Aux portes de Gaza, l'aide humanitaire s'entasse en Egypte

Des camions transportant de l'aide humanitaire pour les Palestiniens attendent la réouverture du terminal de Rafah, du côté égyptien, pour entrer à Gaza le 17 octobre 2023 (Photo, Reuters).
Des camions transportant de l'aide humanitaire pour les Palestiniens attendent la réouverture du terminal de Rafah, du côté égyptien, pour entrer à Gaza le 17 octobre 2023 (Photo, Reuters).
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Publié le Vendredi 20 octobre 2023

Aux portes de Gaza, l'aide humanitaire s'entasse en Egypte

  • Dans le Sinaï égyptien, l'aide humanitaire pour la bande de Gaza afflue à l'aéroport d'Al-Arich
  • Le PAM, qui a déjà fourni de l'aide à 522000 personnes depuis le début du conflit, a déclaré que 951 tonnes de nourriture étaient en cours d'acheminement ou avaient déjà été livrées à la frontière égyptienne

AL-ARISH: Nourriture, médicaments, purificateurs d'eau, produits d'hygiène, couvertures... Dans le Sinaï égyptien, l'aide humanitaire pour la bande de Gaza afflue à l'aéroport d'Al-Arich, qui a même rouvert une de ses pistes d'atterrissage pour tout pouvoir recevoir.

A quelques dizaines de kilomètres plus à l'est, se dresse Rafah, le poste-frontière que l'Egypte promet d'ouvrir vendredi, l'unique ouverture sur le petit territoire palestinien ravagé par les guerres et la pauvreté qui ne soit pas aux mains d'Israël.

Pour le patron de l'ONU, Antonio Guterres, le terminal de Rafah et l'aéroport d'Al-Arich "ne sont pas seulement vitaux, ils sont l'unique espoir des Gazaouis, leur bouée de sauvetage".

"Nous recevons deux à trois avions d'aide par jour, affrétés par des agences humanitaires ou des Etats" qui veulent envoyer de la nourriture, de l'eau ou des équipements médicaux aux 2,4 millions de Palestiniens assiégés et bombardés par Israël, affirme de son côté à l'AFP Ahmed Ali, responsable du Croissant-Rouge égyptien.

Aussitôt déposées sur le tarmac réservé aux militaires, les cargaisons d'aide sont chargées dans des camions.

«Plus que catastrophique»

Israël, qui impose depuis 16 ans un strict blocus à Gaza et y a décrété un "siège complet" depuis le début de la guerre meurtrière déclenchée le 7 octobre après une attaque du mouvement islamiste Hamas sur son sol, a finalement donné son accord pour le passage de l'aide.

Mais désormais, c'est l'Egypte qui réclame du temps: elle assure réparer les routes qui relient son territoire à Gaza après quatre bombardements israéliens sur le terminal.

En attendant, les palettes d'aide sont stockées dans des entrepôts d'Al-Arich, le chef-lieu du Nord-Sinaï, explique M. Ali. Et dès que le feu vert sera donné, ajoute-t-il, 250 volontaires se tiennent prêts à les transporter à la frontière.

Jeudi, c'est un avion émirati qui décharge neuf tonnes d'aide de l'Unicef. Le quatrième en une semaine maintenant qu'un point aérien relie Dubaï et Al-Arich, notamment pour le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le PAM, qui a déjà fourni de l'aide à 522.000 personnes depuis le début du conflit, a déclaré que 951 tonnes de nourriture étaient en cours d'acheminement ou avaient déjà été livrées à la frontière égyptienne, selon un porte-parole du programme. Cette quantité est suffisante pour nourrir 488.000 personnes pendant une semaine, a-t-il ajouté.

Car à Gaza, la situation est "plus que catastrophique" avec des stocks quasiment vides après 13 jours de guerre, explique Sara Alzawqari, responsable de la communication de l'Unicef pour le Golfe.

"Nous avons distribué la quasi-totalité de l'aide que nous avions à l'intérieur de Gaza", rapporte-t-elle.

"Nous nous efforçons de faire fonctionner la seule usine de dessalement d'eau en état de marche dont la capacité est très réduite" par les pénuries de fuel et de courant maintenant que l'unique centrale électrique de Gaza est à l'arrêt, poursuit-elle.

«Le temps presse»

En représailles aux plus de 1.400 morts sur son sol, Israël bombarde sans relâche la bande de Gaza depuis l'attaque sanglante du Hamas --au pouvoir dans le territoire. Il n'y aura bientôt plus d'eau ni carburant ni nourriture, ne cessent d'alerter les agences de l'ONU.

"Des équipements et des médicaments ont également été fournis aux hôpitaux, mais compte tenu du nombre de blessés, les lits d'hôpitaux et les médicaments essentiels manquent", ajoute Mme Alzawqari, alors que les autorités à Gaza comptent plus de 3.700 morts et 12.500 blessés.

Or, "le temps presse et le nombre de victimes parmi les enfants ne fait qu'augmenter", prévient-elle, la situation "s'aggrave de minute en minute".

Israël, l'Egypte et les Etats-Unis se sont mis d'accord sur un premier convoi de "20 camions", un chiffre totalement insuffisant pour l'ONU qui veut "100 camions par jour" pour nourrir les Gazaouis qui, déjà avant la guerre, dépendaient pour 60% d'entre eux de l'aide alimentaire.

Si la nourriture, l'eau et le carburant sont la priorité, l'Unicef a malgré tout glissé d'autres cartons dans les camions: des kits de jeux éducatifs.

Car, dit Mme Alzawqari, il faut que les enfants puissent continuer "à jouer et à apprendre".


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".