Présidentielle au Liberia: Weah reconnaît sa défaite et félicite l'opposant Boakai

M. Boakai bénéficiait d'un peu plus de 28 000 voix d'avance après que quelque 1,6 million de bulletins ont été dépouillés. Environ 2,4 millions de Libériens étaient appelés aux urnes mardi et la participation a dépassé les 65% selon les chiffres publiés sur le site de la commission électorale. (Photo, AFP)
M. Boakai bénéficiait d'un peu plus de 28 000 voix d'avance après que quelque 1,6 million de bulletins ont été dépouillés. Environ 2,4 millions de Libériens étaient appelés aux urnes mardi et la participation a dépassé les 65% selon les chiffres publiés sur le site de la commission électorale. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 19 novembre 2023

Présidentielle au Liberia: Weah reconnaît sa défaite et félicite l'opposant Boakai

  • «Ce soir, le CDC (le parti de M. Weah) a perdu l'élection mais le Liberia a gagné. C'est le temps de l'élégance dans la défaite», a déclaré M. Weah, ancienne gloire du foot élue en 2017
  • Les résultats publiés vendredi par la commission électorale, après des votes dans plus de 99% des bureaux, donnaient 50,89% à M. Boakai, 78 ans, et 49,11% à M. Weah

MONROVIA: Le président sortant du Liberia, George Weah, a reconnu sa défaite à l'élection présidentielle de mardi et félicité l'opposant Joseph Boakai, dont la victoire s'est confirmée samedi avec de nouveaux chiffres de la commission électorale.

L'issue démocratique de ce scrutin rompt avec les coups d'Etat survenus ces derniers mois dans la région.

"Ce soir, le CDC (le parti de M. Weah) a perdu l'élection mais le Liberia a gagné. C'est le temps de l'élégance dans la défaite", a déclaré M. Weah, ancienne gloire du football élue en 2017, dans un discours vendredi soir sur la radio publique.

"J'ai parlé au président élu Joseph Boakai pour le féliciter pour sa victoire", a dit M. Weah.

Les résultats publiés samedi par la commission électorale, représentant 99,98% des bureaux, donnaient 50,64% à M. Boakai, 78 ans, et 49,36% à M. Weah qui augmente légèrement son score.

Ce dernier avait toutefois reconnu vendredi soir ne pas pouvoir rattraper son retard. Les chiffres publiés vendredi par la commission électorale, représentant plus de 99% des bureaux, accordaient 50,89% à M. Boakai contre 49,11% à M. Weah.

M. Boakai bénéficiait samedi d'un peu plus de 2O.000 voix d'avance. Environ 2,4 millions de Libériens étaient appelés aux urnes mardi et la participation a dépassé les 65% selon les chiffres publiés sur le site de la commission électorale.

Au-delà du choix de la personne appelée à diriger ce pays en quête de stabilité après les années de guerre civile et d'épidémie d'Ebola, l'un des enjeux de l'élection était le déroulement pacifique et régulier de l'élection et l'acceptation des résultats, alors que la démocratie est malmenée par une succession de coups d'Etat en Afrique de l'Ouest.

Des coups d'Etat survenus notamment ces derniers temps au Mali, au Burkina, en Guinée et au Niger.

Le scrutin était organisé vingt ans après la fin des guerres civiles au Liberia, qui ont fait plus de 250.000 morts entre 1989 et 2003 et dont le souvenir reste vivace dans ce pays ouest-africain.

"La volonté des Libériens a prévalu. En choisissant de faire partir la formation au pouvoir, ils montrent qu'ils sont fatigués et veulent un changement", a déclaré à l'AFP l'enseignant Onekia M. Dwalu, 29 ans.

"L'élection a été libre et transparente. Le président (Weah) a dit qu'elle s'est bien déroulée", a dit à l'AFP James G. Yamah, un tailleur âgé de 28 ans.

Vieux routier

Vainqueur, M. Boakai prendra pour six ans la tête de ce pays anglophone d'environ cinq millions d'habitants, l'un des plus pauvres du monde.

Ce vieux routier fut de 2006 à 2018 le vice-président d'Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue cheffe d'Etat en Afrique. Il a occupé de nombreux postes au sein de l'Etat ou du secteur privé.

Il s'est imposé malgré son âge face à un adversaire de 21 ans son cadet (57 ans) resté populaire parmi les jeunes, mais qui devait défendre un bilan critiqué.

M. Boakai prend sa revanche contre celui qui l'avait largement battu au second tour en 2017 avec plus de 61% des voix, mais auquel ses détracteurs reprochent de ne pas avoir tenu ses promesses de combattre la pauvreté et la corruption.

La compétition s'annonçait cette fois beaucoup plus serrée, et les deux hommes se sont présentés au second tour après être arrivés au coude-à-coude au premier, avec un peu plus de 43% et une avance de 7.126 voix pour M. Weah.

Cette élection était la première organisée sans la présence de la mission des Nations unies au Liberia créée en 2003 (et partie en 2018) pour garantir la paix après les guerres civiles.

Des affrontements pendant la campagne ont fait plusieurs morts. Des incidents ont été rapportés entre les deux tours, faisant craindre les lendemains de l'élection, surtout en cas d'issue serrée.

De nombreux observateurs étrangers et libériens ont suivi l'élection. Les missions de l'Union européenne et de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest ont salué le déroulement globalement pacifique du second tour.

Washington a félicité la victoire de Joseph Boakai et "l'acceptation pacifique des résultats" du président sortant George Weah, selon un communiqué du porte-parole du département d'Etat américain.

"Les habitants du Liberia méritent des élections libres, transparentes et pacifiques", a ajouté Matthew Miller.

M. Boakai a promis de développer les infrastructures, d'attirer les investisseurs et les touristes, et d'améliorer les conditions de vie des plus pauvres dans un pays où plus d'un cinquième de la population vit avec moins de 2,15 dollars par jour, selon la Banque mondiale.

Il a noué des alliances avec des barons locaux, dont l'ancien chef de guerre et sénateur Prince Johnson, qui avait soutenu M. Weah il y a six ans.


HRW exhorte le Royaume-Uni à abandonner son recours contre le mandat d'arrêt de la CPI visant Netanyahu

Rishi Sunak, ex-Premier ministre britannique, avait contesté cette année les mandats d'arrêt émis par la Cour contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant. (AP)
Rishi Sunak, ex-Premier ministre britannique, avait contesté cette année les mandats d'arrêt émis par la Cour contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant. (AP)
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  • La directrice britannique de l'organisation juge "absolument crucial" que le nouveau gouvernement "honore ses engagements"
  • La CPI cherche à arrêter le Premier ministre et le ministre de la Défense israéliens

LONDRES: Human Rights Watch (HRW) appelle le nouveau gouvernement britannique à renoncer au recours juridique du pays contre les mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) visant des dirigeants israéliens.

L'ancien Premier ministre Rishi Sunak avait contesté plus tôt cette année l'émission par la Cour de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant.

Selon The Guardian, Karim Khan, procureur en chef de la CPI, a déclaré qu'il existait des motifs crédibles pour tenir les deux dirigeants responsables de crimes contre l'humanité.

Yasmine Ahmed, directrice de HRW au Royaume-Uni, insiste sur l'importance "cruciale" pour le nouveau Premier ministre Keir Starmer de retirer le recours contre la CPI.

Il y a deux semaines, The Guardian annonçait que le nouveau gouvernement envisageait d'abandonner l'affaire. 

Des diplomates britanniques ont ensuite démenti ces rumeurs, affirmant que la décision était "toujours à l'étude".

Le gouvernement a jusqu'au 26 juillet pour décider de la poursuite ou non du recours, selon les règles de la CPI.

Ahmed a déclaré que le gouvernement travailliste devait adopter un "réalisme progressiste", concept proposé par le nouveau ministre des Affaires étrangères David Lammy.

Elle s'interroge: "Le gouvernement britannique sera-t-il assez mûr pour respecter ses propres déclarations sur le droit international et l'ordre mondial en retirant sa demande d'intervention dans l'affaire de la CPI? Nous verrons si les actes suivront les paroles."
"Le monde auquel ils font face est d'une complexité inouïe. Nous assistons à des crises d'une ampleur sans précédent depuis des décennies", ajoute-t-elle.

Ahmed salue la décision du Labour de reprendre le financement britannique de l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.

Cette décision laisse les États-Unis seuls à ne pas avoir repris le financement de l'UNRWA après le boycott controversé de l'agence plus tôt cette année.

"Nous ne pouvons pas promouvoir un ordre international fondé sur des règles si nous ne l'appliquons pas nous-mêmes", conclut Ahmed. "Nous devons donner au (gouvernement) l'opportunité d'être à la hauteur de sa rhétorique."


Gaza: Kamala Harris promet de ne pas «  rester silencieuse  » après sa rencontre avec Netanyahu

Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice". (AFP)
Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice". (AFP)
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  • "Ce qui s'est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur"
  • L'ex-sénatrice, âgée de 59 ans et engagée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden le week-end dernier, a expliqué avoir insisté auprès de M. Netanyahu sur la situation désastreuse lors de cette rencontre "franche"

WASHINGTON: Kamala Harris a donné jeudi le signal d'un possible changement majeur dans la politique américaine à l'égard de Gaza, promettant de ne pas rester "silencieuse" face aux souffrances des civils et insistant sur la nécessité de conclure un accord de paix sans tarder.

Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice".

"Ce qui s'est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur", a-t-elle déclaré, évoquant les "enfants morts" et les "personnes désespérées et affamées fuyant pour se mettre à l'abri".

"Nous ne pouvons pas détourner le regard de ces tragédies. Nous ne pouvons pas nous permettre de devenir insensibles à la souffrance et je ne resterai pas silencieuse", a-t-elle ajouté devant la presse.

L'ex-sénatrice, âgée de 59 ans et engagée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden le week-end dernier, a expliqué avoir insisté auprès de M. Netanyahu sur la situation désastreuse lors de cette rencontre "franche".

Elle lui a demandé de conclure un accord de cessez-le-feu et de libération des otages avec le Hamas afin de mettre fin à la guerre déclenchée par l'attaque du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre.

"Comme je viens de le dire au Premier ministre Netanyahu, il est temps de conclure cet accord", a-t-elle déclaré.

Mme Harris a également appelé à la création d'un Etat palestinien, à laquelle s'oppose le Premier ministre israélien.

Un discours qui tranche avec l'image de grande cordialité affichée par Joe Biden et Benjamin Netanyahu plus tôt dans la journée, même si les deux hommes entretiennent des relations notoirement compliquées.

Le président américain a d'ailleurs lui aussi appelé Benjamin Netanyahu à "finaliser" l'accord de cessez-le-feu pour permettre de "ramener les otages chez eux" et de "mettre durablement un terme à la guerre", selon un compte-rendu de leur rencontre diffusé par la Maison Blanche.

Rencontre avec Trump

Pour la fin de son voyage outre-Atlantique, M. Netanyahu se rendra vendredi en Floride, à l'invitation de Donald Trump qu'il a longuement remercié dans son discours devant les élus à Washington.

Jeudi matin, l'ancien président républicain a exhorté Israël à "terminer" rapidement sa guerre à Gaza, avertissant que son image mondiale était en train de se ternir.

"Il faut en finir rapidement. Cela ne peut plus durer. C'est trop long", a-t-il déclaré à Fox News.

Pendant sa longue adresse devant le Congrès, les républicains ont fortement applaudi M. Netanyahu, alors que plus de 60 élus démocrates, dont l'ancienne "speaker" Nancy Pelosi, ont boycotté son discours.

Ils condamnent sa conduite de la guerre qui s'est traduite par des dizaines de milliers de morts palestiniens et une catastrophe humanitaire.

Devant la Maison Blanche, des manifestants se sont rassemblés jeudi pour protester contre la venue du dirigeant israélien. La veille, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale américaine.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 39.175 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne aucune indication sur le nombre de civils et de combattants morts.


Biden dit à Netanyahu qu'un cessez-le-feu est nécessaire «  rapidement  »

C'est en plein tumulte politique que le Premier ministre israélien a posé le pied aux Etats-Unis, seulement quatre jours après l'annonce fracassante du retrait de M. Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre. (AFP).
C'est en plein tumulte politique que le Premier ministre israélien a posé le pied aux Etats-Unis, seulement quatre jours après l'annonce fracassante du retrait de M. Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre. (AFP).
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  • Peu après leur rencontre, la Maison-Blanche a fait savoir que Joe Biden avait appelé jeudi le Premier ministre israélien  à "finaliser" l'accord en vue d'un cessez-le-feu à Gaza
  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit jeudi se réjouir de travailler avec le président américain Joe Biden "dans les mois qui viennent", pour la fin du mandat de ce dernier

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden a prévu de dire jeudi au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu'un cessez-le-feu à Gaza est nécessaire "rapidement", a indiqué un porte-parole de la Maison Blanche.

"Le président réaffirmera au Premier ministre Netanyahu qu'il pense que nous devons parvenir (à un accord) et que nous devons y parvenir rapidement", a expliqué John Kirby, porte-parole du Conseil américain de sécurité nationale, lors d'un point de presse. "Il est temps" a-t-il ajouté, au 10e mois de la guerre dans la bande de Gaza.

Peu après leur rencontre, la Maison-Blanche a fait savoir que Joe Biden avait appelé jeudi le Premier ministre israélien  à "finaliser" l'accord en vue d'un cessez-le-feu à Gaza.

"Le président Biden a exprimé la nécessité de combler les lacunes restantes, de finaliser l'accord dès que possible, de ramener les otages chez eux et de mettre durablement un terme à la guerre à Gaza", est-il  précisé dans le compte-rendu de leur rencontre.

Netanyahu affirme se réjouir de travailler avec Biden 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit jeudi se réjouir de travailler avec le président américain Joe Biden "dans les mois qui viennent", pour la fin du mandat de ce dernier.

"Je tiens à vous remercier pour ces 50 années de service public et de soutien à l'Etat d'Israël et je me réjouis de discuter avec vous aujourd'hui et de travailler avec vous dans les mois qui viennent", a déclaré le dirigeant en arrivant à la Maison Blanche.