Gaza: les urgences de l'hôpital al-Chifa sont «un bain de sang», selon l'OMS

Des médecins soignent un jeune blessé à l'hôpital Al-Shifa de Gaza le 10 décembre 2023, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le groupe militant Hamas dans le territoire palestinien. (Photo de l'AFP)
Des médecins soignent un jeune blessé à l'hôpital Al-Shifa de Gaza le 10 décembre 2023, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le groupe militant Hamas dans le territoire palestinien. (Photo de l'AFP)
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Publié le Dimanche 17 décembre 2023

Gaza: les urgences de l'hôpital al-Chifa sont «un bain de sang», selon l'OMS

  • Une équipe de l'Organisation mondiale de la santé et d'autres agences de l'ONU ont pu livrer du matériel médical samedi à l'hôpital, où «des dizaines de milliers de personnes déplacées» se sont réfugiées
  • «L’équipe a décrit le service des urgences comme un +bain de sang+, avec des centaines de patients blessés à l’intérieur et de nouveaux patients arrivant chaque minute», raconte l'organisation

GENÈVE : Le service des urgences de l'hôpital al-Chifa dans le Nord de Gaza, dévasté par les bombardements israéliens, est «un bain de sang» et ce qui était le plus grand hôpital du territoire palestinien a maintenant besoin d'«être réanimé», écrit l'OMS dimanche.

Une équipe de l'Organisation mondiale de la santé et d'autres agences de l'ONU ont pu livrer du matériel médical samedi à l'hôpital, où «des dizaines de milliers de personnes déplacées» se sont réfugiées dans l'enceinte du complexe hospitalier pour se mettre à l'abri, souligne un communiqué de l'OMS publié dimanche, précisant que l'eau potable et la nourriture «manquent.»

«L’équipe (qui s'est rendue dans l'hôpital, ndlr) a décrit le service des urgences comme un +bain de sang+, avec des centaines de patients blessés à l’intérieur et de nouveaux patients arrivant chaque minute», raconte l'organisation, ajoutant que «les patients souffrant de traumatismes étaient suturés à même le sol et que les moyens pour gérer la douleur sont très limités voire inexistants».

L'hôpital ne fonctionne plus qu'a minima et avec une équipe très réduite et «les patients critiques sont transférés à l'hôpital Ahli Arab pour des interventions chirurgicales».

Les salles opératoires ne fonctionnent plus faute d'oxygène et, selon les mots de l'équipe de l'OMS, l'hôpital «a lui-même besoin d'être réanimé.» Seulement30 patients peuvent recevoir des dialyses.

Toute l'infrastructure de santé de la bande de Gaza est durement touchée par les bombardements et les opérations au sol menées par l'armée israélienne depuis l'attaque sans précédent menée par le Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre. Cette attaque avait fait 1.200 morts, pour l'essentiel des civils et 240 otages, emmenés dans la bande de Gaza par le mouvement islamique.

Depuis lors, l'armée israélienne bombarde sans relâche le territoire palestinien densément peuplé, faisant, selon le gouvernement du Hamas palestinien 18.800 morts depuis le début de la guerre dont 75% d'enfants.

Israël accuse le Hamas de se servir de certains hôpitaux -qui ont un statut de protection spécial dans les lois de la guerre- pour y cacher des armes ou y installer en souterrain des postes de commandements.

L'OMS s'est dit prêt à renforcer al-Chifa «dans les semaines à venir» pour qu'il puisse à nouveau remplir ses fonctions de base.

«Jusqu'à 20 salles d'opération de l'hôpital, ainsi que des services de soins postopératoires, peuvent être activés s'ils sont régulièrement alimentés en carburant, en oxygène, en

médicaments, en nourriture et en eau», souligne l'OMS, qui souligne qu'il faut aussi du personnel.

A l'heure actuelle, Ahli Arab est le seul hôpital «fonctionnant partiellement» dans tout le Nord de la bande de Gaza, trois structures hospitalières ne fonctionnant qu'a minima: al-Chifa, al-Awda et al-Sahaba. Avant la guerre il y en avait 24.

L'OMS a a également fait part de son inquiétude concernant l'hôpital Kamal Adwan. Le ministère de la Santé du Hamas avait affirmé le 13 décembre que l'armée israélienne tirait sur les chambres de patients de l'hôpital assiégé.


Selon David Cameron, le Hamas doit accepter l’accord de trêve et être exclu de la direction de Gaza  

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a exhorté lundi le Hamas à accepter une offre de cessez-le-feu de quarante jours et la libération «potentielle de milliers» de prisonniers palestiniens en échange de la remise en liberté des otages israéliens. (Forum économique mondial)
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a exhorté lundi le Hamas à accepter une offre de cessez-le-feu de quarante jours et la libération «potentielle de milliers» de prisonniers palestiniens en échange de la remise en liberté des otages israéliens. (Forum économique mondial)
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  • Une délégation du Hamas est attendue lundi en Égypte, où elle devrait répondre à la dernière proposition de trêve à Gaza et de libération des otages
  • «Le monde ne connaîtra pas la tranquillité sans une paix permanente à Gaza. Je vous le dis très franchement», a affirmé le Premier ministre pakistanais

RIYAD: Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a exhorté lundi le Hamas à accepter une offre de cessez-le-feu de quarante jours et la libération «potentielle de milliers» de prisonniers palestiniens en échange de la remise en liberté des otages israéliens.

S’exprimant lors d’une réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad, l’ancien Premier ministre britannique a déclaré que le groupe militant palestinien avait reçu «une offre très généreuse de cessez-le-feu soutenu de quarante jours, ainsi que la libération de milliers de prisonniers palestiniens potentiels, en échange de la libération de ces otages».

Une délégation du Hamas est attendue lundi en Égypte, où elle devrait répondre à la dernière proposition de trêve à Gaza et de libération des otages, dans le cadre d’une guerre qui dure dans l’enclave depuis sept mois environ et qui a éclaté après que des militants ont tué près de 1 200 personnes dans le sud d’Israël le 7 octobre.

«J’espère que les dirigeants du Hamas accepteront cet accord. À vrai dire, tous les regards devraient être rivés sur eux aujourd’hui et toute la pression mondiale exercée pour leur demander d’accepter cet accord», a soutenu M. Cameron. Ce dernier a jouté que la proposition conduirait à «l’arrêt des combats, tant souhaité par nous tous».

L’Égypte, le Qatar et les États-Unis tentent depuis des mois de négocier un accord entre Israël et le Hamas, mais, ces derniers jours, une certaine effervescence diplomatique semble suggérer un nouvel élan vers l’arrêt des hostilités.

Le ministre britannique des Affaires étrangères a déclaré qu’un changement radical de mentalité était nécessaire, tant du côté israélien que palestinien, pour que l’État palestinien puisse voir le jour.

Pour que naisse un «horizon politique en faveur d’une solution à deux États», avec une Palestine indépendante coexistant avec Israël, «les responsables du 7 octobre et la direction du Hamas devront quitter Gaza et il faudra démanteler les infrastructures du groupe terroriste à Gaza», a-t-il indiqué.

«Il faudrait garantir un avenir politique pour le peuple palestinien, mais assurer à tout prix également la sécurité d’Israël. Ces deux objectifs doivent aller de pair», a-t-il ajouté.

Le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, qui a rejoint Cameron au sein du panel, a évoqué ce que les décideurs politiques devaient faire pour dynamiser la croissance mondiale. Il est même allé plus loin et a déclaré que, sans paix, le monde ne pourrait se concentrer sur le développement économique.

«Je tiens à être très clair: le monde ne connaîtra pas la tranquillité sans une paix permanente à Gaza. Je vous le dis très franchement», a-t-il insisté.

M. Sharif a précisé que le conflit entre la Russie et l’Ukraine avait déjà mis en garde contre l’incidence du conflit sur la croissance. Selon lui, cette guerre a provoqué une montée en flèche des prix des produits de première nécessité, exacerbé l’inflation et entraîné des répercussions sur les importations ainsi que sur les exportations de produits alimentaires et de matières premières.

Le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification, Faisal Alibrahim, a fait écho aux propos du dirigeant pakistanais. Il a fait savoir que les niveaux de croissance économique actuels étaient inférieurs à ceux qui étaient souhaités. Il a ajouté qu’une productivité accrue et une collaboration mondiale étaient indispensables pour améliorer la situation.

«La productivité doit augmenter. Nous devons nous concentrer sur les outils et sur les interventions qui nous aideront à accroître notre productivité», a-t-il souligné.

«Ensuite, la question est de savoir si nous préférons la collaboration ou la fragmentation. Un monde plus fragmenté est un monde à faible croissance et la fragmentation entraîne des coûts élevés. Sans collaboration, nous ne pouvons atteindre des taux de croissance plus élevés pour l’économie mondiale.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Blinken se rend en Jordanie pour discuter de l'aide humanitaire à Gaza

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken salue alors qu'il monte à bord d'un avion alors qu'il part pour la Jordanie dans le cadre de la dernière opération diplomatique à Gaza, dans la capitale saoudienne Riyad (Photo, AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken salue alors qu'il monte à bord d'un avion alors qu'il part pour la Jordanie dans le cadre de la dernière opération diplomatique à Gaza, dans la capitale saoudienne Riyad (Photo, AFP).
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  • En Jordanie, le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer le roi Abdallah II et son homologue jordanien, Ayman Safadi
  • Malgré des critiques à l'étranger et la colère grandissante sur les campus universitaires américains, l'administration du président Joe Biden soutient Israël dans sa campagne contre le Hamas

RIYAD: Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, se rend mardi en Jordanie pour discuter des moyens d'accroître l'aide humanitaire à la bande de Gaza, et remercier discrètement le royaume pour son aide lors de l'attaque iranienne sans précédent contre Israël à la mi-avril.

M. Blinken s'est envolé dans la matinée pour Amman après s'être entretenu avec les dirigeants des pays arabes du Golfe à Ryad, en Arabie saoudite, dans le cadre de sa septième tournée dans la région depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

En Jordanie, le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer le roi Abdallah II et son homologue jordanien, Ayman Safadi, ainsi que Sigrid Kaag, la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour la bande de Gaza.

M. Blinken se rendra ensuite en Israël où il abordera les négociations en cours visant à instaurer une trêve dans la bande de Gaza et obtenir une libération des otages qui y sont retenus depuis le 7 octobre.

Colère grandissante  

Malgré des critiques à l'étranger et la colère grandissante sur les campus universitaires américains, l'administration du président Joe Biden soutient Israël dans sa campagne contre le Hamas, tout en exhortant son proche allié à faire plus pour protéger les civils.

"Le président Biden a insisté pour qu'Israël prenne des mesures spécifiques, concrètes et mesurables, afin de mieux répondre aux souffrances humanitaires, aux dommages causés aux civils et à la sécurité des travailleurs humanitaires à Gaza", a affirmé M. Blinken à ses homologues du Golfe à Ryad.

"Nous avons constaté des progrès mesurables au cours des dernières semaines, notamment l'ouverture de nouveaux points de passage, une augmentation du volume des livraisons d'aide vers Gaza et à l'intérieur de Gaza, et la construction du couloir maritime américain, qui sera ouvert dans les semaines à venir", a-t-il déclaré.


Le Hamas revendique des tirs de roquettes du Liban sur le nord d'Israël

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, le Hezbollah libanais échange quotidiennement avec l'armée israélienne des tirs à la frontière libano-israélienne en soutien au mouvement islamiste palestinien. (AFP).
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, le Hezbollah libanais échange quotidiennement avec l'armée israélienne des tirs à la frontière libano-israélienne en soutien au mouvement islamiste palestinien. (AFP).
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  • Les combattants du Hamas ont "lancé une salve de roquettes depuis le sud du Liban en direction" d'une position militaire israélienne
  • Cette salve était "en réponse aux massacres de l'ennemi sioniste (Israël)" dans les territoires palestiniens de Gaza et de Cisjordanie occupée

BEYROUTH: La branche armée du Hamas palestinien a revendiqué des tirs de roquettes lundi depuis le sud du Liban en direction d'une position militaire dans le nord d'Israël.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, le Hezbollah libanais échange quotidiennement avec l'armée israélienne des tirs à la frontière libano-israélienne en soutien au mouvement islamiste palestinien. Des factions palestiniennes et autres groupes alliés ont également revendiqué des attaques transfrontalières depuis le Liban.

Les combattants du Hamas ont "lancé une salve de roquettes depuis le sud du Liban en direction" d'une position militaire israélienne, ont indiqué les Brigades Ezzedine al-Qassam dans un communiqué sur Telegram.

Cette salve était "en réponse aux massacres de l'ennemi sioniste (Israël)" dans les territoires palestiniens de Gaza et de Cisjordanie occupée.

L'armée israélienne a déclaré à l'AFP qu'"une vingtaine de tirs avaient effectués depuis le Liban sur le territoire israélien", ajoutant avoir intercepté la plupart des roquettes et avoir frappé "l'origine du feu".

"Aucun blessé ni dégât n'a été signalé", a indiqué l'armée israélienne.

Le 21 avril, la branche armée du Hamas avait revendiqué des tirs de roquettes depuis le sud du Liban vers le nord d'Israël.

Le 2 janvier, un haut responsable du mouvement palestinien, Saleh Arouri, avait été tué dans une attaque de drone imputée à Israël sur la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah.

En près de sept mois de violences transfrontalières, au moins 385 personnes parmi lesquelles 254 combattants du Hezbollah et 73 civils ont été tuées au Liban, selon un décompte de l'AFP. Au moins 11 combattants du Hamas ont été tués selon ce même décompte.

Côté israélien, 20 personnes incluant 11 soldats et neuf civils ont été tuées, selon le bilan officiel.

Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées des deux côtés de la frontière.