Royaume-Uni: En difficultés, Rishi Sunak rappelle David Cameron au gouvernement

Personne n'avait vu venir le retour au premier plan, à 57 ans, de David Cameron, qui avait convoqué le référendum du Brexit et milité pour le maintien dans l'Union européenne  (Photo, AFP).
Personne n'avait vu venir le retour au premier plan, à 57 ans, de David Cameron, qui avait convoqué le référendum du Brexit et milité pour le maintien dans l'Union européenne (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 13 novembre 2023

Royaume-Uni: En difficultés, Rishi Sunak rappelle David Cameron au gouvernement

  • Attendu depuis des mois, un changement du gouvernement conservateur semblait inéluctable
  • Les événements se sont précipités la semaine dernière lorsque Suella Braverman, connue pour ses déclarations outrancières, a critiqué la police de Londres

LONDRES: A la peine dans les sondages à quelques mois des élections, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a créé la surprise lundi en rappelant au gouvernement son prédécesseur David Cameron, l'homme du référendum du Brexit, comme chef de la diplomatie.

Attendu depuis des mois, un changement du gouvernement conservateur semblait inéluctable pour renvoyer la très à droite ministre de l'Intérieur Suella Braverman, dont les critiques formulées à l'encontre de la police la semaine dernière ont constitué la provocation de trop.

Mais personne n'avait vu venir le retour au premier plan, à 57 ans, de David Cameron, qui avait convoqué le référendum du Brexit et milité pour le maintien dans l'Union européenne, son échec plongeant son parti et le Royaume-Uni dans plusieurs années de déchirements.

Celui qui a été Premier ministre de 2010 à 2016 a dit vouloir mettre son expérience au service des "défis vitaux" du moment, citant "la guerre en Ukraine et la crise au Moyen-Orient".

"J'ai été en désaccord avec certaines décisions particulières mais la politique est un travail d'équipe (...) et je pense que Rishi Sunak est un bon Premier ministre qui fait un travail difficile dans une période difficile", a-t-il justifié sur les télévisions.

Recentrage ? 

Arrivé à Downing Street depuis un peu plus d'un an, après les scandales de l'ère Boris Johnson puis l'éphémère Liz Truss, Rishi Sunak, un ex-banquier d'affaires de 43 ans, avait besoin de marquer les esprits pour  tenter de se relancer.

A l'approche des législatives prévues au plus tard en janvier 2025, son parti, au pouvoir depuis près de 14 ans, est très largement distancé dans les sondages par les travaillistes, dans un contexte économique morose.

Le renvoi de Suella Braverman, figure de l'aile droite de la majorité aux ambitions politiques affichées, risque cependant de renforcer les divisions internes au sein de la majorité. Et ce d'autant plus que le retour de David Cameron semble marquer un rencentrage, tranchant avec certaines prises de position récentes de Rishi Sunak en direction des ultraconservateurs et sa tentative d'incarner le changement.

David Cameron "a de l'expérience (...) mais je ne pense pas que ce soit le meilleur choix pour l'opinion publique", estime Alice Kristiansen, 24 ans, interrogée par l'AFP dans les rues de Londres. "Il représente trop le passé et il n'a pas laissé une bonne situation pour les Tories".

"C'est une personnalité sûre pour un travail temporaire", tranche Matt Evans, 50 ans. "Je ne pense pas que quiconque estime réaliste que (les conservateurs) restent au pouvoir après les prochaines élections."

Avec David Cameron, Rishi Sunak "veut quelqu'un avec une certaine influence sur la scène internationale", relève Tim Bale, politologue à la Queen Mary University de Londres. Cet expert, interrogé par l'AFP, y voit une tentative de "distraction" de la crise entourant Mme Braverman et de séduire l'électorat centriste mais se dit "très sceptique" quant au succès de la manoeuvre: "Cela semble désespéré."

Politique controversée 

Les événements se sont précipités la semaine dernière lorsque Suella Braverman, connue pour ses déclarations outrancières, a critiqué la police de Londres dans une tribune au Times, lui reprochant d'autoriser la marche pro-palestinienne qui s'est tenue samedi et l'accusant de partialité.

L'article n'avait pas reçu le feu vert de Downing Street, contrairement aux règles habituelles.

Ces déclarations controversées s'ajoutaient à une série de polémiques ces derniers mois: elle a qualifié les arrivées de réfugiés d'"invasion" et avait plus récemment estimé que certains sans-abri dormaient dans des tentes conformément à un "mode de vie choisi".

Son départ a lancé un grand jeu de chaises musicales supplémentaire, après des années d'instabilité constante au pouvoir. Ont changé les ministres de l'Environnement ou encore de la Santé.

Au Home Office, Suella Braverman est remplacée par l'ex-chef de la diplomatie James Cleverly, qui lui-même a cédé sa place à David Cameron.

Il s'agit d'un poste crucial alors que le gouvernement de Rishi Sunak a érigé en priorité la lutte contre les arrivées de migrants par la Manche sur des embarcations de fortune.

James Cleverly devra assumer une politique très restrictive sur le droit d'asile ainsi que le projet britannique critiqué par l'ONU de renvoyer les migrants illégaux, peu importe d'où ils viennent, vers le Rwanda. Cette mesure va connaître un test clé mercredi lorsque la Cour suprême se prononcera sur sa validité.


Ukraine: des attaques russes font trois morts et visent des infrastructures énergétiques

Des attaques russes ont fait trois morts dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé mercredi des responsables de la région de Kherson, des frappes nocturnes ayant également endommagé des infrastrucures énergétiques du pays. (AFP)
Des attaques russes ont fait trois morts dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé mercredi des responsables de la région de Kherson, des frappes nocturnes ayant également endommagé des infrastrucures énergétiques du pays. (AFP)
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  • Un tir d'artillerie russe a tué dans la matinée deux employés d'une ferme à Novovorontsovka, village de la région de Kherson, a déclaré son gouverneur Oleksandre Prokoudine
  • Dans la nuit, d'autres attaques russes ont fait un mort et des blessés dans la capitale régionale, également nommée Kherson, selon le procureur local

KIEV: Des attaques russes ont fait trois morts dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé mercredi des responsables de la région de Kherson, des frappes nocturnes ayant également endommagé des infrastrucures énergétiques du pays.

Un tir d'artillerie russe a tué dans la matinée deux employés d'une ferme à Novovorontsovka, village de la région de Kherson, a déclaré son gouverneur Oleksandre Prokoudine.

Cette localité est située sur les rives du fleuve Dniepr, qui fait office de ligne de front dans cette partie de l'Ukraine.

Dans la nuit, d'autres attaques russes ont fait un mort et des blessés dans la capitale régionale, également nommée Kherson, selon le procureur local.

Cette ville avait été occupée par l'armée russe pendant plusieurs mois lors de la première année de la guerre en 2022, puis libérée par les forces ukrainiennes lors d'une contre-offensive.

Elle borde aussi le Dniepr, et est presque constamment bombardée par les soldats russes postés de l'autre côté du fleuve.

Le ministère ukrainien de l'Energie a lui affirmé que des "infrastructures énergétiques et de transport de gaz" avaient été touchées par d'autres attaques dans six régions du pays.

Une frappe de drone a endommagé une infrastructure de Soumy, grande ville du nord-est du pays, ce qui a provoqué d'importantes coupures de courant, selon le ministère.

Une autre attaque a provoqué des "dégâts significatifs" sur des installations de transport de gaz dans la région de Poltava (centre-est), d'après cette même source.

Le ministère a dénoncé la "politique délibérée de la Fédération de Russie visant à détruire les infrastructures civiles de l'Ukraine" à l'approche de l'automne.

Le principal opérateur énergétique ukrainien, DTEK, a affirmé mercredi qu'une frappe russe avait touché l'une de ses usines la veille.

Cette installation, qui fournit du charbon pour la production énergétique du pays, est "complètement paralysée", selon l'opérateur.

En plus de trois ans d'invasion, la Russie a ravagé le réseau énergétique de l'Ukraine.

Les frappes contre ce type d'infrastructures, qui laissent les civils sans chauffage ou électricité, constituent un problème de taille pour ce pays d'Europe de l'est où les hivers sont rudes.


Trump pense que beaucoup d'Américains «aimeraient avoir un dictateur»

Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution. (AFP)
Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution. (AFP)
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  • "Beaucoup de gens disent 'peut-être que nous aimerions avoir un dictateur'. Je n'aime pas les dictateurs. Je ne suis pas un dictateur. Je suis un homme doué de beaucoup de bon sens et intelligent"
  • "Vous envoyez l'armée et, au lieu de vous féliciter, ils vous accusent de prendre d'assaut la république"

WASHINGTON: Donald Trump a lancé lundi que beaucoup d'Américains "aimeraient avoir un dictateur", pendant une conférence de presse improvisée et prolongée dans le Bureau ovale, consacrée à des sujets de sécurité et à des récriminations contre ses opposants.

"Beaucoup de gens disent 'peut-être que nous aimerions avoir un dictateur'. Je n'aime pas les dictateurs. Je ne suis pas un dictateur. Je suis un homme doué de beaucoup de bon sens et intelligent", a dit le président américain, accusé de dérive autoritaire par ses opposants pour sa politique en matière d'immigration et de sécurité.

"Vous envoyez l'armée et, au lieu de vous féliciter, ils vous accusent de prendre d'assaut la république", a-t-il déclaré, en référence à sa décision d'envoyer la Garde nationale dans les rues de Washington pour des opérations de maintien de l'ordre.

Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution.

"Si vous brûlez un drapeau, vous aurez un an de prison, sans libération anticipée", a-t-il assuré.

Le républicain de 79 ans, qui s'est exprimé pendant 80 minutes sur les sujets les plus divers, avec force digressions, a par ailleurs indiqué qu'il entendait rebaptiser le ministère de la Défense pour lui donner le nom de "ministère de la guerre", et ainsi revenir à une appellation qui a existé de 1789 à 1949.

Lors d'une autre entrevue plus brève avec la presse, il a ajouté: "Défense, c'est trop défensif, et nous voulons aussi être offensifs", en laissant entendre qu'il n'aurait pas besoin d'un vote du Congrès pour procéder au changement.

"Aspirant dictateur" 

Le président républicain s'en est aussi pris à ses adversaires politiques, plus particulièrement à ceux dont le nom est parfois évoqué pour la candidature démocrate à la présidentielle de 2028.

Il a en particulier traité de "sagouin" le gouverneur démocrate de l'Illinois JB Pritzker, et lancé qu'il devrait "faire plus de sport", en référence à sa corpulence.

Ce dernier, qui avait déjà qualifié ce week-end le président de "dictateur", a enfoncé le clou lundi à Chicago, grande ville dans le viseur de Donald Trump pour y déployer la Garde nationale.

"Donald Trump veut utiliser l'armée pour occuper une ville américaine, punir ses dissidents et marquer des points politiquement. Si cela arrivait dans n'importe quel autre pays, nous n'aurions aucun mal à appeler ça une dangereuse prise de pouvoir", a martelé M. Pritzker traitant l'intéressé "d'aspirant dictateur".

Donald Trump a aussi critiqué les gouverneurs de Californie, Gavin Newsom, et du Maryland, Wes Moore, qui l'ont tous deux récemment attaqué à coups de moqueries sur les réseaux sociaux. Il a lancé à propos du Parti démocrate: "tous leurs candidats potentiels font du mauvais boulot".

"Or massif" 

Le président américain a redit que Chicago pourrait être la prochaine visée par ses opérations de maintien de l'ordre impliquant des militaires et policiers fédéraux, après Washington.

La capitale fédérale sera d'ailleurs "impeccable" pour recevoir le Mondial de foot l'été prochain, s'est félicité Donald Trump, profitant de l'occasion pour montrer le trophée de la compétition, qui trône désormais dans le Bureau ovale.

"C'est un trophée en or massif. Ils savent comment se faire bien voir!", a plaisanté le président milliardaire, connu pour son goût du luxe ostentatoire.

Donald Trump a aussi, dans une autre digression, évoqué les problèmes que cause la carpe asiatique, une espèce de poisson invasive, pour l'écosystème des Grands lacs (nord). Le nord-est de l'Illinois, où se trouve Chicago, borde le lac Michigan.

Le président a évoqué un "poisson assez violent qui vient de Chine, la carpe chinoise". "Ils sautent dans les bateaux, ils sautent partout", a-t-il dit, relevant que remédier à ce problème serait "terriblement coûteux".

"Tant que je n'aurai pas de demande de ce gars (le gouverneur de l'Illinois, ndlr), je ne ferai rien", a déclaré le républicain, qui a plusieurs fois menacé de remettre en cause certains mécanismes d'aide fédérale pour des Etats démocrates.


Le Premier ministre canadien, Mark Carney, se rend à Kiev pour la fête de l'indépendance de l'Ukraine

Le Premier ministre canadien Mark Carney monte à bord d'un avion gouvernemental alors qu'il quitte l'aéroport d'Ottawa. (AP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney monte à bord d'un avion gouvernemental alors qu'il quitte l'aéroport d'Ottawa. (AP)
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  • « En ce jour de fête de l'indépendance ukrainienne, et à ce moment critique de l'histoire de cette nation, le Canada renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a écrit M. Carney sur X
  • Cette visite intervient également alors que les perspectives d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien s'estompent.

KIEV : Le Premier ministre canadien, M. Carney, est arrivé dimanche à Kiev pour célébrer la fête de l'indépendance ukrainienne, alors que les dirigeants mondiaux exercent une pression croissante pour mettre fin à la guerre entre l'Ukraine et la Russie.

« En ce jour de fête de l'indépendance ukrainienne, et à ce moment critique de l'histoire de cette nation, le Canada renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a écrit M. Carney sur X à son arrivée dans la capitale ukrainienne.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiha, a accueilli le Premier ministre canadien à la sortie du train, à Kiev, comme en témoignent des photos partagées sur son compte X.

« Nous sommes reconnaissants au Canada de partager ce jour important avec nous et nous apprécions tout le soutien », a-t-il écrit sur X, expliquant que M. Carney participera aux célébrations du jour de l'Indépendance et rencontrera le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Cette visite intervient également alors que les perspectives d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien s'estompent, une solution défendue par le président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre.

Le même jour, l'Ukraine a lancé une série d'attaques de drones sur le territoire russe, provoquant des incendies dans une centrale nucléaire et un terminal pétrolier.

Les forces russes continuent, elles, de progresser lentement sur le front, annonçant samedi avoir pris deux villages dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.