Liberia: Weah, l'ex-star du foot, érigé en modèle de sportivité politique en Afrique de l'Ouest

Le président sortant du Liberia, l'ex-gloire du foot George Weah (Photo, AFP).
Le président sortant du Liberia, l'ex-gloire du foot George Weah (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 21 novembre 2023

Liberia: Weah, l'ex-star du foot, érigé en modèle de sportivité politique en Afrique de l'Ouest

  • L'une des inquiétudes de la présidentielle au Liberia en était le déroulement pacifique et régulier, et l'acceptation des résultats
  • George Weah, en quête d'un second mandat, l'a dissipée en grande partie vendredi en s'inclinant devant M. Boakai

MONROVIA: Le président sortant du Liberia, l'ex-gloire du foot George Weah, s'est attiré les éloges de l'étranger en reconnaissant sa défaite à la présidentielle et en favorisant un transfert de pouvoir non-violent dans une région où se sont succédé les coups de force.

Le vétéran de la politique Joseph Boakai, 78 ans, ancien vice-président d'Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue cheffe d'Etat en Afrique, a été déclaré lundi vainqueur de la présidentielle par la commission électorale après dépouillement de tous les bulletins du vote du 14 novembre.

M. Boakai l'emporte avec 50,64% des voix, contre 49,36% pour M. Weah, a dit devant la presse Davidetta Browne Lansanah, présidente de la commission (NEC). M. Boakai ne devance M. Weah que de 20.567 voix sur un peu plus de 1,6 million de votants.

M. Weah avait reconnu dès vendredi soir avoir perdu au vu de résultats presque finaux.

M. Boakai est resté jusqu'alors étrangement silencieux, alors que ses supporteurs célèbrent à travers le pays depuis vendredi en dansant dans la rue et en agitant des drapeaux à son effigie. La campagne de M. Boakai s'est signalée par sa discrétion dans la capitale Monrovia.

"Les Libériens ont démontré une fois de plus que la démocratie est vivante dans l'espace Cedeao et que le changement par des voies pacifiques est possible", a réagi la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest dans un communiqué.

La Cedeao a vécu depuis 2020 au rythme des changements abrupts de régime. Des militaires ont pris le pouvoir par la force dans quatre des quinze pays membres, Mali, Guinée, Burkina Faso et Niger.

Les présidentielles de 2020 en Côte d'Ivoire et en Guinée ont été entachées de violence et de contestation. Le Togo est dirigé par les Gnassingbé père et fils depuis presque 60 ans.

L'un des enjeux de la présidentielle au Liberia en était le déroulement pacifique et régulier, et l'acceptation des résultats. Des violences pendant la campagne et entre les deux tours ont fait craindre des lendemains heurtés.

L'histoire du Liberia, sorti en 2003 de 14 années de guerre civile quasi ininterrompue, a joué dans cette inquiétude.

George Weah, en quête d'un second mandat, l'a dissipée en grande partie vendredi en s'inclinant devant M. Boakai.

«Exemplaire»

"Ce soir, le CDC (la Coalition pour le changement démocratique, son parti) a perdu l'élection mais le Liberia a gagné. C'est le temps de l'élégance dans la défaite", a dit d'une voix ferme à la radio celui qui se distinguait déjà par sa classe sur les terrains de foot.

Il a exalté les "principes démocratiques", à l'heure où ils sont remis en question dans la région. Il a pressé ses supporteurs de "suivre son exemple et d'accepter les résultats".

"Notre heure reviendra", a dit M. Weah, 57 ans, alors que ses intentions après la fin officielle de sa présidence en janvier 2024 ne sont pas connues.

Les partenaires étrangers ont salué le déroulement de l'élection, "pacifique" pour la Communauté ouest-africaine comme l'ONU et les Etats-Unis, important allié du Liberia. Ils ont complimenté le vainqueur.

Une mention spéciale a été décernée à M. Weah. "Le président Weah a fait montre de qualités d'homme d'Etat exemplaires", a dit sur X (ex-Twitter) Goodluck Jonathan, ancien président du Nigeria, à la tête d'une mission de médiation pendant les élections.

"Nous appelons tous les citoyens (libériens) à suivre l'exemple du président Weah et à accepter les résultats", a dit le département d'Etat américain.

Bola Ahmed Tinubu, le président du Nigeria, poids lourd de la Cédéao, s'est répandu en louanges sur le "leadership hors du commun" et la "sportivité démocratique" de M. Weah, "à un moment particulier de l'histoire de l'Afrique de l'Ouest où la démocratie subit les assauts d'acteurs malfaisants déterminés à subvertir la volonté du peuple".

M. Weah a "contrecarré l'idée reçue selon laquelle les transitions démocratiques étaient intenables en Afrique de l'Ouest", a dit M. Tinubu, élu en 2023 malgré les accusations de fraude de la part de ses adversaires.

Plusieurs présidentielles sont prévues en 2024 en Afrique de l'Ouest, au Sénégal, au Ghana (membres de la Cédéao), en Mauritanie, théoriquement au Mali et au Burkina Faso, dirigés par des militaires.


GB: Sunak assure que son plan pour envoyer les migrants au Rwanda «va marcher»

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak s'exprime lors des questions du Premier ministre à la Chambre des communes à Londres, le 6 décembre 2023 (Photo, Reuters).
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak s'exprime lors des questions du Premier ministre à la Chambre des communes à Londres, le 6 décembre 2023 (Photo, Reuters).
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  • Rishi Sunak a également affirmé qu'il n'autoriserait «aucune cour étrangère à bloquer» les vols en direction du Rwanda
  • La démission mercredi soir de son ministre de l'Immigration Robert Jenrick a encore fait monter la pression sur le chef du gouvernement fragilisé

LONDRES: Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a affirmé jeudi que son projet de loi visant à expulser au Rwanda des migrants illégaux allait "marcher", en plein bras de fer avec l'aile droite de son parti.

"Nous ferons décoller ces avions. Nous dissuaderons les immigrés clandestins de venir ici, et nous arrêterons enfin les bateaux" qui arrivent sur les côtes britanniques en traversant la Manche, a martelé M. Sunak lors d'une conférence de presse à Londres.

La démission mercredi soir de son ministre de l'Immigration Robert Jenrick, au moment même où le projet de loi était présenté devant le Parlement, a encore fait monter la pression sur le chef du gouvernement fragilisé, à quelques mois d'élections législatives pour lesquelles son parti est donné largement perdant.

La nouvelle mouture du texte qui doit être soumis au vote le 12 décembre ne va "pas assez loin", a jugé M. Jenrick, qui veut empêcher tout recours légal contre les expulsions vers le Rwanda.

L'ex ministre britannique de l'Intérieur Suella Braverman, limogée le mois dernier par Rishi Sunak et porte-voix de ces partisans d'une ligne dure contre l'immigration, l'a exhorté jeudi à "changer de cap" et à "modifier ce projet de loi" voué selon elle à l'échec.

Le texte présenté jeudi aux députés, troisième version d'un projet controversé porté initialement par l'ancien Premier ministre Boris Johnson et bloqué à plusieurs reprises par la justice, "répond fondamentalement aux préoccupations de la Cour suprême", a assuré Rishi Sunak.

Les magistrats avaient jugé le projet illégal en l'état le mois dernier, s'inquiétant pour la sécurité des migrants expulsés au Rwanda.

Le gouvernement conservateur tente depuis de sauver son projet, et le nouveau texte doit permettre de ne pas appliquer aux expulsions et aux détentions de migrants certaines sections de la loi britannique sur les droits humains.

«Tenir cette promesse»

Rishi Sunak a également affirmé qu'il n'autoriserait "aucune cour étrangère à bloquer" les vols en direction du Rwanda, et que ce projet mettrait un terme "à la série de recours juridiques qui ont bloqué notre politique pendant bien trop longtemps".

En juin 2022, un premier avion qui devait emmener une poignée de migrants à Kigali avait été annulé à la dernière minute après une injonction d'un juge de la Cour européenne des droits de l'Homme.

"Si la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg choisit d'intervenir contre la volonté expresse de notre Parlement souverain, je ferai ce qu'il faut pour que les vols soient autorisés", a aussi assuré le chef du gouvernement.

"Nos tribunaux ne pourront plus utiliser aucune loi nationale ou internationale, y compris la loi sur les droits de l'homme, pour nous empêcher d'expulser des migrants illégaux", a-t-il assuré.

Quelque 29.700 personnes sont arrivées au Royaume-Uni cette année à bord de petits bateaux, contre 45.700 en 2022.

"Ce projet ne fonctionnera pas et n'arrêtera pas les bateaux", car certaines clauses permettront aux migrants de formuler "toute une série de revendications individuelles" devant les tribunaux pour contester leur expulsion au Rwanda, a affirmé de son côté Suella Braverman sur la BBC.

Pour mener ce projet à son terme, l'ex patronne du Home office plaide pour que Londres se retire de la Convention européenne des droits de l'Homme et autres conventions internationales sur les droits humains.

Le Premier ministre a toutefois estimé que si le Royaume-Uni évinçait "totalement les tribunaux, tout le système s'effondrerait". Le Rwanda en effet a averti qu'il se retirerait du traité bilatéral signé mardi si Londres ne respectait pas le droit international.

Les sondages avant les législatives, attendues d'ici janvier 2025, donnent les conservateurs largement battus par l'opposition travailliste, créditée d'une avance de près de vingt points.

"Nous devons tenir cette promesse clé (d'arrêter les bateaux), c'est ainsi que nous gagnerons les prochaines élections législatives", a insisté Suella Braverman.


Russie: La présidentielle fixée au 17 mars dans l'attente de la candidature de Poutine

Dans le cadre des réformes constitutionnelles orchestrées par Vladimir Poutine, il est éligible pour briguer deux mandats supplémentaires de six ans après l'expiration de son mandat actuel l'année prochaine (Photo, AFP).
Dans le cadre des réformes constitutionnelles orchestrées par Vladimir Poutine, il est éligible pour briguer deux mandats supplémentaires de six ans après l'expiration de son mandat actuel l'année prochaine (Photo, AFP).
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  • A 71 ans, le dirigeant russe, qui a méthodiquement éliminé toute opposition en Russie, a le droit de se présenter en 2024 puis en 2030
  • Les sénateurs du Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement russe, ont décidé à l'unanimité de «fixer l'élection présidentielle au 17 mars 2024»

MOSCOU: La Russie a officialisé jeudi la date du 17 mars 2024 pour sa prochaine présidentielle, un scrutin pour lequel la candidature et la victoire de Vladimir Poutine, maître incontesté de la Russie depuis près d'un quart de siècle ne font guère de doute.

A 71 ans, le dirigeant russe a le droit, grâce à une réforme constitutionnelle en 2020, de se présenter en 2024 puis en 2030.

Les sénateurs du Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement russe, ont décidé à l'unanimité de "fixer l'élection présidentielle au 17 mars 2024", peu après le deuxième anniversaire du lancement de l'offensive en Ukraine.

"Cette décision donne pratiquement le coup d'envoi à la campagne présidentielle", s'est félicitée la présidente du Conseil de la Fédération, Valentina Matvienko.

"La tâche la plus importante aujourd'hui est d'assurer un soutien maximal à notre dirigeant Vladimir Poutine" lors du scrutin, a clamé Andreï Tourtchak, secrétaire du Conseil général du parti présidentiel Russie Unie.

Il a ajouté que la présidentielle devait démontrer que la Russie "a confiance en sa force et en sa victoire", ne laissant planer aucun doute quant à la candidature du maître du Kremlin.

Alors que la Russie a revendiqué en septembre 2022 l'annexion de quatre nouvelles régions ukrainiennes qu'elle occupe partiellement (Donetsk, Lougansk, Kherson, Zaporijjia), la présidentielle doit aussi être le "point culminant de la réunification", a estimé Mme Matvienko.

Le scrutin se tiendra aussi à la veille du dixième anniversaire de l'annexion par la Russie en 2014 d'un premier territoire ukrainien, la péninsule de Crimée.


Donald Trump de nouveau au tribunal pour son procès civil pour fraudes

L'ancien président américain Donald Trump s'adresse aux médias alors qu'il arrive à la Cour suprême de l'État de New York lors du procès pour fraude civile contre la Trump Organization, à New York, le 7 décembre 2023 (Photo de TIMOTHY A. CLARY / AFP).
L'ancien président américain Donald Trump s'adresse aux médias alors qu'il arrive à la Cour suprême de l'État de New York lors du procès pour fraude civile contre la Trump Organization, à New York, le 7 décembre 2023 (Photo de TIMOTHY A. CLARY / AFP).
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  • Donald Trump, qui a témoigné dans cette affaire le 6 novembre et doit de nouveau prendre la parole en tant que témoin le 11 décembre, assistait à l'audience jeudi comme spectateur
  • Dans la salle d'audience, Donald Trump examinait des documents tandis que ses avocats questionnaient Eli Bartov, professeur de comptabilité, qui a fourni des éléments favorables à l'ancien président

NEW YORK: Donald Trump s'est de nouveau présenté jeudi à son procès civil pour fraudes financières devant un tribunal de New York, répétant que la procédure intentée contre lui est injuste.

L'ancien président américain est accusé avec deux de ses enfants, Donald Jr et Eric Trump, d'avoir gonflé à hauteur de milliards de dollars la valeur des actifs immobiliers de la Trump Organization dans les années 2010 pour obtenir des prêts plus favorables des banques.

Le camp Trump dément toute fraude.

Avant l'ouverture de l'audience, Donald Trump s'est insurgé sur les réseaux sociaux contre ces poursuites, affirmant que le "dossier avait été tranché en (s)a défaveur avant même d'avoir commencé".

Au cours de ce procès, l'ancien président, en pole position pour remporter l'investiture républicaine aux élections de 2024, a accusé à plusieurs reprises le juge Arthur Engoron qui préside les débats d'être "fou, totalement déséquilibré et dangereux", et de "faire le sale boulot du Parti démocrate".

Il a également accusé la procureure générale de l'Etat de New York, Letitia James, d'être "corrompue" et "raciste".

Donald Trump, qui a témoigné dans cette affaire le 6 novembre et doit de nouveau prendre la parole en tant que témoin le 11 décembre, assistait à l'audience jeudi comme spectateur.

Vêtu d'un costume bleu marine, il s'est dit une nouvelle fois victime d'une "chasse aux sorcières" en se rendant au tribunal.

"C'est une chasse aux sorcières et c'est un procès très corrompu", a-t-il assuré devant les médias.

Dans la salle d'audience, Donald Trump examinait des documents tandis que ses avocats questionnaient Eli Bartov, professeur de comptabilité, qui a fourni des éléments favorables à l'ancien président.

Ce procès n'est qu'une des épreuves judiciaires qui attendent Donald Trump. Il doit notamment comparaître à partir de mars 2024 devant la justice fédérale à Washington pour ses tentatives présumées d'inverser le résultat de l'élection de 2020.