Le système actuel d'aide à Gaza «voué à l'échec», alerte l'ONU

Des habitants du côté égyptien du poste frontière de Rafah regardent un convoi de camions transportant de l'aide humanitaire, le 22 octobre 2023 (Photo, AFP).
Des habitants du côté égyptien du poste frontière de Rafah regardent un convoi de camions transportant de l'aide humanitaire, le 22 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 31 octobre 2023

Le système actuel d'aide à Gaza «voué à l'échec», alerte l'ONU

  • «Soyons clairs: la poignée de convois autorisés via Rafah n'est rien comparé aux besoins de plus de 2 millions de personnes piégées à Gaza», a lancé Philippe Lazzarini
  • «Le siège actuel imposé à Gaza est une punition collective», a-t-il ajouté

NATIONS UNIES: Le système actuel d'aide à la bande de Gaza via le poste frontière de Rafah est "voué à l'échec", a mis en garde lundi le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), dénonçant la "punition collective" imposée par Israël.

"Soyons clairs: la poignée de convois autorisés via Rafah n'est rien comparé aux besoins de plus de 2 millions de personnes piégées à Gaza", a lancé Philippe Lazzarini, réclamant un "cessez-le-feu humanitaire immédiat devenu une question de vie ou de mort pour des millions de personnes".

"Le système en place pour permettre l'entrée de l'aide à Gaza est voué à l'échec à moins d'une volonté politique pour que le flot d'aide soit significatif, en rapport avec les besoins humanitaires sans précédent", a-t-il ajouté devant le Conseil de sécurité, incapable d'agir depuis le 7 octobre.

Selon le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric, 33 camions apportant eau, nourriture et matériel médical sont entrés dimanche dans la bande de Gaza via Rafah, le volume d'aide "le plus important depuis le 21 octobre", jour de l'ouverture de ce point de passage avec l'Egypte après le siège imposé à l'enclave palestinienne en réponse à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas du 7 octobre.

Avant le 7 octobre, environ 500 camions entraient dans la bande de Gaza chaque jour.

Philippe Lazzarini a jugé "choquantes" les attaques "horribles" du Hamas tout comme les frappes israéliennes sur Gaza.

"Le siège actuel imposé à Gaza est une punition collective", a-t-il ajouté, notant que ses milliers de collègues de l'UNRWA, dont 64 ont été tués, "sont une lueur d'espoir (...) au moment où l'humanité plonge dans son heure la plus sombre".

"Les habitants de Gaza ont le sentiment de ne pas être traités comme d'autres civils. La plupart d'entre eux se sentent piégés dans une guerre avec laquelle ils n'ont rien à voir!", a-t-il insisté. "Une population entière est déshumanisée".

Netanyahou exclut tout cessez-le-feu

Le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, a exhorté la communauté internationale à exiger la libération "immédiate et sans conditions" de tous les otages. "Les appels à un cessez-le-feu sont des appels à se rendre face au Hamas. Cela ne se produira pas", a-t-il insisté.

«Enfants piégés»

Plusieurs intervenants ont insisté sur le sort des enfants.

"Nous croyons fermement que le vrai prix de cette dernière escalade sera mesuré en vies d'enfants, celles perdues face à cette violence et celles changées à jamais", a lancé la patronne de l'Unicef Catherine Russell.

Le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas fait état 8.306 tués, dont 3.457 enfants, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre avec Israël. Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël, essentiellement des civils lors de l'attaque du 7 octobre, et plus de 230 personnes ont été enlevées, selon Israël.

"Au nom de tous les enfants piégés dans ce cauchemar, nous appelons le monde à faire mieux", a plaidé Catherine Russell, implorant le Conseil d'adopter une résolution réclamant notamment la protection des enfants.

L'Assemblée générale de l'ONU a adopté vendredi à une large majorité une résolution non contraignante réclamant une "trêve humanitaire immédiate", mais le Conseil de sécurité a lui exposé ses profondes divisions sur ce dossier, rejetant 4 projets de résolutions en moins de deux semaines notamment en raison de veto des Etats-Unis, de la Chine et de la Russie sur des textes concurrents.

Pour sortir de cette impasse, les 10 pays élus du Conseil travaillent à un nouveau projet de texte.

"Nous avons les moyens de faire quelque chose, mais nous échouons, de façon répétée, et honteuse", a dénoncé le ministre brésilien des Affaires étrangères Mauro Vieira, qui présidait la réunion.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".