32 morts dans des attaques dans une région contestée entre Soudan et Soudan du Sud

Les affrontements intercommunautaires et transfrontaliers se sont intensifiés depuis que le Soudan du Sud a déployé ses troupes sur le territoire contesté en mars (Photo, AFP).
Les affrontements intercommunautaires et transfrontaliers se sont intensifiés depuis que le Soudan du Sud a déployé ses troupes sur le territoire contesté en mars (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 21 novembre 2023

32 morts dans des attaques dans une région contestée entre Soudan et Soudan du Sud

  • Plus tôt ce mois-ci, une envoyée régionale de l'ONU avait exprimé ses craintes que les combats entre les factions rivales
  • Située entre le Soudan et le Soudan du Sud, la région d'Abiyé est un point de tension depuis l'indépendance du Sud en 2011

JUBA: Une série d'attaques dans l'Abiyé, région disputée entre le Soudan et le Soudan du Sud, a fait 32 morts dont des femmes, des enfants et un Casque bleu, ont indiqué des responsables locaux.

Ces attaques, perpétrées dimanche dans deux comtés par des milices armées et des soldats portant des uniformes de l'armée sud-soudanaise, ont été condamnées par un représentant gouvernemental de l'Abiyé, un territoire riche en pétrole à la frontière des deux pays.

"Au cours de ces attaques, 32 personnes ont été tuées, dont des enfants et des femmes brûlés dans leurs huttes, et plus de 20 personnes ont été blessées", a déclaré Bulis Koch Aguar Ajith, ministre de l'Information de l'Abiyé et porte-parole du Soudan du Sud pour la région, dans un communiqué publié dimanche soir.

"Un soldat de la FISNUA (Force intérimaire de sécurité des Nations unies pour l'Abiyé, ndlr) a été tué et un autre blessé", a-t-il ajouté dans ce communiqué, sans plus de précisions.

Dans un communiqué publié lundi, Etats-Unis, Royaume-Uni et Norvège (la "Troïka" qui a parrainé l'indépendance du Soudan du Sud en 2011), ont appelé "au calme et à la retenue", tout en exhortant "tous ceux qui sont en position d'influencer les communautés concernées à prendre toutes les mesures appropriées pour empêcher une nouvelle escalade et faire pression pour mettre fin à la violence".

Le Soudan du Sud a appelé à une enquête urgente sur ces "attaques barbares contre des civils".

Point de tension

Située entre le Soudan et le Soudan du Sud, la région d'Abiyé est un point de tension depuis l'indépendance du Sud en 2011.

Plus tôt ce mois-ci, une envoyée régionale de l'ONU avait exprimé ses craintes que les combats entre les factions rivales se disputant le pouvoir au Soudan se rapprochent de la frontière du Soudan du Sud et de l'Abiyé.

La proximité des combats avec l'Abiyé risque de déstabiliser cette région déjà fragile, alors que la crise en cours au Soudan a "effectivement suspendu" les discusssions entre les deux pays sur ce territoire disputé de longue date, a averti Hanna Tetteh, envoyée spéciale de l'ONU pour la Corne de l'Afrique.

Au Soudan, le conflit déclenché le 15 avril entre le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, a fait plus de 10.000 morts, selon une estimation de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), considérée comme largement sous-évaluée.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a unanimement voté ce mois-ci la prolongation de la mission de maintien de la paix en Abiyé, établie depuis 12 ans et qui compte actuellement 4.000 hommes.


Gaza: une délégation du Hamas en Egypte reçoit une proposition de cessez-le-feu 

Le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa (à gauche) écoute le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty (au centre) s'exprimer lors d'une conférence de presse organisée du côté égyptien du poste-frontière de Rafah, à Rafah, le 18 août 2025. (AFP)
Le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa (à gauche) écoute le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty (au centre) s'exprimer lors d'une conférence de presse organisée du côté égyptien du poste-frontière de Rafah, à Rafah, le 18 août 2025. (AFP)
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  • "La délégation du Hamas, dirigée par Khalil al-Hayya au Caire, a reçu une nouvelle proposition des médiateurs égyptiens et qataris pour un cessez-le-feu", a indiqué à l'AFP le responsable palestinien, qui a souhaité l'anonymat
  • Il a précisé que la proposition "se base sur celle de l’envoyé américain (Steve) Witkoff, qui prévoit une trêve de soixante jours et la libération des prisonniers israéliens en deux vagues"

LE CAIRE: Une délégation du mouvement islamiste palestinien Hamas a reçu au Caire de la part des médiateurs une nouvelle proposition de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a indiqué à l'AFP un responsable palestinien proche du dossier.

Ce texte reprend les grandes lignes d'une précédente proposition américaine prévoyant une trêve de 60 jours et la libération, en deux étapes, d'otages israéliens enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza.

"La délégation du Hamas, dirigée par Khalil al-Hayya au Caire, a reçu une nouvelle proposition des médiateurs égyptiens et qataris pour un cessez-le-feu", a indiqué à l'AFP le responsable palestinien, qui a souhaité l'anonymat.

Il a précisé que la proposition "se base sur celle de l’envoyé américain (Steve) Witkoff, qui prévoit une trêve de soixante jours et la libération des prisonniers israéliens en deux vagues".

"La proposition est un accord-cadre pour lancer des négociations sur un cessez-le-feu permanent. Le Hamas tiendra des consultations internes au sein de sa direction" et avec les dirigeants d'autres groupes alliés sur la nouvelle proposition, a-t-il ajouté.

Le Hamas avait annoncé la semaine dernière qu'une délégation de haut niveau se trouvait au Caire pour des discussions avec des responsables égyptiens sur les efforts visant à obtenir un cessez-le-feu à Gaza après plus de 22 mois de conflit ayant entraîné une situation humanitaire catastrophique.

Avec le Qatar et les Etats-Unis, l’Egypte participe à la médiation entre Israël et le Hamas, mais ces pays n'ont pas obtenu de percée depuis une trêve de courte durée plus tôt cette année.

Le ministre des Affaires étrangères égyptien Badr Abdelatty a confirmé la présence en Egypte d'une délégation palestinienne et d'une autre du Qatar, précisant que le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, se trouvait également actuellement en Egypte en vue "d'exercer une pression maximale sur les deux parties" pour un accord.

Il a indiqué, lors d'une conférence de presse à Rafah, à la frontière entre Gaza et l'Egypte, que ces délégations intensifiaient "les efforts afin de mettre fin aux assassinats et à la famine systématiques et pour préserver le sang du peuple palestinien innocent".

L'ONG Amnesty International a affirmé lundi dans un communiqué qu'Israël menait dans la bande de Gaza, un territoire assiégé, une "campagne de famine délibérée".

La semaine dernière, M. Abdelatty avait déclaré que Le Caire travaillait avec le Qatar et les Etats-Unis pour négocier une trêve de 60 jours "avec la libération de certains otages et de certains détenus palestiniens, ainsi que l’acheminement sans restriction de l’aide humanitaire et médicale vers Gaza".


L'émissaire américain appelle Israël à agir après que le Liban a fait un «premier pas» pour désarmer le Hezbollah

L'émissaire américain Tom Barrack a déclaré lundi que le gouvernement libanais avait fait "un premier pas" pour désarmer le Hezbollah pro-iranien, et estimé qu'il revenait désormais à Israël de faire sa part pour appliquer le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre. (AFP)
L'émissaire américain Tom Barrack a déclaré lundi que le gouvernement libanais avait fait "un premier pas" pour désarmer le Hezbollah pro-iranien, et estimé qu'il revenait désormais à Israël de faire sa part pour appliquer le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre. (AFP)
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  • Il s'agit de la première visite au Liban de M. Barrack depuis que, sous pression des Etats-Unis et face aux craintes d'une intensification des attaques israéliennes au Liban, le gouvernement libanais a chargé début août l'armée de préparer un plan visant
  • Cette décision s'inscrit dans le cadre de l'application du cessez-le-feu conclu sous médiation américaine qui a mis fin le 27 novembre à plus d'un an de conflit entre le Hezbollah et Israël dont deux mois de guerre ouverte

BEYROUTH: L'émissaire américain Tom Barrack a déclaré lundi que le gouvernement libanais avait fait "un premier pas" pour désarmer le Hezbollah pro-iranien, et estimé qu'il revenait désormais à Israël de faire sa part pour appliquer le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre.

Il s'agit de la première visite au Liban de M. Barrack depuis que, sous pression des Etats-Unis et face aux craintes d'une intensification des attaques israéliennes au Liban, le gouvernement libanais a chargé début août l'armée de préparer un plan visant à désarmer d'ici la fin 2025 le Hezbollah, fondé et financé par l'Iran et ennemi juré d'Israël.

Cette décision s'inscrit dans le cadre de l'application du cessez-le-feu conclu sous médiation américaine, qui a mis fin le 27 novembre à plus d'un an de conflit entre le Hezbollah et Israël dont deux mois de guerre ouverte.

"Je pense que le gouvernement libanais (...) a fait un premier pas. Ce qu'il nous faut maintenant, c'est qu'Israël ait un engagement réciproque", a déclaré M. Barrack à l'issue d'une rencontre avec le président libanais Joseph Aoun.

L'accord de cessez-le feu prévoit le retrait du Hezbollah de la zone située au sud du fleuve Litani et le démantèlement de ses infrastructures militaires, en contrepartie du renforcement du déploiement de l'armée libanaise et des Casques bleus de l'ONU.

Il prévoit également un retrait israélien du sud du Liban. Mais Israël maintient des troupes dans cinq positions frontalières qu'il juge stratégiques, et mène régulièrement des frappes chez son voisin.

Interrogé à propos d'un retrait des troupes israéliennes du Liban et d'un arrêt des "violations" de l'accord, M. Barrack a affirmé qu'il s'agissait "exactement de la prochaine étape".

"Dans les semaines à venir, vous verrez des progrès de tous les côtés", a-t-il assuré.

"Cela signifie une vie meilleure pour les populations" dans la région, a-t-il déclaré.

Le mouvement chiite, seule faction libanaise autorisée à conserver ses armes après la guerre civile au Liban (1975-1990), a rejeté la décision du gouvernement de le désarmer. Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, l'a accusé vendredi de "livrer" le pays à Israël en prenant cette mesure.

Israël affirme cibler au Liban des infrastructures du mouvement, qu'il accuse de tenter de se reconstituer, et menace d'étendre ses opérations militaires si les autorités libanaises échouent à le désarmer.

Le Hezbollah est sorti très affaibli de la guerre en 2024 contre Israël, qui a détruit une partie de son arsenal et décimé sa direction. Après avoir dominé pendant des années la vie politique au Liban, son influence a depuis nettement reculé.


Gaza: Amnesty International estime qu'Israël mène «une campagne de famine délibérée»

Amnesty International avait accusé en avril les autorités israéliennes de commettre un "génocide en direct" à Gaza, allégations qualifiées de "mensonges sans fondement" par le ministère des Affaires étrangères israélien. (AFP)
Amnesty International avait accusé en avril les autorités israéliennes de commettre un "génocide en direct" à Gaza, allégations qualifiées de "mensonges sans fondement" par le ministère des Affaires étrangères israélien. (AFP)
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  • Cette campagne détruit "systématiquement la santé, le bien-être et le tissu social" à Gaza
  • Pour l'ONG, les témoignages qu'elle a recueillis confirment que "la combinaison mortelle de la faim et de la maladie n'est pas une conséquence malheureuse des opérations militaires israéliennes" à Gaza

JERUSALEM: Israël mène à Gaza une "campagne de famine délibérée", estime Amnesty International dans un communiqué publié lundi alors que l'ONU et de nombreuses ONG ne cessent de mettre en garde contre une famine imminente dans le territoire palestinien en guerre.

Cette campagne détruit "systématiquement la santé, le bien-être et le tissu social" à Gaza, écrit l'organisation de défense des droits humains après avoir mené des entretiens avec 19 Palestiniens de Gaza vivant dans des camps de déplacés et deux membres du personnel médical traitant des enfants souffrant de malnutrition.

Sollicitée par l'AFP pour une réaction, les Affaires étrangères et l'armée israéliennes n'ont pas immédiatement réagi.

Pour l'ONG, les témoignages qu'elle a recueillis confirment que "la combinaison mortelle de la faim et de la maladie n'est pas une conséquence malheureuse des opérations militaires israéliennes" à Gaza.

"C'est le résultat intentionnel de plans et de politiques qu'Israël a conçus et mis en oeuvre, au cours des 22 derniers mois, pour infliger délibérément aux Palestiniens de Gaza des conditions de vie calculées pour entraîner leur destruction physique – ce qui fait partie intégrante du génocide en cours d'Israël contre les Palestiniens à Gaza", ajoute-t-elle.

Amnesty International avait accusé en avril les autorités israéliennes de commettre un "génocide en direct" à Gaza, allégations qualifiées de "mensonges sans fondement" par le ministère des Affaires étrangères israélien.

Le Cogat, organe du ministère de la défense israélien gérant les affaires civiles dans les Territoires palestiniens occupés, a estimé le 12 août qu'il n'y avait "aucun signe de phénomène de malnutrition généralisée" dans la bande de Gaza, réfutant des chiffres du mouvement islamiste palestinien Hamas sur les décès dus à la malnutrition.

Depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaques sans précédent du Hamas sur le territoire israélien, Israël assiège à Gaza 2,4 millions de Palestiniens, qu'il a soumis début mars à un blocus humanitaire total, ensuite allégé en mai puis de nouveau fin juillet face aux critiques internationales.

Le territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide humanitaire, est menacé d'une "famine généralisée", selon l'ONU, qui appelle à l'"inonder" d'aide.