Entre Israël et le Liban, calme apparent et danger permanent

De la fumée s'élève au-dessus des collines lors d'un bombardement israélien sur le Sud-Liban, le 8 novembre 2023. (Photo, AFP)
De la fumée s'élève au-dessus des collines lors d'un bombardement israélien sur le Sud-Liban, le 8 novembre 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 09 novembre 2023

Entre Israël et le Liban, calme apparent et danger permanent

  • Après les tirs, le kibboutz Dan, situé tout près de la zone d'impact, a été aussitôt interdit d'accès, sauf pour les habitants des villages voisins
  • Après le 7 octobre, alors que des échanges de tirs ont débuté à la frontière avec le Liban, les autorités ont fixé une première bande d'évacuation de 2 km, puis 5 km à partir de la frontière

KIRYAT SHMONA: Un doux coucher de soleil met fin à une journée calme au pied du Golan. Soudain, quatre roquettes tirées depuis le sud du Liban sont interceptées en plein ciel. Une scène récurrente côté israélien de la frontière, où la situation est explosive.

Après les tirs, le kibboutz Dan, situé tout près de la zone d'impact, a été aussitôt interdit d'accès, sauf pour les habitants des villages voisins.

"Le (mouvement libanais) Hezbollah nous harcèle", résume, joint au téléphone par l'AFP, Yoav Hermoni, un porte-parole du kibboutz vidé de la majorité de ses habitants depuis le 7 octobre, jour de l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

Sur 850 habitants, explique ce guide touristique désormais chargé de la sécurité de la communauté agricole, environ 600, dont sa femme et ses trois enfants, ont été relogés dans un hôtel à Haïfa (nord).

Seules "30 personnes, les métiers essentiels, policiers, pompiers, agriculteurs", sont restées, précise M. Hermoni.

Après le 7 octobre, alors que des échanges de tirs ont débuté à la frontière avec le Liban, les autorités ont fixé une première bande d'évacuation de 2 km, puis 5 km à partir de la frontière, explique cet homme de 47 ans.

"Nous sommes des réfugiés dans notre propre pays", dit-il alors que l'Etat estime que 224 000 Israéliens ont quitté leur domicile après l'attaque du 7 octobre.

"Guerre totale" ?

Depuis, au moins 1 400 personnes sont mortes côté israélien, en majorité des civils tués le jour même de l'attaque, selon les autorités israéliennes.

Cette attaque a eu lieu 200 km au sud du kibboutz Dan, à partir de Gaza, où Israël a riposté en bombardant sans relâche le territoire côtier palestinien, faisant plus de 10 500 morts selon le mouvement islamiste.

Mais le puissant mouvement Hezbollah, ennemi juré d'Israël depuis la guerre qui les a opposés en 2006, a dit être "entré dans la bataille depuis le 8 octobre" pour soutenir le Hamas.

Depuis, la frontière septentrionale est le théâtre d'échanges de tirs quotidiens entre l'armée israélienne d'une part et le groupe islamiste chiite et ses alliés de l'autre.

Mardi, Israël a dit avoir riposté à une nouvelle attaque venue du Liban par des bombardements aériens.

Depuis le 7 octobre, plus de 80 personnes ont péri du côté libanais et huit du côté israélien.

Parmi les morts côté libanais figurent plus de 60 combattants du Hezbollah et plus de 10 civils, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, six soldats et deux civils ont été tués, selon les autorités.

Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait estimé vendredi dans un discours que l'éventualité "d'une guerre totale" était "réaliste".

"Si le Hezbollah décide de se joindre à la guerre, il ferait l'erreur de sa vie", a répondu mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Les échanges de tirs quotidiens ont pour cadre les montagnes de Haute-Galilée, riches en cultures fruitières et réserves forestières.

Parallèle au mur frontalier qui serpente sur les crêtes, la route reste ouverte à la circulation. Sur les bas-côtés, on aperçoit des soldats israéliens camouflés dans la végétation.

Aux nombreux barrages mobiles dans la région, les militaires se reposent dans des tentes montées près de la route.

"Je resterai ici"

Si le bruit sourd de l'artillerie, voire des drones ou des avions israéliens, vient régulièrement rappeler la proximité du danger, Yakov Levi dit n'avoir "pas peur".

La preuve, cet homme de 26 ans a amené sa famille sur le mont Adir, point de vue imprenable sur la frontière, pour "prendre une photo et se détendre".

L'hôtel qui l'emploie, situé à Safed, cité historique des environs, a fermé à cause des hostilités et le jeune homme déplore de devoir "rester assis toute la journée".

"C'est une zone très explosive", résume Naor Shimoni, un musicien âgé de 38 ans venu à moto savourer la vue.

Si la situation se détériore, "peut-être que j'emmènerai ma femme et mes enfants dans un endroit plus sûr, mais je resterai ici protéger mon village" de Safsufa, affirme ce père de cinq enfants.

"Aucun endroit sera sûr en Israël" si une "vraie guerre" se déclenche, souligne son ami Yitzchak Lalush pour expliquer son refus de quitter la région.

"S'ils (le Hezbollah et ses alliés) parviennent jusqu'ici, ils iront jusqu'à Tel-Aviv", assure ce travailleur social âgé de 40 ans. "Nous devons (...) tenir bon et combattre."


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com