Albuhaira Invest promet un nouveau Tunis dans 15 ans

Albuhaira Invest en attend, selon son directeur commercial, «un saut qualitatif dans la performance, les perspectives de son développement, la qualité de ses produits, le paysage urbanistique des Berges du Lac, et plus généralement de la ville de Tunis». (Photo, AFP)
Albuhaira Invest en attend, selon son directeur commercial, «un saut qualitatif dans la performance, les perspectives de son développement, la qualité de ses produits, le paysage urbanistique des Berges du Lac, et plus généralement de la ville de Tunis». (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 22 juin 2021

Albuhaira Invest promet un nouveau Tunis dans 15 ans

  • À la sortie nord de Tunis, s’élèvera une nouvelle ville de 150 000 habitants, grâce à un partenariat noué en 1983 entre l’homme d’affaires saoudien cheikh Salah Kamel et l’État tunisien
  • L’assainissement du lac nord de Tunis, puis l’aménagement de ses berges ont été réalisés via un partenariat public-privé, novateur pour l’époque

TUNIS: La capitale tunisienne est en train de se transformer et de s’étendre depuis près de trente ans. D’ici à quinze ans, elle verra pousser à sa sortie nord une nouvelle ville de 150 000 habitants, grâce à un partenariat noué en 1983 entre l’homme d’affaires saoudien cheikh Salah Kamel et l’État tunisien. 

Les automobilistes qui quittent aujourd’hui le centre de la capitale par la nouvelle route menant aux Berges du Lac, ouverte à la circulation en 2016, découvrent que l’ancien terrain vague a été aménagé, et est en train d’être commercialisé par parcelles plus ou moins étendues. La Perle du Lac est un nouveau lotissement – le quatrième du projet d’aménagement des Berges du Lac Nord de Tunis, une extension urbaine de la capitale entamée en 1990 – sur lequel va pousser une nouvelle ville destinée à accueillir 150 000 habitants. Le projet fera progressivement la jonction avec le vieux Tunis, et l’agrandira. La liaison entre les deux Tunis devrait se faire dans quinze ans.

Cette extension, la capitale tunisienne la doit à une compagnie créée en 1983, la Société de promotion du lac de Tunis (SPLT).

Cette extension, la capitale tunisienne la doit à une compagnie créée en 1983, la Société de promotion du lac de Tunis (SPLT). Rebaptisée le 1er juin 2020 Albuhaira Invest, cette entreprise constitue le premier investissement de cheikh Salah en Tunisie. Son association avec l’État tunisien est presque le fruit du hasard. Il y a plus de quarante ans, le lac de Tunis devenait chaque été une source de nuisance olfactive. Une odeur nauséabonde s’en dégageait dès que le thermomètre grimpait. Les poissons y mourraient à cause de la baisse de l’oxygène provoquée par les eaux usées qui s’y déversaient jusqu’au début des années 1980.

L'État a donc recherché un investisseur étranger. Ce fut cheikh Salah Kamel, venu en 1982 en Tunisie, à la recherche d’une opportunité d’investissement.

En 1982, le gouvernement a décidé de résoudre ce problème de manière radicale en assainissant le lac, et en y améliorant le renouvellement de l’eau. Le pays étant à l’époque confronté à une grave crise économique et financière, l’État n’avait pas les moyens de financer ce projet. Il a donc recherché un investisseur étranger. Ce fut cheikh Salah Kamel, venu en 1982 en Tunisie, à la recherche d’une opportunité d’investissement. Toutefois, ce n’est pas le simple projet environnemental initial qui lui a été soumis, mais une version améliorée, avec l’ajout de l’aménagement des terres avoisinant le lac de Tunis. Jusqu’en 2018, l’activité de la SPLT a consisté à assainir, aménager, et commercialiser des terrains constructibles autour du lac nord de Tunis. La société a constitué une réserve foncière de 1 300 hectares, dont 580 ont été commercialisés à ce jour.

Anticipant sur le jour où cette réserve s’épuiserait, Albuhaira Invest a chargé le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC) d’élaborer une nouvelle stratégie de développement. La société en attend, selon son directeur commercial, «un saut qualitatif dans la performance, les perspectives de son développement, la qualité de ses produits, le paysage urbanistique des Berges du Lac, et plus généralement de la ville de Tunis».

Pas moins de 24 projets figurent dans un «plan directeur d’exploitation et d’animation» du lac de Tunis. Certains ont été l’objet au cours des dernières années d’appels d’offres internationaux – pour créer, par exemple, une «Cité des affaires et de la technologie» sur un terrain s’étendant sur près de 14 hectares. Albuhaira Invest projette également à l’avenir de développer ses propres projets immobiliers, et de devenir prestataire de services en matière de gestion des espaces publics, au profit des municipalités. Les grands projets nécessitant de gros moyens, Albuhaira Invest est en train de plancher secrètement sur un projet d’introduction en bourse.

Cheikh Salah Kamel a eu le temps, avant de décéder le 18 mai 2020, de voir Albuhaira Invest résister à l’épreuve du temps, mais également prendre de l’envergure. Là où il allait, cheikh Salah Kamel citait ce projet en exemple, rapporte Mahfoudh Barouni, qui fut son plus proche collaborateur en Tunisie. Aujourd’hui, l’homme d’affaires saoudien repose certainement en paix, rassuré sur l’avenir de son «bébé», qui s’annonce radieux.

L’homme d’affaires saoudien, cheikh Salah Kamel, et l’État tunisien ont conclu, il y a trente-huit ans, un partenariat public-privé, sans le savoir.

L’homme d’affaires saoudien, cheikh Salah Kamel, et l’État tunisien ont conclu, il y a trente-huit ans, un partenariat public-privé, sans le savoir. L’assainissement du lac nord de Tunis, puis l’aménagement de ses berges, ont été réalisés sans cadre juridique pour encadrer ce qu’on appelle un partenariat public-privé (PPP). Ce dernier n’a vu le jour qu’en 2015, soit trente-deux ans après la création en 1983 de la SPLT, devenue Albuhaira Invest en 2020.

Pourtant, la Tunisie, qui a été l’un des précurseurs dans les PPP, peine paradoxalement près de quarante ans plus tard à lancer de nouveaux projets de ce type, comme l’ont constaté les participants à un webinaire sur «le PPP, un levier primordial de développement de l’économie tunisienne en cette période de crise», organisé récemment par Albuhaira Invest, en partenariat avec des banques et des organismes publics.

Pourquoi? Aucun des participants ne s’est aventuré à expliquer franchement les raisons du blocage. Mais le banquier Mahfoudh Barouni – qui a siégé pendant très longtemps au conseil d’administration de la SPLT –, et Atef Majdoub, président de l'Instance générale de partenariat public privé (IGPPP), ont fourni des raisons indirectes et subtiles. Le premier a mis en avant une «volonté politique franche et une vision». Le second a acquiescé, en soulignant qu’«au-delà du cadre réglementaire, ce sont l’environnement, la visibilité, l’adhésion autour du PPP, et la volonté politique d’aller de l’avant qui comptent». Autant de facteurs clés de réussite qui font aujourd’hui défaut à la Tunisie.


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
Short Url
  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

Short Url
  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Short Url
  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.