Les Palestiniens désespérés attendent l'aide humanitaire promise à Gaza

Une femme réagit alors qu'elle se tient debout dans une maison gravement endommagée après le bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 octobre 2023. ( Photo, AFP)
Une femme réagit alors qu'elle se tient debout dans une maison gravement endommagée après le bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 octobre 2023. ( Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 19 octobre 2023

Les Palestiniens désespérés attendent l'aide humanitaire promise à Gaza

  • Israël a continué jeudi de pilonner la bande de Gaza, tandis que les convois d'aide humanitaire qui doivent se rendre sur cette langue de terre exiguë où vivent 2,4 millions de Palestiniens sont bloqués depuis des jours à la frontière avec l'Egypte
  • Jeudi soir, le président américain doit s'adresser aux Américains depuis la Maison Blanche pour tenter de les souder derrière Israël et l'Ukraine, pays en guerre contre la Russie qui a envahi son territoire début 2022

INDEFINI: Les Palestiniens bloqués à Gaza attendent désespérément jeudi les camions d'aide humanitaire promis par le président américain, Joe Biden, et l'Egypte, au 13e jour d'une guerre meurtrière qui se poursuit, en dépit d'une intense activité diplomatique.

Israël a continué jeudi de pilonner la bande de Gaza, tandis que les convois d'aide humanitaire qui doivent se rendre sur cette langue de terre exiguë où vivent 2,4 millions de Palestiniens sont bloqués depuis des jours à la frontière avec l'Egypte, au point de passage de Rafah, le seul qui ne soit pas contrôlé par Israël.

"C'est dur depuis trois nuits, mais la nuit dernière a été la plus dure", a déclaré jeudi à l'AFP un habitant de la ville de Gaza, Umm Mohamed Abu Ziada.

Venu en personne mercredi soutenir Israël, meurtri par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur son sol le 7 octobre, M. Biden a assuré que le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, avec lequel il venait de s'entretenir, avait "accepté" de "laisser jusqu'à 20 camions traverser" la frontière pour acheminer cette aide humanitaire.

Près de 3.500 personnes ont été tuées à Gaza, selon le ministère palestinien de la Santé contrôlé par le Hamas. Des quartiers entiers ont été rasés et se retrouvent sans eau, sans nourriture ni électricité, et plus d'un million de personnes ont été déplacées après le siège imposé par Israël le 9 octobre à Gaza, déjà soumise à un blocus terrestre, maritime et aérien depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

En Israël, plus de 1.400 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre, pour la plupart des civils le jour de l'attaque, selon les autorités israéliennes, et le nombre d'otages du Hamas a été revu à la hausse à 203 personnes jeudi.

«On est prêts»

Au terminal de Rafah entre l'Egypte et Gaza, des Egyptiens réparaient jeudi les dégâts des bombardements israéliens en vue du passage des camions d'aide, rapportent des témoins à l'AFP. Et des dizaines de personnes se sont rassemblées jeudi matin dans l'espoir d'une réouverture du point de passage.

"On est prêts avec nos sacs", assure Mohammed, 40 ans, qui travaille pour une institution italienne et attend depuis depuis trois jours avec sa famille de pouvoir passer la frontière.

"Nous voulons faire passer autant de camions que possible. Il y en a, je crois 150 environ", a déclaré mercredi soir le président américain. Mais "si le Hamas (s'en) saisit ou ne les laisse pas passer (..) alors ce sera fini", a-t-il averti.

Jeudi soir, le président américain doit s'adresser aux Américains depuis la Maison Blanche pour tenter de les souder derrière Israël et l'Ukraine, pays en guerre contre la Russie qui a envahi son territoire début 2022.

La veille, il avait mis Israël hors de cause pour la frappe meurtrière contre l'hôpital Ahli Arab de Gaza, dont l'armée israélienne et le Hamas se renvoient la responsabilité.

Cette frappe a fait au moins 471 morts parmi des déplacés du conflit qui s'abritaient dans l'enceinte de l'hôpital, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas. Probablement beaucoup moins, a toutefois affirmé un haut responsable européen du renseignement, interrogé par l'AFP.

"Il n'y a pas 200, voire 500 morts, mais plutôt quelques dizaines, probablement entre 10 et 50", a affirmé cette source sous couvert d'anonymat. Un porte-parole de l'armée israélienne, Jonathan Conricus, a également contesté le nombre de 471 morts avancé par le Hamas: "Où sont tous les corps?", a-t-il dit.

Les photos et vidéos de l'AFP montrent des dizaines de corps dans des draps, des sacs mortuaires noirs ou sous des couvertures.

"Sur la base des informations que nous avons eues jusqu'à maintenant, il semble que (la frappe contre l'hôpital Ahli Arab) soit le résultat d'une roquette hors de contrôle tirée par un groupe terroriste à Gaza", a déclaré Joe Biden, qui assure avoir des éléments probants venant du Pentagone.

«Preuves»

Israël a affirmé avoir des "preuves" de la responsabilité du Jihad islamique, un autre mouvement palestinien, dans la frappe sur l'hôpital.

Photos à l’appui, un porte-parole de l’armée israélienne, Jonathan Conricus, a répété que "ce n’est pas une bombe israélienne car il n’y a pas de cratère sur les photos" lors d’un point de presse dans la nuit de mercredi à jeudi.

Selon le Jihad islamique, un groupe allié du Hamas, classé comme lui organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, c'est une bombe larguée par un avion de l'armée israélienne qui a causé la tragédie.

Des milliers de personnes ont manifesté mercredi à travers le monde arabe exprimant leur indignation après ce drame, qu'ils imputent à Israël, malgré son démenti.

D'importants rassemblements ont eu lieu notamment à Amman, Tunis, Beyrouth et Damas après cette frappe qui a suscité des appels à une "journée de colère" dans le monde arabe.

Plusieurs pays s'activent pour éviter un embrasement régional. Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, est arrivé jeudi en Israël, première étape d'une tournée régionale, pour appeler à éviter une escalade de la guerre.

Le président égyptien et le roi Abdallah II de Jordanie évoqueront jeudi au Caire "l'agression israélienne sur Gaza", ont annoncé les deux pays après l'annulation d'une rencontre à Amman avec M. Biden. Ces deux pays, qui ont souvent joué les médiateurs entre Israéliens et Palestiniens, mettent en garde depuis plusieurs jours contre un "déplacement forcé" de Palestiniens sur leurs sols.

A Pékin, le président chinois, Xi Jinping, a déclaré au Premier ministre égyptien que son pays souhaitait "travailler avec l'Egypte, afin d'apporter plus de stabilité à la région et au monde".

La tension reste forte aussi à la frontière avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, ainsi qu'en Cisjordanie où 64 Palestiniens, dont 18 enfants, ont été tués depuis le 7 octobre, selon le dernier bilan de l'ONU.


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.