L'artiste saoudienne Fatima al-Nemer explore l'Histoire des femmes du Golfe

Fatima al-Nemer devant son œuvre Rababa (Fourni)
Fatima al-Nemer devant son œuvre Rababa (Fourni)
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Publié le Vendredi 10 novembre 2023

L'artiste saoudienne Fatima al-Nemer explore l'Histoire des femmes du Golfe

  • Le projet a commencé il y a neuf ans lorsque Mme Al-Nemer a commencé à rechercher et à archiver des biographies de femmes qui ont eu un impact important sur leur société
  • «À travers chaque femme et chaque histoire, je me suis découverte moi-même»

DUBAĪ: La dernière exposition de l'artiste saoudienne Fatima al-Nemer s'intitule «Dkhoun». Il s'agit d'un projet documentaire axé sur les femmes inspirantes de la péninsule Arabique, qui s'est tenu récemment à la galerie Mestaria, dans l'avenue Alserkal de Dubaï. 

Le projet a commencé il y a neuf ans lorsque Mme Al-Nemer, née à Qatif, dans la province orientale de l'Arabie saoudite, a commencé à rechercher et à archiver des biographies de femmes qui ont eu un impact important sur leur société.  

«Je me suis lancée dans une mission d'exploration du monde de ces femmes», explique-t-elle à Arab News. «À travers chaque femme et chaque histoire, je me suis découverte moi-même, ce qui m'a permis de découvrir des réalités que l'Histoire a négligées et de façonner des récits qui immortalisent ces femmes, en les intégrant dans mon univers d'expression artistique.»

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Gald. (Fourni)

Dkhoun signifie en arabe «les types d'encens précieux les plus fins», explique-t-elle. «Le terme prend toute sa dimension dans mon travail artistique pour symboliser la noblesse et les émotions que nous ressentons en nous, telles que la bonté, la pureté et le contentement», poursuit-elle. «Lorsque nous inhalons un certain parfum, nous fermons instinctivement les yeux pour nous immerger dans les émotions que nous ressentons. C'est pourquoi j'ai choisi ce nom: il représente une noblesse qui transcende les sens, incarnant la perspicacité d'une femme et son essence noble, ressemblant aux encens les plus précieux.» 

L'exposition présente huit œuvres d'art constituées de textiles, chacune fabriquée à partir de tissus de soie superposés sur des panneaux de toile et recouverts d'acrylique, créant ainsi une symphonie de couleurs et de textures qui reflètent la profondeur et la richesse de la culture saoudienne.

«Je transforme et je fabrique des pièces en mélangeant de la soie et divers matériaux sur des toiles, puis je les tisse comme des personnages historiques sur des tapis», explique Fatima al-Nemer. «Je me spécialise dans la documentation de l'Histoire des femmes de la péninsule Arabique qui repose sur un style unique et plusieurs techniques. Je recycle notre héritage dans un style artistique contemporain. Cette méthode est d'ailleurs enseignée dans les universités comme étant mon style exclusif en tant qu'artiste arabe spécialisée dans le multimédia.»

Pour Dkhoun, Mme Al-Nemer s'est inspirée de la princesse Fatima, également connue sous le nom de «princesse du Nord».

«Elle a été la première princesse de la péninsule Arabique, issue de la tribu des Shumar. Sa force et sa sagesse sont réputées, et elle a dirigé certains des plus grands hommes de sa tribu», explique l’artiste.

«J'ai également été inspirée par le personnage de Shalwa, symbole de la maternité et de la tendresse. Elle a perdu son père et son mari, et elle a élevé seule trois jeunes enfants dans une période de famine et de pauvreté», poursuit l’artiste. «Ils ont grandi et ils sont devenus des hommes forts et résistants, parmi les plus forts de la tribu, et ils ont sauvé la tribu des ravages de la guerre.»

Une autre œuvre a été inspirée par l'histoire de Ward Jallayah – connue dans la région de Qatif pour sa parure de mariée, en particulier les sept tresses lors de la nuit du henné, la célébration qui précède le mariage.

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Ward. (Fourni)

«Je me suis aussi inspirée de l'histoire de Salma, joueuse de rababa (instrument traditionnel) dans la région de Haïl, et de l'histoire d'amour triste qu'elle a chantée», ajoute-t-elle. 

Pour Fatima al-Nemer, «l'art est un état de libération de la réalité. Chaque artiste cherche un sanctuaire où il peut se débarrasser des fardeaux de la vie et, en ce sens, l'art est le salut qui vous libère des contraintes», explique-t-elle. «C'est la liberté et la passion qui m'ont poussée à faire des miracles.»

Mme Al-Nemer explique également que l'art lui a permis de surmonter son anxiété sociale. «Enfant timide, je me sentais mal à l'aise dans une société dominée par des voix fortes. L'art est devenu mon salut et ma voix sur la toile blanche, et il m’a permis d'exprimer mes pensées et ma personnalité. Je considère l'art comme un mode de vie et ma voix comme un moyen d'affronter le monde sans hésitation, ce qui a renforcé ma confiance en moi.»

C'est une leçon qu'elle souhaite transmettre aux autres. Son conseil aux parents est le suivant: «N'hésitez pas à encourager votre enfant à s'exprimer en dessinant ses sentiments, cela peut être un puissant moyen d'expression.» 

À l'instar des sujets de sa dernière exposition, l’artiste affirme que les Saoudiennes contemporaines sont «éduquées, fortes, et libérées».

«Les Saoudiennes ont accédé à de nombreux postes de direction grâce à leur détermination et à leur persévérance. Les capacités de nos femmes sont illimitées.»

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Post Malone en tête d’affiche de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde d’esport 2025 à Riyad

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  • Le rappeur américain Post Malone sera la tête d’affiche de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde d’esport 2025, qui se tiendra en Arabie saoudite

DUBAÏ : Le rappeur américain Post Malone – célèbre pour ses titres « Rockstar », « I Had Some Help » et « Sunflower » – sera la tête d’affiche de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde d’esport 2025, qui se tiendra en Arabie saoudite.

L’artiste mêlant rap et country montera sur scène à Riyad le 10 juillet.

En août 2020, le chanteur avait rejoint le groupe de propriétaires d’Envy Gaming, prenant une participation non divulguée dans cette organisation nord-américaine d’esport, qui a depuis fusionné avec Native Gaming.

Il reviendra également dans la région pour se produire lors du Grand Prix d’Abu Dhabi d’Etihad Airways 2025, le vendredi 5 décembre.

Post Malone s’était déjà produit au Grand Prix d’Abu Dhabi en 2018, puis à nouveau en 2022 sur la scène de l’Etihad Park.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Manga Productions et KOEI TECMO annoncent un nouveau partenariat dans le domaine du jeu vidéo

Nioh 3 est le dernier épisode de la populaire série de jeux de rôle connue pour son cadre mystérieux de samouraïs. (SPA)
Nioh 3 est le dernier épisode de la populaire série de jeux de rôle connue pour son cadre mystérieux de samouraïs. (SPA)
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  • Manga Productions obtient une licence pour Nioh 3 au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
  • Un support arabe complet pour les joueurs de la région, déclare le PDG Essam Bukhary.

RIYAD : La société saoudienne Manga Productions a annoncé un partenariat avec la société japonaise KOEI TECMO en tant qu'éditeur du jeu d'action très attendu Nioh 3 dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.

Selon un récent rapport de l'agence de presse saoudienne, le jeu devrait sortir début 2026 sur PlayStation 5 et Steam.

Nioh 3 est le dernier volet de la populaire série de RPG connue pour son cadre mystérieux de samouraïs, qui a été largement acclamée pour son mélange unique de mythologie japonaise et de combats intenses.

La série a connu un succès mondial, avec plus de 8 millions d'exemplaires vendus dans le monde. Ce nouveau volet propose un environnement ouvert et un système de combat innovant qui permet aux joueurs de passer du style "samouraï" au style "ninja" pendant les batailles.

Dans le cadre de cette collaboration, Manga Productions se chargera de la traduction, du marketing et de la publication en arabe pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.

Manga Productions, qui est une filiale de la Fondation Mohammed bin Salman, impliquera des créateurs saoudiens dans le processus de localisation afin de garantir une expérience culturellement pertinente pour les joueurs arabophones.

Essam Bukhary, PDG de Manga Productions, a déclaré : "Le lancement de Nioh 3 avec un support arabe complet pour les joueurs de la région est une étape supplémentaire vers la fourniture d'expériences de classe mondiale tout en responsabilisant les talents saoudiens à chaque étape du développement."

Il a ajouté : "La confiance que nous avons gagnée auprès de nos partenaires mondiaux reflète les capacités de Manga Productions en matière d'édition, de distribution et de marketing, ainsi que notre succès continu dans la fourniture professionnelle de contenu de haute qualité au public de la région tout en respectant la culture locale."

Hisashi Koinuma, président et directeur de l'exploitation de KOEI TECMO, a déclaré que le succès de DYNASTY WARRIORS : ORIGINS a renforcé le partenariat avec Manga Productions pour proposer Nioh 3 aux joueurs arabophones.

Abdulaziz Al-Naghmoush, responsable du développement commercial et des licences de contenu chez Manga Productions, s'est félicité de ce pacte.

"Après notre collaboration sur DYNASTY WARRIORS : ORIGINS, qui a été bien accueilli pour avoir offert une expérience arabe localisée unique, nous franchissons aujourd'hui une nouvelle étape avec Nioh 3."

Il a déclaré que l'offre serait une "expérience transparente et localisée qui donne aux joueurs l'impression d'avoir été conçue spécialement pour eux dès le premier jour." 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 

 


Petit Ours Brun a 50 ans, et toujours le regard d'un enfant

Malgré quelque 450 histoires au compteur, Marie Aubinais ne se lasse pas. "Coller" au point de vue d'un enfant de 3 ans constitue un défi chaque fois renouvelé. (Bayard)
Malgré quelque 450 histoires au compteur, Marie Aubinais ne se lasse pas. "Coller" au point de vue d'un enfant de 3 ans constitue un défi chaque fois renouvelé. (Bayard)
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  • Pour son anniversaire, Petit Ours Brun a droit à une déclinaison audio de ses aventures dans une dizaine de langues parmi les plus parlées en France, dont l'arabe et le chinois
  • Un numéro collector avec 50 histoires depuis 1975 est en kiosque et un livre sortira en octobre, entre autres rendez-vous

PARIS: Au diapason des tout-petits et de leurs émotions, Petit Ours Brun fête cette année ses 50 ans. L'icône du magazine Pomme d'Api cultive la lenteur, à rebours d'un monde de vitesse et peuplé d'écrans.

"Ce n'était pas prévu qu'il dure si longtemps. Son nom est même difficile à dire par les petits !", s'exclame son auteure depuis quatre décennies, Marie Aubinais. "Cela veut bien dire qu'il a rencontré son public", avec 3 millions de magazines et 800.000 livres vendus chaque année, souligne-t-elle à l'AFP.

Pour son anniversaire, Petit Ours Brun a droit à une déclinaison audio de ses aventures dans une dizaine de langues parmi les plus parlées en France, dont l'arabe et le chinois. Un numéro collector avec 50 histoires depuis 1975 est en kiosque et un livre sortira en octobre, entre autres rendez-vous.

Il est le héros le plus ancien de Bayard Jeunesse, qui édite Pomme d'Api (3-7 ans).

De là à dire qu'il serait vieillot ? "Je crois qu'au contraire, il a une certaine modernité. Cela fait longtemps qu'il a adopté la +slow life+" (mode de vie au ralenti, NDLR), avance Marie Aubinais.

"Dans son ADN, il y a aussi un rapport à la nature", faisant du personnage un écologiste avant l'heure, explique l'Angevine de 65 ans au ton enjoué.

Elle a pris le relais en 1984 de Claude Lebrun, aujourd'hui décédée, qui avait inventé Petit Ours Brun en 1975 en s'inspirant de son petit garçon. Les illustrations ont été réalisées dès le début, et jusque récemment, par Danièle Bour.

Malgré quelque 450 histoires au compteur, Marie Aubinais ne se lasse pas. "Coller" au point de vue d'un enfant de 3 ans constitue un défi chaque fois renouvelé.

Les thèmes des aventures sont définis en amont avec la rédaction du magazine. Marie Aubinais, qui n'a elle-même pas d'enfant, démarre alors ses enquêtes auprès de parents, de professionnels, dans les écoles, ou sur les forums en ligne.

"Par exemple, sur le thème de la course pour les Jeux olympiques, j'ai demandé à quatre enseignants: les enfants, en général, ne cherchent pas à être les premiers. Ils veulent jouer, participer, ils sont dans un rapport affectif et immédiat", cite cette ancienne rédactrice en chef de Pomme d'Api.

"Assez déconstruit" 

L'écriture répond ensuite à "une discipline": des phrases simples, une certaine poésie grâce à des répétitions ou des rimes et, généralement, une unité de lieu, de temps et d'action, pour une compréhension aisée. Le scénario doit tenir en sept cases.

Ce sont les enfants de Danièle Bour qui donnent les coups de pinceau, accompagnant les dessins épurés de couleurs tour à tour éclatantes et douces.

Avec les années, Petit Ours Brun est devenu plus rond, ses vêtements ont évolué, le téléphone portable et les enceintes ont fait leur apparition. Mais rares sont les concessions à la modernité et son rythme effréné.

"Il n'est pas un personnage d'action et peut s'intéresser à des choses très ténues comme le vent, des choses que les petits observent autour d'eux", fait valoir Marie Aubinais, qui souhaite "donner aux enfants la possibilité de prendre conscience de leurs émotions".

"Les peurs, les joies, les frustrations, elles sont les mêmes" de tout temps, relève-t-elle.

Quant au modèle familial exposé, "on nous a fait le reproche qu'il était traditionnel", reconnaît l'auteure, en rejetant la critique. "Il a un copain dont les parents sont séparés. Et cela fait longtemps que je ne mets plus Maman Ours dans la cuisine ou au repassage. Bien avant mon arrivée, Papa Ours étendait le linge, donnait le bain", rapporte-t-elle.

"Petit Ours Brun est même assez déconstruit: il est élevé avec des poupées et de la dînette, se déguise en princesse", avance Gwénaëlle Boulet, rédactrice en chef de Pomme d'Api, qui fait attention à ne pas véhiculer des stéréotypes de genre.

Engagée auprès de l'association ATD Quart Monde, Marie Aubinais se dit aussi soucieuse d'exposer des situations "qui concernent tout le monde". Mais "sa vocation, ce n'est pas de faire avancer la société ou des questions sociales".

Pour les parents, lire Petit Ours Brun ouvre "une fenêtre sur l'enfance", aux yeux de Gwénaëlle Boulet. Quand il n'est pas une madeleine de Proust.