Liban: Des frappes israéliennes font huit morts dont deux journalistes

De la fumée noire s'élève d'une frappe aérienne israélienne à la périphérie d'Aita al-Shaab, un village libanais frontalier avec Israël, comme on le voit depuis le village de Rmeish au sud du Liban (Photo, AP).
De la fumée noire s'élève d'une frappe aérienne israélienne à la périphérie d'Aita al-Shaab, un village libanais frontalier avec Israël, comme on le voit depuis le village de Rmeish au sud du Liban (Photo, AP).
Short Url
Publié le Mercredi 22 novembre 2023

Liban: Des frappes israéliennes font huit morts dont deux journalistes

  • Le Hezbollah a assuré que la nouvelle «agression» contre les journalistes «ne resterait pas sans réponse» de sa part
  • Les violences transfrontalières ont fait au moins 100 morts au Liban depuis le 7 octobre, des combattants du Hezbollah pour la plupart, mais aussi au moins 14 civils dont trois journalistes

BEYROUTH: Huit personnes, dont deux journalistes, ont été tuées mardi dans des frappes israéliennes sur le sud du Liban, a indiqué l'agence de presse officielle libanaise, les échanges de tirs à la frontière s'étant intensifiés ces derniers jours.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, des échanges de tirs, qui se sont intensifiés ces derniers jours, opposent quotidiennement l'armée israélienne au Hezbollah libanais, qui dit intervenir en soutien au mouvement palestinien.

Deux journalistes de la chaîne Al-Mayadeen ont été tués avec un civil qui les accompagnait lors d'"un bombardement ennemi" dans le secteur frontalier de Tayr Harfa, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Une octogénaire a en outre été tuée et sa petite-fille blessée par une frappe israélienne sur le village de Kfar Kila, d'après l'Ani.

Al-Mayadeen a annoncé que sa correspondante Farah Omar, 25 ans, et son caméraman Rabih Maamari, 40 ans, avaient été tués "par une frappe israélienne", ce que l'armée libanaise a confirmé.

L'équipe d'Al-Mayadeen a été "délibérément visée, ce n'était pas un hasard", a accusé le PDG de la chaîne pro-iranienne, Ghassan Ben Jeddo, dans une déclaration à la télévision. Il a ajouté que le civil tué en compagnie des journalistes était un "contributeur" de la chaîne.

L'armée israélienne a dit "être au courant" d'informations au sujet de la mort de journalistes à la suite de tirs israéliens. "Il s'agit d'une zone où des hostilités sont en cours, où des échanges de tirs ont lieu".

M. Ben Jeddo a rappelé que le gouvernement israélien avait récemment bloqué les sites internet d'Al-Mayadeen devenue selon Israël un "porte-parole du Hezbollah".

«Faire taire les médias»

L'Ani a également rapporté que "l'ennemi israélien a attaqué" une voiture entre Qlayleh et Chaaytiyeh dans le sud du Liban, tuant quatre personnes.

Un responsable du camp de réfugiés palestiniens de Rachidiyé, situé à proximité, a indiqué sous couvert de l'anonymat que l'une des personnes tuées était Khalil al-Kharraz, un haut responsable de l'aile militaire du Hamas au Liban.

Khalil Hayya, un responsable du Hamas, a condamné l'attaque contre la voiture, sans préciser qui avait été tué, affirmant en conférence de presse à Beyrouth que le groupe se prononcerait sur les faits mercredi.

Une source de sécurité a indiqué à l'AFP que les quatre corps étaient carbonisés.

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a "fermement condamné l'attaque israélienne" contre les journalistes, accusant Israël de vouloir "faire taire les médias qui dénoncent ses crimes et ses agressions".

Le 13 octobre, un journaliste libanais de l'agence Reuters, Issam Abdallah, a été tué dans un bombardement similaire, au cours duquel six autres journalistes – deux de l'AFP, deux de Reuters et deux de la chaîne qatarie Al-Jazeera – ont été blessés.

Un mois plus tard, des journalistes ont de nouveau été visés et un caméraman d'Al-Jazeera a été légèrement blessé par des tirs israéliens alors qu'il couvrait avec d'autres correspondants de presse les bombardements dans le sud du Liban.

Le Hezbollah a annoncé mardi trois attaques contre Israël, "en réponse aux attaques de l'ennemi sioniste contre les journalistes d'Al Mayadeen (...) et les autres martyrs civils".

La formation pro-iranienne a dit avoir visé mardi "deux rassemblements de forces" israéliennes à l'aide de "missiles guidés", ainsi qu'une "base militaire" israélienne à l'aide de lance-roquettes multiples Grad, dans des secteurs frontaliers du nord d'Israël.

«Préoccupés»

Les violences transfrontalières ont fait au moins 100 morts au Liban depuis le 7 octobre, des combattants du Hezbollah pour la plupart, mais aussi au moins 14 civils dont trois journalistes, selon un décompte de l'AFP.

Du côté israélien, six militaires et trois civils ont été tués, selon Israël.

"Nous avons clairement indiqué que nous ne souhaitions pas que le conflit à Gaza s'étende au Liban", a déclaré aux journalistes à Washington le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

"Nous sommes préoccupés par les informations selon lesquelles des civils, dont deux journalistes, ont été tués au Liban", a-t-il ajouté.

Cinquante-trois journalistes et employés de médias ont été tués depuis le début de la guerre, selon le dernier décompte du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), publié mardi.


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Short Url
  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Short Url
  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
Short Url
  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.