L’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin accusé d’antisémitisme

Dominique de Villepin est au cœur d’une vive polémique après un entretien télévisé au cours duquel il a affirmé que des acteurs et d’autres personnalités publiques étaient sous pression aux États-Unis pour les empêcher de critiquer Israël. (Capture d’écran/YouTube)
Dominique de Villepin est au cœur d’une vive polémique après un entretien télévisé au cours duquel il a affirmé que des acteurs et d’autres personnalités publiques étaient sous pression aux États-Unis pour les empêcher de critiquer Israël. (Capture d’écran/YouTube)
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Publié le Vendredi 01 décembre 2023

L’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin accusé d’antisémitisme

  • Certains commentateurs ont décrit ces propos comme dangereux dans la mesure où ils rappellent les croyances fanatiques du XIXe et du début du XXe siècle
  • La controverse met en lumière des problèmes sociaux qui existent depuis longtemps au sein de la société française, où l’on assiste ces derniers temps à un regain d’antisémitisme

LONDRES: Un ancien Premier ministre français a fait face à une vague de colère mercredi après avoir tenu des propos que beaucoup de gens ont interprétés comme une critique voilée et antisémite du contrôle juif sur les arts, la culture et les médias.

Lors d’un entretien télévisé, Dominique de Villepin a évoqué les pressions qui auraient été exercées sur des acteurs américains et d’autres personnalités publiques aux États-Unis pour les empêcher de critiquer Israël pendant la guerre de Gaza.

«On voit à quel point la domination financière sur les médias, le monde de l’art et de la musique pèse lourd», a-t-il déclaré à la télévision TMC. «Ils ne peuvent pas dire ce qu’ils pensent tout simplement parce que les contrats s’arrêtent immédiatement. Malheureusement, nous le voyons aussi en France.»

Certains commentateurs ont décrit ces propos comme dangereux dans la mesure où ils rappellent les croyances fanatiques du XIXe et du début du XXe siècle au sujet du pouvoir juif au sein de la société française.

Ces convictions ont conduit à des événements comme l’affaire Dreyfus (1894-1906), au cours de laquelle un officier militaire juif a été condamné à tort pour trahison, la montée en puissance de partis politiques de droite aux opinions antisémites dans les années 1930 et la déportation par l’État français de 76 000 juifs dans les camps d’extermination nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

«L’antisémitisme longtemps caché se déchaîne», a affirmé Jacques Attali, éminent intellectuel et ancien conseiller présidentiel.

Yonathan Arfi, directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a quant à lui estimé: «Dominique de Villepin n’a pas dérapé. Il s’est malgré lui révélé.»

«Ses propos relèvent d’une rhétorique insidieusement antisémite désignant, sans le dire, les Juifs comme le parti de la finance internationale et les marionnettistes des médias et des artistes.»

Éric Ciotti, chef de l’ancien parti de Dominique de Villepin, Les Républicains, l’a également critiqué et s’est dit choqué par «des théories complotistes qui nous rappellent des temps sombres» de l’histoire de France.

M. de Villepin est à l’origine, alors qu’il occupait le poste de ministre des Affaires étrangères, de la décision de la France de ne pas participer à l’invasion de l’Irak en 2003.

Il a souligné qu’il n’était pas antisémite de critiquer la suppression de la liberté d’expression par la puissance financière et que ses critiques du gouvernement israélien et de sa politique, ainsi que de l’attaque menée par le pays contre Gaza, n’étaient pas le résultat d’une quelconque forme de haine ou de préjugés contre le peuple juif.

Des hommes politiques et des personnalités médiatiques d’extrême gauche française ont exprimé leur soutien à M. de Villepin, affirmant que ses commentaires sur l’influence financière avaient été mal interprétés et que, dans d’autres discours sur le Moyen-Orient, l’ancien Premier ministre exprimait simplement la position impartiale de longue date de la France à l’égard d’Israël et des nations arabes.

Cependant, cette controverse met en lumière des problèmes sociaux qui existent depuis longtemps au sein de la société française, où l’on assiste ces derniers temps à un regain d’antisémitisme.

La police française a enregistré des centaines d’attaques antisémites au cours du seul mois dernier. Des études montrent que 75% des membres de la population juive en France affirment avoir vécu personnellement des traitements offensants et que 50% d’entre eux admettent dissimuler leur identité juive en public.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.