Mikati inspecte l’armée et la Finul dans le sud du Liban

Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, s’est rendu mardi dans la zone frontalière entre le Liban et Israël lors d’une visite inopinée dans le sud (Photo, Finul).
Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, s’est rendu mardi dans la zone frontalière entre le Liban et Israël lors d’une visite inopinée dans le sud (Photo, Finul).
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Publié le Mercredi 25 octobre 2023

Mikati inspecte l’armée et la Finul dans le sud du Liban

  • Najib Mikati déclare que la logique de la justice doit prévaloir et que la défense du Liban est le devoir des forces armées
  • Le Hezbollah est prêt à intervenir s’il le juge nécessaire, selon un expert

BEYROUTH: Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, s’est rendu mardi dans la zone frontalière entre le Liban et Israël lors d’une visite inopinée dans le sud, où il a réaffirmé «le respect par le Liban de toutes les résolutions de légitimité internationale et son engagement à mettre en œuvre la résolution n°1701».

Les tensions entre les deux pays se sont intensifiées ces dernières semaines à la suite de l’assaut d’Israël sur la bande de Gaza en réponse à une attaque du Hamas qui a fait plus de 1 400 morts parmi les Israéliens le 7 octobre.

En vertu de la résolution internationale, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) est chargée d’aider le gouvernement libanais à sécuriser les frontières du pays.

M. Mikati, accompagné du chef de l’armée, le général Joseph Aoun, a souligné que «la logique de la force adoptée aujourd’hui face à ce qui est considéré comme juste n’est pas appropriée en toutes circonstances. Il faut revenir à la logique de la justice selon la charte des Nations unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme».

Najib Mikati a été informé des tâches accomplies par les forces armées en coopération avec la Finul. Il a visité le quartier général du Commandement du secteur sud du Litani dans la ville de Tyr et a rencontré le commandant du secteur, le général de brigade Rodolph Haikal, ainsi que les chefs des unités déployées dans le sud.

Le Premier ministre et le général Aoun se sont ensuite rendus au quartier général de la Finul à Naqoura et ont rencontré le commandant de la force, le général de division Aroldo Lazaro Saenz, en présence d’officiers supérieurs de la Finul et de l’armée libanaise.

Selon son bureau de presse, M. Mikati a salué «le rôle de la Finul dans le maintien de la stabilité dans le sud, en totale coopération et coordination avec l’armée».

M. Mikati a appelé à un «cessez-le-feu en Palestine, à mettre un terme aux crimes commis par Israël et à faire cesser les violations israéliennes de la souveraineté libanaise».

Les deux responsables ont également visité le quartier général de la 5e brigade d’infanterie à Biyyadah et ont rencontré le commandant de la brigade, le général Edgard Laundos.

Le général Aoun a affirmé que les forces armées libanaises étaient «prêtes à intervenir à la frontière sud, tout en menant diverses missions à l’intérieur du pays».

Il a salué «la solide volonté des soldats et leur foi dans le caractère sacré de la mission».

Agression israélienne

Les forces armées libanaises et la Croix-Rouge ont transporté un mort et quatre blessés à l’hôpital gouvernemental de Marjayoun, tandis que le Hezbollah a déploré la mort de quatre de ses membres, ce qui porte à plus de 30 le nombre de membres du Hezbollah tués depuis le début des opérations militaires dans le sud du Liban.

Le vice-secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, a réaffirmé sur les réseaux sociaux que le parti est «au cœur de la bataille de la résistance pour défendre Gaza et faire face à l’occupation et à son agression en Palestine, au Liban et dans la région, et qu’il est prêt à intervenir dans cette confrontation s’il le juge nécessaire».

Le cheikh Kassem a ajouté que «l’agression israélienne contre Gaza n’est pas une guerre, mais plutôt le meurtre de civils, d’enfants et de femmes et la destruction de maisons. Outre l’entité israélienne, la responsabilité incombe aux États-Unis et à l’Europe».

Mardi après-midi, l’Armée de défense d'Israël a annoncé qu’«un missile Kornet (antichar) a été tiré depuis le Liban en direction de la colonie de Shtula en Galilée».

Par ailleurs, à l’occasion du 78e anniversaire de l’ONU, sa coordonnatrice spéciale pour le Liban, Joanna Wronecka, a assuré que l’organisation était fermement résolue à aider le Liban à préserver sa sécurité et sa stabilité, alors que la région du Moyen-Orient traverse une période critique.

«Malheureusement, les risques pour la paix et la sécurité augmentent au Liban et dans la région, mais nous ne devons jamais renoncer aux perspectives de paix et de promotion d’un avenir plus durable pour le peuple libanais», a-t-elle déclaré. 

Observant avec une profonde inquiétude la poursuite des échanges de tirs de part et d’autre de la Ligne bleue, la coordonnatrice spéciale a lancé un appel à la désescalade, à l’arrêt de la violence et au rétablissement du calme dans la région. «Il est plus urgent que jamais que les hostilités cessent et que la résolution n°1701 du Conseil de sécurité soit mise en œuvre dans son intégralité.»

La coordonnatrice spéciale a déclaré que l’ONU, avec ses 26 agences, fonds et programmes présents dans le pays, avait accru son soutien au Liban au cours des dernières années en réponse aux défis croissants. Ces efforts couvrent tout le spectre du travail politique et de maintien de la paix de l’ONU, les efforts de développement, le soutien humanitaire et le respect des droits de l’homme, dans une approche inclusive visant à ne laisser personne de côté.

Alors que l’ONU coordonne actuellement des plans d’urgence et de préparation aux urgences, des efforts actifs sont également déployés en collaboration avec des partenaires internationaux pour aider à protéger le Liban du conflit et à sauvegarder sa sécurité et sa stabilité.

Malgré ces efforts, la coordonnatrice spéciale a expliqué qu’une paix durable ne pouvait venir que de l’intérieur. «Le moment est venu de renforcer l’unité nationale et la solidarité collective pour faire face à cette période difficile pour le Liban», a-t-elle souligné.

«Le meilleur moyen d’y parvenir est de renforcer et de consolider les institutions publiques du pays, notamment en élisant un nouveau président sans plus tarder.»

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk