Tunisie: capture de 5 condamnés pour terrorisme, évadés de prison

Le président Kais Saied avait dénoncé des complicités à l'intérieur et à l'extérieur de la Tunisie, et "une opération planifiée depuis des mois" pour expliquer leur évasion de la prison censée être la plus sécurisée du pays. (AFP).
Le président Kais Saied avait dénoncé des complicités à l'intérieur et à l'extérieur de la Tunisie, et "une opération planifiée depuis des mois" pour expliquer leur évasion de la prison censée être la plus sécurisée du pays. (AFP).
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Publié le Mardi 07 novembre 2023

Tunisie: capture de 5 condamnés pour terrorisme, évadés de prison

  • Cinq détenus condamnés pour terrorisme, qui s'étaient évadés d'une prison près de Tunis il y a une semaine, ont été arrêtés
  • Selon le communiqué, les quatre étaient "retranchés sur le mont Boukornine", une zone très boisée qui culmine à environ 600 mètres d'altitude et distante d'une trentaine de km au sud-est de la capitale

TUNIS: Cinq détenus condamnés pour terrorisme, qui s'étaient évadés d'une prison près de Tunis il y a une semaine, ont été arrêtés, a annoncé le ministère de l'Intérieur tunisien mardi.

"Différentes unités de la sûreté nationale, de la garde nationale (police, ndlr) et de l'armée ont pu à 5H00 du matin (4H00 GMT), le 7 novembre, arrêter quatre terroristes récemment évadés", a précisé le ministère.

Selon le communiqué, les quatre étaient "retranchés sur le mont Boukornine", une zone très boisée qui culmine à environ 600 mètres d'altitude et distante d'une trentaine de km au sud-est de la capitale.

Le ministère de l'Intérieur a aussi confirmé des informations circulant sur les médias locaux et réseaux sociaux selon lesquelles "le premier terroriste dénommé Ahmed Melki a été arrêté le 5 novembre (dimanche) avec l'aide des citoyens du quartier Ettadhamen", un quartier déshérité et densément peuplé de Tunis.

A l'annonce de leur spectaculaire évasion mardi dernier de la plus grande prison de Tunisie, à Mornaguia, au nord-ouest de Tunis, le ministère avait indiqué qu'il s'agissait d'"individus dangereux, passibles (ou déjà condamnés) à des peines de prison liées à des affaires terroristes".

Le président Kais Saied avait dénoncé des complicités à l'intérieur et à l'extérieur de la Tunisie, et "une opération planifiée depuis des mois" pour expliquer leur évasion de la prison censée être la plus sécurisée du pays. Le directeur de la prison et deux directeurs généraux du ministère de l'Intérieur ont été limogés.

Vendredi, la police tunisienne avait fait état d'un braquage à main armée d'une banque, dans la banlieue sud de Tunis, dont les auteurs avaient été identifiés comme deux des évadés de Mornaguia, selon les expertises techniques effectuées. Les médias ont dit qu'ils étaient armés de couteaux ou d'épées, et qu'ils avaient emporté environ 20.000 dinars (environ 6.000 euros).

Arrêté par une foule désarmée dimanche, M. Melki, surnommé "Le Somalien", a notamment été impliqué dans des assassinats de politiciens de l'opposition de gauche, à Tunis, en 2013, revendiqués par des islamistes extrémistes.

Brahmi et Belaïd

Interpellé en 2014, Ahmed Melki a été le principal accusé pour le meurtre le 25 juillet 2013 du député de gauche Mohamed Brahmi. Il a aussi été impliqué dans l'assassinat le 6 février 2013 à Tunis de l'opposant de gauche Chokri Belaïd.

Ces assassinats, qui avaient choqué l'opinion publique tunisienne, avaient déclenché une grave crise politique qui avait obligé le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, à céder le pouvoir qu'il détenait depuis la Révolution démocratique de 2011, à un gouvernement de technocrates.

L'enquête ouverte sur ces assassinats n'est toujours pas terminée 10 ans après les faits. Les deux hommes s'opposaient à la politique d'Ennahdha, alors le parti qui a dominé le Parlement et le gouvernement sur la dernière décennie.

Après la révolte de 2011 ayant provoqué la chute du dictateur Zine El Abidine Ben Ali, la Tunisie a connu un essor des groupes jihadistes avec des milliers d'islamistes partis combattre en Syrie, Irak et Libye.

Sur la décennie écoulée, des attentats ont également fait des dizaines de morts parmi les touristes (à Sousse et Tunis en 2015) et les forces de sécurité en Tunisie.

Les autorités affirment avoir obtenu ces dernières années des progrès significatifs dans la lutte contre les jihadistes.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.


Turquie: le principal parti d'opposition dans l'attente d'une décision judiciaire cruciale

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  • "Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !"
  • "Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes"

ANKARA: Le principal parti d'opposition au président turc Recep Tayyip Erdogan, le CHP, attend lundi une décision judiciaire cruciale qui pourrait chambouler sa direction en raison d'une accusation de fraudes.

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Ankara à la veille de cette audience pour soutenir le CHP (Parti républicain du peuple, social démocrate) qui rejette les accusations et estime que les autorités tentent de l'affaiblir par un "procès politique".

"Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !".

"Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes. Quiconque représente une menace démocratique pour lui est désormais sa cible", a affirmé M. Özel.

"Ce procès est politique, les allégations sont calomnieuses. C'est un coup d'État et nous résisterons", a-t-il martelé.

"Il ne s'agit pas du CHP mais de l'existence ou de l'absence de démocratie en Turquie", a déclaré pour sa part Ekrem Imamoglu aux journalistes vendredi, après avoir comparu devant un tribunal pour des accusations sans lien avec cette affaire.

Lorsque Özgür Özel a pris sa direction en novembre 2023, le CHP était en crise mais, en mars 2024, il a conduit le parti à une éclatante victoire aux élections locales.

Depuis l'arrestation du maire d'Istanbul en mars dernier, M. Özel a su galvaniser les foules, s'attirant les foudres du pouvoir en organisant chaque semaine des rassemblements, jusque dans des villes longtemps considérées comme des bastions du président Erdogan.

Peines de prison 

L'audience doit débuter à 10H00 (07H00 GMT), devant le 42e tribunal civil de première instance de la capitale turque. Elle doit statuer sur la possible annulation des résultats du congrès du CHP en novembre 2023.

Pendant ce congrès, les délégués avaient évincé le président de longue date du parti, Kemal Kilicdaroglu, tombé en disgrâce, et élu Özgür Özel.

L'acte d'accusation désigne M. Kilicdaroglu comme étant la partie lésée et réclame des peines de prison pouvant aller jusqu'à trois ans pour M. Imamoglu et dix autres maires et responsables du CHP, accusés de "fraude électorale".

Si la justice le décidait, M. Özel pourrait donc se voir démettre de ses fonctions à la tête de cette formation.

Le 2 septembre, un tribunal a destitué la direction de la branche d'Istanbul du CHP en raison d'accusations d'achats de votes au cours de son congrès provincial et nommé un administrateur pour prendre le relais.

Cette décision, qui a été largement perçue comme pouvant faire jurisprudence, a déclenché de vives protestations et entraîné une chute de 5,5% de la Bourse, faisant craindre que le résultat de lundi ne nuise également à la fragile économie de la Turquie.

Si le tribunal d'Ankara déclarait les résultats du congrès du CHP nuls et non avenus, cela pourrait annoncer le retour de son ancien leader Kemal Kilicdaroglu, qui a accumulé une série de défaites électorales ayant plongé le parti dans une crise.

Selon certains observateurs, l'affaire s'apparente à une tentative des autorités de saper le plus ancien parti politique de Turquie, qui a remporté une énorme victoire contre l'AKP (Parti de la justice et du développement, conservateur) du président Erdogan aux élections locales de 2024 et gagne en popularité dans les sondages.

Sa popularité a augmenté depuis qu'il a organisé les plus grandes manifestations de rue de Turquie en une décennie, déclenchées par l'emprisonnement en mars de son candidat à la présidence de la République, le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu.

Dans une tentative de protéger sa direction, le CHP a convoqué un congrès extraordinaire le 21 septembre. Si le tribunal destituait M. Özel et rétablissait M. Kilicdaroglu, les membres du parti pourraient donc tout simplement réélire Özgür Özel six jours plus tard.