Israël «va trop loin», avertit le Liban alors que les escarmouches se poursuivent à la frontière

De la fumée noire s’élève à la suite d’une frappe aérienne israélienne à la périphérie d’Aïta Ach-Chaab, un village libanais frontalier avec Israël dans le sud du Liban, lundi 13 novembre 2023 (Photo, AP).
De la fumée noire s’élève à la suite d’une frappe aérienne israélienne à la périphérie d’Aïta Ach-Chaab, un village libanais frontalier avec Israël dans le sud du Liban, lundi 13 novembre 2023 (Photo, AP).
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Publié le Mercredi 15 novembre 2023

Israël «va trop loin», avertit le Liban alors que les escarmouches se poursuivent à la frontière

  • Berri a déclaré que ces actions augmentaient «les risques de voir les flammes de la guerre israélienne s’étendre dans la région, en contradiction avec les positions internationales et arabes appelant à l’adhésion au (droit) international»
  • Najib Mikati a réaffirmé «l’engagement du Liban à maintenir la présence de la Finul dans le sud et à ne pas altérer les missions et les règles de travail qui lui ont été assignées

BEYROUTH: Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a averti mardi que «l’ennemi israélien va trop loin et intensifie son agression, prenant pour cible de manière répétée des civils, des professionnels des médias et des secouristes, étendant ses attaques au sud du Liban et menaçant d’attaquer la capitale, Beyrouth».

Lors de sa rencontre avec le chef de mission de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul), le général de division Aroldo Lazaro, Berri a déclaré que ces actions augmentaient «les risques de voir les flammes de la guerre israélienne s’étendre dans la région, en contradiction avec les positions internationales et arabes appelant à l’adhésion au (droit) international».

Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a réaffirmé «l’engagement du Liban à maintenir la présence de la Finul dans le sud et à ne pas altérer les missions et les règles de travail qui lui ont été assignées et qui sont mises en œuvre en étroite coopération avec l’armée libanaise».

Mikati et Berri ont discuté avec Lazaro de l’évolution de la situation au Liban-Sud et des défis auxquels la Finul est confrontée au cours de ses missions.

Mikati a salué «les efforts ardus déployés par la Finul à ce stade difficile afin d’apaiser les tensions et d’empêcher, dans la mesure du possible, l’aggravation de l’affrontement militaire qui a lieu le long et de l’autre côté de la Ligne bleue et qui est le résultat des provocations israéliennes», a déclaré le bureau de presse du Premier ministre.

Il y a deux jours, un soldat de la Finul a été blessé par des tirs provenant d’une source non identifiée au cours des hostilités qui se déroulent depuis trente-huit jours entre le Hezbollah et l’armée israélienne, dans le cadre de l’assaut israélien contre la bande de Gaza.

Les attaques du Hezbollah contre les sites militaires israéliens se sont également poursuivies.

«La situation évolue toujours dans des sites limités (...) tantôt s’intensifiant, tantôt s’atténuant, mais elle évolue dans des cadres jusqu’à présent contrôlés», explique un observateur militaire à Arab News.

Bombardements

Sur les réseaux sociaux, une photo montrant un drone coincé entre les branches d’un arbre et découvert par des habitants de la ville frontalière d’Ebel al-Saqi a circulé. On ignore à qui appartient ce drone.

«Nous avons préparé ce qu’il fallait pour combattre l’ennemi; maintenant nous exerçons notre droit à défendre notre patrie, et nous faisons des sacrifices pour défendre Gaza et triompher pour notre cause», a déclaré Mohammed Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah.

Raad a indiqué que «l’ennemi israélien parle d’une guerre à long terme, ce qui n’est rien d’autre que le camouflage d’un échec et d’un manque de compréhension de la cible qu’il poursuit».

Le Hezbollah a annoncé qu’il avait attaqué les installations israéliennes d’Al-Malikiyah «en utilisant des armes appropriées pendant le processus de renforcement de l’ennemi».

Le groupe a précisé avoir pris pour cible «un point de concentration de soldats ennemis près du site d’Al-Marj», causant «des pertes directes sur place».

Le parti a affirmé avoir utilisé des missiles pour cibler «le site de Birkat Risha et les lieux de rassemblement militaire situés à proximité, ce qui a permis de réaliser des frappes directes».

La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté qu’«un missile antichar a été lancé depuis le territoire libanais sur un camp de l’armée en Haute Galilée».

Des bombardements israéliens ont été observés dans de nombreuses régions frontalières du Liban, englobant les périphéries de Tayr Harfa, Houla, Hounine, Rab el-Thalathine, Ras Naqoura et Labbouné.

Les régions d’Aïtaroun, de Maroun al-Ras, de la périphérie de Mays al-Jabal et de la périphérie d’Aïta Ach-Chaab et de Blida ont fait l’objet de bombardements aériens et d’attaques de drones de la part de l’armée israélienne.

L’armée israélienne a déclaré avoir bombardé «plusieurs infrastructures du Hezbollah sur le territoire libanais».

Des avions de reconnaissance israéliens sont constamment présents dans l’espace aérien du sud.

Les réactions ont abondé à la suite de l’attaque par l’armée israélienne d’un convoi de médias dans la ville frontalière de Yaron, lundi. Heureusement, aucune victime n’est à déplorer.

Cet incident s’est produit un mois après un rassemblement similaire de médias à Alma Ach-Chaab, où le photojournaliste Issam al-Abdallah de Reuters a été tué et d’autres journalistes de l'Agence France-Presse, de Reuters et d’Al-Jazira ont été blessés.

«Les journalistes ont un rôle important à jouer, en particulier en période de conflit, et ils doivent être respectés et protégés à tout moment», a souligné Andrea Tenenti, porte-parole de la Finul.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël a approuvé un plan majeur de colonisation en Cisjordanie occupée

Le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, et une femme tiennent une carte montrant le plan de colonisation E1, qui séparerait Jérusalem-Est de la Cisjordanie occupée. (Fichier/Reuters)
Le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, et une femme tiennent une carte montrant le plan de colonisation E1, qui séparerait Jérusalem-Est de la Cisjordanie occupée. (Fichier/Reuters)
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  • sraël a validé la construction de 3.400 logements dans la zone stratégique d’E1, entre Jérusalem et Maalé Adoumim. Ce projet diviserait la Cisjordanie, rendant impossible un État palestinien contigu

Jérusalem: Israël a approuvé mercredi un projet clé de construction de 3.400 logements en Cisjordanie occupée, qui, selon ses détracteurs, couperait ce territoire palestinien en deux et empêcherait la création d'un éventuel Etat palestinien avec une continuité territoriale.

"Je suis heureux d'annoncer qu'il y a une heure à peine, l'administration civile a approuvé la planification pour la construction du quartier E1!" a annoncé dans un communiqué Guy Yifrah, maire de la colonie israélienne de Maalé Adoumim.

La perspective de l'approbation de ce projet emblématique et controversé par un comité technique israélien avait suscité la semaine dernière une levée de boucliers dans le monde. L'ONU et l'Union européenne avaient appelé Israël à y renoncer.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne a "condamné dans les termes les plus forts" cette décision qui "compromet les perspectives de mise en œuvre de la solution à deux Etats (...) en fragmentant l'unité géographique et démographique de l'Etat palestinien".

"Cela ancre la division de la Cisjordanie occupée en zones et cantons isolés, déconnectés géographiquement et ressemblant à de véritables prisons où les déplacements entre eux ne sont possibles qu'à travers des points de contrôle d'occupation, au milieu de la terreur des milices de colons armés disséminées dans toute la Cisjordanie", a estimé l'Autorité palestinienne.

Le projet "E1", avec "la construction de milliers d'unités de colonies à Jérusalem et dans ses environs, conduit à l'isolement complet" de cette ville "dans toutes les directions par rapport à son environnement palestinien et l'immerge dans d'immenses clusters et villes de colonies reliées à l'intérieur israélien".

L'Autorité y voit un nouveau "crime de colonisation" et une nouvelle étape de "l'annexion progressive de la Cisjordanie". L'accord israélien au projet "nécessite une reconnaissance urgente de l'Etat de Palestine", souligne le ministère palestinien.

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, une figure de l'extrême droite, avait appelé jeudi à accélérer sa mise en oeuvre et à annexer la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, en riposte aux annonces de plusieurs pays de leur intention de reconnaître un Etat de Palestine.

L'ONG israélienne anti-colonisation, La Paix maintenant, a mis en garde contre un "plan fatal pour l'avenir d'Israël et pour toute chance d'une solution à deux Etats".

Hors Jérusalem-est, occupée et annexée par Israël, quelque trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, aux côtés d'environ 500.000 Israéliens installés dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international.

La colonisation de la Cisjordanie, frontalière de la Jordanie, s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite, depuis 1967.

Elle s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, particulièrement depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël.

Les affrontements, parfois meurtriers, entre populations locales palestiniennes, armée et colons juifs s'y sont multipliés.

Les autorités israéliennes restreignent fortement les déplacements des Palestiniens de Cisjordanie, tributaires de permis pour franchir les points de contrôle et entrer dans Jérusalem-Est ou en Israël.

L'ONG Ir Amim, qui travaille sur les droits des Palestiniens, a estimé sur X que l'approbation de "E1 démontre à quel point Israël est déterminé à poursuivre ce que le ministre Smotrich a décrit comme un programme stratégique visant à enterrer la possibilité d'un Etat palestinien et à annexer effectivement la Cisjordanie".

Pour cette ONG, "il s'agit d'un choix délibéré d'Israël pour mettre en œuvre un régime d'apartheid". "Si la communauté internationale est sérieuse au sujet de la paix et d'un Etat palestinien, il est urgent de prendre des mesures efficaces pour empêcher Israël d'expulser les Palestiniens dans la zone E1 et de construire cette grande nouvelle colonie au cœur de la Cisjordanie", souligne-t-elle.


Le Liban plaide pour une prolongation du mandat de la force de paix de l'ONU

Le 25 août, les 15 membres du Conseil de sécurité doivent comme chaque année voter sur le projet de résolution, avant l'expiration du mandat de la Finul à la fin du mois. (AFP)
Le 25 août, les 15 membres du Conseil de sécurité doivent comme chaque année voter sur le projet de résolution, avant l'expiration du mandat de la Finul à la fin du mois. (AFP)
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  • L'instance onusienne a entamé lundi les discussions autour d'un projet de résolution présenté par la France visant à renouveler pour un an ce mandat
  • La résolution, consultée par l'AFP, prolongerait le mandat de la Finul jusqu'au 31 août 2026, tout en exprimant "l'intention (du Conseil) de travailler à un retrait"

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a plaidé mardi pour une prorogation du mandat de la force de maintien de la paix de l'ONU dans le sud du Liban (Finul), en cours d'examen au Conseil de sécurité.

L'instance onusienne a entamé lundi les discussions autour d'un projet de résolution présenté par la France visant à renouveler pour un an ce mandat.

La résolution, consultée par l'AFP, prolongerait le mandat de la Finul jusqu'au 31 août 2026, tout en exprimant "l'intention (du Conseil) de travailler à un retrait".

Selon plusieurs médias, Israël et les Etats-Unis s'opposent toutefois à l'extension du mandat de la mission déployée pour faire tampon à la frontière libanaise avec Israël depuis 1978.

Ces débats interviennent alors que les autorités libanaises se sont engagées à désarmer le Hezbollah d'ici la fin de l'année, sous pression de Washington et dans le cadre de l'application du cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël en 2024.

"Toute limitation temporelle du mandat de la Finul (...) aurait un impact négatif sur la situation, alors qu'Israël continue d'occuper certaines portions du territoire libanais", a déclaré M. Aoun, selon un communiqué de la présidence.

Le Liban a "mené des contacts (...) afin de garantir la prorogation du mandat de la Finul".

Lors d'un entretien avec le commandant de la Finul, le général Diodato Abagnara, il a ajouté que ces efforts visaient à "préserver la sécurité et la stabilité dans le sud (du Liban), parallèlement au redéploiement de l'armée".

"Notre étroite coordination avec les forces armées libanaises demeure essentielle pour contribuer au rétablissement de la stabilité", a déclaré le général Abagnara sur X.

L'accord de cessez-le-feu prévoit que la formation chiite retire ses forces et démantèle toute infrastructure militaire dans le sud du pays, où l'armée libanaise et les Casques bleus doivent se déployer complètement.

Il prévoit également un retrait israélien de la zone, mais Israël, dont les forces ont connu plusieurs accrochages avec les Casques bleus, maintient des troupes dans des positions frontalières jugées stratégiques et mène régulièrement des frappes chez son voisin.

Israël menace de lancer une nouvelle offensive militaire si le Hezbollah, soutenu par l'Iran, n'est pas désarmé.

Le 25 août, les 15 membres du Conseil de sécurité doivent comme chaque année voter sur le projet de résolution, avant l'expiration du mandat de la Finul à la fin du mois.


Vladimir Poutine informe le prince héritier saoudien de ses entretiens avec Trump

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (File/SPA/AFP)
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  • Le président russe a réitéré ses remerciements pour la position constante du Royaume et les efforts constructifs du prince héritier en faveur de la paix

RIYAD : Le président russe Vladimir Poutine a informé le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane des résultats de ses récents entretiens avec l’ancien président américain Donald Trump, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Au cours de cet échange téléphonique, Poutine a également réitéré ses remerciements et sa reconnaissance pour la position constante du Royaume et les efforts constructifs du prince héritier en faveur de la paix.

Le prince héritier a de son côté réaffirmé le soutien continu du Royaume au dialogue diplomatique comme moyen de résoudre les différends internationaux.

Les deux dirigeants ont également évoqué les domaines de coopération existants entre le Royaume et la Russie, ainsi que les opportunités pour les renforcer davantage.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com