En Provence, l'espoir des femmes afghanes brodé dans un bouquet de tulipes rouges

Des broderies et des créations textiles de l'artiste afghane Zolaykha Sherzad sont présentées lors de l'exposition "Afghanistan, tisser l'horizon a l'infini, Regards Croises de Kaboul a Arles" à la Chapelle du Mejan à Arles, dans le sud de la France. L'exposition se poursuivra jusqu'au 7 janvier 2024. (AFP)
Des broderies et des créations textiles de l'artiste afghane Zolaykha Sherzad sont présentées lors de l'exposition "Afghanistan, tisser l'horizon a l'infini, Regards Croises de Kaboul a Arles" à la Chapelle du Mejan à Arles, dans le sud de la France. L'exposition se poursuivra jusqu'au 7 janvier 2024. (AFP)
Les broderies et les créations textiles de l'artiste afghane Zolaykha Sherzad sont présentées lors de l'exposition "Afghanistan, tisser l'horizon a l'infini, Regards Croises de Kaboul a Arles" à la Chapelle du Mejan à Arles, dans le sud de la France, le 27 octobre 2023. (AFP)
Les broderies et les créations textiles de l'artiste afghane Zolaykha Sherzad sont présentées lors de l'exposition "Afghanistan, tisser l'horizon a l'infini, Regards Croises de Kaboul a Arles" à la Chapelle du Mejan à Arles, dans le sud de la France, le 27 octobre 2023. (AFP)
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Publié le Mardi 31 octobre 2023

En Provence, l'espoir des femmes afghanes brodé dans un bouquet de tulipes rouges

  • Cette exposition, sans occulter la violence ni l'enfermement, montre les espaces qui permettent encore, sur un tissu, une toile ou une photo, de célébrer la beauté de l'Afghanistan, les rêves et les espoirs
  • Un film d'Oriane Zehra «Les oiseaux sont libres de se rassembler ici» présenté dans l'exposition laisse voir l'apprentissage au quotidien des Afghanes chez Zarif Design

ARLES, FRANCE: C'est un bouquet de tulipes rouges brodées qui symbolise l'espoir des Afghanes. A Arles, en Provence, une exposition tisse des liens entre le sud de la France, refuge d'artistes exilés, et l'Afghanistan meurtri où les femmes sont exclues de la vie publique.

"Quels que soient les drames et le noir qui soudainement s'abattent sur le pays, les tulipes poussent et leur beauté illumine", écrit la designer afghane Zolaykha Sherzad, à l'origine de cette oeuvre avec les femmes de la maison de couture "Zarif" (précieux en dari) qu'elle a fondée en 2005 à Kaboul.

"L'expérience de la beauté est source d'espoir et de renaissance", ajoute-t-elle auprès de l'AFP, un peu plus de deux ans après le retour au pouvoir des Talibans qui ont exclu les femmes de la plupart des établissements d'enseignement secondaire et des universités tout en leur interdisant l'accès aux parcs, jardins ou salles de sport.

Face aux "portes qui se sont refermées sur le pays", "au huis clos", à l'exil des artistes, l'exposition "Afghanistan, tisser l'horizon à l'infini, Regards croisés entre Kaboul et Arles" (jusqu'au 7 janvier) vise "à partager ensemble des oeuvres pour ouvrir des horizons", souligne la commissaire Guilda Chahverdi.

Ancienne directrice de l'Institut français d'Afghanistan, cette comédienne soutient de manière infatigable les artistes afghans réfugiés en France.

Comme Mohsin Taasha, peintre formé aux règles de la miniature, qui raconte la mort semée par les attentats au sein de sa minorité hazara en utilisant le rouge comme couleur principale. Mais ce rouge, "c'est aussi le réveil", "une forme de renaissance", malgré tout, dit-il.

Latif Eshraq, peintre autodidacte qui sillonnait sa province à vélo pour organiser des expositions dans les écoles, travaille lui à "saisir la vie" de corps trop souvent voués à la mort en Afghanistan.

Sur l'affiche de l'exposition, une photo montre des enfants courant gaiement dans le blanc immaculé de sommets enneigés de ce pays d'Asie montagneux. Elle a été prise par un jeune photographe afghan, Naseer Turkmani, désormais exilé dans le sud de la France.

Et c'est le parti pris de cette exposition, qui, sans occulter la violence ni l'enfermement, montre les espaces qui permettent encore, sur un tissu, une toile ou une photo, de célébrer la beauté de l'Afghanistan, les rêves et les espoirs.

«Les oiseaux sont libres»

La part belle est ainsi donnée aux créations textile de Zolaykha Sherzad et des femmes de son atelier créé "pour préserver les traditions des métiers autour du fil, du tissage et de la broderie mais avant tout pour redonner de la dignité, de la reconnaissance à ces femmes et artisans".

Sous les arches de la salle d'exposition du Méjan, au coeur d'Arles, ville connue pour son patrimoine romain et médiéval, des manteaux brodés en laine ou taffetas --l'un nommé "Envol de la paix"-- habitent l'espace et une majestueuse robe en soie, "Eternel", rend hommage "à la femme afghane brimée", entre deux bouquets de tulipes brodées.

"Malgré toutes les difficultés en ce moment, l’atelier Zarif continue ses activités, nous trouvons l'espoir dans notre pratique quotidienne, créative et artistique", explique Zolaykha Sherzad, à qui le musée Guimet à Paris a récemment consacré une exposition.

Des jeunes Afghanes privées de scolarité ont pu intégrer l'atelier, elles y apprennent couture, dessin, design, des savoirs qui leur permettront d'être plus indépendantes financièrement, y compris en travaillant chez elles.

Elles se familiarisent aussi avec le boutis, un travail sur textile piqué et brodé, qui prend ses origines dans les cotonnades d'Orient. Or ces étoffes arrivèrent en Provence il y a des siècles et le boutis est aussi appelé "broderie de Marseille".

C'est ce lien qui a intéressé Jean-Paul Capitani, aujourd'hui décédé, et Françoise Nyssen, figures du groupe d'édition arlésien Actes Sud et fondateurs du Méjan, pour accueillir cette exposition, en partenariat entre autres avec l'association Etoffe d'artistes qui aide les artisans afghans à sauver leur patrimoine et lutter contre la précarité.

Un film d'Oriane Zehra --"Les oiseaux sont libres de se rassembler ici"-- présenté dans l'exposition laisse voir l'apprentissage au quotidien des Afghanes chez Zarif Design.

Une des jeunes femmes qui a brodé un oiseau confie: "J'espère qu'un jour nous serons libres comme de joyeux oiseaux".


A Paris, le Centre Pompidou s'offre une dernière fête avant cinq ans de fermeture

un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
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  • Le Centre Pompidou organise un dernier week-end festif baptisé « Because Beaubourg » avant cinq ans de travaux, transformant ses huit étages en un immense terrain de jeu mêlant concerts, performances et expériences immersives
  • L’événement, réunissant 80 artistes et plusieurs grandes marques partenaires, célèbre la culture et l’esprit d’ouverture du lieu avant sa fermeture pour rénovation complète

PARIS: Dans un tourbillon de musique, d'images et de patins à roulettes, le Centre Pompidou à Paris s'offre un dernier week-end festif avant cinq ans de travaux, avec "Because Beaubourg", événement qui transforme l'intégralité du bâtiment en un immense terrain de jeu.

"Je suis venu parce que j'ai entendu dire que c'était la fermeture. Et j'avais envie de participer à ça une dernière fois, pour en profiter un petit peu", explique à l'AFP Eliot Ibert, 23 ans, en coloriant une fresque participative.

Fermé au public depuis le 22 septembre, le bâtiment aux emblématiques tuyaux colorés rouvre ses portes ce week-end avec un parcours inédit. De vendredi à dimanche, quelque 80 artistes se produisent à travers concerts, DJ sets, performances, masterclasses, projections et expériences immersives sur les huit étages.

"C'est le plus grand événement que le Centre Pompidou ait fait depuis son ouverture", assure Paul Mourey, codirecteur artistique de l'événement, imaginé avec le label Because Music.

- "Spleen" -

Chaque étage propose une expérience différente. Au niveau -1, des pianistes amateurs se succèdent devant une fresque des étudiants des Beaux-Arts, tandis que le Forum, au rez-de-chaussée, devient le théâtre de performances en journée et un club illuminé la nuit.

Le Village des enfants prend place au 3e étage, tandis que plusieurs artistes et sociétés ont investi le 4e niveau. Shygirl, Shay ou Pedro Winter, fondateur du label Ed Banger, ainsi que les entreprises Spotify, Samsung et Snapchat, qui proposent de tester ses lunettes de réalité augmentée, participent à des installations et expériences interactives.

Autant de partenaires qui contribuent à financer l'événement.

Le premier et le sixième étage accueillent, de jour comme de nuit, des artistes tels que Catherine Ringer, Christine and the Queens, Selah Sue, Keziah Jones ou Sébastien Tellier.

Le musicien français, qui profite de l'événement pour promouvoir son nouvel album prévu en janvier, souligne l'importance de participer à cette célébration : "La culture, aujourd'hui, elle est rare. Quand il y a des petits îlots de culture, c'est important d'y être. Je n'avais pas envie de manquer ça."

Brigitte Baleo, 78 ans, retraitée ayant travaillé dix ans à la bibliothèque du Centre Pompidou, confie que la fermeture lui laisse "un peu de spleen".

"Ça tend l'estomac, il y a trop de souvenirs", ajoute-t-elle, émue. "Mais il faut que la fermeture ait lieu, pour réhabiliter ce monument".

Conçu en 1977 comme un lieu "ouvert à tous" par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, le bâtiment souffre aujourd'hui de vétusté.

Désamiantage, accessibilité du lieu, sécurité et complet réaménagement intérieur sont au menu de ses importants travaux de rénovation.

- Rollers et vue panoramique -

Cette fermeture, "c'est quelque chose qui me touche", abonde Florence, qui n'a pas souhaité donner son nom.

Férue d'électro, la Bordelaise de 57 ans vient d'assister au deuxième étage à "Space Opera", un film musical du duo français Justice projeté comme une expérience de clubbing, à quelques pas de l'installation inédite Camera/Man de Thomas Bangalter, un des deux membres de Daft Punk.

Pour encore plus de mouvements, elle compte bien expérimenter le Roller Disco qui fait vibrer l'ancienne galerie 1, au dernier étage.

Entre DJ sets, patins à roulettes et vues panoramiques sur Paris, l'ambiance mêle nostalgie et effervescence festive.

Gulliver Hubard, un étudiant britannique de 20 ans, savoure lui sa première visite. "C'est une chance de le voir avant sa fermeture", assure-t-il.

En journée, le programme est entièrement gratuit, et les organisateurs espèrent accueillir entre 10.000 et 15.000 visiteurs par jour.

Le programme nocturne, payant, a lui été pris d'assaut : les 12.000 billets se sont arrachés en à peine une journée.


AlUla ou comment le désert devient atelier d’art

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  • AlUla se transforme en laboratoire artistique où design, architecture et patrimoine dialoguent avec le désert
  • Entre traditions locales et innovation contemporaine, le désert devient un espace d’expérimentation, d’apprentissage et de création, où culture et paysage s’influencent mutuellement

PARIS: De la résidence de design à la construction du futur musée d’art contemporain confié à Lina Ghotmeh, AlUla se façonne dans le respect de sa mémoire et de son paysage.

À Paris, une table ronde organisée par la RCU et AFALULA a révélé les coulisses de cette transformation, celle d’un territoire millénaire devenu laboratoire d’expérimentation et vitrine du dialogue culturel franco-saoudien.

Dans le parc de l’hôtel des maisons (un hôtel particulier parisien construit au XVIII), la conversation s’est ouverte sur une question presque philosophique : comment bâtir dans le désert sans le dominer ? Comment concevoir à AlUla, ce paysage d’infini, une architecture qui parle à l’échelle humaine ?

La table ronde, intitulée “From the Land Up: Designing AlUla from Desert to Human Scale”, a réuni les acteurs clés du projet et plusieurs anciens résidents du programme AlUla Design Residency, créé il y a deux ans.

Ils ont tous en commun d’avoir approché cette terre d’exception, non comme un territoire vierge, mais comme un organisme vivant, porteur d’histoires et de voix anciennes.

L’événement, organisé par la Commission royale pour AlUla (RCU) et l’agence Française pour le développement d’Alula (AFALULA), a célébré l’ADN rare de cette région, qui est un mélange entre fouilles historiques, architecture, design et diplomatie culturelle notamment avec la villa Hegra. 

AlUla, déjà célèbre pour son patrimoine nabatéen et ses falaises sculptées par le vent, devient aujourd’hui un territoire d’expérimentation artistique mondiale, où le passé inspire le futur, et lui donne forme.

Au centre du projet, la vision de Lina Ghotmeh, architecte franco-libanaise à la tête du futur musée d’art contemporain d’AlUla, « Le musée ne doit pas être une icône posée dans le désert » explique-t-elle, « mais un générateur de liens, un espace de rencontre et d’hospitalité ».

Implanté près d’une ancienne oasis agricole, le musée s’enracinera dans le paysage tout en redonnant vie à des savoir-faire ancestraux, « nous travaillons avec la terre locale, avec des techniques de construction traditionnelles : torchis, terre comprimée, architecture bioclimatique, l’objectif est de renouer avec les ressources naturelles et la mémoire des lieux », souligne l’architecte.

Ghotmeh évoque aussi le dialogue qu’elle a tissé avec la communauté locale, « j’ai passé du temps à rencontrer les habitants, à partager un thé sous un oranger, à écouter les femmes qui ravivent l’artisanat, à visiter les écoles ».

Un jour, une fillette m’a dit, « le musée, c’est le lieu de l’extraordinaire, cette phrase m’accompagne toujours, car au fond, c’est bien de cela qu’il s’agit, créer un lieu qui relie la connaissance, l’émotion et la beauté ».

Dans son approche sensible, le musée devient un prolongement du paysage, un lieu où les visiteurs respireront la même lumière que les habitants, où la culture se fera conversation et échange.

« Il ne s’agit pas d’importer la culture, mais de la créer à partir du territoire », souligne Arnaud Morand, responsable des arts et industries créatives à AFALULA, c’est cette conviction qui guide toute la programmation culturelle d’AlUla.

L’une des premières grandes expositions préfigurant le musée verra le jour en janvier prochain, consiste en une collaboration entre AlUla et le Centre Pompidou, présentée d’abord dans une architecture temporaire conçue sur place avant de voyager dans le monde.

« C’est une coopération basée sur l’échange de savoirs et la lenteur, dit-il. À AlUla, on apprend à prendre le temps, l'art naît du sol, pas de la vitesse ».

Cette philosophie irrigue aussi les résidences de design et d’artistes qu’AFALULA co-dirige sur place, des programmes où jeunes talents et créateurs confirmés expérimentent à ciel ouvert, dans une relation directe avec le territoire, « Là-bas, chaque projet s’élabore dans l’écoute et l’humilité » affirme Morand.

« Lorsque nous arrivons à AlUla, nous devons laisser nos certitudes à la porte du désert » observe Ali Al Gazzaoui responsable du programme de résidences d’artistes, « il faut apprendre à écouter les habitants, à comprendre leur rapport au paysage, à la lumière, à la convivialité ».

C’est cette humilité partagée qui transforme le désert en école, les fondateurs du Studio Raw Material, Dushyant Bansal et Priyanka Sharma, anciens résidents du programme, racontent leur découverte émerveillée d’un lieu où « le matériau est partout de la roche, au sable, à la chaleur, et la lumière, tout devient matière à création ».

Leur expérience les a conduits à réfléchir à une forme de design « hors des centres urbains » à la faveur d’une pratique ancrée dans la vie quotidienne et les gestes ordinaires, « à AlUla, on apprend à se salir les mains, à construire, à inventer avec ce que la nature nous offre ».

Cette approche artisanale et poétique rejoint la vision d’Ali Alghazzawi, pour lui, « notre mission est de créer un écosystème où les créatifs peuvent dialoguer librement avec le paysage et expérimenter, car la durabilité ne se décrète pas, elle se vit ».

Tout ceci confère à AlUla qui est un site touristique d’exception, une autre dimension qui est celle de pépinière d’idées, de territoire d’apprentissage et de création contemporaine.


Le Gray fait son grand retour à Beyrouth : symbole d’espoir et de renouveau

Le chef étoilé Alan Geaam au Le Gray à Beyrouth, le 14 octobre 2025. De retour dans son pays natal après son succès à Paris, il dirige les cuisines de l’hôtel. (AFP)
Le chef étoilé Alan Geaam au Le Gray à Beyrouth, le 14 octobre 2025. De retour dans son pays natal après son succès à Paris, il dirige les cuisines de l’hôtel. (AFP)
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  • Cinq ans après l’explosion du port, Le Gray rouvre ses portes en novembre 2025, devenant un symbole fort de relance pour le centre-ville de Beyrouth et l’hospitalité libanaise
  • Sous la direction de Charles Akl et du chef étoilé Alan Geaam, l’hôtel incarne l’alliance du luxe, de la mémoire et du renouveau culturel, gastronomique et économique de la capitale

BEYROUTH: Cinq ans après l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth et la fermeture qui s’en est suivie, l’hôtel Le Gray s’apprête à rouvrir ses portes en novembre 2025, marquant un tournant symbolique pour la capitale libanaise. Situé sur la place des Martyrs, au cœur du centre-ville, cet établissement iconique, membre du réseau Leading Hotels of the World (LHW) retrouve son éclat d’antan et incarne l’espoir d’un renouveau pour l’hospitalité et la culture libanaises.

Un nouveau souffle pour Beyrouth

La réouverture de Le Gray intervient dans un contexte d’effort de relance économique. Depuis l’arrivée d’un nouveau gouvernement en janvier 2025, le Liban semble s’engager dans une phase de stabilisation et de redressement. L’ouverture des Beirut Souks plus tôt en octobre a déjà insufflé un vent d’optimisme dans une ville meurtrie, encore marquée par les séquelles de la guerre de 2024.

« C’est un retour à la vie et une réaffirmation de notre engagement envers Beyrouth, » déclare Charles Akl, directeur général de Le Gray.

« Le Gray a toujours été plus qu’un hôtel : c’est un symbole, un lieu de rencontre, une part de l’âme de la ville. Aujourd’hui, il revient pour redonner espoir et dynamisme au centre-ville. »

La gastronomie au cœur du renouveau

Symbole fort de ce retour : la cuisine. Le chef franco-libanais Alan Geaam, seul chef libanais étoilé au Guide Michelin, prend les commandes des restaurants de l'hôtel. Après vingt-sept ans en France, il signe ici un retour aux sources empreint d’émotion et d’ambition.

« Mon objectif est de porter encore plus haut le nom du Liban sur la scène gastronomique internationale, » confie le chef. « C’est un honneur de revenir à Beyrouth, de former de jeunes talents et de faire rayonner notre cuisine. »

Alan Geaam introduit à cette occasion Qasti Beyrouth, déclinaison locale de son restaurant emblématique présent à Paris et dans d’autres grandes villes, ainsi que Padam, une adresse signature au sein de l’hôtel.

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Qasti Beyrouth : la cuisine d’Alan Geaam au cœur de Le Gray. (Photo: ANFR)

Une redécouverte d’un joyau urbain

À l’occasion du pre-opening de l’hôtel, un groupe de journalistes a été invité à redécouvrir les lieux. L’expérience a été décrite comme un moment d’émotion et de redécouverte, dans un cadre où se mêlent raffinement, art et mémoire.

Avec plus de 100 chambres et suites repensées sous la direction artistique de l’architecte Galal Mahmoud, l’hôtel allie élégance contemporaine et références subtiles à l’histoire et à la culture libanaises. Plus de 600 œuvres d’art ornent les espaces communs et les chambres, transformant l’hôtel en véritable galerie.

Le Gray propose également des espaces événementiels et de conférence modulables, capables d’accueillir aussi bien des événements professionnels que des célébrations privées.

Un lieu au carrefour du passé et de l’avenir

À quelques pas des Beirut Souks, du front de mer et de Zaitouna Bay, Le Gray se trouve à la croisée de l’histoire, de la culture et du renouveau économique. Il se veut désormais moteur du redéploiement touristique du centre-ville.

Pour Charles Akl, cette réouverture dépasse le simple acte économique : « C’est une responsabilité collective : celle de redonner de l’élan à la ville, de raviver les talents, et de réaffirmer la place de Beyrouth sur la carte mondiale de l’hospitalité et de la culture. »

Avec cette réouverture très attendue, Le Gray ne se contente pas de retrouver sa place dans le paysage hôtelier. Il incarne la résilience d’un peuple et la volonté d’un pays de se reconstruire, avec élégance et conviction.