une divergence: certains pays se remettront et iront très bien. De nombreux autres seront pris dans une sorte de lent déclin ou en chute libre et feront peut-être défaut sur leur dette avec toutes les conséquences catastrophiques. Cela prend habituellement une décennie ou deux pour qu'un pays s'en remette"

Q: Des restructurations de dette avancent, la Zambie est proche de signer un accord: est-ce une bonne nouvelle?

R: "Ça l'est en principe mais si seulement ça n'avait pas pris si longtemps!

D'une certaine manière le cadre commun de traitement des dettes (du G20) devait fournir un cadre pour s'attaquer à ces problèmes.

Mais la dure réalité c'est que la Zambie a passé 24 mois à négocier. Le Sri Lanka a dû attendre près d'un an et le Pakistan des mois. Et encore ce ne sont que trois pays et ces deux derniers n'ont même pas encore conclu leurs négociations.

"L'idée d'un cadre commun est importante, elle est bienvenue, elle partait d'une bonne intention durant la crise du Covid. Mais elles s'est avérée inadaptée jusqu'à présent dans la façon dont elle a été mise en œuvre. Donc il faut soit améliorer ce cadre ou le remplacer par autre chose".

Q: Les institutions financières internationales se repositionnent pour faire face à la crise climatique. Est-ce que cela risque de se faire au détriment de la lutte contre la pauvreté, comme le craignent certains pays du Sud?

R: "La finance climatique et les investissements en faveur du climat, dans le sens de réduire les risques associés au changement climatique, c'est de la finance pour le développement. Je pense que nous avons passé le point où nous devions traiter ces deux aspects séparément..."

"Le coût de l'inaction est en train de devenir rapidement plus élevé que le coût de l'action. C'est une autre raison pour laquelle cette vision de la finance climatique opposée à la finance pour le développement est une fausse dichotomie".

"Mais si on continue à financer le développement et le climat aux niveaux actuels, en particulier de la part des nations les plus riches, alors nous échouons à tenir les promesses qui ont été faites et nous sous-investissons aussi de manière chronique pour la génération future".


Club Med fête ses 75 ans: de la cabane en paille au luxe durable

Des modestes paillotes de Majorque aux resorts luxueux de l’Exclusive Collection, Club Med a su se réinventer au fil des décennies, tout en restant fidèle à son esprit originel. (AFP)
Des modestes paillotes de Majorque aux resorts luxueux de l’Exclusive Collection, Club Med a su se réinventer au fil des décennies, tout en restant fidèle à son esprit originel. (AFP)
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  • Quand Gérard Blitz fonde Club Med en 1950, rapidement rejoint par Gilbert Trigano, il imagine une nouvelle façon de voyager : des séjours tout compris, synonymes de liberté, convivialité et partage
  • Le concept séduit immédiatement et s’impose comme une petite révolution dans le monde du tourisme

DUBAI:  Pionnier des vacances tout compris, Club Med célèbre cette année son 75ᵉ anniversaire. Né sur les plages de Majorque en 1950, le groupe s’est imposé comme un leader mondial du tourisme haut de gamme et durable, avec 70 resorts premium et de luxe dans 40 pays.

Une success-story née d’une vision révolutionnaire

Quand Gérard Blitz fonde Club Med en 1950, rapidement rejoint par Gilbert Trigano, il imagine une nouvelle façon de voyager : des séjours tout compris, synonymes de liberté, convivialité et partage. Le concept séduit immédiatement et s’impose comme une petite révolution dans le monde du tourisme.

Des modestes paillotes de Majorque aux resorts luxueux de l’Exclusive Collection, Club Med a su se réinventer au fil des décennies, tout en restant fidèle à son esprit originel.

« Notre 75ᵉ anniversaire rend hommage à l’innovation qui a toujours porté Club Med », explique Anne Browaeys, PDG de Club Med EMEA et Amérique du Nord.
« De l’invention du tout compris à notre transformation premium, nous restons fidèles à nos valeurs de liberté et de bonheur. »

L’Esprit Libre, ADN de la marque

Pour marquer l’événement, Club Med lance une campagne mondiale baptisée “75 Years of L’Esprit Libre”, célébrant son héritage d’innovation et de joie de vivre.

Un film met en parallèle images d’archives et scènes contemporaines, rappelant le rôle précurseur de la marque :

« Nous n’avons pas inventé la détox digitale, les réseaux sociaux ou les influenceurs… mais nous avons inventé les lieux où vous pouviez vraiment les vivre », souligne la campagne.

 


La Bourse de Paris prudente, entre budget et Nvidia

"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. (AFP)
"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. (AFP)
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  • La Bourse de Paris évolue sans entrain mercredi, dans l'attente des résultats trimestriels du géant américain des semi-conducteurs Nvidia
  • Il reprend des couleurs, après avoir cédé 1,70% la veille, deuxième chute consécutive, plombée par les perspectives d'instabilité politique et budgétaire en France, après l'intervention de François Bayrou en début de semaine

PARIS: La Bourse de Paris évolue sans entrain mercredi, dans l'attente des résultats trimestriels du géant américain des semi-conducteurs Nvidia, fer de lance de l'intelligence artificielle sur les marchés, tout en surveillant la situation politique en France.

Vers 09H40 (heure de Paris), le CAC 40 gagnait 0,30% à 7.732,59 points.

Il reprend des couleurs, après avoir cédé 1,70% la veille, deuxième chute consécutive, plombée par les perspectives d'instabilité politique et budgétaire en France, après l'intervention de François Bayrou en début de semaine.

"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

Le géant américain publiera ses résultats après la fermeture de Wall Street (22H00).

Les places boursières sont portées ces dernières années par un engouement  autour de l'intelligence artificielle. Nvidia, qui fournit les semi-conducteurs à cette industrie investissant des milliards tous azimuts pour se développer, en est la figure de proue.

Il "représente désormais environ 8% du S&P 500. Ses résultats, ou la réaction du marché à ceux-ci, pourraient donc fortement influencer le marché", résume Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.

D'ici là, "les investisseurs continueront à faire preuve de prudence", estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.

La dette française sur le grill

La situation politique et budgétaire en France inquiète les investisseurs, depuis que François Bayrou a annoncé lundi qu'il solliciterait la confiance de l'Assemblée nationale le 8 septembre prochain, avec peu de chances de l'obtenir.

Le chef du gouvernement a promis mardi de se battre et demandé aux oppositions de "réfléchir" et de renoncer à leurs "réflexes spontanés", les appelant à choisir entre le "chaos" et "la responsabilité".

Après avoir été sous pression ces deux derniers jours, le taux d'intérêt à dix ans de la dette française se stabilisait mercredi, à 3,50% vers 09H40, au même niveau que la veille.

Mais il reste proche de celui imposé à l'Italie (3,56%), longtemps vue comme la lanterne rouge, mais qui bénéficie depuis plusieurs mois d'une meilleure perception des investisseurs en termes de croissance  et de limitation des dépenses.

Et l'écart entre le taux d'intérêt français et son équivalent allemand référence en Europe, baptisé le "spread", atteignait lui 0,78 point, contre 0,70 point en début de semaine avant l'intervention de M. Bayrou.

Nouvelle commande pour Alstom

Le géant français Alstom (-0,38% à 20,75 euros) ne profitait pas de la commande annoncée mardi de "quelques centaines de millions d'euros" pour fournir une ligne de métro à Mumbai en Inde.

 


Lancement de l'application d'IA saoudienne Humain Chat dans le Royaume

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  • L’Arabie saoudite a lancé ce mardi Humain Chat, une application d’intelligence artificielle en arabe
  • Cette application constitue la première solution de la suite IA développée par Humain, et repose sur un modèle de langue arabe appelé ALLAM 34B, conçu et développé en Arabie saoudite par des Saoudiens

RIYAD: L’Arabie saoudite a lancé ce mardi Humain Chat, une application d’intelligence artificielle en arabe, désormais accessible aux utilisateurs du Royaume.

Cette application constitue la première solution de la suite IA développée par Humain, et repose sur un modèle de langue arabe appelé ALLAM 34B, conçu et développé en Arabie saoudite par des Saoudiens.

Humain, une entreprise d’intelligence artificielle entièrement détenue par le Fonds d’investissement public (PIF), a été lancée en mai dernier par le prince héritier Mohammed ben Salmane. L’objectif est de développer des modèles linguistiques arabes de grande envergure et de positionner le Royaume comme un pôle mondial de l’innovation en IA.

L’application est disponible sur iOS, Android, ainsi que via navigateur web, et devrait prochainement être déployée dans d’autres pays arabophones.

« Le lancement de HUMAIN Chat est une source de fierté pour l’Arabie saoudite, marquant une étape historique dans notre mission de construire une IA souveraine, à la fois techniquement avancée et culturellement authentique, » explique Tareq Amin, PDG de HUMAIN.

ALLAM, développé entièrement par une équipe de plus de 120 spécialistes de l’IA, dont 35 chercheurs titulaires d’un doctorat en Arabie saoudite, a été conçu pour servir les 350 millions de locuteurs arabes à travers le monde.

Le modèle est sensible aux aspects culturels, comprend les différents dialectes arabes, et maîtrise l’ensemble des formes de la langue, de l’arabe classique aux variantes locales.

Disponible également en anglais, ce modèle a été entraîné sur l’un des plus grands ensembles de données arabes jamais réunis, puis affiné grâce aux retours de plus de 600 experts sectoriels et 250 évaluateurs. Le résultat : une maîtrise inégalée de l’arabe, alignée sur les nuances culturelles, religieuses et sociales du monde islamique et du Moyen-Orient, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

« Nous prouvons que des technologies compétitives à l’échelle mondiale peuvent naître de notre propre langue, notre infrastructure et nos valeurs — construites en Arabie saoudite par des talents saoudiens, » ajoute Tareq Amin.

« Ce n’est pas une fin en soi, mais le début d’un voyage pour servir le Royaume, le monde arabophone, et au-delà. Le potentiel est illimité, accélérant l’innovation et le progrès dans tous les domaines de la vie économique et sociale. »

Les utilisateurs en Arabie saoudite peuvent accéder à Humain Chat ici : https://chat.humain.ai/

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com