Minute de silence pour Gaza d'une quarantaine d'ambassadeurs auprès de l'ONU à Genève

Un drapeau des Nations Unies flotte à l'entrée principale du bâtiment du "Palais des Nations" qui abrite l'Office des Nations Unies à Genève, le 20 octobre 2023 (Photo, AFP).
Un drapeau des Nations Unies flotte à l'entrée principale du bâtiment du "Palais des Nations" qui abrite l'Office des Nations Unies à Genève, le 20 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 11 novembre 2023

Minute de silence pour Gaza d'une quarantaine d'ambassadeurs auprès de l'ONU à Genève

  • Ces ambassadeurs, dont ceux de Cuba et du Venezuela, ont aussi signé un appel conjoint demandant à la communauté internationale une action urgente pour arrêter les violences meurtrières à Gaza
  • Et M. Khraishi a encore dénoncé le "soutien aveugle" des Etats-Unis à Israël, qui selon lui a entraîné ce dernier "à se comporter comme un Etat au-dessus des lois".

GENEVE: Une quarantaine d'ambassadeurs auprès de l'ONU à Genève, pour la plupart de pays arabes et musulmans, y ont observé vendredi une minute de silence pour les morts à Gaza et pour réclamer la fin des violences, a constaté l'AFP sur place.

Ces ambassadeurs, dont ceux de Cuba et du Venezuela, ont aussi signé un appel conjoint demandant à la communauté internationale une action urgente pour arrêter les violences meurtrières et traiter la grave crise humanitaire à Gaza. Il n'y avait pas d'ambassadeur de pays européens sur l'estrade où se déroulait la cérémonie.

"Il est nécessaire d'instiller de l'humanité et de la sagesse et de réveiller la conscience de l'humanité face à ces atrocités commises contre des civils palestiniens innocents", a déclaré à cette occasion l'ambassadeur égyptien, Ahmed Ihab Abdelahad Gamaleldin.

"Deux millions et demi de personnes ne peuvent pas être considérées comme des dommages accidentels ou collatéraux", a-t-il ajouté, en référence au nombre d'habitants de la bande de Gaza.

Israël a lancé une offensive à Gaza après que des commandos du Hamas ont traversé la frontière fortement militarisée le 7 octobre, tuant 1.200 personnes, pour la plupart des civils, selon le dernier bilan du gouvernement israélien, et faisant environ 240 otages.

En représailles, pour "éradiquer" le Hamas, Israël a mené des bombardements massifs et engagé une campagne terrestre qui, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, ont fait plus de 11.000 morts, essentiellement des civils, dont plus de 4.500 enfants.

Ce n'est "pas une guerre entre Israël et les combattants du Hamas. C'est un génocide", a déclaré l'observateur permanent des Palestiniens auprès de l'ONU à Genève, Ibrahim Khraishi.

Et "le génocide se déroule au vu et au su du monde entier, sur les écrans de télévision", a-t-il ajouté.

Il a aussi critiqué "le deux poids deux mesures" des pays occidentaux, comparant leur condamnation de l'invasion russe en Ukraine au refus de beaucoup de condamner les actions d'Israël à Gaza.

"C'est quelque chose dont l'humanité devrait avoir honte", a-t-il dit.

Et M. Khraishi a encore dénoncé le "soutien aveugle" des Etats-Unis à Israël, qui selon lui a entraîné ce dernier "à se comporter comme un Etat au-dessus des lois".

"Le véritable ami d'Israël devrait brandir le drapeau rouge devant son visage et lui dire qu'il faut arrêter", a-t-il poursuivi, avertissant que les actions d'Israël étaient en train de "dessiner un nouvel ordre mondial international".

"Nous devrions prêter attention à là où nous en sommes", a-t-il déclaré. "Cette loi de la jungle devrait cesser".


Liban: l'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans une frappe aérienne

Des volutes de fumée s'échappent du site d'une frappe israélienne sur le village de Taybeh, au sud du Liban, le 16 septembre 2024, dans le cadre des affrontements transfrontaliers entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah libanais. (AFP)
Des volutes de fumée s'échappent du site d'une frappe israélienne sur le village de Taybeh, au sud du Liban, le 16 septembre 2024, dans le cadre des affrontements transfrontaliers entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah libanais. (AFP)
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  • L'armée israélienne a dit mardi avoir tué trois membres du Hezbollah libanais dans une frappe aérienne sur la région de Blida, dans le sud du Liban
  • Le Hezbollah avait auparavant revendiqué plusieurs attaques contre des troupes et des positions militaires israéliennes frontalières mardi

Jérusalem: L'armée israélienne a dit mardi avoir tué trois membres du Hezbollah libanais dans une frappe aérienne sur la région de Blida, dans le sud du Liban, à la frontière avec Israël.

L'armée de l'air a "éliminé trois terroristes" du Hezbollah qui opéraient sur un "site d'infrastructure terroriste" dans la région de Blida, a dit l'armée israélienne.

Au Liban, la formation islamiste pro-iranienne n'a pas fait état dans l'immédiat de morts dans ses rangs.

Le ministère libanais de la Santé a pour sa part indiqué que trois personnes avaient été tuées et deux blessées par une "frappe de l'ennemi israélien", sur la localité de Blida, sans préciser s'il s'agissait de civils ou de combattants.

Le Hezbollah avait auparavant revendiqué plusieurs attaques contre des troupes et des positions militaires israéliennes frontalières mardi.

L'Agence nationale d'information libanaise (ANI) a rapporté plusieurs frappes israéliennes dans le sud du Liban.

Disant soutenir le Hamas palestinien dans sa guerre contre Israël dans la bande de Gaza, le Hezbollah a ouvert un front à la frontière avec Israël le 8 octobre, au lendemain du déclenchement des hostilités dans le territoire palestinien.

Les échanges de feu transfrontaliers sont quasi-quotidiens depuis et ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers d'habitants de part et d'autre de la frontière.

Les nouvelles violences transfrontalières mardi interviennent quelques heures après que le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, eut annoncé que le retour des habitants ayant fui les tirs du Hezbollah sur le nord d'Israël, figurait désormais parmi les objectifs de guerre de son gouvernement.

Lundi, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que "l'action militaire" contre le Hezbollah était "le seul moyen de garantir le retour des habitants du nord d'Israël dans leurs foyers".

Le Hezbollah répète à plusieurs reprises qu'il ne mettrait fin à ses attaques qu'en cas de cessez-le-feu à Gaza.

Les violences transfrontalières depuis début octobre ont fait 627 morts au Liban, pour la plupart des combattants mais aussi au moins 141 civils, selon un bilan de l'AFP.

Du côté israélien, les autorités ont annoncé la mort d'au moins 24 soldats et 26 civils.

Les violences qui durent depuis presque un an ont été ponctuées d'escalades sur fond de ballet diplomatique visant à éviter à tout prix un conflit plus large qui risquerait d'embraser la région.


Des centaines de blessés dans l'explosion de bipeurs au Liban (ministre de la Santé)

Des centaines de membres du groupe armé libanais Hezbollah, dont des combattants et des médecins, ont été gravement blessés mardi par l'explosion des téléavertisseurs qu'ils utilisent pour communiquer, a déclaré une source de sécurité à Reuters. (X/@WarRoomME)
Des centaines de membres du groupe armé libanais Hezbollah, dont des combattants et des médecins, ont été gravement blessés mardi par l'explosion des téléavertisseurs qu'ils utilisent pour communiquer, a déclaré une source de sécurité à Reuters. (X/@WarRoomME)
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BEIRUT: "Des centaines de personnes ont été blessées dans différentes régions du Liban" dans l'explosion de bipeurs mardi, a déclaré le ministre libanais de la Santé Firas Abiad à l'AFP.

Une source proche du Hezbollah a indiqué à l'AFP qu'un "grand nombre" de membres de la formation pro-iranienne avaient été blessés dans l'explosion de leurs bipeurs, un système de radiomessagerie, dans plusieurs bastions de la formation au Liban. Elle a cependant assuré qu'il n'y avait eu aucun mort.


L'occupation israélienne au cœur des débats de l'Assemblée générale des Nations unies

Vue du Conseil de sécurité de l'ONU lors de sa réunion sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, au siège des Nations Unies, le 16 septembre 2024 à New York. (Photo par ANGELA WEISS / AFP)
Vue du Conseil de sécurité de l'ONU lors de sa réunion sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, au siège des Nations Unies, le 16 septembre 2024 à New York. (Photo par ANGELA WEISS / AFP)
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  • En juillet, la Cour internationale de justice (CIJ) a estimé que "la présence continue d'Israël dans le Territoire palestinien occupé est illicite" et qu'Israël est "dans l'obligation (d'y) mettre fin (...) dans les plus brefs délais".
  • Le projet de résolution "exige" également le retrait des forces israéliennes des territoires palestiniens, l'arrêt des nouvelles colonies, la restitution des terres et propriétés saisies, ou encore la possibilité de retour des Palestiniens déplacés.

NEW-YORK : Les Etats membres de l'ONU vont débattre à partir de mardi d'un projet de résolution palestinienne exigeant la fin de l'occupation israélienne des territoires palestiniens dans les "12 mois", un texte dont la probable adoption provoque déjà la colère d'Israël.

En juillet, répondant à une demande d'avis consultatif de l'Assemblée générale sur l'occupation israélienne depuis 1967, la Cour internationale de justice (CIJ) a estimé que "la présence continue d'Israël dans le Territoire palestinien occupé est illicite" et qu'Israël est "dans l'obligation (d'y) mettre fin (...) dans les plus brefs délais".

Pour donner suite à cet avis, les pays arabes ont réclamé la convocation d'une nouvelle session spéciale à quelques jours de l'arrivée à New York de dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement pour la réunion annuelle de haut niveau de l'Assemblée générale dont la guerre à Gaza devrait dominer les débats.

"L'idée est d'utiliser la pression de la communauté internationale à l'Assemblée générale et la pression de la décision historique de la CIJ pour forcer Israël à changer d'attitude", a commenté lundi l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour, estimant que le texte sur la table, plus concret que les précédents, "a choqué beaucoup de pays".

Le projet de résolution, qui devrait être mis au vote mardi soir ou mercredi, "exige" qu'Israël "mette fin sans délai à sa présence illicite" dans les territoires palestiniens et que ce soit fait "au plus tard 12 mois après l'adoption de cette résolution". Le premier projet de texte donnait seulement six mois.

- "Sympathie et solidarité" -

Le projet de résolution "exige" également le retrait des forces israéliennes des territoires palestiniens, l'arrêt des nouvelles colonies, la restitution des terres et propriétés saisies, ou encore la possibilité de retour des Palestiniens déplacés.

En revanche, le paragraphe appelant les Etats membres à cesser les exportations d'armes vers Israël a disparu du projet de texte lors des négociations.

"J'espère que nous aurons de bons chiffres", a dit Riyad Mansour, saluant "la sympathie et la solidarité énormes" envers les Palestiniens.

Alors que le Conseil de sécurité est largement paralysé sur ce dossier en raison de l'utilisation répétée par les Etats-Unis de leur veto pour protéger leur allié israélien, l'Assemblée générale a plusieurs fois depuis octobre adopté des textes en soutien aux Palestiniens.

En mai par exemple, l'assemblée avait apporté un soutien massif mais symbolique (143 voix pour, 9 contre, 25 abstentions) à l'adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONU, bloquée par les Etats-Unis.

Même si les résolutions de l'Assemblée générale ne sont pas contraignantes, Israël a déjà fustigé le nouveau texte "déshonorant".

Son adoption serait "une récompense du terrorisme et un message disant au monde que le massacre barbare d'enfants, le viol de femmes et l'enlèvement de civils innocents est une tactique utile", a dénoncé l'ambassadeur israélien Danny Danon.

L'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 contre Israël, d'une ampleur et d'une violence sans précédent, a entraîné la mort de 1.205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les chiffres officiels qui inclut les otages tués en captivité.

Les représailles israéliennes à Gaza ont provoqué un désastre humanitaire et fait au moins 41.226 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza.