Albuhaira Invest, joyau de la coopération tuniso-saoudienne

La société a été rebaptisée «Albuhaira Invest» le 25 juin 2020 (Photo, albuhairainvest.com).
La société a été rebaptisée «Albuhaira Invest» le 25 juin 2020 (Photo, albuhairainvest.com).
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Publié le Jeudi 07 décembre 2023

Albuhaira Invest, joyau de la coopération tuniso-saoudienne

  • Avant 2011, la société se trouve confrontée aux pressions exercées par des membres des familles de l’ancien président Ben Ali et de son épouse, Leïla
  • En 2019, ses actionnaires chargent PricewaterhouseCoopers, l’un des Big Four de l’audit et du conseil, de l’élaboration d’une stratégie de développement sur dix ans

TUNIS: Cheikh Saleh Abdallah Kamel et l’État tunisien ont-ils inventé ce qu’on appelle aujourd’hui le «partenariat public privé» (PPP), c’est-à-dire une association dans le domaine des affaires entre un organisme public, voire un État, et une entreprise ou groupe privé? En 1983, quand l’homme d’affaires saoudien, fondateur de Dallah Albaraka Group, décide de créer la Société de promotion du lac de Tunis (SPLT), ce concept n’existe pas encore. Les deux parties ont donc fait, en quelque sorte, comme Monsieur Jourdain avec la prose, du PPP sans le savoir.

Lorsqu’on a évoqué pour la première fois de PPP en Grande-Bretagne, en 1992, la SPLT – dont un groupe d’investisseurs saoudiens menés par le groupe Dallah Albaraka détient 50% du capital de 13 millions d’euros – était active depuis près de dix ans.

Visite touristique

Selon l’un de ses plus anciens collaborateurs, l’histoire de cheikh Saleh Kamel avec la Tunisie a commencé au début des années 1980 par une visite touristique au cours de laquelle il a fait la connaissance d’un compatriote originaire – comme lui – de La Mecque et qui habitait dans le pays: le poète et écrivain Tahar Zamakhchari.

C’est ainsi qu’il a connu celui qui était alors gouverneur de Bizerte (à 70 km au nord de Tunis), Tahar ben Rejeb. Ce dernier lui a soumis un projet qui n’a jamais vu le jour, malgré un investissement de 3 millions de dollars (1 dollar = 0,92 euro) dans une étude de faisabilité, et il l’a introduit auprès du Premier ministre tunisien de l’époque, Mohamed Mzali, qui l’a présenté au président Habib Bourguiba.

Cheikh Salah Kamel est fasciné par le premier président de la Tunisie, en devient l’ami et ne rate jamais la célébration de son anniversaire, le 3 août.

Le premier projet soumis à l’homme d’affaires saoudien n’est pas celui du Lac Nord de Tunis, mais celui de la foire de Tunis, que les responsables tunisiens voulaient développer en la déplaçant de la capitale, où elle se trouvait, vers le site de l’actuelle Cité de la culture, sur l’avenue Mohammed-V.

 

La société a été rebaptisée «Albuhaira Invest» le 25 juin 2020. Ses actionnaires avaient décidé au départ qu’elle ne distribuerait pas de dividendes avant vingt-trois ans, mais elle le fait tous les ans depuis 2006.

Moncef Mahroug

En visitant le nouveau site proposé, dans la proche banlieue de Tunis, cheikh Salah Kamel est choqué par l’odeur qui se dégage du lac. Ainsi naît l’idée de l’assainissement et, dans la foulée, celle d’aménager les terres des alentours et de les commercialiser via la SPLT, dont l’assemblée constitutive se tient le 31 décembre 1983.

Quarante ans après, ce projet est une véritable success-story. La société a été rebaptisée «Albuhaira Invest» le 25 juin 2020. Ses actionnaires avaient décidé au départ qu’elle ne distribuerait pas de dividendes avant vingt-trois ans, mais elle le fait tous les ans depuis 2006, et ils s’élèvent aujourd’hui à près de 25 millions d’euros par an. Toutefois, l’histoire de la SPLT n’a pas été un long fleuve tranquille.

Pressions

Avant 2011, la société se trouve confrontée aux pressions exercées par des membres des familles de l’ancien président Ben Ali et de son épouse, Leïla, à qui elle est obligée de vendre des dizaines d’hectares de terrains à des prix inférieurs à ceux qu’elle pratique normalement. Mécontents, les actionnaires saoudiens décident de geler l’activité de la SPLT. Cette dernière redémarre en 2017 après le règlement des litiges devant les tribunaux.

Rassurés, les actionnaires voient aujourd’hui plus grand. En 2019, ils chargent PricewaterhouseCoopers, l’un des Big Four de l’audit et du conseil, de l’élaboration d’une stratégie de développement sur dix ans. En plus de diversifier l’activité de la société, l’objectif est de lui ouvrir de nouveaux horizons en valorisant le savoir-faire accumulé en quarante ans dans les domaines de l’assainissement, de l’aménagement et de la commercialisation de terrains dans d’autres régions du pays ainsi qu’en Afrique subsaharienne.


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
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  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.


Un atelier à Riyad met en valeur le patrimoine culturel dans les réserves naturelles

En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
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  • La réserve mène d’importants travaux de restauration, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres, notamment des acacias, sur ses 91 500 km²

RIYAD : L’Autorité de développement de la Réserve royale Imam Abdulaziz ben Mohammed, en collaboration avec la Commission du patrimoine, a organisé un atelier consacré au patrimoine culturel dans les réserves naturelles.

Selon l’Agence de presse saoudienne, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à intégrer les dimensions culturelles et environnementales, tout en promouvant l’identité nationale par la préservation et le développement des réserves naturelles.

L’atelier, auquel ont participé de nombreux spécialistes et experts, a exploré les moyens de valoriser le patrimoine culturel immatériel dans les réserves, en soulignant le rôle essentiel des communautés locales dans sa préservation et sa transmission aux générations futures.

Cette initiative reflète les efforts conjoints d’organismes nationaux mobilisés pour préserver le patrimoine culturel, protéger la biodiversité naturelle et créer une expérience touristique intégrée mettant en lumière la richesse de l’identité saoudienne à travers ses dimensions environnementale et culturelle.

Par ailleurs, la réserve mène de vastes travaux de restauration écologique, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres — principalement des acacias — sur une superficie de 91 500 km².

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l’équilibre écologique, selon la SPA.

Les acacias jouent un rôle clé dans cette mission, grâce à leur résistance aux conditions désertiques extrêmes et à leur contribution écologique : pâturage, ombrage, habitat pour la faune, stabilisation des sols, et source de nectar pour un miel de grande qualité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Carnaval des dattes de Buraidah attire agriculteurs, acheteurs et commerçants

Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
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  • L’événement annuel connaît une croissance significative et offre de nouvelles opportunités aux agriculteurs

BURAIDAH : Le Carnaval des Dattes de Buraidah a attiré des agriculteurs, acheteurs et commerçants de dattes venus de tout le Royaume et des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Des centaines de tonnes de dattes ont été vendues, avec en tête la variété Sukkari, très prisée dans la région de Qassim. Les variétés Khalas, Suqai, Wannana, Barhi, Shaqra, Majdool, Hoshaniyya et bien d’autres connaissent également une forte demande de la part des visiteurs.

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Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)

Selon les statistiques officielles du carnaval, plus de 100 variétés de dattes issues des fermes de Qassim sont exposées quotidiennement sur le marché. Le carnaval propose aussi bien des opportunités économiques et sociales pour la communauté locale que des opportunités commerciales pour les agriculteurs et les commerçants.

Cet événement annuel connaît une croissance notable et représente une véritable plateforme pour les producteurs. Une équipe de contrôle qualité inspecte toutes les dattes entrantes afin de s'assurer qu'elles respectent les normes de consommation.

Le carnaval met en avant le travail des jeunes hommes et femmes du secteur, et propose un programme riche en événements, animations, activités et expositions autour des dattes et de leurs dérivés, avec la participation de nombreuses organisations gouvernementales, sociales et caritatives.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com