Un hôpital de campagne jordanien en soutien au système de santé dévasté de Gaza

Un convoi humanitaire transportant un hôpital de campagne jordanien entre dans la bande de Gaza par le passage de Rafah avec l'Égypte, le 20 novembre 2023 (Photo, AFP).
Un convoi humanitaire transportant un hôpital de campagne jordanien entre dans la bande de Gaza par le passage de Rafah avec l'Égypte, le 20 novembre 2023 (Photo, AFP).
Ci-dessus, un convoi d'aide humanitaire jordanien entre dans la bande de Gaza depuis l'Égypte à Rafah, le 20 novembre 2023 (Photo, AP).
Ci-dessus, un convoi d'aide humanitaire jordanien entre dans la bande de Gaza depuis l'Égypte à Rafah, le 20 novembre 2023 (Photo, AP).
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Publié le Mardi 21 novembre 2023

Un hôpital de campagne jordanien en soutien au système de santé dévasté de Gaza

  • Lundi, quarante camions en plus des soignants et techniciens jordaniens sont entrés depuis l'Egypte par le terminal de Rafah
  • Dans le nord du petit territoire palestinien, les hôpitaux sont pour certains directement visés par les frappes incessantes de l'armée israélienne

KHAN YOUNES: Un hôpital de campagne et 170 soignants venus de Jordanie, le premier du genre depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, sont entrés lundi à Gaza, en soutien à un système hospitalier complètement dévasté par le conflit.

Lundi, quarante camions en plus des soignants et techniciens jordaniens sont entrés depuis l'Egypte par le terminal de Rafah, l'unique ouverture sur le monde de la bande de Gaza qui ne soit pas tenue par Israël, ont indiqué des responsables gazaouis.

"Cet hôpital sera monté à Khan Younès", dans le sud de la bande de Gaza, où les établissements de soins "reçoivent des centaines de blessés chaque jour du fait des bombardements aériens et de l'artillerie qui continuent", a expliqué à l'AFP Mohammed Zaqout, directeur général des hôpitaux de la bande de Gaza. Cet hôpital de campagne compte 41 lits, selon Amman.

Dans le nord du petit territoire palestinien, les hôpitaux sont pour certains directement visés par les frappes incessantes de l'armée israélienne, convaincue qu'ils constituent des bases militaires pour le Hamas, ce que ce dernier dément.

Risques d'épidémies

L'armée a ainsi diffusé dimanche des images présentées comme venant des caméras de surveillance de l'hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza, montrant des otages amenés dans l'établissement le 7 octobre, jour de l'attaque du Hamas sur le sud d'Israël.

Dans le sud du territoire, les hôpitaux ne sont pas frappés mais submergés par l'afflux de blessés et par l'inquiétante prolifération des maladies provoquées par la dégradation des conditions sanitaires.

Partout, ils manquent d'ambulances, d'électricité, d'équipements, de personnel. Le gouvernement du Hamas recense actuellement 13.000 morts, aux deux tiers des femmes et des enfants et 30.000 blessés à Gaza. Mais ce bilan pourrait être supérieur: le nombre de blessés n'a officiellement pas changé depuis plusieurs jours.

Dans l'ensemble du territoire, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a recensé plus de 44.000 cas de diarrhées et 70.000 infections respiratoires graves dans les 154 abris ouverts par l'ONU à environ 900.000 déplacés. Ces nombres, prévient l'OMS, pourraient être beaucoup plus élevés alors qu'une pluie battante s'abat sur le territoire, augmentant les risques d'épidémies.

Les responsables médicaux à Gaza assurent que deux autres hôpitaux de campagne pourraient suivre, envoyés cette fois par les Emirats arabes unis et le Qatar. Après l'arrivée de la structure jordanienne, Aëd Yaghi, chargée de l'aide médicale humanitaire au sein du ministère de la Santé du Hamas, a salué "un pas positif qui va aider à soulager le secteur hospitalier".

Bébés prématurés

Le terminal palestinien de Rafah a ajouté que six ambulances envoyées par le Koweït avaient également pu entrer lundi dans la bande de Gaza. Elles ont été amenées dans la matinée à l'hôpital Nasser de Khan Younès, a constaté un journaliste de l'AFP.

En Israël, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées, selon les autorités, dans l'attaque lancée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza. En représailles, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas et pilonne sans relâche le territoire palestinien, où son armée mène depuis le 27 octobre une offensive terrestre.

Lundi, au moins "12 patients et leurs proches" ont été tués dans une frappe israélienne sur l'hôpital indonésien, au nord de la ville de Gaza, a indiqué Ashraf al-Qidreh, porte-parole du ministère de la Santé du Hamas.

Environ 100 patients ont été évacués de la structure lundi soir pour être répartis dans d'autres établissements, et 100 autres devraient suivre dans la nuit. Il devait en rester ensuite encore quelque 400.

L'OMS a pour sa part estimé que l'hôpital al-Chifa était devenu une "zone de mort". La majorité de ses plus de 2.000 patients, soignants et déplacés avaient été évacués samedi alors que l'établissement était assiégé par les troupes israéliennes.

Mais quelques centaines de blessés graves et de bébés n'avaient pu être extraits. Vingt-huit bébés prématurés, qui avaient fini par en être sortis, sont arrivés en Egypte lundi via le terminal de Rafah.


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.