Tunisie: La réforme territoriale, un saut dans l’inconnu?

En Tunisie, le problème n’est pas tant le découpage du pays en cinq districts que la manière dont cette réforme va être mise en œuvre. (AFP).
En Tunisie, le problème n’est pas tant le découpage du pays en cinq districts que la manière dont cette réforme va être mise en œuvre. (AFP).
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Publié le Jeudi 26 octobre 2023

Tunisie: La réforme territoriale, un saut dans l’inconnu?

  • Étrangement, en dépit de son importance, la réforme territoriale est très peu discutée et analysée
  • Le président Saïed s’est d’ailleurs contenté de déclarer que la création de cinq districts vise à «établir la justice et l’équilibre» entre eux

TUNIS: La Tunisie sera désormais organisée en cinq districts, au lieu des vingt-quatre gouvernorats actuels. Ainsi en a décidé le président, Kaïs Saïed, le 22 septembre 2022, par décret. Mais nul ne sait pour l’instant comment cette réforme, que le monde politique semble soigneusement éviter de discuter, va être mise en œuvre.

L’idée n’est pas nouvelle, elle circule depuis une bonne dizaine d’années. En effet, on doit au deuxième gouvernement de l’après-Ben Ali (février 2011-décembre 2011) dirigé par le futur président de la république, Béji Caïd Essebsi, d’en avoir conçu le projet dans un livre blanc.

Le gouvernement proposait alors quarante-neuf mesures visant à améliorer les infrastructures, les soins de santé, l'éducation, le logement, la culture, l'industrie, le tourisme, et ainsi permettre aux régions défavorisées de combler leur retard économique par rapport aux autres. Rien de tel dans le nouveau projet de réforme territoriale, au sujet duquel on sait à ce jour très peu de choses. Étrangement, en dépit de son importance, la réforme territoriale est très peu discutée et analysée.

Le président Saïed s’est d’ailleurs contenté de déclarer que la création de cinq districts vise à «établir la justice et l’équilibre» entre eux. Son décret se limite à détailler la composition de chaque district et le mode de réunion de son conseil – par rotation entre les gouvernorats qui le composent.

Parmi les partisans de M. Saïed, certains semblent éviter le sujet. Ainsi Ridha Chiheb el-Mekki, dit «Ridha Lénine», un des idéologues de la «nouvelle république»; Abid Brigui et son parti Ila Alamam («En avant»), et Zouheir Maghzaoui, secrétaire général du Mouvement du peuple, ne l’ont jamais abordé.

Seul Ahmed Nejib Chebbi, président du Front de salut national, regroupant le mouvement Ennahdha et ses alliés, a affirmé le 23 septembre 2023 que «découper la Tunisie en cinq districts représente un échec de plus».

Ceux qui se sont aventurés sur ce terrain commentent le projet du bout des lèvres et sans avancer d’arguments capables de convaincre les sceptiques. C’est le cas notamment du Courant populaire, dirigé par Zouheir Hamdi, qui a appelé à «mettre en place les districts», et qui a averti que cela doit être fait «selon une vision globale afin de développer les infrastructures». Ahmed Chaftar, autre théoricien de la «nouvelle république», a déclaré, lui, que «la division du pays en districts est… une forme d’union».

Dans le camp adverse, les commentaires sont encore plus rares. Seul Ahmed Nejib Chebbi, président du Front de salut national, regroupant le mouvement Ennahdha et ses alliés, a affirmé le 23 septembre 2023 que «découper la Tunisie en cinq districts représente un échec de plus».

Il est tout aussi rare de trouver des personnalités en dehors du cercle présidentiel prêtes à exprimer leurs opinions sur cette question. Neji Baccouche, professeur de droit public à la faculté de droit de Sfax, et surtout, auteur du Code des collectivités locales de 2018, ainsi que l'ancien ministre du Tourisme puis du Commerce, Mohsen Hassan, n'ont pas répondu favorablement à une demande d'interview. Pourtant, ce dernier a déclaré le 23 septembre lors d’une interview accordée à la radio privée Mosaïque FM, de manière très prudente, qu’il était possible que «la planification au niveau des districts contribue à favoriser l'intégration économique entre les villes de l'intérieur et les villes côtières, tout en réduisant les disparités de développement entre les régions grâce au développement des infrastructures».

Mais M. Hassan s’accorde avec Mourad ben Jalloul, spécialiste de la question, pour estimer que le problème n’est pas tant le découpage du pays en cinq districts que la manière dont cette réforme va être mise en œuvre. Le premier insiste sur la nécessité pour le pouvoir central de doter les districts de moyens financiers suffisants et d’une fiscalité locale plus favorable. Le second se demande, dans un article publié sur le site Kapitalis, si ces districts disposeront des prérogatives suffisantes pour «être force de proposition, afin de changer la réalité du développement régional».


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.