Berlin appelle les musulmans en Allemagne à condamner les attaques du Hamas

La ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Faeser, a appelé mardi les organisations musulmanes en Allemagne à condamner clairement les attaques lancées par le Hamas le 7 octobre contre Israël. (AFP)
La ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Faeser, a appelé mardi les organisations musulmanes en Allemagne à condamner clairement les attaques lancées par le Hamas le 7 octobre contre Israël. (AFP)
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Publié le Mardi 21 novembre 2023

Berlin appelle les musulmans en Allemagne à condamner les attaques du Hamas

  • «J'attends des organisations musulmanes qu'elles se positionnent clairement et prennent leur responsabilité dans la société», a déclaré Nancy Faeser. «Cela doit être clair, nous sommes aux côtés d'Israël»
  • Environ 5,5 millions de personnes de confession musulmane vivent en Allemagne, dont la moitié possède la nationalité allemande, selon la conférence de l'islam allemand

BERLIN: La ministre allemande de l'Intérieur a appelé mardi les organisations musulmanes en Allemagne à condamner clairement les attaques lancées par le Hamas le 7 octobre contre Israël, tout en mettant en garde contre tout racisme anti-musulmans.

"J'attends des organisations musulmanes qu'elles se positionnent clairement et prennent leur responsabilité dans la société", a déclaré Nancy Faeser. "Cela doit être clair, nous sommes aux côtés d'Israël", a-t-elle ajouté.

La ministre a cependant mis en garde: il ne faut pas instrumentaliser le débat contre l'antisémitisme à des fins de racisme anti-musulmans.

"Nous ne devons pas laisser de place à ceux qui font des musulmans la cause de tous les maux", a prévenu Nancy Faeser. "Ceux qui créent aujourd'hui un climat hostile aux musulmans sous prétexte de lutter contre l'antisémitisme veulent nous diviser et non nous unir", a martelé la ministre.

Mme Faeser s'exprimait à l'ouverture à Berlin d'une conférence de deux jours réunissant des représentants du gouvernement allemand, des organisations musulmanes du pays, des représentants de la communauté juive et des Églises.

La lutte contre l'antisémitisme et le racisme anti-musulmans sont les principaux thèmes de cette réunion qui se présente comme un espace de "dialogue" dans un contexte tendu en Allemagne, comme partout en Europe, en raison du conflit entre Israël et le Hamas.

L'attaque du Hamas le 7 octobre, la plus sanglante jamais perpétrée sur le sol israélien, a fait 1.200 morts, majoritairement des civils. Plus de 240 personnes ont aussi été prises en otage par le mouvement islamiste palestinien.

Depuis, plus de 13.300 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza, dont plus de 5.600 enfants, selon le gouvernement du Hamas.

Environ 5,5 millions de personnes de confession musulmane vivent en Allemagne, dont la moitié possède la nationalité allemande, selon la conférence de l'islam allemand, instance de coopération entre le gouvernement allemand et les organisations musulmanes.

Les musulmans représentent 6,6% de la population du pays, un pourcentage qui fait d'eux le deuxième plus gros groupe religieux, derrière les chrétiens (toutes Églises confondues) qui sont 45 millions, soit la moitié de la population en Allemagne.

L'Allemagne, où la sécurité d'Israël est considérée comme "raison d’État" en raison de la responsabilité historique du pays dans la Shoah, compte l'une des plus grandes communautés juives d'Europe. Le gouvernement l'estime à environ 200.000 personnes, dont environ 100.000 pratiquants.

Au début du mois, le chancelier Olaf Scholz a promis aux juifs qu'ils ne souffriraient "plus jamais" d'antisémitisme en Allemagne, à l'occasion de la commémoration des 85 ans de "la Nuit de Cristal", nuit de pogroms anti-juifs sous les nazis.


Cinq sujets à suivre à la COP28

La COP28, le sommet des Nations unies sur le climat, s'ouvre jeudi à Dubaï. (AFP)
La COP28, le sommet des Nations unies sur le climat, s'ouvre jeudi à Dubaï. (AFP)
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  • Tous les regards seront tournés vers les termes adoptés sur la transition énergétique, des énergies fossiles vers les renouvelables
  • Des groupes d'experts estiment que le monde doit investir plus de 3.000 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour atteindre les objectifs climatiques

WASHINGTON: Records de températures, inondations catastrophiques dans la Corne de l'Afrique, ou encore incendies dévastateurs dans les forêts du Canada: face aux conséquences du changement climatique, les dirigeants du monde sont appelés, plus que jamais, à des réponses collectives fortes.

Voici cinq choses à suivre à la COP28, le sommet des Nations unies sur le climat, qui s'ouvre jeudi à Dubaï.

Transition énergétique

Tous les regards seront tournés vers les termes adoptés sur la transition énergétique, des énergies fossiles vers les renouvelables. Une transition cruciale pour réussir à limiter le réchauffement à 1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle, l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris.

Lors de la COP26, à Glasgow en 2021, les parties s'étaient accordées sur une réduction de la part du charbon. Depuis, les activistes et certains gouvernements poussent pour que le pétrole et le gaz soient à leur tour nommés - mais la formulation exacte reste à trouver.

Les attentes tourneront également autour des engagements des pays à tripler leurs capacités en énergies renouvelables d'ici 2030 - un objectif soutenu récemment par le G20, puis réitéré par les Etats-Unis et la Chine dans une déclaration commune au début du mois - et à doubler le rythme d'amélioration de l'efficacité énergétique.

Idéalement, ces engagements prendraient la forme d'une réponse à un bilan technique de l'accord de Paris publié début septembre, ayant mis en lumière les efforts hautement insuffisants réalisés jusqu'ici.


Dix pays d'Europe du nord vont augmenter leur présence militaire en mer Baltique

Un marin de la marine norvégienne est photographié à bord d'un navire de classe Skjold, le 6 juin 2022, alors que le navire participe à l'exercice BALTOPS 22 dans la mer Baltique (Photo, AFP).
Un marin de la marine norvégienne est photographié à bord d'un navire de classe Skjold, le 6 juin 2022, alors que le navire participe à l'exercice BALTOPS 22 dans la mer Baltique (Photo, AFP).
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  • Dix pays du nord de l'Europe membres de la Force expéditionnaire conjointe (JEF) ont décidé mardi d'activer une «clause de défense» prévoyant le déploiement de moyens militaires supplémentaires
  • «C'est la première fois qu'une clause de défense est activée par la JEF», ont-il précisé, indiquant que ces activités commenceraient «début décembre»

STOCKHOLM: Dix pays du nord de l'Europe membres de la Force expéditionnaire conjointe (JEF) ont décidé mardi d'activer une "clause de défense" prévoyant le déploiement de moyens militaires supplémentaires pour protéger les infrastructures sous-marines en mer Baltique, après plusieurs incidents.

"Cela comprend des capacités maritimes et aériennes qui vont être déployées au cœur de la région de la JEF, constituant une contribution militaire à la protection des infrastructures sous-marines cruciales", ont indiqué les ministres de la Défense des dix pays dans un communiqué, à l'issue d'une réunion.

"C'est la première fois qu'une clause de défense est activée par la JEF", ont-il précisé, indiquant que ces activités commenceraient "début décembre".

La JEF est une coalition de 10 pays menée par le Royaume-Uni, et comprenant le Danemark, l'Estonie, la Finlande, l'Islande, la Lettonie, la Lituanie, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède, associés autour des questions opérationnelles de défense dans le nord de l'Europe.

Envoyer un signal à la Russie

"Il s'agit de surveillance maritime, une vingtaine de navires de guerre vont être déployés dans la mer Baltique mais aussi dans des zones de l'Atlantique nord pour prendre en compte la situation sécuritaire et mieux protéger les infrastructures sous-marines cruciales", a précisé le ministre suédois de la Défense Pal Jonson sur la chaîne publique SVT.

Il a souligné qu'il s'agissait de faire face à "une situation sécuritaire très grave dans le monde, et en particulier dans notre voisinage".

"Nous devons être capables de mener ce type d'opération pour défendre nos infrastructures vitales, mais aussi pour envoyer un signal à la Russie", a-t-il ajouté.

Les pays de la JEF avaient convenu en octobre de renforcer la sécurité en Baltique après qu'un gazoduc sous-marin finlandais avait dû être mis à l'arrêt en raison d'une fuite due à une intervention "externe".

La police finlandaise a fini par établir que les dommages avaient apparemment été causés par l'ancre, retrouvée sur les lieux, d'un navire de commerce chinois qui avait ensuite quitté la zone.

Mais cet incident avait suscité des spéculations après les explosions qui avaient rompu en septembre 2022 les deux gazoducs sous-marins Nord Stream acheminant le gaz russe vers l'Europe occidentale, en plein bras de fer avec Moscou sur la guerre en Ukraine.


Gibraltar : Madrid assure être «très près» d'un accord avec Londres

Rocher de Gibraltar depuis La Linea de la Concepcion près de la ville de Cadix, dans le sud de l'Espagne (Photo, AFP).
Rocher de Gibraltar depuis La Linea de la Concepcion près de la ville de Cadix, dans le sud de l'Espagne (Photo, AFP).
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  • L'Espagne a cédé Gibraltar à la couronne britannique en 1713 dans le cadre du traité d'Utrecht mais elle n'a depuis jamais cessé d'en revendiquer la souveraineté, ce qui donne lieu à des tensions régulières entre Madrid et Londres
  • Fin 2020, Madrid et Londres étaient parvenus in extremis à un accord-cadre sur Gibraltar

BRUXELLES: Madrid est "très près" de sceller un accord définitif avec Londres sur les futures règles de libre circulation des personnes et des biens entre l'enclave britannique de Gibraltar et l'Espagne, a assuré mardi le chef de la diplomatie espagnole.

"Nous sommes très près" d'un accord, a déclaré José Manuel Albares à l'issue d'une rencontre avec son homologue britannique David Cameron, organisée en marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Otan à Bruxelles.

"Nous sommes si près du but qu'il ne reste plus que quelques points spécifiques et ponctuels" à régler, a ajouté M. Albares, assurant que David Cameron avait exprimé la "même volonté" de parvenir rapidement à un accord au cours de leur rencontre.

Interrogé par des journalistes, le ministre espagnol a toutefois précisé ne pas être "capable" à ce stade "de donner un horizon" pour la signature de l'accord. "Il n'y a pas de divergences sur le contenu" mais "il faut trouver la bonne formule" pour qu'il se concrétise, a-t-il expliqué.

Fin 2020, Madrid et Londres étaient parvenus in extremis à un accord-cadre sur Gibraltar, qui a pour principale conséquence de maintenir, malgré le Brexit, la liberté de mouvement des personnes et la libre circulation des biens à la frontière entre l'Espagne et le "Rocher".

Mais les discussions sur la signature d'un accord définitif patinent depuis.

Dans une déclaration transmise à l'AFP, le gouvernement de Gibraltar a dit se "féliciter de la reprise des négociations", en assurant travailler "en étroite collaboration" avec Londres "pour parvenir le plus rapidement possible à un accord".

Il y a un an, le gouvernement espagnol et la Commission européenne avaient proposé au Royaume-Uni la création d'une "zone de prospérité partagée" avec Gibraltar.

La création d'une telle zone supposerait que l'Espagne assume, au nom de l'espace Schengen, le contrôle des frontières extérieures de Gibraltar. Elle impliquerait par ailleurs la suppression de la frontière terrestre entre l'enclave et l'Espagne afin de garantir la "pleine fluidité" de la circulation des personnes et des biens.

Les règles de l'espace Schengen garantissent la libre circulation des personnes et des biens entre les 27 pays le constituant, parmi lesquels 23 appartiennent à l'Union européenne. Gibraltar, qui n'est pas un Etat souverain, ne peut pas en faire partie et ne peut donc pas assurer de contrôle aux frontières extérieures de cet espace.

L'Espagne a cédé Gibraltar à la couronne britannique en 1713 dans le cadre du traité d'Utrecht mais elle n'a depuis jamais cessé d'en revendiquer la souveraineté, ce qui donne lieu à des tensions régulières entre Madrid et Londres.

Celles-ci ont été à leur comble en 1969, lorsque le régime de Francisco Franco a fermé la frontière, qui n'a rouvert en totalité qu'en 1985.

Près de 15 000 personnes, pour la plupart des Espagnols, passent chaque jour la frontière pour se rendre dans ce territoire britannique de quelque 34 000 habitants afin d'y travailler.