Dette: S&P ne dégrade pas la note de la France mais la garde sous perspective négative

S&P Global Ratings "a décidé de maintenir" la note de la dette de la France, s'est réjoui vendredi soir le ministre de l'Economie Bruno Le Maire (Photo, AFP).
S&P Global Ratings "a décidé de maintenir" la note de la dette de la France, s'est réjoui vendredi soir le ministre de l'Economie Bruno Le Maire (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 03 décembre 2023

Dette: S&P ne dégrade pas la note de la France mais la garde sous perspective négative

  • Les experts de l'agence estiment qu'il existe toujours «des risques qui pourraient, s'ils se réalisaient, réduire encore la flexibilité budgétaire de la France»
  • S&P indique vendredi anticiper «une diminution de la dette publique en pourcentage du PIB à partir de 2025»

PARIS: L'influente agence de notation S&P Global Ratings "a décidé de maintenir" la note de la dette de la France, s'est réjoui vendredi soir le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, mais cette note reste sous perspective négative faisant courir le risque d'une dégradation ultérieure.

S&P clôt les revues d'automne des grandes agences de notation pour la France. La note AA qu'elle lui donne actuellement est équivalente au Aa2 de Moody's. Fitch est un cran en dessous avec AA-, après avoir abaissé la note en avril.

Mais là où Moody's attribue une perspective "stable" à sa note, S&P a une perspective négative aux allures d'épée de Damoclès.

Vendredi, cette épée ne s'est pas abattue sur les finances publiques françaises, malgré un contexte de taux d'intérêt élevés.

S&P indique vendredi anticiper "une diminution de la dette publique en pourcentage du PIB à partir de 2025, quoique très progressivement", et estime que "la répercussion de la hausse des coûts d'emprunt due aux taux d'intérêt élevés sera progressive".

Les experts de l'agence estiment toutefois qu'il existe toujours "des risques importants qui pourraient, s'ils se réalisaient, réduire encore davantage la flexibilité budgétaire de la France", citant par exemple des "conditions de financement plus strictes" ou "une fragmentation politique accrue" qui compliquerait la mise en oeuvre des politiques.

"Plus que jamais, nous restons déterminés à réduire les dépenses publiques et à accélérer le désendettement de la France", a réagi Bruno Le Maire sur X (ex Twitter), jugeant qu'il en allait "de notre indépendance et du respect de nos engagements nationaux et européens".

A ses yeux, le maintien de la note de la France est une décision "cohérente avec les choix du gouvernement en matière de finances publiques".

"Je prends le maintien de la note de la France comme un signal positif, qui nous encourage à garder le cap sur notre trajectoire de finances publiques", a de son côté réagi dans un communiqué le député (Renaissance) Jean-René Cazeneuve, rapporteur général du budget.

Malgré une contraction de 0,1% de l'activité économique de la France au troisième trimestre, M. Le Maire continue de tabler sur une croissance de 1% cette année, puis de 1,4% en 2024.

Le Maire «déterminé» à «accélérer» le désendettement de la France

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire s'est dit samedi "déterminé" à réduire encore le déficit public et à "accélérer le désendettement" de la France.

Interrogé par le quotidien Le Parisien, le ministre de l'Economie a estimé que la "décision de S&P est une reconnaissance du sérieux du travail que nous menons pour rétablir les finances publiques".

"Maintenant, il faut accélérer et tenir la ligne des transformations structurelles de notre modèle économique et social", a-t-il ajouté. Plus que satisfait, il s'est dit "surtout déterminé, plus que jamais, à réduire le déficit public et à accélérer le désendettement de la France".

Pour cela, M. Le Maire promet de passer "au crible toutes les dépenses publiques, sans exception". S'il concède que "dans certains secteurs, comme l’hôpital, l’école ou l’innovation, la dépense publique est un investissement", "dans d’autres", "elle peut être réduite", a-t-il affirmé.

Le ministre de l'Economie estime notamment "légitime de dépenser moins d'argent" dans le chômage, "à partir du moment où il a baissé".

Il affirme aussi dans les colonnes du quotidien vouloir "passer à un euro" la franchise sur les boites de médicaments, créée par Nicolas Sarkozy en 2008 et qui s'élève depuis à 50 centimes par boite.

Parole crédible

Dans un contexte d'économie européenne au ralenti, le consensus des économistes pour la croissance de la France n'est qu'à 0,8% pour 2024, et a été rejoint mercredi par l'OCDE, qui prévoyait encore 1,2% en septembre.

En juin, S&P avait prévenu des "risques" sur l'exécution des objectifs budgétaires, et donc sur la capacité de réduire une dette de plus de 3.000 milliards d'euros, dont le remboursement annuel deviendra le premier poste de dépenses de l'Etat en 2027, devant l'Education.

Dans une note diffusée plus tôt vendredi, la banque italienne UniCredit estimait que S&P pouvait laisser son évaluation inchangée pour l'heure "afin d'évaluer le résultat des examens de dépenses publiques récemment lancés par le gouvernement avec l'objectif de réduire pour de bon les dépenses publiques".

"Les réformes des retraites et du travail ont plu à l'agence de notation", relevait également Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management.

Toutefois "même si la France maintenait une note AA cette fois, le risque resterait d'une dégradation ultérieure", observait-il, par exemple si l'endettement n'est pas réduit assez rapidement.

La Commission européenne a prévenu en novembre que la France risquait de ne pas être dans les clous en 2024, et une peu glorieuse procédure de déficit excessif pourrait viser le pays en juin prochain.

M. Le Maire avance actuellement des propositions pour assurer le plein emploi et alléger les dépenses publiques, comme l'abaissement de la durée d'indemnisation des chômeurs de plus de 55 ans. Selon un conseiller gouvernemental, une dégradation équivaudrait à "une remise en cause du bilan sur la politique économique de la France".


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.

 


La Bourse de Paris attendue en petite hausse à l'ouverture

La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
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  • Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points
  • "Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre"

PARIS: La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points.

"Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre, à la suite d'un nouveau rapport sur l'emploi confirmant un affaiblissement tangible du marché du travail", commente John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

"ADP a publié de nouveaux chiffres, contredisant son précédent rapport qui annonçait 42.000 créations d'emplois privés en octobre", souligne également Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. "En réalité, les embauches ont ralenti dans la seconde moitié du mois".

Le baromètre ADP est d'ordinaire regardé avec prudence par les analystes mais ces données sur le marché du travail ont pris de l'importance faute de données officielles à cause du blocage budgétaire aux Etats-Unis.

Ces nouveaux chiffres corroborent le rapport mensuel publié par le cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, qui avait montré que les suppressions d'emplois en octobre aux Etats-Unis étaient au plus haut pour ce mois depuis plus de 20 ans, à plus de 153.000, note Mme Ozkardeskaya.

"C'est certainement un problème pour les politiques, mais pas pour les investisseurs", poursuit-elle. "Ces derniers espèrent que les données seront suffisamment faibles pour justifier une nouvelle baisse de taux (...) par la Réserve fédérale en décembre, ce qui aurait un effet positif sur les valorisations grâce à des coûts d'emprunt plus faibles."

Les marchés saluent également la fin imminente du "shutdown" aux Etats-Unis.

La Chambre des représentants doit voter mercredi pour lever la paralysie budgétaire, une "très grande victoire", a estimé Donald Trump.

Après plus de 40 jours d'impasse, le Sénat a adopté lundi une proposition de loi qui prolonge le budget actuel jusqu'à fin janvier. La Chambre doit en débattre à partir de mercredi, avec un vote attendu possiblement dans la soirée.