Le Liban saisit l’ONU après la mort d’une famille dans une frappe israélienne

Kamila Ayoub pleure sa sœur et ses petites-filles dans sa maison au Liban, lundi (Photo, Reuters).
Kamila Ayoub pleure sa sœur et ses petites-filles dans sa maison au Liban, lundi (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 07 novembre 2023

Le Liban saisit l’ONU après la mort d’une famille dans une frappe israélienne

  • «Prendre pour cible des civils au Sud-Liban équivaut à un crime de guerre», a averti la Finul
  • Les écoliers du Liban ont observé une minute de silence en hommage aux trois mineures tuées lors de l’attaque

BEYROUTH: La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a prévenu lundi de la nécessité de mettre un terme à l'escalade militaire potentielle entre Israël et le Hezbollah au Sud-Liban.

Cette mise en garde fait suite à une frappe aérienne israélienne qui a tué une femme et trois fillettes dans le sud du pays.

«Tout décès de civil est une tragédie. Personne ne souhaite voir davantage de personnes blessées ou tuées», a déclaré Andrea Tenenti, porte-parole de la Finul.

«Nous appelons tout le monde à cesser le feu maintenant pour éviter que d'autres personnes ne soient blessées», a-t-il ajouté.

L'attaque israélienne a entraîné la mort de Samira Abdel Hussein Ayoub et de ses trois petites-filles, Remas Mahmoud Shor, 14 ans, Talin Mahmoud Shor, 12 ans, et Layan Mahmoud Shor, 10 ans.

À la demande du ministère de l'Éducation, les élèves libanais ont observé une minute de silence dans leurs écoles lundi en hommage aux enfants tuées.

Les Forces de défense israéliennes auraient visé deux voitures civiles avec un drone sur une route entre les localités d'Aitaroun et d'Aainata.

La mère des fillettes, Hoda Abdel-Nabi Hejazi, qui conduisait la première voiture, est actuellement à l'hôpital après avoir été opérée pour soigner ses blessures.

Son frère, un journaliste, a été blessé dans la seconde voiture.

La Finul a été témoin de tirs intenses de part et d'autre de la Ligne bleue dimanche, a indiqué M. Tenenti.

«Nous avons appris que quatre civiles, trois jeunes filles et une femme, ont été tués dans les environs d'Aitaroun, dans le sud du Liban», a déclaré M. Tenenti.

«Nous rappelons à toutes les parties concernées que les attaques contre les civils constituent une violation du droit international et peuvent être assimilées à des crimes de guerre.»

Les dirigeants libanais ont condamné le «massacre d'enfants et de civils» et Beyrouth a déposé une plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations unies à ce sujet.

«Il s'agit d'un crime odieux et d'une nouvelle honte pour la conscience mondiale qui ferme les yeux sur ce que fait l'occupation israélienne au Sud-Liban et à Gaza», a affirmé le Premier ministre sortant, Najib Mikati.

Le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a quant à lui déclaré: «Il s'agit d'un crime de guerre qui reflète la réalité de la politique israélienne consistant à prendre délibérément pour cible des familles, des enfants, des médecins et des journalistes.»

«Le bombardement a visé une route ordinaire sur laquelle circulent des voitures civiles dans une localité dont les habitants sont considérés comme aisés en raison des demeures et des villas qui y ont été construites», a pour sa part indiqué un correspondant dans la zone frontalière à Arab News

«La route est exposée aux positions israéliennes, mais elle est loin de la Ligne bleue», a-t-il précisé.

«Il est incompréhensible que les deux voitures aient été visées, d'autant plus qu'aujourd'hui, lundi, il y a de la circulation sur la même route et qu'aucune voiture n'a été prise pour cible.»

Alors que le déplacement des civils libanais des zones frontalières du sud vers les zones situées au nord du fleuve Litani se poursuit, les autorités britanniques ont décidé de réduire le nombre de membres du personnel de leur ambassade au Liban.

L'évacuation des ressortissants étrangers et des personnes ayant la double nationalité se poursuit après trente jours de guerre dans la bande de Gaza et de tensions dans le Sud-Liban.

Escalade à la frontière

Le Hezbollah a réagi à l'assassinat de la famille libanaise en tirant des roquettes Grad sur la colonie israélienne de Kiryat Shmona. L’organisation a souligné dans un communiqué qu'elle «ne tolérera jamais aucun dommage ou agression contre des civils. Les représailles seront résolues et puissantes».

Le Hezbollah a visé des sites militaires israéliens avec des missiles guidés dans la nuit de dimanche à lundi.

L'armée israélienne a répondu par des tirs d'artillerie à proximité des zones de lancement des missiles. Des tirs d'artillerie israéliens ont également touché la ville frontalière de Naqoura lundi matin.

Depuis le 8 octobre, la Ligne bleue est le théâtre d'opérations militaires au cours desquelles le Hezbollah a visé des positions israéliennes.

Les Forces de défense israéliennes ont bombardé des localités et des villages frontaliers libanais, violant la ligne du Litani, étendant leurs raids, leurs tirs d'artillerie et leurs vols de drones vers le nord.

Avant l'attaque de dimanche, Israël avait attaqué des ambulances près de la ville de Qabrikha tôt dimanche, blessant quatre membres de la défense civile qui s’y trouvaient.

Ces incidents pourraient potentiellement entraîner une escalade de la confrontation dans le sud du Liban. Les règles d'engagement convenues après l'adoption de la résolution 1701 de l'ONU en 2006 stipulent que «toute réponse fera l'objet d'une réponse similaire».

Un porte-parole des Forces de défense israéliennes a toutefois déclaré à Reuters le mois dernier que «les règles d'engagement stipulent que toute personne s'approchant de la frontière sera la cible de tirs».

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a menacé Israël dans son récent discours du vendredi de «rétablir l'équation d'un civil pour un civil».

Quant au président du Parlement, Nabih Berri, il a déclaré: «Ce qui s'est passé confirme sans l'ombre d'un doute qu'Israël, aux niveaux militaire et politique, sans parler de son ministre du Patrimoine, qui a appelé à l'utilisation d'une bombe nucléaire contre le peuple palestinien à Gaza (est) un exemple de terrorisme d'État organisé.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com