Mikati: Un front libanais dans le conflit Hamas-Israël n'est dans l'intérêt de personne

Les autorités libanaises devraient prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter une guerre avec Israël, a déclaré lundi à Beyrouth Catherine Colonna (Photo, AFP).
Les autorités libanaises devraient prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter une guerre avec Israël, a déclaré lundi à Beyrouth Catherine Colonna (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 17 octobre 2023

Mikati: Un front libanais dans le conflit Hamas-Israël n'est dans l'intérêt de personne

  • Najib Mikati s'efforce d'éloigner le Liban des répercussions de la guerre en cours à Gaza
  • Les Forces de défense israéliennes évacuent les communautés le long de la frontière et mettent en garde le Hezbollah contre toute provocation

BEYROUTH: Le Premier ministre libanais sortant, Najib Mikati, a déclaré lundi que Beyrouth s'efforçait d'apaiser les tensions le long de sa frontière sud avec Israël et d'éviter d'entraîner le pays dans une nouvelle guerre.

«Le Liban est au cœur de la tourmente et la région dans son ensemble se trouve dans une situation difficile», indique un communiqué de son bureau.

Le gouvernement libanais reste critique à l'égard d'Israël, mais craint qu'une nouvelle guerre ne dévaste davantage son économie meurtrie et ne mette en péril la vie de ses habitants.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a mis en garde l'Iran et son groupe affilié libanais, le Hezbollah, de ne pas «tester» son pays lors d'un discours prononcé lundi devant la Knesset israélienne.

M. Mikati a également déclaré que son gouvernement continuait, tant au Liban qu'à l'étranger, à maintenir le calme à l'intérieur du pays dans la mesure du possible et à prendre ses distances par rapport aux répercussions de la guerre qui sévit actuellement dans la bande de Gaza.

Le Premier ministre s'est entretenu par téléphone avec de hauts responsables américains, des chefs d'État et de hauts diplomates du Royaume-Uni, de France, de Turquie, du Qatar, de Jordanie et d'Italie.

Les autorités libanaises devraient prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter une guerre avec Israël, a déclaré lundi à Beyrouth la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, se rendra au Liban mardi pour discuter de questions régionales, mondiales et bilatérales.

M. Mikati a également déclaré que personne ne souhaitait prendre de risques et ouvrir un front au Sud-Liban, car la population ne pouvait le supporter.

«Personne ne peut prédire ce qui va se passer. Tout change d'heure en heure selon le cours des événements, et personne ne peut prédire quoi que ce soit», a-t-il déclaré.

Il a toutefois reproché à Israël de chercher à «multiplier les provocations».

Les remarques de M. Mikati sont intervenues alors que les forces armées libanaises ont démantelé sept roquettes Grad prêtes à être lancées près de Hanniyeh, une petite ville du caza de Tyr située dans la zone d'opérations de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dans le sud du Liban.

Combats frontaliers

Israël et le Hezbollah restent en état d'alerte à la frontière libanaise après une nuit tendue et délicate, au cours de laquelle Israël a tiré des fusées éclairantes et des obus au phosphore au-dessus de la région.

Dimanche, des frappes aériennes israéliennes ont visé des cibles du Hezbollah, notamment un site appartenant à l'organisation Green Without Borders.

Toutefois, les escarmouches quotidiennes à la frontière sud du Liban et dans la bande de Gaza restent contrôlées en vertu des accords internationaux et des règles d'engagement en vigueur depuis 2006.

Un communiqué des Forces de défense israéliennes a annoncé un plan d'évacuation des résidents situés à 2 kilomètres de la frontière libanaise vers des maisons d'hôtes financées par l'État.

L'armée israélienne a également affirmé que l'Iran avait demandé au Hezbollah de mener les attaques de dimanche à la frontière.

«Nous avons renforcé nos unités à la frontière nord et nous répondrons avec fermeté et vigueur à toute opération menée contre nous», a déclaré le porte-parole de l'armée, Avichay Adraee, qui a ajouté que le Hezbollah avait tiré des obus dimanche «à la demande et avec le soutien de l'Iran, dans une tentative de détourner notre attention des efforts opérationnels dans le sud, exposant ainsi le Liban et ses citoyens à un danger».

M. Adraee a également averti que «si le Hezbollah commet une erreur de calcul en nous provoquant, la réponse sera mortelle».

Hesham Dibsi, chercheur palestinien et directeur du centre d'études Tatwir, a déclaré à Arab News que l'escalade à la frontière libanaise avec Israël coïncidait avec le durcissement des positions politiques arabes à l'égard d'Israël et avait conduit les États-Unis à changer de ton.

«Cela a mis dans l'embarras la partie iranienne, qui avait fait savoir qu'elle n'interviendrait pas dans la guerre à moins qu'Israël ne la prenne pour cible», a-t-il affirmé.

«En attendant, l'affrontement entre Israël et le Hezbollah ne dérogera pas aux règles d'engagement.

Par ailleurs, Fadi Karam, député du parti des Forces libanaises, a indiqué que «la décision d'entrer en guerre aujourd'hui appartient à l'Iran».

«Après avoir suivi la rhétorique iranienne et israélienne depuis samedi dernier, il semble que le pas ait été franchi pour entrer en guerre», a-t-il ajouté.

«Si le Hezbollah entre en guerre, nous ne savons pas ce qu'il adviendra du Liban, et si l'Iran s'y joint également, quelle sera la position de la Russie?»

Selon M. Karam, l'impasse dans laquelle se trouve la nomination d'un nouveau président libanais signifie que l'opposition du pays a involontairement entravé un éventuel engagement libanais en Israël, car le Hezbollah n'a pas réussi à choisir un président qui lui soit fidèle.

«Si le parti avait été en mesure de le faire, nous aurions devancé le Hamas dans la guerre contre Israël», a-t-il insisté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com