En Cisjordanie, les Palestiniens vivent dans la peur des attaques de colons israéliens

 Routes bloquées, raids armés, puits attaqués: les Palestiniens des villages de Cisjordanie occupée disent subir le harcèlement croissant des colons israéliens. (AFP)
Routes bloquées, raids armés, puits attaqués: les Palestiniens des villages de Cisjordanie occupée disent subir le harcèlement croissant des colons israéliens. (AFP)
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Publié le Jeudi 16 novembre 2023

En Cisjordanie, les Palestiniens vivent dans la peur des attaques de colons israéliens

  • En Cisjordanie occupée depuis 56 ans par Israël, 490.000 colons vivent au milieu de trois millions de Palestiniens
  • Ces colonies sont considérées par l'ONU comme illégales au regard du droit international

TOUWANI: Routes bloquées, raids armés, puits attaqués: les Palestiniens des villages de Cisjordanie occupée disent subir le harcèlement croissant des colons israéliens, plus menaçants depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

"Même l'armée israélienne voulait rouvrir la route mais les colons sont venus l'en empêcher", raconte éberlué, Imran Nawaja, agriculteur de 46 ans à Soussia, près d'Hébron dans le sud de la Cisjordanie.

"Ce sont eux qui commandent ici maintenant", soupire-t-il.

Sur la route d'accès à son village, d'énormes pierres ont été installées au début de la guerre, par, dit-il, des colons ou l'armée. La circulation est bloquée.

En Cisjordanie occupée depuis 56 ans par Israël, 490.000 colons vivent au milieu de trois millions de Palestiniens. Ces colonies sont considérées par l'ONU comme illégales au regard du droit international.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre, le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) recense en moyenne plus de six "incidents" (du vol de bétail aux violences physiques) par jour entre colons et Palestiniens, contre une moyenne de trois au cours des mois précédents.

"Ils utilisent la guerre comme prétexte pour nous expulser de nos maisons et s'approprier nos terres", dénonce auprès de l'AFP Jaber Dababsi, agriculteur palestinien et militant de 35 ans dans le village de Khallet al-Dabaa.

Les diplomaties européennes et américaine ont condamné à plusieurs reprises la hausse des violences de colons israéliens contre les civils palestiniens depuis la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

Environ 1.200 personnes ont été tuées dans cette attaque, en grande majorité des civils, selon les autorités israélienne. Et quelque 240 otages ont été enlevés et amenés à Gaza, selon l'armée.

Dans la bande de Gaza, les bombardements israéliens ont tué 11.320 personnes, majoritairement des civils, parmi lesquels 4.650 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

« Des armes et le droit d'agir »

Dans ce contexte extrêmement tendu, certains colons "portent même des uniformes militaires", affirme Moussaab Rabbe, agriculteur et ouvrier du bâtiment de 36 ans.

"On leur a donné des armes et le droit d'agir comme des soldats, ils arrêtent les gens et nous pensons que ce sont des soldats", raconte-t-il dans l'un des hameaux de Massafer Yatta, au sud d'Hébron.

Sur les 235 attaques de colons contre des Palestiniens recensées par l'Ocha depuis le 7 octobre, dont plusieurs mortelles, "plus d'un tiers ont été faites avec la menace d'une arme ou des tirs".

Et dans près de la moitié des cas, les forces de sécurité israéliennes "accompagnaient ou soutenaient activement les assaillants", poursuit l'Ocha.

Le 10 octobre, la police israélienne avait annoncé qu'elle armerait des civils et le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême-droite, a dit travailler à assouplir les critères d'obtention des permis de port d'arme.

Une session parlementaire israélienne a révélé que durant la première semaine de guerre, 41.000 Israéliens avaient demandé un permis d'arme à feu, contre 38.000 demandes en temps normal sur une année entière.

"J'ai peur qu'ils tuent mes enfants", affirme Moussaab Rabbe qui dit avoir confié ses aînés à des proches, dans un autre village, pour les éloigner de possibles affrontements.

"S'ils tuent mes enfants, personne ne s'en soucierait, il ne se passerait rien", lance-t-il amer. Parce que selon l'ONG des droits humains Yesh Din, l'impunité règne.

Sur plus de 1.000 cas de violence des colons soumis à la justice israélienne qu'elle a étudiés entre 2005 et 2021, 92% des affaires ont abouti à non-lieu, rapporte cette ONG israélienne.

« 24 heures pour partir »

Plus au sud, à Soussiya, Imran Nawaja dit vivre le même enfer: "avant on avait des problèmes mais pas tous les jours, et pas autant", assure-t-il à l'AFP.

Dans le village de Touwani, limitrophe de la colonie de Ma'on, instaurée au début des années 1980, une tente et des installations agricoles de colons sont apparues sur des terrains de bergers.

L'un des habitants, qui ne donne que son prénom, Bassel, accuse: "ils veulent prendre plus de terres, ils attendaient depuis longtemps un moment comme celui-ci pour pouvoir aller où ils veulent", dit-il à l'AFP.

"Ils viennent la nuit, ils coupent les tuyaux, ils percent les réservoirs d'eau et ils nous disent +vous avez 24 heures pour partir+", poursuit-il. "Il faut partir à pied parce qu'ils bloquent les routes avec des blocs de pierre et après ils détruisent tout au bulldozer".

Après plus de cinq semaines de guerre à Gaza, "69% des Palestiniens disent redouter de futures attaques de colons", rapporte le Palestinian Center for Policy and Survey Research (PCPSR), basé à Ramallah, le siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com