En Irak, des cartes de Noël pour apporter de la joie aux chrétiens de Qaraqosh

Un bénévole livre à des résidents de la ville chrétienne du nord de l'Irak de Qaraqosh un cadeau de Noël la veille de Noël le 24 décembre 2020. (Zaid al-Obeidi/AFP)
Un bénévole livre à des résidents de la ville chrétienne du nord de l'Irak de Qaraqosh un cadeau de Noël la veille de Noël le 24 décembre 2020. (Zaid al-Obeidi/AFP)
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Publié le Samedi 26 décembre 2020

En Irak, des cartes de Noël pour apporter de la joie aux chrétiens de Qaraqosh

  • Ils sont arrivés avec des boîtes en carton pleines de cartes de Noël, portant des messages écrits à la main et provenant de tout l’Irak, pays à majorité musulmane
  • "Un vœu spécial à nos frères chrétiens", pouvait-on lire sur une carte signée à Bassora, ville portuaire du sud du pays

QARAQOSH, Irak : Ce n'était pas le Père Noël dans son traîneau, mais presque : la veille de Noël, un bus rempli de bénévoles s'est arrêté à Qaraqosh pour apporter un peu de joie dans cette ville chrétienne qui a été terrorisée par le groupe jihadiste Etat islamique.

Sous un ciel rosé avant la tombée de la nuit, ils sont arrivés avec des boîtes en carton pleines de cartes de Noël, portant des messages écrits à la main et provenant de tout l’Irak, pays à majorité musulmane.

"Un vœu spécial à nos frères chrétiens", pouvait-on lire sur une carte signée à Bassora, ville portuaire du sud du pays.

A pied, les volontaires de l’initiative Tahawor (dialogue en arabe) et d’autres groupes ont remis environ 1.400 cartes aux habitants de cette ville du nord de l'Irak, dévastée comme les autres agglomérations de la province de Ninive par le groupe Etat islamique en 2014.

Cette province, dont Mossoul est le chef-lieu, a été libérée en juillet 2017 après trois années d'occupation du groupe jihadiste.

"C’est une belle initiative", a déclaré Rand Khaled, après avoir reçu une carte de Noël devant l’église de Qaraqosh.

Elle était vêtue de sa plus belle tenue de fête, bien au chaud dans un manteau couleur chocolat.

"Nous avons besoin d’initiatives comme celle-ci de temps en temps, parce que les gens qui ne connaissent pas ces zones doivent absolument commencer à les découvrir", déclare-t-elle.

Difficile d'obtenir des chiffres officiels précis et récents sur les chrétiens en Irak. Selon l'ONG Hammourabi, qui milite pour la défense des droits de la minorité chrétienne en Irak, ils sont aujourd'hui entre 300.000 et 400.000 contre 1,5 million avant l'invasion des États-Unis en 2003, qui a renversé l'ancien dictateur Saddam Hussein.

Numériquement, il s’agit d’une petite minorité sur 40 millions d'habitants, en majorité musulmans chiites.

Début décembre, le Vatican a annoncé que le pape François allait se rendre en Irak en mars, première visite historique pour un souverain pontife.

Des cartes de tout l'Irak

Les cartes venaient de tout l’Irak: la capitale Bagdad, la ville sainte chiite de Najaf, Salaheddine à l’ouest, Mossoul à proximité et Dohouk encore plus au nord.

Elles ont été emballées dans des dizaines de boîtes et ont voyagé jusqu'à 950 kilomètres. Le convoi a parfois été bloqué aux points de contrôle le long du chemin jusqu’à son arrivée à Qaraqosh.

En plus des messages écrits, chaque carte portait un symbole spécial dessiné à la main de la province d’où elle a été envoyée.

Ceux de Bassora, signés par des cheikhs, des étudiants d'universités et des poissonniers le long du port, présentaient les ponts suspendus reconnaissables de la ville côtière avec le Père Noël et son renne volant au-dessus.

La première page des voeux de Bagdad a montré un segment du monument Tahrir qui donnait sur la place du même nom où des manifestations antigouvernementales massives ont éclaté l’année dernière. Et les cartes de Salaheddine montraient la Grande Mosquée de Samarra et son minaret en spirale, qui ressemble un peu à un arbre de Noël.

Pharmaciens, tailleurs, propriétaire d’un magasin de linge et vendeur de téléphones portables issus de la province à majorité sunnite de Salaheddine ont signé ces cartes envoyées à leurs compatriotes de Qaraqosh.

Après l'emprise dévastatrice des jihadistes de l'EI, la ville commence lentement à se reconstruire grâce au financement d’organisations internationales et de certains de ses résidents.

Peu de gens viennent visiter la ville, c’est pourquoi la livraison de cartes à  la veille de Noël était un geste spécial.

"Après la guerre dans cette province, il y avait eu une sorte d’éloignement entre les différentes communautés", a déclaré Imad al-Sayer, un militant de Mossoul qui a aidé à distribuer les cartes.

"Nous avons lancé cette initiative et si Dieu le veut, ces lettres seront des messages constructifs qui apporteront des changements positifs aux collectivités de cette province", a-t-il souligné.

 


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.