En Ouzbékistan, Macron poursuit sa tournée en Asie centrale

Le président français Emmanuel Macron serre la main du président ouzbek Shavkat Mirziyoyev sur la place du Registan à Samarkand, le 1er novembre 2023. (Photo, LUDOVIC MARIN/AFP)
Le président français Emmanuel Macron serre la main du président ouzbek Shavkat Mirziyoyev sur la place du Registan à Samarkand, le 1er novembre 2023. (Photo, LUDOVIC MARIN/AFP)
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Publié le Mercredi 01 novembre 2023

En Ouzbékistan, Macron poursuit sa tournée en Asie centrale

  • M. Macron est arrivé vers 20H45 heure locale (15H45 GMT) dans la ville de Samarcande, où il a été accueilli par son homologue Chavkat Mirzioïev, à la tête du plus peuplé des pays centrasiatiques
  • Les deux hommes doivent notamment s'entretenir jeudi et participer à un forum d'affaires franco-ouzbek

SAMARCANDE: Le président français Emmanuel Macron est arrivé mercredi soir en Ouzbékistan après une visite officielle au Kazakhstan, dans le cadre de sa tournée de deux jours en Asie centrale, une région où l'influence traditionnelle de la Russie est contestée.

M. Macron est arrivé vers 20H45 heure locale (15H45 GMT) dans la ville de Samarcande, où il a été accueilli par son homologue Chavkat Mirzioïev, à la tête du plus peuplé des pays centrasiatiques.

Les deux hommes doivent notamment s'entretenir jeudi et participer à un forum d'affaires franco-ouzbek.

Plus tôt à Astana, la capitale du Kazakhstan, Emmanuel Macron avait salué la "vigueur" du partenariat stratégique avec la première économie de la région, qu'il faut selon lui "compléter et accélérer".

Il a également salué le "refus" kazakh de prendre la "route de la vassalisation derrière quelques puissances (...) dans un monde où les grandes puissances voudraient devenir hégémoniques et où les puissances régionales deviennent imprévisibles".

"Je ne sous-estime pas les difficultés géopolitiques, les pressions, parfois les bousculades auxquelles vous pouvez être soumis. La France vous regarde, avec beaucoup de considération, de respect et d'amitié", a-t-il précisé, à l'heure où la Chine, l'Union européenne et la Turquie notamment cherchent à se faire une place face à la Russie en Asie centrale.

"La France est notre partenaire clé et fiable dans l'Union européenne", s'est pour sa part félicité le dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev.

Le Kazakhstan, riche en matières premières, est l'un des principaux fournisseurs d'uranium de la France, un secteur qui a "un potentiel énorme pour la coopération future".

Emmanuel Macron a rappelé "la grande importance" de développer un "corridor médian à travers la mer Caspienne" afin de "relier l'Europe et l'Asie centrale", une solution alternative face aux routes logistiques chinoises et russes dans cette région enclavée.

Radars militaires

Premier président français à s'être rendu au Kazakhstan depuis 2014, Emmanuel Macron était accompagné d'une importante délégation économique dont les PDG d'EDF (électricité), de Suez (eau) et d'Orano (uranium).

Plusieurs contrats ont été signés dans les secteurs des minerais stratégiques -avec une coopération dans la recherche géologique-, pharmaceutique, énergétique -avec le développement d'un important parc éolien en collaboration avec TotalEnergies- ou encore industriel -avec le groupe Alstom- et culturel, pour promouvoir la langue française.

L'Elysée a également annoncé la fourniture de radars militaires GM 400 fabriqués par Thalès "au service de la souveraineté" du Kazakhstan et qui seront assemblés dans ce pays partageant plus de 7 500 kilomètres de frontières avec la Russie et membre d'une alliance militaire commune.

Comme l'a confirmé mercredi le ministre kazakh de l'Energie, EDF fait partie des candidats pour le projet de première centrale nucléaire au Kazakhstan, qui doit être confirmé par référendum d'ici à la fin de l'année.

La France est le cinquième investisseur étranger au Kazakhstan, devant la Chine, du fait notamment de l'implantation du groupe pétrolier TotalEnergies, qui exploite conjointement l'important gisement de Kachagan en mer Caspienne.

Les échanges bilatéraux se sont élevés à 5,3 milliards d'euros en 2022, pour l'essentiel dans les hydrocarbures. Le Kazakhstan fournit aussi à la France près de 40% de son uranium.

Moscou observe

Les métaux critiques, indispensables à la transition énergétique et dont la région est riche, figurent aussi en bonne place dans les discussions avec l'Ouzbékistan, qui comptent parmi les principaux fournisseurs d'uranium à la France.

Le spécialiste de l'uranium Orano, qui exploite déjà une mine au Kazakhstan, veut également accroître sa présence, ce pays représentant à lui seul 43% de la production totale, d'après l'Association nucléaire mondiale.

L'Asie centrale, longtemps un pré-carré russe, est ardemment courtisée par les grandes puissances à un moment où la Russie est accaparée par son offensive militaire en Ukraine.

Dans ce jeu d'influences, la Chine voisine, forte de son grand projet d'infrastructures des "Nouvelles routes de la soie", a pris une longueur d'avance. Mais l'Europe et la Turquie avancent aussi leurs pions. Le président turc Recep Tayyip Erdogan sera à cet égard vendredi à Astana.

Forts de cet engouement, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan misent sur l'ouverture économique et une diplomatie d'équilibre pour s'affirmer, même si Moscou reste un partenaire incontournable.

Au-delà de leur ouverture économique, ces deux pays ont toujours des régimes où la répression des manifestations est souvent violente, malgré une volonté affichée de libéralisation politique.


Journalisme: le prix Daphne Caruana Galizia décerné à une enquête sur les enfants migrants

Des enfants jouant dans le camp de réfugiés de Kara Tepe, sur l'île de Lesbos, en Grèce, le 19 septembre 2020 (Getty Images)
Des enfants jouant dans le camp de réfugiés de Kara Tepe, sur l'île de Lesbos, en Grèce, le 19 septembre 2020 (Getty Images)
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  • Mercredi, le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été décerné au projet néerlandais « Lost in Europe » qui enquête sur les mineurs non accompagnés qui disparaissent une fois arrivés en Europe
  • Leur dernière enquête, publiée le 30 avril 2024, a révélé que plus de 50 000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe en 2021 et 2023, un chiffre qui pourrait être encore plus élevé.

STRASBOURG : Mercredi, le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été décerné au projet néerlandais « Lost in Europe » qui enquête sur les mineurs non accompagnés qui disparaissent une fois arrivés en Europe.

Une vingtaine de journalistes d'investigation originaires de différents pays européens, dont les Pays-Bas, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie et le Royaume-Uni, participent au projet journalistique « Lost in Europe » (Perdus en Europe).

Leur dernière enquête, publiée le 30 avril 2024, a révélé que plus de 50 000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe en 2021 et 2023, un chiffre qui pourrait être encore plus élevé.

« Sur les 27 pays européens auxquels nous avons demandé des données, en y ajoutant la Moldavie, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suisse, seuls 20 ont répondu à nos demandes, et seuls 13 pays ont fourni des données. Des pays importants comme l'Espagne et la France n'ont même pas répondu correctement. »

Elle a rappelé que « les États membres de l'Union européenne sont responsables de ces enfants ».

Parmi ces jeunes migrants, certains ont pu tomber entre les mains de trafiquants d'êtres humains, être forcés à mendier ou à se prostituer.

« Avec ce prix, nous sommes encore plus motivés pour continuer à enquêter sur le sort et l'exploitation de milliers d'enfants migrants disparus en Europe », a déclaré Geesje van Haren.

Le nom des gagnants du prix Daphne Caruana Galizia a été annoncé lors d'une cérémonie au Parlement européen par Stavros Malichudis, représentant des lauréats 2023, le média d'investigation grec Solomon, l'organisation Forensis et la chaîne publique allemande StrgF/ARD. Ils avaient été récompensés pour une enquête sur le naufrage d'un navire de migrants en Méditerranée ayant fait plusieurs centaines de victimes.

Soutenu par le Parlement et décerné pour la première fois en 2021, le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été créé en hommage à cette journaliste et militante maltaise anti-corruption, tuée à 53 ans le 16 octobre 2017 dans l'explosion d'une voiture piégée.

Attribué par un jury de représentants de la presse et de la société civile issus des 27 États membres de l'UE, et doté de 20 000 euros, il est décerné chaque année autour de la date anniversaire de son assassinat.

Il est ouvert aux journalistes ayant diffusé un sujet dans l'un des 27 États membres de l'UE et entend récompenser « un journalisme d'excellence qui promeut et défend les valeurs et principes de l'UE : dignité humaine, liberté, démocratie, égalité, État de droit et droits de l'homme ».


Muriel Jourda, auteure de la dernière loi sur l'immigration, a été élue présidente de la commission des Lois

Les rapporteurs de la commission des lois du Sénat, Jean-Pierre Sueur (L), Muriel Jourda (R) et le président de la commission des lois du Sénat français, Philippe Bas (C), publient le 20 février 2019 au Sénat à Paris, les résultats d'une enquête sur l'affaire de l'ancien haut responsable de la sécurité présidentielle, Alexandre Benalla. (Photo AFP)
Les rapporteurs de la commission des lois du Sénat, Jean-Pierre Sueur (L), Muriel Jourda (R) et le président de la commission des lois du Sénat français, Philippe Bas (C), publient le 20 février 2019 au Sénat à Paris, les résultats d'une enquête sur l'affaire de l'ancien haut responsable de la sécurité présidentielle, Alexandre Benalla. (Photo AFP)
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  • Muriel Jourda succède ainsi à François-Noël Buffet, devenu ministre des Outre-mer en septembre, et devient la première femme à occuper ce poste clé de la chambre haute.
  • Cette avocate de métier sera donc un grand appui pour M. Retailleau et son nouveau projet de loi sur l'immigration prévu pour début 2025.

PARIS : Muriel Jourda, sénatrice Les Républicains du Morbihan et rapporteure de la dernière loi immigration, a été élue mercredi présidente de la commission des Lois du Sénat, a-t-on appris de sources parlementaires.

La sénatrice, désignée en interne par le groupe LR pour candidater, a récolté 27 voix, contre 14 pour le socialiste Jérôme Durain (et huit votes blancs ou nuls). Elle succède ainsi à François-Noël Buffet, devenu ministre des Outre-mer en septembre, et devient la première femme à occuper ce poste clé de la chambre haute.

Un accord conclu de longue date au sein de la majorité sénatoriale (une alliance LR-centristes) assure à LR la présidence de cette commission saisie de tous les sujets régaliens (sécurité, immigration, justice, etc.).

Fait rare au Sénat, la gauche lui avait néanmoins opposé un candidat, pour manifester sa désapprobation face au choix de ce profil incarnant une ligne dure de la droite par les LR, ont expliqué plusieurs sources parlementaires.

Muriel Jourda, âgée de 56 ans, est politiquement proche de son ancien président de groupe, devenu ministre de l'Intérieur : Bruno Retailleau. Elle avait notamment occupé le rôle de corapporteure de la dernière loi immigration, adoptée en décembre 2023 puis partiellement censurée par le Conseil constitutionnel.

La sénatrice faisait partie intégrante de la commission mixte paritaire qui avait réuni députés et sénateurs pour aboutir à un accord, scellé à l'époque entre Matignon et Les Républicains. Un compromis avait créé un malaise chez une grande partie de « l'aile gauche » des macronistes.

Comme une minorité de sénateurs LR (38 au total), elle s'était par ailleurs opposée à l'inscription dans la Constitution de la « liberté garantie » à avorter, lors du Congrès du Parlement à Versailles en mars.

Cette avocate de métier sera donc un grand appui pour M. Retailleau et son nouveau projet de loi sur l'immigration prévu pour début 2025. Celui-ci reprendrait les mesures les plus sévères de la dernière loi, censurées par le Conseil constitutionnel car jugées sans lien suffisamment clair avec le texte initial.


Entretien Macron-Mikati en amont de la conférence de soutien au Liban

Le président français Emmanuel Macron (G) s'entretient avec le Premier ministre libanais Najib Mikati en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 25 septembre 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'entretient avec le Premier ministre libanais Najib Mikati en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 25 septembre 2024. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron s’entretiendra avec M. Najib Mikati, Président du Conseil des ministres de la République libanaise, ce mercredi 23 octobre 2024 au Palais de l’Elysée
  • Najib Mikati devrait arriver à l’Elysée à 16h. heure de Paris selon le déroulé prévisionnel officiel. Il s’ensuivra un entretien bilatéral hors presse.

PARIS: Le président français Emmanuel Macron s’entretiendra avec M. Najib Mikati, Président du Conseil des ministres de la République libanaise, ce mercredi 23 octobre 2024 au Palais de l’Elysée. Cet entretien intervient en amont de la Conférence internationale de soutien à la population et à la souveraineté du Liban, qui se tiendra le jeudi 24 octobre à Paris.

Najib Mikati devrait arriver à l’Elysée à 16h. heure de Paris selon le déroulé prévisionnel officiel. Il s’ensuivra un entretien bilatéral hors presse.

Lors de la conférence du 24 octobre, c’est Najib Mikati qui représentera le Liban. Selon les informations données par l’Elysée, le but de la  conférence est d’apporter une aide humanitaire urgente aux libanais déplacés et en situation de grande vulnérabilité et de discuter du renforcement des institutions libanaises ainsi que d’un cessez-le-feu à la frontière avec Israël.

Najib Mikati prononcera une allocution devant les participants à la conférence qui sera inaugurée par Emmanuel Macron.