Le Premier ministre libanais appelle à un cessez-le-feu urgent à Gaza lors d'entretiens à Amman avec Blinken

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken fait un geste en direction du Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati, à Amman, la capitale jordanienne, le 4 novembre 2023 lors d'une journée de réunions dans le cadre du conflit entre Israël et le Hamas. ( Fichier/AFP )
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken fait un geste en direction du Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati, à Amman, la capitale jordanienne, le 4 novembre 2023 lors d'une journée de réunions dans le cadre du conflit entre Israël et le Hamas. ( Fichier/AFP )
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Publié le Dimanche 05 novembre 2023

Le Premier ministre libanais appelle à un cessez-le-feu urgent à Gaza lors d'entretiens à Amman avec Blinken

  • La secrétaire d'État américain déclare que Washington s'efforce de circonscrire le conflit
  • Les discussions ont eu lieu alors que l'armée israélienne déclarait avoir frappé « deux cellules terroristes » et un poste du Hezbollah en réponse à des tirs en provenance du Liban

​​​BEYROUTH : Le Premier ministre intérimaire libanais Najib Mikati a appelé à un cessez-le-feu urgent à Gaza lors de sa rencontre avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken à Amman samedi.

Ce dernier a souligné à son tour l'importance de circonscrire le conflit.

« Il a insisté sur l'importance de veiller à ce que le conflit entre Israël et le Hamas ne se propage pas ailleurs », a déclaré le porte-parole Matthew Miller.

Les discussions ont eu lieu alors que l'armée israélienne déclarait avoir frappé « deux cellules terroristes » et un poste du Hezbollah en réponse à des tirs en provenance du Liban.

Elle a également répondu à des tirs de mortier du Liban sur le nord d'Israël, qui n'ont pas fait de victimes.

Les dernières escarmouches ont eu lieu un jour après que Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah libanais, a averti dans un discours télévisé que la guerre entre Israël et le Hamas pourrait se transformer en un conflit régional.

Après avoir rencontré Mikati, Blinken a déclaré sur X : « Nous devons empêcher que le conflit entre Israël et le Hamas ne s'étende à d'autres régions du monde ».

Il a ajouté : « Nous avons discuté avec @Najib_Mikati des moyens d'empêcher que cela ne se produise et de garantir l'aide humanitaire au peuple palestinien. Nous avons également discuté de la nécessité urgente pour le Liban de se doter d'un président ».

L'ambassadeur du Liban en Jordanie, Youssef Emile Raji, la secrétaire d'État adjointe américaine aux affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, et le chef de cabinet adjoint du département d'État, Tom Sullivan, ont assisté à la réunion Blinken-Mikati.

 Mikati a déclaré que le Liban restait pleinement attaché à la résolution 1701.

Il a appelé à des efforts urgents pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et mettre fin à l'agression israélienne.

Mikati a également soulevé la question des frappes militaires israéliennes sur le Sud-Liban, qui, selon lui, impliquent l'utilisation d'armes internationalement interdites qui ont détruit des villes.

Il a exhorté la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses « empiètements et violations quotidiens » de la terre et de la souveraineté libanaises.

 Mikati s'est ensuite rendu au Caire, où il a rencontré le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi.

Le service de presse du Premier ministre intérimaire a déclaré qu'il avait salué le rôle joué par l'Égypte « pour mettre fin à l'agression israélienne contre Gaza et aux massacres perpétrés contre les Palestiniens ».

Il a ajouté : « Nous soutenons la position du président égyptien qui refuse de déplacer les Palestiniens de leur terre et qui s'efforce de trouver une solution qui commence par un cessez-le-feu et la protection des civils, pour ensuite œuvrer à une solution permanente de la question palestinienne qui préserve les droits des Palestiniens à leur terre et à un État indépendant. »

La zone frontalière sud du Liban est restée en état d'alerte samedi, en raison de l'effervescence des activités diplomatiques.

Mais les tensions dans le pays se sont apaisées à la suite du discours tant attendu de Nasrallah, le chef du Hezbollah s'étant abstenu de déclarer la guerre à Israël, contrairement à ce que certains attendaient.

 Sur les réseaux sociaux, l'opinion du public libanais sur la position de Nasrallah est clairement divisée.

Certains ont critiqué le discours, car la position de Nasrallah n’était pas à la hauteur « du niveau de l'agression contre les Palestiniens ».

D'autres se sont réjouis de l'état d'agitation perçu par le parti, le considérant comme « un état de crise ».

Le député Ghassan Hasbani a déclaré que le discours de Nasrallah « n'a pas rassuré les Libanais sur le fait qu'ils ne participeraient pas à la guerre, mais a plutôt confirmé qu'il était entré en guerre à partir du front sud depuis le deuxième jour de l'opération Al-Aqsa Flood, tout en préservant les règles d'engagement ».

Hasbani s'est dit préoccupé par le fait que le Hezbollah s'arroge l'autorité de prendre des décisions pour le Liban, qualifiant cette situation de « très dangereuse ».

L'ancien ministre Richard Kouyoumjian a déclaré que les propos de Nasrallah étaient une tentative de rationaliser la participation limitée du Hezbollah au conflit de Gaza en se référant aux « règles d'engagement ».

Il a ajouté : « Il y a la résolution internationale 1701, qui prévoit le déploiement d'environ 15 000 soldats libanais et 10 000 soldats de l'ONU pour prendre le contrôle et assurer la mise en œuvre de la résolution afin que le Liban puisse être rassuré et calme au lieu d'être anxieux et de craindre toute mesure imprudente qui mènerait à sa destruction. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.