Des raids israéliens détruisent un quartier résidentiel au Liban-Sud

Le député du Hezbollah, Hassan Fadlallah, se tient près des décombres d’un bâtiment détruit à Aïta el-Chaab, au lendemain des hostilités transfrontalières entre le Hezbollah et les forces israéliennes au Liban-Sud. (Reuters)
Le député du Hezbollah, Hassan Fadlallah, se tient près des décombres d’un bâtiment détruit à Aïta el-Chaab, au lendemain des hostilités transfrontalières entre le Hezbollah et les forces israéliennes au Liban-Sud. (Reuters)
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Publié le Mardi 12 décembre 2023

Des raids israéliens détruisent un quartier résidentiel au Liban-Sud

  • L’offensive israélienne et les opérations aériennes de dimanche sont les plus violentes menées au Liban-Sud depuis le 8 octobre
  • Les médias locaux évoquent la destruction d’un quartier entier dans la ville frontalière d’Aïtaroun

BEYROUTH: L’armée israélienne a élargi, dimanche, sa zone de frappe au Liban-Sud.

Sa ceinture de feu a traversé les forêts et les points qu’elle prétendait être des secteurs sous contrôle du Hezbollah, bombardant des bâtiments et des habitations via des frappes aériennes, rasant un quartier résidentiel de la ville d’Aïtaroun et prenant pour cible une tour de guet utilisée par la Force intérimaire des nations unies au Liban (Finul).

L’armée israélienne a également attaqué, à plusieurs reprises, les positions de l’armée libanaise.

L’offensive israélienne et les opérations aériennes de dimanche sont les plus violentes menées au Liban-Sud depuis le 8 octobre.

Le Hezbollah a attaqué le site de l’armée israélienne à Yara, situé à deux kilomètres de la frontière avec le Liban, annonçant plus tard avoir réussi à «atteindre directement ses cibles».

Le groupe soutenu par l’Iran a également pris pour cible les sites de Zibdine et Rouwaïssat al-Alam dans les collines de Kfarchouba, près des fermes de Chebaa, avec des missiles Burkan, selon un communiqué.

Il a également ciblé «un rassemblement de soldats ennemis israéliens entre les sites de Zibdine et de Ramtha».

Le Hezbollah annonce avoir détruit «une barricade érigée par des soldats ennemis israéliens sur le site d’Al-Abbad, y infligeant des pertes confirmées», avant de s’attaquer à «un rassemblement de soldats dans le château de Honin».

Il ajoute que le site de Barkat Richa «a été bombardé par des missiles Burkan».

Les Brigades al-Qassam – la branche militaire du Hamas – font part du «bombardement des sites militaires israéliens à Liman et Khirbet Maar via des tirs de roquettes».

De son côté, l’armée israélienne a annoncé avoir abattu, dimanche matin, «deux cibles aériennes suspectes» près de la frontière avec le Liban.

Le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti, déclare: «Une tour de guet située à l’intérieur du site de la Finul, près de la zone d’Ebel al-Qamh, dans la zone d’opérations de la Finul au Liban-Sud a été soumise à des bombardements, ce qui a endommagé la structure de la tour. Heureusement, personne n’a été blessé.»

«Tout ciblage des sites de la Finul et toute utilisation de la zone adjacente à nos sites pour lancer des attaques au-delà de la Ligne bleue est inacceptable, car les attaques contre des civils ou le personnel de l’ONU constituent des violations du droit international.»

L’armée israélienne précise que des avions de chasse ont mené des raids massifs «contre des cibles du Hezbollah au Liban, notamment des infrastructures, des lance-roquettes et des sites militaires». Elle affirme par ailleurs avoir attaqué «une cellule armée qui tentait de tirer un obus antiblindage vers un site israélien près de Zarit».

Les médias locaux évoquent la destruction d’un quartier entier dans la ville frontalière d’Aïtaroun, au cours de laquelle quatre personnes ont été blessées et «où de nombreuses maisons ont été rasées et beaucoup d’autres endommagées».

M. Tenenti soutient: «Deux mois après le début des bombardements le long de la Ligne bleue, la possibilité d’une erreur de jugement qui pourrait conduire à un conflit plus large augmente.»

«Le rétablissement de la stabilité par la voie diplomatique est une priorité pour garantir la sécurité de tous les civils vivant à proximité de la Ligne bleue, ainsi que celle des soldats de maintien de la paix.»

«La priorité de la Finul demeure de prévenir l’escalade, de protéger les civils et de garantir la sécurité des soldats de la paix.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien et le Premier ministre grec discutent des tensions entre l'Iran et Israël

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'entretient par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. (SPA/Wikipedia)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'entretient par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. (SPA/Wikipedia)
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  • Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements dans la région, mettant particulièrement l'accent sur les répercussions des opérations militaires israéliennes visant l'Iran.

RIYAD : D'après l'agence de presse saoudienne, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'est entretenu dimanche par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis pour discuter de l'escalade de la situation entre Israël et l'Iran.

Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements dans la région, mettant particulièrement l'accent sur les répercussions des opérations militaires israéliennes visant l'Iran.

Ils ont souligné la nécessité de faire preuve de retenue et de désescalade, et ont insisté sur l'importance de régler les différends par des moyens diplomatiques, a ajouté l'APS.

Cet appel intervient dans un contexte de tensions accrues, suite à une série d'attaques réciproques entre les deux pays.

La dernière flambée de violence a fait craindre un conflit régional plus large, et les dirigeants internationaux ont exhorté toutes les parties à éviter une nouvelle escalade. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Israël avertit que les habitants de Téhéran «paieront le prix» des frappes iraniennes sur des civils

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (de droite à gauche) et le ministre de la Défense Israël Katz assistent au discours du président argentin lors d'une session du Parlement israélien (Knesset) à son siège à Jérusalem, le 11 juin 2025. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (de droite à gauche) et le ministre de la Défense Israël Katz assistent au discours du président argentin lors d'une session du Parlement israélien (Knesset) à son siège à Jérusalem, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a averti lundi que les habitants de Téhéran "paieront le prix" des frappes iraniennes
  • "Le dictateur vantard de Téhéran s'est transformé en un assassin lâche qui tire délibérément sur les civils en Israël pour dissuader Tsahal (l'armée israélienne, NDLR) de continuer l'offensive qui décime ses capacités (militaires)"

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a averti lundi que les habitants de Téhéran "paieront le prix" des frappes iraniennes sur des civils israéliens, dans un message publié sur ses réseaux sociaux.

"Le dictateur vantard de Téhéran s'est transformé en un assassin lâche qui tire délibérément sur les civils en Israël pour dissuader Tsahal (l'armée israélienne, NDLR) de continuer l'offensive qui décime ses capacités (militaires), les habitants de Téhéran en paieront le prix, et bientôt", a-t-il déclaré après une nouvelle nuit de frappes iraniennes sur Israël.

 

 


Israël visé par des missiles iraniens après une quatrième nuit de frappes sur l'Iran

Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité. (AFP)
Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité. (AFP)
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  • L'Iran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes d'Israël, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes israéliennes qui ont atteint le territoire iranien pour la quatrième nuit consécutive
  • La défense anti-aérienne a été activée mais plusieurs projectiles n'ont pas été interceptés

JERUSALEM: L'Iran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes d'Israël, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes israéliennes qui ont atteint le territoire iranien pour la quatrième nuit consécutive.

Les sirènes d'alerte anti-aérienne ont retenti à Jérusalem où une journaliste de l'AFP a entendu "de fortes explosions qui ont fait trembler l'immeuble" dans lequel elle se trouvait.

La défense anti-aérienne a été activée mais plusieurs projectiles n'ont pas été interceptés.

Un autre journaliste de l'AFP a vu une épaisse fumée s'envoler dans le ciel après qu'un missile s'est abattu à Haïfa, dans le nord d'Israël.

A Tel-Aviv, des images de l'AFPTV ont montré un ensemble d'immeubles d'habitation éventrés où les pompiers recherchaient d'éventuels survivants dans les décombres, et des voitures incendiées. Un autre missile a touché un immeuble à Petah Tikva, un peu plus à l'est, selon un photographe de l'AFP.

La police israélienne a précisé qu'un missile avait frappé sur la région côtière, sans autre précision, provoquant "des dégâts matériels et sur les infrastructures". Le Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix Rouge, a fait état de trois morts et 74 blessés dans quatre sites du centre du pays.

Cette salve a répondu à des frappes israélienne qui ont visé l'Iran pour la quatrième nuit consécutive.

Missiles sol-sol 

Israël a dit viser des "des dizaines" de sites de missiles sol-sol et des installations militaires dans l'ouest du pays et a bombardé la capitale ainsi que la ville sainte de Machhad à l'extrémité nord-est.

Les frappes ont fait au moins 224 morts depuis vendredi et plus d'un millier de blessés, a annoncé dimanche le ministère iranien de la Santé.

Côté israélien, le bilan des ripostes iraniennes depuis vendredi est de d'au moins 16 morts et 380 blessés, selon la police et les secours.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a également affirmé qu'une femme avait été tuée dans l'ouest de la Syrie après la chute d'un drone, probablement iranien.

Depuis vendredi, des correspondants de l'AFP et des témoins ont observé des dizaines de missiles volant dans le ciel syrien, certains étant interceptés et explosant dans différentes régions.

Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité.

Dimanche, une frappe a visé un immeuble d'habitation dans le centre de Téhéran, faisant au moins cinq morts selon la télévision. Un journaliste de l'AFP sur les lieux a fait état de "deux explosions" à quelques minutes d'intervalle, à proximité du ministère iranien des Communications.

Un épais nuage noir de fumée s'est élevé dans le ciel tandis que des badauds "figés par la stupeur, demeuraient sans voix", selon son témoignage.

"Bruit terrible" 

Le gouvernement iranien a annoncé que les mosquées, les stations de métro et les écoles allaient servir d'abris anti-aériens dès dimanche soir.

Téhéran a annoncé dimanche la mort du chef du renseignement des Gardiens de la Révolution, après la mort vendredi des deux plus hauts gradés du pays et de neuf scientifiques du programme nucléaire. Des dizaines de cibles ont été visées dans la capitale, notamment des sites liés au nucléaire et deux dépôts de carburant.

La majorité des commerces sont restés fermés dimanche et les routes pour quitter Téhéran étaient remplies de longues files de voitures.

"Nous n'avons pas pu dormir depuis vendredi à cause du bruit terrible des explosions. Aujourd'hui, ils ont frappé une maison dans notre ruelle et nous avons eu très peur. Nous avons donc décidé de quitter Téhéran", a raconté Farzaneh, une femme au foyer de 56 ans qui allait vers le nord du pays.

Les missiles iraniens avaient déjà frappé la région de Tel-Aviv dans la nuit de samedi à dimanche, provoquant des destructions à Bat Yam, au sud de la ville côtière, et à Tamra, une ville arabe dans le nord du pays.

"Il ne reste plus rien, plus de maison, c'est fini!", a confié Evguenia Doudka, une habitante de Bat Yam. "L'alerte a retenti et nous sommes allés dans l'abri. Soudain, tout l'abri s'est rempli de poussière, et c'est là que nous avons réalisé qu'une catastrophe venait de se produire".

"L'Iran paiera un prix très lourd pour le meurtre prémédité de civils, femmes et enfants", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en visite à Bat Yam.

Affirmant que l'Iran s'approchait du "point de non-retour" vers la bombe atomique, Israël a lancé vendredi une campagne aérienne massive contre la République islamique en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires.

Téhéran est soupçonné par les Occidentaux et Israël de vouloir se doter de l'arme atomique. L'Iran, qui dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil, a promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".

Appels à négocier 

Egalement dimanche, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé l'aéroport de Machhad, deuxième  ville d'Iran, située dans le nord-est du pays à environ 2.300 kilomètres d'Israël. La ville abrite le sanctuaire de l'imam Reza, le site le plus sacré d'Iran pour les musulmans chiites. Il s'agit, selon l'armée, de la frappe la plus lointaine en territoire iranien menée depuis vendredi.

M. Netanyahu a par ailleurs déclaré sur la chaîne américaine Fox News qu'Israël avait "détruit la principale installation" du site d'enrichissement d'uranium de Natanz (centre).

Il a laissé entendre que les frappes sur l'Iran pourraient conduire à un changement à la tête du pays dirigé par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. "Ce pourrait certainement être le résultat parce que le régime iranien est très faible", a-t-il dit.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé lundi avoir dit à M. Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution "à long terme" avec l'Iran.

Le président américain Donald Trump, allié indéfectible d'Israël, a appelé dimanche les deux pays à "trouver un accord". Il a ajouté qu'il est "possible" que les Etats-Unis s'impliquent dans le conflit mais qu'ils ne sont "à cet instant pas impliqués".