Entre le virus et l’occupation israélienne, un triste Noël à Bethléem

Issa Kassissieh, le Père Noël de Jérusalem, fait un tour de chameau mardi, dans la vieille ville de Jérusalem. La région célèbre un Noël tranquille cette année en raison de la pandémie (Photo, AFP).
Issa Kassissieh, le Père Noël de Jérusalem, fait un tour de chameau mardi, dans la vieille ville de Jérusalem. La région célèbre un Noël tranquille cette année en raison de la pandémie (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 23 décembre 2020

Entre le virus et l’occupation israélienne, un triste Noël à Bethléem

  • En 2019, 1,4 million de touristes (20% de plus qu'en 2018) ont visité l'église de la Nativité, à Bethléem
  • «Le problème ne se résume pas à la pandémie, l’occupation a sa part de responsabilité. L’avenir semble condamné pour notre peuple»

AMMAN: La vie était belle pour la famille Hosh à Noël l'année dernière. Fayez, 62 ans, gagnait bien sa vie grâce à son atelier de sculpture sur bois à domicile.

Il confectionnait des statues artisanales de la Sainte Famille de bonne qualité, pour les vendre ensuite à Bethléem et dans les boutiques de souvenirs de Jérusalem.

Le tourisme était florissant et ses trois fils, George, Rami et Richard, travaillaient aussi. George, l'aîné, âgé de 36 ans, se débrouillait bien dans le secteur de la décoration intérieure et sa famille attendait avec impatience 2020, date prévue de son mariage.

Mais leurs espoirs et leurs rêves se sont évaporés avec l'épidémie de la Covid-19.

«L'arrêt n'a pas été graduel. C’est arrivé de manière soudaine et brutale. Notre ville, contrairement aux autres villes palestiniennes, dépend entièrement du tourisme», se désole Hosh.

En 2019, 1,4 million de touristes (20% de plus qu'en 2018) ont visité l'église de la Nativité, à Bethléem. Le monument a été construit par la reine Hélène au quatrième siècle, après que son fils l'empereur romain Constantin se soit converti au christianisme.

La Covid-19 est une «catastrophe» véritable, qui affecte chaque facette des activités des hôtels, des guides, des magasins, des usines, des restaurants et des bus touristiques.

En l'absence de touristes à Bethléem, Hosh avoue qu'il se serait rendu à Jérusalem, où certaines boutiques de souvenirs sont quand même restées ouvertes, pour écouler ses produits. Mais d'obtenir une autorisation de voyage de la part des autorités Israéliennes est compliqué.

Sa femme, Rita, raconte à Arab News que la Covid-19 a eu un impact dramatique sur toute la famille. Le mariage de George a été reporté, et la tradition entretenue par ses fils d’acheter de nouveaux vêtements pour Noël est abandonnée cette année.

Le choc de la pandémie sur les finances de la famille a également réduit le budget de la cuisine pendant la période des fêtes. «De toute façon cette année, il n’y aura sûrement pas d’invitations, il n'est donc pas nécessaire de faire quelque chose d'extraordinaire », a-t-elle indiqué.

La famille Hosh n'a pratiquement aucun revenu depuis un an. La seule exception est un paiement unique de 700 shekels (200 dollars) que le gouvernement palestinien a versé à Rami à partir d'un fonds spécial créé pour mitiger les pertes financières dues à la crise sanitaire.

Jack Sara, président du Collège biblique de Bethléem, qui dirige l'organisation caritative Société du berger, confie à Arab News: «Nous essayons d'aider des centaines de familles à la fois en termes de nourriture et de médicaments, et nous finançons les opérations médicales plus coûteuses pour ceux qui ne peuvent se les permettre. Nous effectuons beaucoup de visites chez les gens, et nous pouvons mesurer l’ampleur de la situation. Le problème ne se résume pas à la pandémie, l’occupation a sa part de responsabilité. L’avenir semble condamné pour notre peuple».

«La situation est instable et imprévisible, et les séquelles économiques de l'épidémie du coronavirus aggravent davantage l’état des choses», a-t-il ajouté.

L'ancienne maire de Bethléem, Vera Baboun, affirme à Arab News que contrairement aux années précédentes, la grande cérémonie de Noël, les célébrations et la messe de minuit se tiendraient certainement dans le silence.

«Pour la toute première fois, l'église de la Nativité n’accueille aucun touriste ni pèlerin pour Noël. Avec le confinement, Bethléem se retrouve malheureusement seule, sans pèlerins, ni touristes, ni même fidèles locaux», a-t-elle ajouté.

Baboun estime que la pandémie de la Covid-19 affecte 40% des familles de Bethléem dont la source de revenus dépend directement du tourisme, et un 40% supplémentaires de familles indirectement liées au secteur.

La famille Hosh est tellement enracinée à Bethléem qu’elle peut retracer ses origines depuis des décennies. Elle a toujours assisté aux célébrations exaltantes de Noël.

«Mes fils voulaient assister à la cérémonie annuelle d'illumination de l'arbre de Noël, mais ils en ont été empêchés afin d'éviter la propagation du virus. Je suis sûr que c’est la première fois de ma vie que nous ne sortirons pas pour accueillir le patriarche la veille de Noël».

Cette année, l'Église catholique latine accueille un nouveau chef spirituel. Pierbattista Pizzaballa a été nommé patriarche le 6 novembre. Il dira la messe de minuit dans une église entièrement vide, en raison des mesures sanitaires.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'objectif d'Israël pourrait être un changement de régime en Iran selon les experts

Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
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  • Selon le chercheur principal au Middle East Institute, le leadership de Ran définira la victoire comme étant sa « survie ».
  • Ancien commandant de la marine américaine : « Il y a peu de chances qu'ils se présentent à la table des négociations dans un avenir proche. »

CHICAGO : Selon un groupe d'experts réuni par le Middle East Institute, l'offensive militaire israélienne contre l'Iran pourrait se poursuivre pendant plusieurs semaines, avec pour objectif possible un changement de régime.

Parmi les participants figuraient le général à la retraite Joseph L. Votel, ancien commandant du Commandement central américain, le vice-amiral à la retraite Kevin Donegan, ancien commandant de la cinquième flotte de la marine américaine, ainsi qu'Alex Vatanka, chercheur senior au MEI et spécialiste de l'Iran, qui enseigne également à la base aérienne Wright-Patterson dans l'Ohio.

M. Vatanka a déclaré qu'il était trop tôt pour déterminer si l'objectif principal d'Israël, outre la destruction du programme nucléaire iranien, était un changement de régime, mais « nous pourrions nous diriger dans cette direction ».

Il a ajouté : « C'est certainement ce que pensent la majorité des responsables iraniens, à savoir que c'est ce que veut Israël. La grande inconnue dans tout cela est de savoir si les Israéliens peuvent d'une manière ou d'une autre convaincre le président américain Donald Trump d'adhérer à ce projet, comme il l'a fait pour l'attaque initiale contre l'Iran. » 

Israël a lancé des attaques contre plusieurs cibles iraniennes, notamment des dirigeants militaires et des installations liées au programme nucléaire du pays. Téhéran a riposté en tirant des missiles et des drones sur Israël.

Les participants au débat étaient d'accord pour dire que le conflit ne s'étendrait pas à d'autres pays.

Selon M. Vatanka, les dirigeants iraniens définiront la victoire comme étant leur « survie ». Il a ajouté que si Israël bénéficie du soutien des États-Unis et de « la plupart des pays européens », Téhéran « ne reçoit l'aide de qui que ce soit ».

Il a déclaré : « Je ne pense pas qu'ils reçoivent l'aide de ce qu'il reste de l'axe de la résistance... Je me demande ce que les membres de cet axe peuvent réellement faire à ce stade. »

Parmi ses membres figurent le Hamas et le Hezbollah, gravement affaiblis par l'armée israélienne, ainsi que les Houthis au Yémen. La Syrie en faisait partie jusqu'à la chute du président Bachar el-Assad en décembre. 

Donegan a déclaré : « Je pense que la question est la suivante : l'Iran estime-t-il avoir suffisamment riposté pour pouvoir tendre la main et relancer les négociations ? Pour être honnête, je pense qu'il y a peu de chances qu'il revienne à la table des négociations dans un avenir proche. »

L'Iran pourrait fermer le détroit d'Ormuz, mais « le problème avec la fermeture d'Ormuz, c'est qu'il ne bénéficierait alors plus des avantages économiques liés à l'exportation de son pétrole », a-t-il ajouté.

Selon les participants, l'issue finale dépendra de la volonté d'Israël de poursuivre sa guerre.

« Les Américains jouent ici le rôle du bon flic. Le président Trump a laissé la porte ouverte à la diplomatie », a déclaré M. Vatanka.

« Les Israéliens jouent le rôle du méchant flic en disant : “Si vous ne donnez pas à Trump ce qu'il veut, nous nous en prendrons à vous”.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Renaissance de l'acacia : la réserve royale saoudienne veille à la couverture végétale

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
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  • Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité.
  • L'autorité chargée du développement de la réserve se concentre sur la sensibilisation de la communauté, le soutien à la protection de la biodiversité et la promotion d'un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

RIYAD : nichée au nord-est de la ville, la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed est un joyau environnemental qui offre un aperçu des plus beaux atouts de la nature et une variété de paysages impressionnants.

Outre le fait d'être un refuge pour des formations géologiques uniques, elle abrite également des plantes et des animaux rares figurant sur la Liste rouge des espèces menacées.

La réserve déploie actuellement d'importants efforts de restauration en plantant des centaines de milliers d'arbres, en particulier des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 km². 

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l'équilibre écologique, comme l'indique un rapport de l'agence de presse saoudienne.

Les acacias jouent un rôle crucial dans cet effort en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique. Ils fournissent de l'ombre et de la nourriture aux animaux sauvages, stabilisent le sol et offrent une source vitale de nectar pour la production de miel de haute qualité.

Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité, renforçant ainsi l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur d'une durabilité environnementale.

Faits marquants

Les acacias jouent un rôle crucial dans cette initiative, notamment en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique.

Ce havre écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume.

L'autorité chargée du développement de la réserve s'attache à sensibiliser la population, à soutenir la protection de la biodiversité et à favoriser un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

L'autorité propose également des visites guidées et des excursions animées par des guides touristiques spécialisés dans l'environnement. Ce lieu est ainsi incontournable pour les amateurs d'écotourisme intéressés par la randonnée, l'escalade et d'autres activités écologiques.

Ce paradis écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume. Il abrite une faune et une flore très diversifiées, ce qui en fait un lieu idéal pour la randonnée, les aventures en pleine nature, le camping et la chasse durable.

Sa couverture végétale offre un refuge à diverses espèces d'oiseaux qui contribuent au maintien de l'équilibre de l'écosystème en contrôlant les insectes, les petits rongeurs et les charognes.

La réserve se distingue par ses cours d'eau et ses vallées, où l'eau de pluie et les crues s'écoulent du plateau d'Al-Urumah vers les vallées de la réserve, telles que la vallée d'Al-Thumama et la vallée de Ghilana, pour rejoindre des cours d'eau et des parcs tels que Rawdat Khuraim.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier saoudien déclare à M. Pezeshkian que les attaques israéliennes contre l'Iran violent le droit international

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
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  • Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales
  • Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

RIYAD : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a exprimé la condamnation par le Royaume des attaques israéliennes contre l'Iran lors d'un appel téléphonique avec le président Masoud Pezeshkian samedi.

Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne, selon laquelle le prince héritier a déclaré.

Le prince héritier a déclaré que les attaques israéliennes ont perturbé le dialogue en cours pour résoudre la crise autour du programme nucléaire iranien et ont entravé les efforts de désescalade et de recherche de solutions diplomatiques.

Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

Vendredi, Israël a lancé une attaque sans précédent contre l'Iran, tuant de hauts commandants de l'armée, des scientifiques nucléaires et d'autres hauts responsables, dans un tir de missiles qui, selon Téhéran, a fait 78 victimes. Les deux pays ont échangé des coups samedi.

Le prince héritier a exprimé ses condoléances et sa sympathie à M. Pezeshkian, au peuple iranien et aux familles des victimes des attaques. Il a prié pour que les blessés se rétablissent rapidement.

M. Pezeshkian a remercié le roi Salman d'avoir répondu aux besoins des pèlerins iraniens et de leur avoir facilité l'accès aux services jusqu'à leur retour dans leur pays.

Auparavant, le prince Mohammed a discuté des répercussions des opérations militaires israéliennes contre l'Iran avec le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'un appel téléphonique.

Le prince Mohammed et M. Starmer ont discuté des derniers développements dans la région et de l'importance de déployer tous les efforts pour désamorcer et résoudre les différends par des moyens diplomatiques, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince Mohammed s'est également entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Les deux dirigeants ont passé en revue les développements dans la région à la suite des frappes israéliennes sur l'Iran, a indiqué l'agence de presse saoudienne. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com