Liban: Un journaliste légèrement blessé par des tirs israéliens, rapporte Al-Jazeera

Les échanges de tirs entre l'armée israélienne et des groupes armés au Liban, dont le puissant Hezbollah pro-iranien, sont quasi-quotidiens depuis des semaines (Photo d’illustration, AFP).
Les échanges de tirs entre l'armée israélienne et des groupes armés au Liban, dont le puissant Hezbollah pro-iranien, sont quasi-quotidiens depuis des semaines (Photo d’illustration, AFP).
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Publié le Mardi 14 novembre 2023

Liban: Un journaliste légèrement blessé par des tirs israéliens, rapporte Al-Jazeera

  • Les journalistes d'une dizaine de médias, notamment libanais, effectuaient une tournée dans le village frontalier de Yaroun
  • Ce bombardement intervient un mois jour pour jour après la mort d'un journaliste de l'agence Reuters, Issam Abdallah

BEYROUTH: Un journaliste d'Al-Jazeera a été légèrement blessé lundi par des tirs israéliens, selon la chaîne qatarie et un responsable local, alors qu'il couvrait avec d'autres correspondants de presse les bombardements dans le sud du Liban.

Ce bombardement intervient un mois jour pour jour après la mort d'un journaliste de l'agence Reuters, Issam Abdallah, dans un bombardement similaire au cours duquel six autres journalistes -deux de l'AFP, deux de Reuters et deux de la chaîne qatarie Al-Jazeera- ont été blessés.

Les journalistes d'une dizaine de médias, notamment libanais, effectuaient une tournée dans le village frontalier de Yaroun qui avait été visé par des bombardements israéliens.

Un journaliste d'Al-Jazeera, Issam Mawassi, a été "légèrement blessé" et une voiture de la chaîne a été endommagée, a déclaré le chef du bureau d'Al-Jazeera au Liban, Mazen Ibrahim, sur la chaîne.

Il a accusé l'armée israélienne de "viser délibérément les journalistes".

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat.

"Il y a eu des bombardements sur un groupe de journalistes. Deux obus sont tombés à quelques mètres des voitures, clairement marquées Presse, et trois d'entre elles ont été endommagées", a de son côté déclaré à l'AFP le maire de Yaroun, Ali Qassem Tahfah, précisant qu'il s'agissait de frappes israéliennes.

L'une des journalistes qui faisait partie du convoi, Amal Khalil, correspondante du journal libanais Al-Akhbar, a affirmé à l'AFP qu'un drone israélien de reconnaissance survolait le secteur à basse altitude.

"On inspectait les dégâts dans une maison bombardée" la veille "quand un obus a atteint le mur de cette maison, puis un deuxième est tombé sur la route", a-t-elle ajouté.

40 journalistes tués depuis le début de la guerre

La chaîne locale Al-jadeed a publié sur X (ex-Twitter) une vidéo dans laquelle l'une de ses journalistes, équipée d'un gilet pare-balles et d'un casque siglés presse, fait un duplex au moment où une frappe se produit. Des images montrent ensuite des flammes à proximité.

Les échanges de tirs entre l'armée israélienne et des groupes armés au Liban, dont le puissant Hezbollah pro-iranien, sont quasi-quotidiens depuis des semaines, sur fond de guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza.

Au moins 87 personnes ont été tuées au Liban depuis le début de cette guerre le 7 octobre: 64 combattants du Hezbollah, 12 membres de groupes qui lui sont alliés, et 11 civils selon un décompte de l'AFP.

Du côté israélien, au moins six soldats et trois civils ont péri.

Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), 40 journalistes et employés de médias (35 Palestiniens, quatre Israéliens, un Libanais) ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.