Urgence à Gaza: L’aide des pays arabes aux Palestiniens

L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis se sont engagés à fournir une aide à Gaza, mais les organisations humanitaires ont du mal à accéder au poste frontière de Rafah (Photo, Getty Images/AFP).
L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis se sont engagés à fournir une aide à Gaza, mais les organisations humanitaires ont du mal à accéder au poste frontière de Rafah (Photo, Getty Images/AFP).
Une photo prise le 10 octobre 2023 montre les portes fermées du poste frontière de Rafah avec l'Égypte (Photo, AFP).
Une photo prise le 10 octobre 2023 montre les portes fermées du poste frontière de Rafah avec l'Égypte (Photo, AFP).
Des Palestiniens, certains avec des passeports étrangers espérant passer en Égypte et d'autres attendant de l'aide au point de passage de Rafah dans le sud de la bande de Gaza, le 16 octobre 2023 (Photo, AFP).
Des Palestiniens, certains avec des passeports étrangers espérant passer en Égypte et d'autres attendant de l'aide au point de passage de Rafah dans le sud de la bande de Gaza, le 16 octobre 2023 (Photo, AFP).
Un convoi de camions transportant de l'aide pour Gaza depuis l'Égypte attend sur la route principale du désert d'Ismailia en direction du point de passage de Rafah, le 16 octobre 2023 (Photo, AFP).
Un convoi de camions transportant de l'aide pour Gaza depuis l'Égypte attend sur la route principale du désert d'Ismailia en direction du point de passage de Rafah, le 16 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 20 octobre 2023

Urgence à Gaza: L’aide des pays arabes aux Palestiniens

  • L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar ont promis des millions de dollars pour aider les Palestiniens soumis aux bombardements israéliens
  • Gaza est soumise à un embargo israélien strict depuis que le Hamas a lancé son attaque transfrontalière contre Israël le 7 octobre.

RIYAD: Alors que la crise humanitaire à Gaza s'aggrave parallèlement à l'extension de la guerre d'Israël contre le groupe militant palestinien Hamas, les États arabes du Golfe se sont engagés à fournir une aide et un soutien aux civils qui vivent sous un siège et des bombardements quotidiens.

Depuis que le Hamas a lancé son attaque transfrontalière sans précédent contre Israël le 7 octobre, la bande de Gaza est soumise à un embargo israélien strict, privant sa population de 2,2 millions d'habitants de nourriture, d'eau, de médicaments et d'électricité.

L'unique centrale électrique de Gaza s'est rapidement arrêtée en raison d’un manque de carburant. Selon l'ONU, les hôpitaux de la bande de Gaza, où des milliers de civils ont trouvé refuge, devraient manquer de carburant pour leurs générateurs d'ici quelques jours, mettant ainsi la vie des patients en danger.

Le siège, combiné à la fermeture du point de passage de Rafah entre Gaza et l'Égypte, a empêché les agences d'aide humanitaire d'acheminer l'aide. Plus de 200 camions et quelque 3 000 tonnes d'aide seraient coincées au point de passage de Rafah, le seul lien entre Gaza et l'Égypte.

L'Unicef, l'agence des Nations unies pour l'enfance, a déclaré que si l'eau et le carburant ne sont pas envoyés «immédiatement», les habitants de Gaza feraient face à un «danger imminent» d'épidémie et de mort.

Ce mercredi, Israël a déclaré qu'il autoriserait l'Égypte à acheminer une aide humanitaire limitée dans la bande de Gaza. L'annonce de l'autorisation d'acheminer de l'eau, de la nourriture et d'autres fournitures est intervenue alors que la colère suscitée par l'explosion de l'hôpital Al-Ahli de Gaza s'est répandue dans tout le Moyen-Orient et que le président américain, Joe Biden, s'est rendu en Israël dans l'espoir d'éviter un conflit plus important dans la région.

Biden a indiqué que le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, avait accepté d'ouvrir le point de passage et de laisser passer un premier groupe de 20 camions transportant de l'aide humanitaire. Le convoi devrait commencer à circuler vendredi au plus tôt, ont indiqué des responsables de la Maison Blanche.

Du personnel médical et un convoi de camions chargés de matériel d'aide pour Gaza fourni par des ONG égyptiennes attendent un accord pour traverser la frontière entre l'Égypte et Gaza dans la ville d’El-Arich, dans le nord de la péninsule du Sinaï en Égypte, le 15 octobre 2023 (Photo, AFP).

Le bureau du Premier ministre israélien a déclaré qu'Israël «n'empêchera pas» les cargaisons de nourriture, d'eau ou de médicaments en provenance d'Égypte, à condition qu'elles soient limitées aux civils du sud de la bande de Gaza et qu'elles n'aillent pas aux combattants du Hamas.

Les fournitures seraient acheminées sous la supervision des Nations unies, a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, à la chaîne de télévision Al-Arabiya.

Le côté égyptien du point de passage de Rafah a été bombardé à plusieurs reprises depuis qu'Israël a lancé sa guerre contre le Hamas. L'Égypte devra réparer la route qui traverse la frontière et qui a été endommagée par les frappes aériennes israéliennes.

Du personnel médical et un convoi de camions chargés de matériel d'aide pour Gaza fourni par des ONG égyptiennes attendent un accord pour traverser la frontière entre l'Égypte et Gaza dans la ville d’El-Arich, dans le nord de la péninsule du Sinaï en Égypte, le 15 octobre 2023 (Photo, AFP).

«À ce stade, nous ne pouvons pas apporter d'aide à Gaza», a révélé Christoph Hangar, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge à Genève, à Arab News avant l'annonce israélienne.

«Nous plaçons en ce moment même du personnel et des articles de secours afin d'être prêts lorsque l'accès à Gaza sera autorisé, ce qui doit être le cas de toute urgence», a-t-il ajouté.

Face à l'aggravation de l'urgence humanitaire, les États arabes du Golfe ont renouvelé leur engagement en faveur de la résolution du conflit israélo-palestinien, vieux de plusieurs décennies, et ont promis des millions de dollars d'aide aux opérations de secours.

Des bénévoles et des employés d'ONG se tiennent près des tentes qu'ils ont dressées du côté égyptien du poste frontière de Rafah, le 19 octobre 2023, pour demander l'autorisation de faire entrer un convoi d'aide dans la bande de Gaza (Photo, AFP).

Israël a ordonné aux habitants du nord de Gaza de partir vers le sud, dans l'espoir peut-être de débarrasser la zone des civils en vue d'une invasion terrestre, qui impliquerait probablement des combats urbains brutaux.

L'attaque du 7 octobre a fait au moins 1 400 morts, pour la plupart des civils israéliens, et a permis la capture de plus de 200 personnes, qui sont maintenant retenues en otage à Gaza par le Hamas et d'autres «factions de la résistance».

La présence des otages dans l'enclave a compliqué les plans d'Israël pour une invasion terrestre.

EN CHIFFRES

2,4 millions d'habitants dans la bande de Gaza.

1 million de personnes déplacées par les bombardements israéliens.

3 000 Palestiniens tués dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.

2 millions de dollars (1 dollar américain = 0,95 euro) donnés à l'UNRWA par l'Arabie saoudite.

6 milliards de dollars de financement accordé aux Palestiniens par le Centre d'aide humanitaire et de secours Roi Salmane (KSrelief) depuis 2000.

Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, devait rencontrer Al-Sissi en Égypte jeudi pour discuter des moyens d'acheminer l'aide humanitaire à Gaza.

Stephane Dujarric, le porte-parole du chef de l'ONU, a déclaré dans un communiqué: «Il est évident que pour acheminer l'aide humanitaire à travers Gaza, nous avons besoin d'un passage sûr. Nous ne pouvons pas faire circuler des camions et des convois humanitaires tant que des bombardements sont en cours.

«Des discussions intenses sont en cours avec plusieurs parties afin d'essayer d'acheminer l'aide humanitaire la plus élémentaire le plus rapidement possible, à savoir de la nourriture, de l'eau et des médicaments. Ces produits sont nécessaires de toute urgence», a-t-il indiqué.

Des caisses d'aide humanitaire et de fournitures de l'Organisation caritative hachémite de Jordanie sont chargées à bord d'avions-cargos à Amman, en Jordanie, à destination de Gaza, le 12 octobre 2023 (Photo, Reuters).

«Depuis la création d'Israël, la population et le gouvernement saoudiens ont toujours été très favorables à la cause palestinienne», a déclaré à Arab News, Khaled al-Maeena, commentateur politique saoudien.

«Cela a été fait avec une réelle bonne volonté pour le peuple palestinien qui était opprimé et dont les terres étaient occupées. Ce à quoi nous assistons aujourd'hui est un holocauste palestinien», a-t-il précisé.

Depuis 2000, l'agence d'aide saoudienne KSrelief a fourni plus de 6 milliards de dollars d'aide au peuple palestinien dans de multiples secteurs, notamment la sécurité alimentaire, la santé, l'éducation, l'eau, l'assainissement et le logement.

Rien qu'en 2022, l'Arabie saoudite a versé 27 millions de dollars à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa). Lundi, l'Arabie saoudite a annoncé qu'elle ferait don de 2 millions de dollars supplémentaires à l'Unrwa.

Le groupe d'aide humanitaire saoudien KSrelief poursuit son projet de distribution de paniers alimentaires en Cisjordanie et dans la bande de Gaza (Photo, KSrelief).

L'argent a été remis à Philippe Lazzarini, commissaire général de l'Unrwa, par Naïf al-Sudairi, ambassadeur saoudien en Jordanie, à l'ambassade saoudienne à Amman dimanche.

Le secteur privé saoudien s'est également engagé. McDonald's KSA a annoncé publiquement qu'il ferait un don de 533 000 dollars aux efforts de secours à Gaza, se déclarant «fière de son identité saoudienne» et de son soutien aux questions humanitaires.

«En tant qu'entreprise purement saoudienne, nous sommes fiers, depuis notre création, de notre identité saoudienne et de notre contribution continue au soutien de notre économie et de notre communauté nationale, ainsi qu'à l'adoption de mesures sociales et humanitaires qui préoccupent notre communauté», a déclaré la chaîne de restaurants dans un communiqué en ligne.

«Nous sommes ravis d'annoncer que McDonald's KSA fera un don de 2 millions de riyals (533 201  dollars) pour soutenir les efforts d'aide aux citoyens de Gaza, que Dieu les aide. Cette contribution fait suite à une coordination avec les autorités officielles compétentes», a indiqué McDonald's KSA.

Des membres du personnel déchargent l'aide destinée à la bande de Gaza d'un avion-cargo d'Emirates sur le tarmac de l'aéroport égyptien d’El-Arich, dans le nord de la péninsule du Sinaï, le 19 octobre 2023 (Photo AFP).

Avant le conflit, des pourparlers sous l'égide des États-Unis étaient en cours concernant la normalisation potentielle des relations entre l'Arabie saoudite et Israël, dans l'attente de signes clairs de progrès sur le statut des Palestiniens.

En août, alors que ces discussions étaient en cours, Riyad a également proposé de reprendre son soutien financier à l'Autorité palestinienne.

L'impact de la crise actuelle sur les pourparlers de normalisation reste à voir, mais la position de l’Arabie saoudite sur la nécessité de trouver une solution à la question palestinienne reste inchangée.

Dans un communiqué publié à la suite de l'attaque du Hamas, le ministère saoudien des Affaires étrangères a déclaré qu'il «renouvèlerait son appel à la communauté internationale pour qu'elle assume ses responsabilités et mette en œuvre un processus de paix crédible conduisant à une solution à deux États, de manière à assurer la sécurité et la paix dans la région et à protéger les civils».

En 2020, les Émirats arabes unis sont devenus le premier État arabe du Golfe à normaliser ses relations avec Israël dans le cadre des accords d'Abraham négociés par les États-Unis.

Le cheikh Theyab ben Mohammed ben Zayed al-Nahyane des Émirats arabes unis, accompagné d'autres hauts responsables, visite le centre de campagne Tarahum – pour Gaza à Abu Dhabi, qui a ouvert ses portes le 15 octobre. D'autres centres de collecte d'aide seront également ouverts dans les Émirats arabes unis à des dates ultérieures (Photo, WAM).

Un accord de partenariat économique global entre les deux pays est entré en vigueur en mars de cette année, ce qui constitue le premier accord de libre-échange entre Israël et un pays arabe. Bahreïn et le Maroc ont suivi.

En réponse à la crise qui sévit actuellement à Gaza, les Émirats arabes unis ont lancé une campagne baptisée Tarahum – ou «compassion» en arabe – pour aider les civils vulnérables, en particulier le million d'enfants qui représentent près de la moitié de la population de Gaza.

Sous l'égide du Croissant-Rouge des Émirats, les Émirats arabes unis ont lancé un appel aux dons et aux volontaires, et leur premier centre de secours a été établi au terminal de croisière d'Abu Dhabi.

Un avion transportant des fournitures médicales a déjà été envoyé dans la ville égyptienne d'El-Arich avant d'être acheminé vers le poste frontière de Rafah, selon l'agence de presse nationale émiratie WAM.

Mardi, Mohammed ben Rachid al-Maktoum, Premier ministre des Émirats arabes unis, a ordonné l'octroi d'une aide humanitaire de 20 millions de dollars au peuple palestinien.

Le Qatar a également mis en place sa propre initiative d'aide, déployant un avion à destination d'El-Arich lundi, transportant 37 tonnes de nourriture et d'aide médicale, fournies par le Fonds du Qatar pour le développement sous la direction de l'émir Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani.

«Cette aide s'inscrit dans le cadre du soutien total de l'État du Qatar au peuple palestinien frère dans les conditions humanitaires difficiles dues aux bombardements israéliens sur la bande de Gaza», a déclaré le ministère des Affaires étrangères du Qatar dans un communiqué.

L'équipage de l'armée de l'air du Qatar charge de la nourriture et de l'aide médicale dans un avion-cargo, le 16 octobre 2023, sur la base aérienne d'Al-Udeid à Doha. L'aide humanitaire du Fonds du Qatar pour le développement est destinée à l'Égypte pour les réfugiés de Gaza (Photo, Agence de presse du Qatar via REUTERS).

Depuis le début de la crise, les Palestiniens se massent au poste frontière fermé de Rafah, dans l'espoir de quitter Gaza avant le début de l'offensive terrestre dont on parle tant. De l'autre côté de la barrière frontalière, les organisations humanitaires sont impuissantes à intervenir.

«Nous explorons toutes les possibilités d'acheminer une aide vitale à Gaza», a déclaré Hangar, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). «Ce premier convoi de marchandises comprend des médicaments et des milliers de kits ménagers pour les familles, notamment des articles d'hygiène et des comprimés de chlore pour l'eau potable.»

«Nous déployons également de toute urgence du personnel pour soulager nos collègues à Gaza dès que nous sommes en mesure de nous y rendre. Il s'agit notamment d'une équipe chirurgicale mobile et d'autres personnels de santé, d'un expert en contamination par les armes et de coordinateurs de l'aide spécialisés dans l'eau, l'habitat et la sécurité alimentaire», a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".