«Nous ne faisions pas de journalisme, mais de l’activisme», affirme une ex-employée de BBC Arabic

L’enquête du Daily Telegraph, publiée dans le quotidien britannique le 21 octobre, analyse les allégations de partialité systématique au sein de la BBC Arabic dans ses reportages. (Capture d’écran)
L’enquête du Daily Telegraph, publiée dans le quotidien britannique le 21 octobre, analyse les allégations de partialité systématique au sein de la BBC Arabic dans ses reportages. (Capture d’écran)
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Publié le Mardi 24 octobre 2023

«Nous ne faisions pas de journalisme, mais de l’activisme», affirme une ex-employée de BBC Arabic

  • La BBC «enquête de toute urgence» sur des accusations de partialité portées contre le service arabe de la chaîne par le Daily Telegraph
  • Une ancienne employée de la BBC Arabic affirme à Arab News que des instructions au sein de la chaîne ont été données pour tolérer l’extrémisme et cibler certains pays

LONDRES: La British Broadcasting Corporation (BBC) mène une enquête urgente sur les accusations de partialité et de conduite non professionnelle portées contre le personnel du service arabe de la chaîne concernant la récente escalade à Gaza, a indiqué à Arab News un porte-parole de la BBC.

Cependant, les détracteurs de la chaîne publique britannique ont déclaré ne pas être surpris par les conclusions d’une récente enquête du Daily Telegraph, basé à Londres, qui a fourni des preuves de ce que certains ont décrit comme un «parti pris alarmant, mais pas surprenant» de  la BBC Arabic.

«La direction de la BBC et le gouvernement britannique ont été avertis à plusieurs reprises des intentions cachées d’une grande partie du personnel du service arabe», indique une ancienne employée à Arab News. S’exprimant sous couvert de l’anonymat en raison du règlement d’un litige professionnel avec la chaîne, l’ancienne membre du personnel s’est plaint d’une «culture où une seule nationalité dominait et où les islamistes politiques et les Frères musulmans étaient favorisés».

L'ex-employée explique que cette culture d’entreprise était l’une des raisons qui l’avaient finalement poussée à partir, ajoutant que le personnel avait été témoin «d’années de ciblage systématique de la part de certains gouvernements arabes, tout en justifiant les opinions et les actes extrémistes comme étant de la liberté d’expression».

«Ce que nous faisions n’était pas du journalisme, mais de l’activisme», affirme-t-elle ajoutant qu’«il existe une différence entre mettre en cause les personnes au pouvoir, ce qui est le travail d’un bon journaliste, et donner une tribune à des voix radicales ou à des points de vue extrémistes».

L’enquête du Daily Telegraph, publiée dans le quotidien britannique le 21 octobre, analyse les allégations de partialité systématique au sein de la BBC Arabic dans ses reportages, ainsi que l’activité de ses journalistes sur les réseaux sociaux.

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Un article du Daily Telegraph sur la controverse suscitée par BBC Arabic. (Capture d’écran).

Parmi les partis pris flagrants mentionnés par le Telegraph, des journalistes auraient aimé et repartagé des messages apparemment antisémites à la lumière de l’escalade récente à Gaza. «Nous enquêtons de toute urgence sur cette affaire», a déclaré un porte-parole de la BBC à Arab News après ces découvertes.

«Nous prenons les accusations de violation de nos lignes directrices éditoriales et d’utilisation des réseaux sociaux très au sérieux, et si nous constatons des violations, nous agirons, notamment en prenant des mesures disciplinaires», a-t-il précisé. 

Outre les activités récentes sur les réseaux sociaux, les critiques affirment que la BBC Arabic présente depuis longtemps des partis pris systématiques et des reportages inexacts. Une enquête menée en 2021 par le journal Jewish Chronicle, basé à Londres, et intitulée «La honte de la BBC Arabic: la partialité systématique révélée», a mis en évidence l’utilisation systématique par la chaîne d’un langage antisémite et «inspiré par le Hamas».

Les conclusions de cette longue enquête révèlent que le service en arabe de la chaîne britannique a dû être corrigé 25 fois sur une période de deux ans, soit une correction par mois en moyenne entre 2018 et 2021.

Un autre exemple de partialité est le recrutement d’un certain nombre de journalistes et de rédacteurs en chef qui avaient travaillé auparavant pour la chaîne de télévision libanaise Al-Manar, affiliée au Hezbollah, interdite dans le monde entier parce qu’elle est le porte-parole d’une entité désignée comme terroriste. Cette chaîne a également été critiquée pour avoir utilisé une carte du Moyen-Orient sur laquelle Israël était complètement effacé.

«Le contrôle de la “liste des invités” est l’une des tactiques les plus populaires utilisées par BBC Arabic», explique Hani Nasira, commentateur politique et expert en mouvements idéologiques, à Arab News. «La chaîne accueille notamment des analystes qui présentent des points de vue extrémistes sans accueillir d’invité aux points de vue opposés pour y répondre ou les contrer.»

«Par exemple, BBC Arabic accueille régulièrement Azzam Tamimi et Anas Altikriti sans mentionner leurs liens avec l’islam politique; elle les présente plutôt comme des analystes politiques exprimant une opinion impartiale», assure-t-il.

La BBC est financée par une redevance télé de 157,50 livres sterling (1 livre = 1,15 euro) par an, payée par tous les résidents du Royaume-Uni qui regardent la télévision. Selon le site Web de la BBC, cela permet à la chaîne de «rester libre de toute publicité et indépendante de tout intérêt politique et des actionnaires».

Lorsque les conclusions de l’enquête ont été publiées, Ghanem Nousseibeh, président de l’organisation à but non lucratif Muslims Against Antisemitism, basée au Royaume-Uni, a déclaré à Arab News que «la BBC Arabic a été très pro-islamiste dans sa couverture. Elle a notamment favorisé et parfois promu les discours des Frères musulmans dans le monde entier, mais plus particulièrement dans les pays où les Frères musulmans sont interdits».

«Cela influence le monde musulman et arabophone et légitime indirectement le discours antisémite et les autres discours extrémistes émanant des Frères musulmans. La BBC doit se pencher sérieusement sur le grave préjudice que la chaîne arabe fait subir à sa maison-mère, en particulier en tant qu’organisation financée par les contribuables britanniques», poursuit-il.

En avril 2020, Rana al-Attar, présentatrice de la BBC, a évoqué la série dystopique égyptienne de science-fiction An-Nehaya («La fin»), dans laquelle, sans le soutien des États-Unis, Israël s’effondre et ses habitants juifs fuient la région. Elle a commenté en saluant la destruction de «l’entité usurpatrice» et a applaudi la série «de tout son cœur».

Sur les réseaux sociaux, une vague de commentaires célébrant la destruction d’Israël a été publiée sur la page de BBC Arabic.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com