Marche contre l’antisémitisme à Paris: Une absence de sursaut unitaire

Une photographie montre des manifestants défilant contre l'antisémitisme dans une rue de Paris le 12 novembre 2023. (AFP)
Une photographie montre des manifestants défilant contre l'antisémitisme dans une rue de Paris le 12 novembre 2023. (AFP)
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Publié le Mardi 14 novembre 2023

Marche contre l’antisémitisme à Paris: Une absence de sursaut unitaire

  • La classe politique s’est déchirée autour de la participation du Rassemblement national, parti d'extrême droite, à cette marche
  • Les socialistes et les écologistes ont décidé de participer, en exigeant un cordon autour de leur bloc dans le cortège

PARIS: Ils étaient 105 000 personnes à Paris et 182 000 dans toute la France à participer à la marche pour un «sursaut» unitaire national contre l’antisémitisme. Au regard de ces chiffres, il paraît évident que ce défilé est loin, bien loin d’avoir rencontré le succès souhaité.

Organisé à l’appel de deux figures de proue de la république française, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et le président du Sénat, Gérard Larcher, ce défilé n’a pas mobilisé en masse les Français.

Pour illustrer cette absence de mobilisation, il suffit de rappeler que la marche républicaine contre le terrorisme à la suite des attentats contre Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher en janvier 2015 avait rassemblé 1,5 million de personnes.

Arlette Khoury

Absence de mobilisation

Bien au contraire, une majorité d’entre eux ont choisi de ne pas répondre présents au défilé, malgré les chiffres alarmants, dévoilés par le ministère de l’Intérieur, qui indique que depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre dernier, 1 040 actes antisémites ont été répertoriés en France et 486 personnes ont été arrêtées.

Pour illustrer cette absence de mobilisation, il suffit de rappeler que la marche républicaine contre le terrorisme à la suite des attentats contre Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher en janvier 2015 avait rassemblé 1,5 million de personnes.

La non-adhésion à la marche de dimanche n’est pourtant pas surprenante, et ce pour de multiples raisons.

Il y a d’une part les polémiques politiques qui ont précédé cette manifestation et qui ont généré dans l’opinion publique une sorte de défiance à son égard.

Pendant plusieurs jours, la classe politique s’est déchirée autour de la participation du Rassemblement national, parti d'extrême droite, à cette marche.

Cette participation, tolérée par la droite et par l’aile droite du parti présidentiel Renaissance, n’était pas du goût du Parti socialiste, des écologistes et particulièrement de la France insoumise, parti d’extrême gauche.

En fin de compte, les socialistes et les écologistes ont décidé de participer, non sans exiger des organisateurs un cordon autour de leur bloc dans le cortège, afin d’éviter toute intrusion dans leurs rangs de manifestants appartenant au Rassemblement national.

La marche n’aura finalement servi qu’à «blanchir l'extrême droite et déchaîner les expressions de haine contre les musulmans».

Arlette Khoury

Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a pour sa part boycotté le défilé pour marquer son mécontentement devant la participation de l’extrême droite, mais pas seulement.

L’un de ses principaux lieutenants, Manuel Bompard, a clairement déclaré que «cela aurait dû être une immense marche pour l’unité du peuple comme le pays en a connu», mais elle n’aura finalement servi qu’à «blanchir l'extrême droite et déchaîner les expressions de haine contre les musulmans».

Cette position s’inscrit dans la droite ligne des déclarations faites par M. Mélenchon au lendemain de l’attaque du 7 octobre, en choisissant de relativiser cette attaque en la plaçant dans un contexte plus large.

Pour leur part, les députés de la France insoumise ont affirmé que l’offensive du Hamas «intervient dans un contexte d’intensification de l’occupation israélienne», en appelant à un cessez-le-feu, et l’application des résolutions internationales pour la création d’un État palestinien vivant en paix aux côtés d’Israël.

Interdiction des manifestations propalestiniennes

Cette manière de voir était aux antipodes de l’unanimité politique et médiatique qui a prévalu à l’issue de l’attaque et qui stipulait que la solidarité et la sympathie devaient aller à la victime, en l’occurrence les Israéliens, et l’opprobre devait être jeté sur l’agresseur, en l’occurrence les Palestiniens.

Par conséquent, aucune voix non seulement dissonante, mais même modérée n’était tolérée, et la seule position à exprimer publiquement est celle d’un soutien inconditionnel à Israël.

Alors que la parole publique et médiatique était confisquée par les seuls détenteurs de cette position, le ministre de l’Intérieur s’est empressé d’interdire toute manifestation de solidarité avec le peuple palestinien avant d’être recadré par le Conseil d’État qui a laissé aux préfets le soin d’autoriser ces manifestations au cas par cas.

C’est dans cette ambiance étouffante et inédite que Mme Braun-Pivet et M. Larcher ont lancé leur appel à la marche contre l’antisémitisme, dont les représentants du culte musulman ont d’ailleurs été écartés.

Dans ce contexte, difficile de voir dans cette marche un sursaut unitaire, d’autant plus qu’elle s’inscrit dans le sillon de la rupture que le président, Emmanuel Macron, a cru bon d’amorcer concernant la politique de la France au Proche-Orient, en s’alignant sur le droit d’Israël à se défendre face à ses agresseurs, quoi qu’il en coûte.

La marche était donc en quelque sorte l’expression même de ces clivages et des polémiques qui l’ont précédée, et c’est ainsi que l’on a vu une classe politique morcelée arpentant les rues de Paris autour des représentants du culte juif de France.

Dans le cortège, les dirigeants du Rassemblement national, Marine Le Pen et Jordan Bardella, étaient au centre d’une attention toute particulière.

Il est notoire que ce parti, banni il n’y a encore pas si longtemps des instances républicaines,poursuit son opération de «dédiabolisation», sachant que la haine des étrangers et des juifs constituait depuis sa création le noyau de son idéologie.

Son fondateur, Jean-Marie Le Pen, a été condamné à plusieurs reprises par la justice française pour ses positions antisémites et négationnistes.

Or si ce parti, qui constitue aujourd’hui l’une des principales forces d’opposition parlementaire, est devenu fréquentable aux yeux de plusieurs forces politiques françaises, tel n’est pas le cas pour Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise.


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention. 


Le partenariat stratégique franco-saoudien: une dynamique renforcée par la vision 2030

De gauche à droite, l’ancien ambassadeur de France en Arabie Bertrand Besancenot, l’ancien conseiller présidentiel Maurice- Gourdault montagne, et les deux anciens ambassadeurs an Arabie François Gouyette et Frédéric Pouille. (Photo Arlette Khouri)
De gauche à droite, l’ancien ambassadeur de France en Arabie Bertrand Besancenot, l’ancien conseiller présidentiel Maurice- Gourdault montagne, et les deux anciens ambassadeurs an Arabie François Gouyette et Frédéric Pouille. (Photo Arlette Khouri)
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  • L’Ambassadeur d’Arabie Saoudite en France et Monaco Fahad Al-Ruwaily a partagé les chiffres saisissants d’un programme de réformes nationales qui dépasse déjà largement ses objectifs
  • Dans ce contexte de mutation rapide, la relation entre la France et l’Arabie Saoudite s’est hissée à un niveau inédit d’intensité

PARIS: Organisé par l’Ambassadeur d’Arabie Saoudite en France et Monaco Fahad Al-Ruwaily, en collaboration avec le Forum Francophone des Affaires, le deuxième colloque sur « le partenariat stratégique saoudo-français à la lumière de la Vision 2030 » a illustré de manière éclatante la profondeur des transformations en cours au Royaume ainsi que la qualité grandissante des relations bilatérales entre Riyad et Paris. 

S’exprimant à l’ouverture du colloque Al-Ruwaily, a dressé un état des lieux des avancées impressionnantes du Royaume, tout en mettant en lumière les partenariats économiques, culturels, technologiques et diplomatiques qui unissent la France et l’Arabie Saoudite.

À l’occasion du neuvième anniversaire de la Vision 2030 lancée par le prince héritier d’Arabie, Al-Ruwaily a partagé les chiffres saisissants d’un programme de réformes nationales qui dépasse déjà largement ses objectifs initiaux. 

Selon le dernier rapport officiel, 93 % des cibles fixées ont été atteintes ou dépassées, a-t-il indiqué, citant parmi les exemples les plus marquants l’accueil par le royaume de 100 millions de touristes, bien avant l’échéance de 2030.

La diversification économique du pays s’est fortement accélérée, selon Al-Ruwaily le secteur non pétrolier occupe désormais une part croissante du PIB, porté par des investissements massifs dans les infrastructures, les nouvelles technologies, le divertissement ou encore le tourisme. 

Sur le plan social, les réformes en faveur des femmes ont permis d’atteindre un taux d’emploi féminin de plus de 33,5 %, tandis que des opportunités éducatives et professionnelles sont créées pour une jeunesse qui représente 70 % de la population saoudienne.

Ces transformations trouvent aussi leur expression sur la scène internationale, indique l’ambassadeur, Riyad se préparant à accueillir l’Exposition universelle de 2030, puis la Coupe du monde de football en 2034.

Tout cela souligne Al-Ruwaily vient s’ajouter à d’autres événements comme le Rallye Dakar ou les concerts d’artistes internationaux, positionnant le Royaume comme un acteur central de la culture globale.

Au cœur de cette dynamique se trouve le Fonds Public d’Investissement (PIF), véritable bras armé financier de la Vision 2030. 

Les liens d’amitié, de coopération et de partenariat sont plus étroits que jamais, comme l’a rappelé l’Ambassadeur Al-Ruwaily, et la visite d’État du Président Français Emmanuel Macron en décembre dernier a marqué un tournant symbolique, scellé par la signature d’un mémorandum sur le partenariat stratégique entre les deux pays.

Grâce à lui, des projets structurants voient le jour dans des secteurs aussi variés que les fintech, les énergies renouvelables, les biotechnologies ou encore la cybersécurité. 

Le PIF contribue à faire du pays un hub économique et technologique régional, voire mondial.

Des projets comme Neom, ville futuriste en construction dans le nord-ouest du pays, ou AlUla, combinant tourisme de luxe et durabilité environnementale, illustrent cette ambition, et sont le reflet d’un changement de paradigme où l’économie pétrolière laisse place à une société de la connaissance et de l’innovation.

France-Arabie saoudite, une relation en plein essor

Dans ce contexte de mutation rapide, la relation entre la France et l’Arabie Saoudite s’est hissée à un niveau inédit d’intensité. 

Les liens d’amitié, de coopération et de partenariat sont plus étroits que jamais, comme l’a rappelé l’Ambassadeur Al-Ruwaily, et la visite d’État du Président Français Emmanuel Macron en décembre dernier a marqué un tournant symbolique, scellé par la signature d’un mémorandum sur le partenariat stratégique entre les deux pays.

Un des exemples les plus éclatants de cette coopération est le projet d’AlUla, piloté conjointement par une commission royale saoudienne, et l’Agence Française pour le développement d’AlUla (AFALULA).

Prenant la parole lors du colloque, le président d'AFALLA Jean-Yves Le Drian estime que ce projet singulier incarne un modèle de développement culturel, touristique et environnemental durable. 

Le Drian, ancien ministre français de la Défense puis des Affaires étrangères, a souligné l’ambition du Royaume de faire d’AlUla un hub mondial de l’archéologie, tout en y intégrant des dimensions artistiques, économiques et sociales. 

Dans le domaine aérien, la compagnie Saudia a signé en 2024 un accord historique avec Airbus pour l’achat de 105 avions, dont une vingtaine d’A330 annoncés récemment à Toulouse.

Aujourd’hui, indique-t-il, 150 archéologues travaillent sur les sites historiques, et des projets comme la Villa Hegra viendront renforcer l’attractivité du lieu à l’automne prochain.

Le partenariat ne se limite pas au secteur culturel, mais s’étend à la santé, l’aéronautique, les infrastructures et l’environnement. 

La Vision 2030 redéfinit l’identité de l’Arabie saoudite

Mi-avril, le ministre saoudien de la Santé Fahad Aljalajel a effectué une visite officielle en France pour renforcer la coopération dans le domaine médical et pharmaceutique. 

Dans le domaine aérien, la compagnie Saudia a signé en 2024 un accord historique avec Airbus pour l’achat de 105 avions, dont une vingtaine d’A330 annoncés récemment à Toulouse.

Le groupe Suez, représenté au colloque par son directeur des affaires publiques Vincent Menuet, illustre aussi l’engagement du secteur privé français. 

Présent depuis les années 1950 au Moyen-Orient, Suez gère aujourd’hui l’eau et l’assainissement pour des villes stratégiques comme La Mecque, Djeddah et Taïf, couvrant près de 9 millions d’habitants, indique Menuet. 

Suez, ajoute-t-il, est également impliquée dans les projets Neom, et AlUla, avec des solutions intégrées combinant énergie renouvelable, traitement de l’eau et durabilité.

La transformation engagée par la Vision 2030 dépasse largement les objectifs économiques. Elle redéfinit l’identité du Royaume et renforce son ouverture sur le monde. 

Laurent Vigier, président du premier fonds français dédié à l’Arabie Saoudite et actuel directeur exécutif de Five Capital, a souligné que cette vision n’est plus un projet mais une réalité, bâtissant une centralité géopolitique et économique majeure dans le Moyen-Orient.

D’autres intervenants représentant de grands groupes français ont mis l’accent sur l’enthousiasme de la jeunesse saoudienne, le soutien constant de partenaires comme la France, et une capacité d’innovation et de projection rare, qui laissent croire que l’Arabie Saoudite semble désormais prête à jouer un rôle moteur dans la définition du monde de demain.