L'Egypte veut un sommet sur «l'avenir de la cause palestinienne»

Des Palestiniens munis de passeports étrangers attendent à la porte de Rafah dans l'espoir de passer en Égypte alors que les attaques israéliennes sur la bande de Gaza se poursuivent, le 14 octobre 2023. (AFP).
Des Palestiniens munis de passeports étrangers attendent à la porte de Rafah dans l'espoir de passer en Égypte alors que les attaques israéliennes sur la bande de Gaza se poursuivent, le 14 octobre 2023. (AFP).
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Publié le Dimanche 15 octobre 2023

L'Egypte veut un sommet sur «l'avenir de la cause palestinienne»

  • L'Egypte, médiateur historique entre Palestiniens et Israéliens, est le premier pays arabe à avoir reconnu Israël. Il partage notamment sa frontière nord-est avec la bande de Gaza et l'Etat israélien
  • L'aide internationale arrive ainsi depuis plusieurs jours dans le Sinaï, attendant d'être acheminée vers Gaza

LE CAIRE : Les autorités égyptiennes ont dit dimanche "lancer l'invitation à un sommet régional et international sur l'avenir de la cause palestinienne", peu avant l'arrivée au Caire du secrétaire d'Etat américain en tournée régionale.

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Un enfant pleure alors que des Palestiniens munis de passeports étrangers attendent à la porte de Rafah dans l'espoir de passer en Égypte, alors que les attaques d'Israël sur la bande de Gaza se poursuivent, le 14 octobre 2023. (AFP). 

Au moment où le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza et Israël sont en guerre ouverte --avec des milliers de morts des deux côtés et environ un million de déplacés-- et que le conflit menace de s'étendre au-delà, le Conseil de la sécurité nationale n'a pas précisé le calendrier et la liste des participants à ce sommet.

L'Egypte, médiateur historique entre Palestiniens et Israéliens, est le premier pays arabe à avoir reconnu Israël. Il partage notamment sa frontière nord-est avec la bande de Gaza et l'Etat israélien.

L'aide internationale arrive ainsi depuis plusieurs jours dans le Sinaï, attendant d'être acheminée vers Gaza.

L'aide à Gaza s'empile en Egypte, la frontière toujours fermée

L'aide humanitaire arrivée de plusieurs capitales s'empile dimanche dans le Sinaï égyptien, frontalier de la bande de Gaza bombardée et assiégée par Israël, sans toutefois rejoindre le territoire palestinien, ont indiqué des témoins à l'AFP.

Depuis trois bombardements israéliens, en moins de 24 heures lundi et mardi, sur le terminal palestinien de Rafah, le poste-frontière vers l'Egypte est fermé.

Samedi, un responsable américain avait affirmé à l'AFP que l'Egypte et Israël s'étaient entendus pour laisser les Américains sortir de la bande de Gaza à travers Rafah.

Mais l'Egypte a posé des conditions. Elle "refuse que le poste-frontière soit uniquement dédié au passage des étrangers", ont affirmé des sources haut placées citées par des médias proches du renseignement. "La position égyptienne est claire: la condition (à ces traversées) est que l'entrée de l'aide à Gaza soit facilitée", ont-elles ajouté.

Dimanche, des témoins ont rapporté que les blocs de béton installés par les Egyptiens après les bombardements israéliens pour renforcer leur frontière étaient toujours en place, semblant indiquer qu'aucun passage n'était envisagé dans l'immédiat.

Israël, qui contrôle les deux autres ouvertures sur le monde de Gaza, a décrété un "siège complet" après 16 années de blocus, interdisant l'entrée de nourriture et coupant l'eau et l'électricité aux 2,4 millions d'habitants du territoire palestinien.

Il fait aussi monter la pression sur l'Egypte, qui redoute que sa frontière ne soit forcée par les Gazaouis comme cela avait été le cas en 2008 au début du blocus israélien.

Son armée a ordonné vendredi aux 1,1 million d'habitants du nord de la bande de Gaza de partir vers le sud frontalier de l'Egypte.

Mais après trois bombardements israéliens en moins de 24 heures lundi et mardi, le poste-frontière de Rafah, le seul de Gaza qui n'est pas contrôlé par Israël, est fermé.

Alors que l'armée israélienne a ordonné vendredi aux 1,1 million d'habitants du nord de la bande de Gaza de partir vers le sud, le Conseil de la sécurité national, chapeauté par le président Abdel Fattah al-Sissi, a affirmé "refuser le déplacement de population qui vise à en finir avec la cause palestinienne aux dépends des pays voisins", selon la présidence.

Pour le président palestinien, Mahmoud Abbas, un tel "déplacement" est une "deuxième Nakba", la "catastrophe" qu'a constitué, pour les Palestiniens, l'exode de 760 000 d'entre eux à la création d'Israël en 1948.

Le Caire, de son côté, redoute que sa frontière ne soit forcée par les Gazaouis comme cela avait été le cas en 2008 au début du blocus israélien.

L'ancien vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, a récemment fait polémique à ce sujet.

"Nous ne disons pas (aux Gazaouis) d'aller se noyer dans la mer (...) il y a un espace presque infini dans le désert du Sinaï", avait-il affirmé à la chaîne qatarie Al-Jazeera.

"L'Egypte devra jouer le jeu", a-t-il encore affirmé, suggérant qu'Israël et la communauté internationale pourraient financer "des villes de tentes avec de la nourriture et de l'eau" pour "tous les recevoir temporairement dans le Sinaï".

Pour le moment, Rafah est toujours fermé car l'Egypte conditionne la sortie des Américains négociée par Washington à l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.