Le Forum mondial des réfugiés face au plus grand déplacement humain de l'histoire

Des personnes près de tentes dans le camp de fortune Sahlat al-Banat pour les personnes déplacées à l'intérieur du pays, installé à côté d'une décharge à la périphérie de la ville de Raqqa, dans le nord de la Syrie, le 10 juillet 2023 (Photo, AFP).
Des personnes près de tentes dans le camp de fortune Sahlat al-Banat pour les personnes déplacées à l'intérieur du pays, installé à côté d'une décharge à la périphérie de la ville de Raqqa, dans le nord de la Syrie, le 10 juillet 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 15 décembre 2023

Le Forum mondial des réfugiés face au plus grand déplacement humain de l'histoire

  • Avec 114 millions de personnes déplacées dans le monde, les agences d'aide et les pays en développement demandent des actions concrètes au sommet de Genève
  • L'Arabie saoudite a fourni 18,57 milliards de dollars d'aide aux réfugiés dans le pays, déclare Abdallah al-Rabeeah, le superviseur général de KSrelief, lors d'un forum

LONDRES: Avant même que la guerre à Gaza ne provoque le déplacement de quelque 1,9 million de personnes, le monde était déjà en proie à la pire crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale, avec des conflits, des crises et des catastrophes climatiques qui forçaient les gens à quitter leur foyer.

Plus de 114 millions de personnes sont actuellement en déplacement dans le monde, contre 75 millions en 2019. Les conflits en Ukraine, en Syrie et au Sahel, la sécheresse dans la Corne de l'Afrique et les crises économiques, du Liban au Venezuela, poussent les gens à rechercher la sécurité.

En réponse à ces immenses défis, qui ont des implications significatives pour les économies des pays d'accueil et de transit, l'ONU a organisé son dernier Forum mondial sur les réfugiés à Genève – son premier depuis la pandémie – qui se déroulé du 13 au 15 décembre.

«Le Forum mondial sur les réfugiés se tient à un moment où les déplacements de population dans le monde atteignent des niveaux inégalés», a déclaré à Arab News, Ezekiel Simperingham, responsable mondial des migrations et des déplacements pour la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Le roi Abdallah II de Jordanie prononce un discours lors du Forum mondial sur les réfugiés, à Genève, le 13 décembre 2023 (Photo, AFP).

«Cette situation est aggravée par le changement climatique, les conflits et les maladies, mais les besoins des réfugiés et des autres personnes déplacées sont urgents et complexes», a indiqué Simperingham.

Les séances d'ouverture du forum, mercredi, ont été dominées par la question de Gaza, où la guerre entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas, qui a débuté le 7 octobre, a entraîné le déplacement d’environ 85% des habitants de la bande de Gaza.

En ouvrant le forum par un appel à un cessez-le-feu immédiat, Filippo Grandi, le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, a prévenu que la poursuite des combats ne ferait qu'augmenter le nombre de personnes déplacées dans le monde.

«Une catastrophe humaine majeure se déroule à Gaza et, jusqu'à présent, le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas réussi à mettre fin à la violence», a prévenu Grandi dans son discours d'ouverture, faisant référence au récent veto de Washington à une motion appelant à un cessez-le-feu.

Il a averti que de nouveaux déplacements dans une région déjà saturée de réfugiés en raison des multiples conflits en cours constituaient une menace majeure pour la sécurité et la stabilité.

Ses commentaires font écho à un tweet qu'il a publié plus tôt dans la semaine et dans lequel il avertissait qu'un «déplacement massif» au-delà des frontières de Gaza serait non seulement «catastrophique pour les Palestiniens, qui connaissent le traumatisme de l'exil», mais aussi impossible à résoudre, ce qui «compromettrait encore davantage toute chance de paix».

Depuis que le Hamas a lancé son attaque transfrontalière sans précédent sur les villes du sud d'Israël le 7 octobre, tuant 1 400 personnes, pour la plupart des civils, et prenant en otage quelque 240 personnes, la bande de Gaza est soumise à des bombardements soutenus de la part des forces de défense israéliennes (FDI).

Bien que l'objectif déclaré des FDI soit de détruire le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, la campagne militaire israélienne a coûté la vie à quelque 17 000 personnes, dont une majorité de femmes et d'enfants, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas.

Certains pays arabes, dont l'Égypte et la Jordanie, ont accusé Israël d'essayer de chasser les Palestiniens de la bande de Gaza dans une répétition de la Nakba, ou la catastrophe, de 1948, qui a vu la population chassée de ses maisons pour faire place au nouvel État israélien.

Plus de 114 millions de personnes sont aujourd'hui en déplacement dans le monde (Photo, AFP).

Si les deux millions d'habitants de Gaza devaient se réfugier en Égypte et dans d'autres pays voisins, il est probable qu'ils ne seraient jamais autorisés à revenir, ce qui rendrait encore plus improbable la possibilité d'un État palestinien indépendant aux côtés d'Israël.

Une telle vague de personnes dépossédées placerait également un immense fardeau sur les épaules des pays voisins, qui accueillent déjà un grand nombre de Palestiniens ainsi que des millions de personnes déplacées par la guerre en Syrie.

S'exprimant mercredi lors du Forum mondial sur les réfugiés, le roi Abdallah II de Jordanie a déclaré que le monde ne devait pas tourner le dos aux personnes déplacées ni aux pays d'accueil, avertissant que l'inaction risquait de «laisser derrière elle une génération perdue».

«Au lieu de progresser dans la résolution de cette crise des réfugiés qui ne cesse d'évoluer et de s'étendre, et alors même que de nouvelles crises de déplacement apparaissent, nous constatons que l'attention se relâche. Nous ne pouvons pas nous permettre que cela continue», a-t-il signalé, citant les 1,4 million de Syriens, dont 650 000 réfugiés accueillis par la Jordanie.

Abdallah a évoqué ce qu'il a appelé un modèle de «soutien fluctuant» de la part des gouvernements en Europe et dans le monde occidental en général, où les réfugiés ont parfois été accueillis, comme dans le cas des Ukrainiens, et parfois refusés.

La vice-présidente de la Colombie, Francia Elena Marquez Mina, s'est également exprimée lors du forum mercredi, appelant à un plus grand soutien de la part des pays occidentaux. Son pays, situé au carrefour de l'Amérique du Sud et de l'Amérique centrale, a accueilli des millions de Vénézuéliens et d'autres nationalités fuyant les difficultés et les persécutions.

Robinah Nabbanja, Première ministre de l'Ouganda, qui accueille la quatrième plus grande population de réfugiés au monde, a également déclaré que «nos maigres ressources économiques ont été mises à rude épreuve» par la crise des déplacements, un fardeau qui n'a pas été partagé par les pays les plus riches.

En réponse à ces appels, Yoko Kamikawa, ministre des Affaires étrangères du Japon, a déclaré qu'il était temps que le monde adopte «une approche plus prospective» de la question des déplacements.

«Nous ne pouvons pas améliorer la situation en nous contentant de fournir de la nourriture, de l'eau et des abris», a-t-elle précisé lors du forum. «Je pense que nous devons tous envisager un avenir où chaque réfugié et chaque personne déplacée pourra parler de ses rêves et aura la possibilité de travailler dur pour les réaliser.»

Soulignant la nécessité urgente de résoudre le conflit, Yoko a indiqué que l'agence des Nations unies pour les réfugiés, le HCR, pouvait contribuer à atténuer certaines souffrances, mais qu'elle ne pouvait pas s'attaquer aux causes sous-jacentes.

L'ONU accueille son récent Forum mondial sur les réfugiés à Genève du 13 au 15 décembre (Photo, AFP).

«Le HCR peut aider à sauver des vies et à atténuer certaines souffrances, mais il ne peut pas résoudre les conflits. C'est la responsabilité des hommes politiques comme moi et beaucoup d'autres ici aujourd'hui», a-t-elle déclaré.

Consciente de sa responsabilité d'aider les communautés vulnérables, l'Arabie saoudite a fourni plus de 18,57 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,91 euro) d'aide aux réfugiés dans le pays à ce jour, selon Abdallah al-Rabeeah, superviseur général de l'agence d'aide saoudienne KSrelief.

S'exprimant lors du forum, Al-Rabeeah a déclaré que l’Arabie saoudite accueille 1,07 million de réfugiés, qui représentent 5,5% de la population nationale, et leur fournit des soins de santé gratuits, des possibilités d'éducation et de l'aide pour s'intégrer dans leurs nouvelles communautés.

L'Arabie saoudite a également fourni 1,15 milliard de dollars d'aide aux réfugiés dans d'autres pays d'accueil à travers le monde, a ajouté Al-Rabeeah, révélant que son pays prévoit de lancer plusieurs nouveaux projets d'une valeur de 170 millions de dollars, notamment la fourniture d'une aide de 40 millions de dollars pour les réfugiés palestiniens à Gaza et de 10 millions de dollars pour le Fonds islamique mondial pour les réfugiés.

Malgré ces efforts, de nombreuses personnes travaillant dans le secteur humanitaire se sont inquiétées du manque de volonté des autres pays développés de joindre le geste à la parole.

Des Palestiniens brandissent leur carte d'identité alors qu'ils se rassemblent pour recevoir des rations de farine pour leurs familles devant un entrepôt de l'Unrwa à Rafah (Photo, AFP).

Prenant le Royaume-Uni comme exemple de cette tendance, Sile Reynolds, responsable de la défense du droit d'asile à Freedom from Torture, a constaté un écart entre le soutien humanitaire apporté par le gouvernement aux enfants et son objectif politique d'expulser les demandeurs d'asile vers le Rwanda.

«Alors que la délégation britannique défend son ambitieux programme au forum, ses collègues au Royaume-Uni célèbrent le succès douteux de l'adoption en deuxième lecture d'un projet de loi qui met le feu aux engagements internationaux du Royaume-Uni en matière de protection des réfugiés», a déclaré Reynolds à Arab News.

«Pourquoi un pays prendrait-il au sérieux les promesses du Royaume-Uni de partager la responsabilité d'assurer la protection et le bien-être des réfugiés?», a-t-elle demandé.

«Le même gouvernement britannique conspire et complote pour envoyer des enfants, fuyant exactement le même conflit et la même persécution que ceux qui font l'objet des ambitions louables du Forum mondial sur les réfugiés, vers un avenir incertain au Rwanda», a-t-elle ajouté.

En 2019, le Forum mondial sur les réfugiés a recueilli plus de 1 400 initiatives et promesses de soutien aux personnes déplacées et aux pays d'accueil. Toutefois, à ce jour, moins d'un tiers d'entre elles ont été concrétisées.

Carenza Arnold, porte-parole de l'organisation caritative britannique Women for Refugee Women, a déclaré que si le forum représentait «une excellente occasion» de faire avancer les initiatives visant à soutenir les personnes en quête de sécurité dans le monde, il est essentiel que ces initiatives soient mises en œuvre.

EN CHIFFRES

- 114 millions de réfugiés dans le monde en 2023.

- 43,3 millions d'enfants réfugiés dans le monde.

- 4,4 millions de personnes considérées comme apatrides.

- 69% des réfugiés vivent dans des pays voisins de leur pays d'origine.

(HCR)

«Nous savons qu'il y a de plus en plus de personnes qui sont forcées de fuir leur maison pour sauver leur vie chaque année», a déclaré Arnold à Arab News.

«Il est toutefois essentiel que des initiatives soient mises en place afin d’aider les gens à se déplacer en toute sécurité lorsqu'ils en ont besoin, à se remettre des traumatismes qu'ils ont subis et à reconstruire leur vie dans la dignité», a-t-elle insisté.

Pour Adhieu Achuil Dhieu, réfugié du Sud-Soudan, qui s'est adressé au forum mercredi, l'un des éléments essentiels pour remédier à la baisse d'intérêt est d'offrir aux réfugiés une plate-forme pour partager leurs histoires.

Reconnaissant la «participation accrue» des personnes déplacées aux dialogues stratégiques depuis le forum de 2019, Dhieu a souligné: «Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant de parvenir à un véritable leadership des réfugiés.»

«Il doit y avoir des changements concrets menés par les personnes déplacées et les apatrides, afin de garantir notre place légitime dans les processus de prise de décision qui ont un impact sur nos vies», a-t-il expliqué.

Ajoutant que «le déplacement est un défi temporaire, pas une condition permanente». Dhieu a ainsi spécifié que les gouvernements devaient augmenter leur financement pour les organisations dirigées par des réfugiés, rappelant aux dirigeants mondiaux que l'escalade de la crise des réfugiés est «une responsabilité partagée».

Le roi Abdallah II de Jordanie (à gauche) s'entretient avec le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi (à droite), lors du Forum mondial sur les réfugiés, à Genève (Photo, AFP).

Najwa al-Abdallah, directrice générale d'Amna, anciennement Refugee Trauma Initiative, partage le même point de vue de Dhieu.

«Notre vision des réfugiés qui déterminent leur avenir, sans être limités par l'impact des conflits et des déplacements, et notre mission qui consiste à encourager la joie et l'appartenance, ce qui s'alignent sur le message du forum», a déclaré Al-Abdallah à Arab News.

«Ce message a jusqu'à présent mis l'accent sur le leadership des réfugiés, sur des solutions tenant compte des traumatismes et sur la communauté comme réponse à un problème complexe», a-t-elle ajouté.

«La communauté mondiale ne peut prospérer si ses membres les plus vulnérables sont laissés pour compte. Faisons-en sorte que ce forum soit pris en compte», a-t-elle soutenu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.