Le calvaire des journalistes palestiniens couvrant la guerre à Gaza

Au début du conflit, les médias présents dans le territoire palestinien, travaillaient depuis des bureaux à Gaza-ville. Les intenses bombardements israéliens, qui ont détruit de nombreuses tours, les ont contraints à faire partir leurs équipes vers le sud, même si les frappes israéliennes n'épargnent aucune zone. (AFP).
Au début du conflit, les médias présents dans le territoire palestinien, travaillaient depuis des bureaux à Gaza-ville. Les intenses bombardements israéliens, qui ont détruit de nombreuses tours, les ont contraints à faire partir leurs équipes vers le sud, même si les frappes israéliennes n'épargnent aucune zone. (AFP).
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Publié le Jeudi 26 octobre 2023

Le calvaire des journalistes palestiniens couvrant la guerre à Gaza

  • Au début du conflit, les médias présents dans le territoire palestinien, travaillaient depuis des bureaux à Gaza-ville
  • Plusieurs centaines, dont l'équipe de l'AFP, se sont installés dans la ville de Khan Younès, dans des tentes dressées dans la cour de l'hôpital Nasser

KHAN YOUNES: Contraints de fuir les raids israéliens sur la ville de Gaza, des centaines de journalistes palestiniens couvrent la guerre au péril de leur vie et dans des conditions effroyables.

Des tentes dans la cour d'un hôpital leur servent de salle de rédaction le jour et de gîte la nuit.

Certains travaillent pour des médias locaux, d'autres pour la presse internationale, mais ils vivent tous le même calvaire pour faire leur métier depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, au pouvoir à Gaza.

Selon leur syndicat, 22 journalistes ont été tués dans la bande de Gaza depuis le déclenchement de la guerre après une attaque sanglante d'une ampleur inédite du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre.

Au début du conflit, les médias présents dans le territoire palestinien, travaillaient depuis des bureaux à Gaza-ville. Les intenses bombardements israéliens, qui ont détruit de nombreuses tours, les ont contraints à faire partir leurs équipes vers le sud, même si les frappes israéliennes n'épargnent aucune zone.

Plusieurs centaines, dont l'équipe de l'AFP, se sont installés dans la ville de Khan Younès, dans des tentes dressées dans la cour de l'hôpital Nasser.

Quand ils ne sont pas en reportage, ils s'en servent de jour comme "salle de rédaction" et y dorment la nuit si le bruit de bombes marque un répit leur permettant de fermer les yeux.

« Je bois très peu »

La cour de l'hôpital grouille en permanence de femmes et d'hommes engoncés dans des gilets pare-balles +Press+ ("presse" en anglais), casque sur la tête, les bombardements à proximité de l'hôpital, souvent meurtriers, étant fréquents.

Les autorités du Hamas ont affirmé mercredi que plus de 6.500 personnes, en grande majorité civiles, ont été tuées depuis le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Ceux-ci ont été déclenchés en représailles à l'attaque du Hamas qui a fait plus de 1.400 morts en Israël, selon les autorités.

L'hôpital Nasser abrite également dans sa cour, et ses différents services, plus de 30.000 Palestiniens déplacés par la guerre.

Si grâce aux générateurs de l'hôpital ils ont du courant pour charger téléphones, ordinateurs, caméras et autres équipements, les conditions d'hygiène sont sommaires.

L'eau courante est souvent coupée. Faute de douches, ils sont nombreux à se laver avec les pulvérisateurs des toilettes.

Dans les tentes, certains dorment sur des matelas ou à même le sol, se couvrant avec une veste ou un pull-over. Pour avoir un peu d'intimité, d'autres, notamment des femmes, dorment dans leurs voitures garées dans l'enceinte de l'hôpital.

"Cela fait deux semaines qu'on travaille depuis l'hôpital Nasser. On dort dans la voiture. Je bois très peu d'eau pour ne pas avoir à aller aux toilettes", confie à l'AFP Wissam Yassine, correspondante de la chaîne américaine en langue arabe Al-Hurra.

"Les bombardements sont partout autour de nous. A plusieurs reprises nous avons été obligés d'abandonner nos caméras et ne pas prendre l'antenne pour des directs", ajoute-elle. "Pour me doucher, je suis allée chez une famille que je ne connaissais pas à côté de l'hôpital".

Mme Yassine a couvert plusieurs offensives israéliennes dans la bande de Gaza mais dit "ne jamais avoir connu des conditions aussi difficiles". "J'ai quitté ma maison à Gaza le 7 octobre le matin, je n'y suis pas retournée depuis".

"J'hésite parfois à répondre aux appels de ma petite fille Bana qui a neuf ans car je ne supporte pas ses pleurs et je me sens impuissante pour la calmer", raconte-t-elle.

« Faire mon travail »

Houda Hijazi, 25 ans, a grandi en Espagne avant de s'installer à Gaza il y a cinq ans où elle travaille comme correspondante pour une chaîne espagnole. Elle fait partie du contingent de journalistes installés dans la cour de l'hôpital après avoir laissé sa famille à Gaza faute de logement à Khan Younès.

"C'est la première guerre de cette ampleur que je couvre. La situation est tragique et je n'ai pas pu voir ma famille depuis deux semaines. Je pense tout le temps à eux et ça me met davantage de pression", soupire-t-elle.

Mme Hijazi détient également la nationalité espagnole et pourra théoriquement quitter la bande de Gaza si le terminal frontalier de Rafah avec l'Egypte venait à rouvrir, mais elle se dit déterminée à rester "pour faire (son) travail".

"Par contre, je ferai sortir ma famille", affirme-t-elle, ajoutant "se débrouiller pour se doucher tous les deux ou trois jours dans les salles de bains à l'intérieur de l'hôpital", habituellement réservées au personnel.

Mohammad Daher, correspondant de la chaîne jordanienne Roya, a évacué sa famille depuis Gaza-ville vers Nousseirat, dans le centre du territoire, avant de rejoindre ses collègues journalistes à l'hôpital de Khan Younès.

M. Daher, 34 ans, ne s'est pas rasé depuis plusieurs jours. "Je le ferai quand la guerre se terminera. On arrive à peine à utiliser les toilettes pour nos besoins personnels et pour rester propres".

Outre le manque d'hygiène, le correspondant de la chaîne turque TRT World, Nizar Saadawi, 36 ans, déplore quant à lui "les problèmes de télécommunication causés par les raids qui ont visé le réseau".

"Communiquer avec nos collègues, nos familles et nos sources devient problématique", dit-il.

"Au début, je dormais sur mon gilet pare-balles dans le parking entre les voitures, mais nous avons réussi, il y a deux jours, à nous procurer un matelas et dressé une sorte de tente avec une bâche", ajoute le journaliste.

Et ils travaillent avec la même peur pour leurs familles que tous les Gazaouis: mercredi, la chaîne panarabe Al-Jazeera a annoncé que la femme, le fils et la fille de son principal correspondant à Gaza, Wael al-Dahdhou, avaient été tués "dans un bombardement israélien".


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.