Pour Macron en visite en Israël, la libération des otages est une priorité

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à droite, salue le président français Emmanuel Macron avant une réunion à Jérusalem, le 24 octobre 2023. (Photo, AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à droite, salue le président français Emmanuel Macron avant une réunion à Jérusalem, le 24 octobre 2023. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron rencontre le président israélien Isaac Herzog à Jérusalem (Reuters).
Le président français Emmanuel Macron rencontre le président israélien Isaac Herzog à Jérusalem (Reuters).
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Publié le Mardi 24 octobre 2023

Pour Macron en visite en Israël, la libération des otages est une priorité

  • M. Macron doit rencontrer dans l'après-midi le président palestinien, Mahmoud Abbas, en Cisjordanie occupée
  • A Jérusalem au côté du président israélien, Isaac Herzog, M. Macron a déclaré que «le premier objectif que nous devrions avoir aujourd'hui est la libération de tous les otages, sans aucune distinction»

JERUSALEM: Le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron, a estimé mardi lors d'une visite de solidarité en Israël que la libération des otages enlevés par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre était une priorité, l'une d'entre eux libérée la veille ayant témoigné de "l'enfer" qu'elle a traversé.

M. Macron doit rencontrer dans l'après-midi le président palestinien, Mahmoud Abbas, en Cisjordanie occupée. Il sera le premier dirigeant occidental à se rendre au siège de l'Autorité palestinienne depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

L'Autorité palestinienne n'exerce plus aucun pouvoir dans la bande de Gaza depuis que le Hamas l'en a chassée en 2007.

A Jérusalem au côté du président israélien, Isaac Herzog, M. Macron a déclaré que "le premier objectif que nous devrions avoir aujourd'hui est la libération de tous les otages, sans aucune distinction".

Après la libération de deux otages américaines trois jours plus tôt, le Hamas a relâché lundi soir deux Israéliennes. L'une d'elle, Yocheved Lifschitz, âgée de 85 ans, a raconté mardi devant la presse à Tel-Aviv avoir "traversé l'enfer" lors de son enlèvement par des hommes à moto dans le kibboutz Nir Oz.

Elle a ajouté qu'elle avait été "battue" puis emmenée dans "un réseau de tunnels souterrains", mais qu'elle avait ensuite été "bien traitée" pendant sa captivité de plus de deux semaines dans la bande de Gaza.

"Un médecin venait tous les deux ou trois jours pour voir comment nous allions et pour s'assurer que nous avions des médicaments", a-t-elle ajouté.

Israël, qui pilonne sans relâche la bande de Gaza en riposte à l'attaque du Hamas, a intensifié ces derniers jours ses bombardements en prélude à une probable offensive terrestre, alors que le sort de la population prise au piège inquiète la communauté internationale.

«Démantèlement complet»

Plus de 1 400 personnes ont été tuées en Israël, la plupart des civils fauchés par balles, brûlés ou mutilés le jour de l'attaque, selon les autorités israéliennes.

Mardi, le Hamas a affirmé que 5 791 Palestiniens, en majorité des civils dont 2 360 enfants, avaient été tués par les bombardements de représailles israéliens depuis le début du conflit, qui ont détruit des quartiers entiers et entraîné un déplacement massif de population.

"Nous voulons démanteler complètement le Hamas, ses dirigeants, sa branche militaire et ses mécanismes de fonctionnement", a déclaré le chef d'état-major israélien, Herzi Halevi, entouré de plusieurs hommes en armes, dans une vidéo postée sur X par l'armée israélienne dans la nuit de lundi à mardi.

Israël a imposé un blocus terrestre, maritime et aérien à la bande de Gaza depuis que le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, y a pris le pouvoir en 2007.

Les frappes israéliennes se sont intensifiées ces derniers jours sur le territoire de 362 kilomètres carrés où s'entassent 2,4 millions de Palestiniens, soumis en outre à un siège qui les prive de nourriture, d'eau et d'électricité, imposé depuis le 9 octobre par Israël.

"Nous voyons que les tirs (de roquettes) depuis Gaza diminuent mais nous ne devons pas flancher, c'est un choix de l'ennemi, afin de nous endormir", a déclaré mardi un porte-parole de l'armée israélienne, le général Daniel Hagari.

Des sirènes d'alerte aux roquettes ont de nouveau retenti mardi dans le sud d'Israël, frontalier de la bande de Gaza, et dans le centre du pays.

L'armée israélienne a massé des dizaines de milliers de soldats aux abords de la bande de Gaza, menant des incursions limitées pour viser l'infrastructure du Hamas et cherchant à localiser les personnes disparues ou enlevées.

La présence des otages rendrait plus périlleuse encore une intervention terrestre israélienne dans ce territoire surpeuplé, truffé de tunnels où le Hamas cache ses combattants et ses armes.

Frappes sur le sud

Depuis le 15 octobre, l'armée israélienne appelle les civils du nord de la bande de Gaza, où les bombardements sont les plus intenses, à fuir vers le sud.

Toutefois, les frappes continuent aussi de toucher le sud, proche de la frontière égyptienne, où les déplacés sont massés par centaines de milliers dans des conditions humanitaires catastrophiques.

Au total, au moins 1,4 million de Palestiniens ont fui leur foyer depuis le début de la guerre, selon l'ONU.

L'aide internationale a commencé à arriver au compte-gouttes depuis l'Egypte via le poste-frontière de Rafah, le seul point de passage vers Gaza qui ne soit pas sous contrôle israélien.

Au total, une cinquantaine de camions sont entrés depuis samedi, alors qu'il en faudrait selon l'ONU au moins 100 par jour.

Plusieurs habitants de Khan Younès, une ville du sud de la bande de Gaza, ont raconté mardi à un journaliste de l'AFP avoir perdu des proches, notamment des enfants, dans les bombardements de la nuit.

"Mon frère était pharmacien et avait dix enfants, tous ont été brûlés", a témoigné Mahdi Mohammed al-Farra, 50 ans, qui a perdu ses deux frères et leurs enfants. "Nous avons retrouvé des morceaux de chair dans les maisons voisines", après le tir de "deux missiles israéliens qui ont détruit deux étages de l'immeuble".

La tension est forte aussi dans le nord d'Israël, à la frontière avec le Liban, où les échanges de tirs se sont multipliés entre l'armée israélienne et le Hezbollah, soutenu par l'Iran et allié du Hamas, très implanté dans le sud du Liban.

Plus de 19 000 personnes ont été déplacées au Liban, selon l'ONU, tandis qu'Israël a aussi évacué des localités de la zone frontalière.


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

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  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
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  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
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  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.