Gaza: Le Conseil de sécurité de l'ONU tente de sortir de l'impasse

Des camions d'aide humanitaire entrent par le passage de Kerem Shalom depuis Israël vers la bande de Gaza, le lundi 18 décembre 2023 (Photo, AP).
Des camions d'aide humanitaire entrent par le passage de Kerem Shalom depuis Israël vers la bande de Gaza, le lundi 18 décembre 2023 (Photo, AP).
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Publié le Vendredi 22 décembre 2023

Gaza: Le Conseil de sécurité de l'ONU tente de sortir de l'impasse

  • Le Conseil de sécurité de l'ONU tentait toujours jeudi de trouver un compromis avant un vote plusieurs fois reporté sur une résolution
  • Le Conseil, largement critiqué pour son inaction depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, négocie d'arrache-pied depuis plusieurs jours une résolution portée par les Emirats arabes unis

NATIONS UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU tentait toujours jeudi de trouver un compromis avant un vote plusieurs fois reporté sur une résolution dont la dernière version appelle simplement à des "mesures urgentes" pour permettre l'accès de l'aide humanitaire à Gaza.

Un vote est toujours espéré jeudi soir sur un nouveau texte, largement affaibli, qui n'appelle plus à une "suspension urgente des hostilités" pour permettre l'acheminement de l'aide, selon la dernière version vue par l'AFP.

Le Conseil, largement critiqué pour son inaction depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, négocie d'arrache-pied depuis plusieurs jours une résolution portée par les Emirats arabes unis.

Le vote initialement prévu lundi a été reporté à de multiples reprises, notamment mercredi à la demande des Américains qui avaient mis leur veto le 8 décembre à un précédent texte réclamant un "cessez-le-feu humanitaire" dans la bande de Gaza, pilonnée par les forces israéliennes en représailles à l'attaque sanglante et sans précédent du Hamas le 7 octobre.

"L'écart se réduit", a assuré jeudi après-midi l'ambassadrice des Emirats à l'ONU Lana Zaki Nusseibeh.

"Nous travaillons activement avec nos partenaires à l'ONU sur la résolution et son contenu", a aussi déclaré jeudi, à Washington, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, contestant l'idée que les Etats-Unis sont "particulièrement isolés".

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le Conseil n'a réussi qu'une seule fois à sortir du silence, avec la résolution du 15 novembre appelant à des "pauses humanitaires". Il a rejeté cinq autres textes en deux mois, dont deux en raison de vétos américains, le dernier le 8 décembre.

Les Etats-Unis avaient alors bloqué, malgré la pression inédite du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, l'appel à un "cessez-le-feu humanitaire", également jugé inacceptable par Israël.

Gaza: Blinken dit espérer une issue satisfaisante au Conseil de sécurité

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a affiché mercredi un optimisme prudent au sujet d'un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU sur la catastrophe humanitaire à Gaza, regrettant par ailleurs le "silence" de la communauté internationale sur le Hamas.

"Nous avons travaillé intensément sur ce dossier. Je suis au téléphone à ce sujet depuis deux jours", a déclaré le secrétaire d'Etat lors d'une conférence de presse à Washington.

"J'espère que nous pourrons trouver une solution satisfaisante", a-t-il ajouté.

Après de multiples reports depuis lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU a de nouveau reporté mercredi son vote sur une nouvelle résolution, un vote à l'issue toujours incertaine après des négociations compliquées et face à un possible veto des Etats-Unis.

Washington avait déjà opposé son veto le 8 décembre sur une résolution précédente réclamant un véritable "cessez-le-feu humanitaire".

Hamas pas nommé

Alors que l'ONU a alerté sur l'insécurité alimentaire "sans précédent" subie par les habitants de Gaza menacés désormais par la famine, la plupart des membres du Conseil semblent vouloir éviter un nouveau veto.

Sous la pression américaine, la formulation de l'appel visant à une interruption des hostilités a été cette fois supprimée.

La référence à une "cessation urgente et durable des hostilités" présente dans le premier texte a disparu, tout comme la demande moins directe de la version suivante d'une "suspension urgente des hostilités".

Le texte sur la table jeudi en fin de journée, vu par l'AFP, appelle à "des mesures urgentes pour immédiatement permettre l'accès sûr et sans entrave et aussi à créer les conditions pour une cessation durable des hostilités".

Les négociations se sont concentrées ces dernières heures sur la demande de mise en place d'un mécanisme de suivi de l'aide, assuré "exclusivement" par l'ONU, pour garantir la nature "humanitaire" des livraisons.

Israël, qui veut maintenir son contrôle sur les convois humanitaires, s'opposait à ce mécanisme et la référence à l'exclusivité du contrôle de l'ONU a disparu du dernier texte consulté par l'AFP.

Autre point contentieux, l'absence une nouvelle fois dans le texte d'une condamnation --et même du nom-- du Hamas, fustigée par Israël et les Etats-Unis.

Après l'attaque du 7 octobre qui a fait, selon les autorités israéliennes, environ 1.140 morts, en majorité des civils, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas, pilonnant le territoire palestinien, l'assiégeant et menant une vaste opération terrestre depuis le 27 octobre.

Le gouvernement du Hamas a annoncé mercredi que les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza avaient fait 20.000 morts depuis le début de la guerre, dont au moins 8.000 enfants et 6.200 femmes.


Le Hamas dit rester ouvert aux négociations, nouvelles frappes israéliennes sur Gaza

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  • Israël a mené pendant la nuit de nouvelles frappes sur le territoire palestinien qui ont fait 13 morts, a annoncé mercredi la Défense civile
  • Le Hamas "a déjà ressenti notre force ces dernières 24 heures. Et je veux vous assurer, à vous et à eux: ce n'est que le début", a déclaré le Premier ministre dans une allocution télévisée, s'adressant notamment aux familles d'otages

GAZA: Le Hamas a affirmé mercredi rester ouvert aux négociations tout en exigeant le respect de l'accord de trêve, après les bombardements massifs menés par Israël sur la bande de Gaza et les menaces d'escalade du gouvernement israélien.

Israël a mené pendant la nuit de nouvelles frappes sur le territoire palestinien qui ont fait 13 morts, a annoncé mercredi la Défense civile.

Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait averti que les frappes de la nuit précédente n'étaient "que le début" et que la pression militaire était indispensable pour assurer la libération des otages encore aux mains du Hamas.

Ces bombardements, de loin les plus violents depuis le début de la trêve le 19 janvier, ont fait 413 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas, alors que les négociations indirectes sur la suite du processus sont au point mort.

Ce bilan a fait de mardi l'une des journées les plus meurtrières depuis le début de la guerre, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien dans le sud d'Israël.

Le Hamas "n'a pas refermé la porte des négociations, mais nous insistons sur le fait qu'il n'y a aucun besoin de nouveaux accords", a déclaré mercredi à l'AFP un de ses dirigeants, Taher al-Nounou, joint par téléphone à partir du Caire.

"Nous n'avons pas de conditions préalables mais nous exigeons (qu'Israël) soit contraint à cesser immédiatement (les hostilités) et à commencer la seconde phase des négociations" prévues par l'accord de trêve, a-t-il ajouté.

 "Sous le feu" 

La reprise mardi des bombardements a fait craindre un retour de la guerre à grande échelle.

Les frappes israéliennes "brisent les espoirs" de paix, a averti l'Allemagne mercredi.

"Désormais", les négociations sur la libération des otages "ne se dérouleront que sous le feu", a affirmé mardi M. Netanyahu, ajoutant que la pression militaire était "indispensable" pour assurer leur retour.

Le Hamas "a déjà ressenti notre force ces dernières 24 heures. Et je veux vous assurer, à vous et à eux: ce n'est que le début", a déclaré le Premier ministre dans une allocution télévisée, s'adressant notamment aux familles d'otages.

Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du Hamas, 58 restent retenues à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Mercredi, la Défense civile de Gaza a annoncé qu'Israël avait mené pendant la nuit "plusieurs frappes aériennes", qui ont fait 13 morts "et des dizaines de blessés, y compris des femmes et des enfants", à Khan Younès, dans le sud, et à Gaza-ville, dans le nord du territoire.

L'armée a lancé un nouvel appel aux civils pour évacuer des zones de combat. La veille déjà, des familles palestiniennes avaient commencé à fuir au milieu des ruines, sacs et couvertures empilés sur leurs têtes ou dans des charrettes.

"Où est la sécurité? Où devrions-nous aller? Qu'ils lâchent une bombe nucléaire sur nous et qu'on en finisse. Nous sommes fatigués de cette vie", a témoigné en pleurant Ahlam Abed, une déplacée dans le camp d'Al-Mawasi, dans le sud de Gaza.

En Israël, des familles d'otages ont accusé le gouvernement de "sacrifier" leurs proches en reprenant les bombardements.

"La pression militaire ne va pas les ramener, nous le savons d'expérience", a affirmé à Tel-Aviv Yaïr Horn, un ex-otage.

Benjamin Netanyahu se trouve sous forte pression de ses alliés d'extrême droite, hostiles à un cessez-le-feu. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, figure de l'extrême droite qui avait démissionné en janvier pour protester contre la trêve, a annoncé mardi son retour au gouvernement.

"Totale coordination" 

Le gouvernement israélien a souligné mardi que les frappes avaient été menées "en totale coordination" avec les Etats-Unis, son principal allié.

Le Hamas a appelé de son côté "les pays amis" à "faire pression" sur les Etats-Unis afin qu'ils poussent Israël à mettre fin à ses frappes.

La première phase de la trêve, qui a expiré le 1er mars, a permis le retour en Israël de 33 otages, dont huit morts, et la libération d'environ 1.800 détenus palestiniens.

Depuis, les négociations indirectes menée par l'intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte, sont au point mort.

Le Hamas veut passer à la deuxième phase de l'accord, qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l'aide humanitaire et la libération des derniers otages.

Israël souhaite une extension de la première phase jusqu'à mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la "démilitarisation" de Gaza et le départ du Hamas, qui dirige le territoire depuis 2007.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.

En riposte, Israël a lancé une offensive à Gaza qui avait fait au moins 48.572 morts, majoritairement des civils, avant ces nouvelles frappes, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

 


Le chef du gouvernement à Gaza a été tué dans les frappes israéliennes, annonce le Hamas

Les corps des victimes tuées lors des frappes aériennes israéliennes de la nuit sur la bande de Gaza sont transportés sur une charrette à cheval à l'extérieur de l'hôpital arabe Al-Ahli, également connu sous le nom d'hôpital baptiste, dans la ville de Gaza, avant leur enterrement le 18 mars 2025. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
Les corps des victimes tuées lors des frappes aériennes israéliennes de la nuit sur la bande de Gaza sont transportés sur une charrette à cheval à l'extérieur de l'hôpital arabe Al-Ahli, également connu sous le nom d'hôpital baptiste, dans la ville de Gaza, avant leur enterrement le 18 mars 2025. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
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  • Essam al-Dalis, a été tué dans les frappes aériennes israéliennes sur le territoire palestinien dans la nuit, a annoncé mardi le mouvement islamiste dans un communiqué.
  • M. al-Dalis était un membre du bureau politique du Hamas, faisant partie de la direction du mouvement islamiste dans la bande de Gaza depuis 2021.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : Le chef du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza, Essam al-Dalis, a été tué dans les frappes aériennes israéliennes sur le territoire palestinien dans la nuit, a annoncé mardi le mouvement islamiste dans un communiqué.

Il fait partie d'une liste de quatre « dirigeants du gouvernement » de Gaza diffusée par le Hamas dans un « communiqué de condoléances », qui comprend également le patron du ministère de l'Intérieur, le général Mahmoud Abou Watfa, et le directeur général des services de sécurité intérieure, le général Bahjat Abou Sultan.

M. al-Dalis était un membre du bureau politique du Hamas, faisant partie de la direction du mouvement islamiste dans la bande de Gaza depuis 2021.

En novembre 2023, Israël avait affirmé avoir frappé une structure du Hamas dans laquelle se trouvait M. al-Dalis avec d'autres dirigeants qui, eux, avaient été tués lors de l'attaque.

Le général de division Abou Watfa était à la tête du ministère de l'Intérieur du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza. Il avait été vu dans la bande de Gaza en janvier, après la signature de l'accord de trêve, accompagnant des déploiements de la police dans les rues du territoire palestinien.

Mardi, l'AFP a annoncé, deux sources du Hamas à Gaza, que sa mort dans les frappes israéliennes de la nuit avait été confirmée.


Première quinzaine du Ramadan: 11 millions de repas d'iftar servis dans les Deux Saintes Mosquées

Des dattes et de l'eau sont servies lors d'un iftar du Ramadan dans la Mosquée du Prophète à Médine. (SPA)
Des dattes et de l'eau sont servies lors d'un iftar du Ramadan dans la Mosquée du Prophète à Médine. (SPA)
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  • L'Autorité générale pour les affaires de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète a déclaré avoir fourni 10 822 999 repas d'iftar jusqu'à présent 
  • Ce mois sacré est une période de culte pour les musulmans pendant laquelle ils jeûnent du lever au coucher du soleil

LA MECQUE: Les autorités saoudiennes ont fourni près de 11 millions de repas d'iftar aux pèlerins de l'Omra et aux autres fidèles des Deux Saintes Mosquées de La Mecque et de Médine durant la première moitié du Ramadan.

L'Autorité générale pour les affaires de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète a déclaré, lundi, 17e jour du Ramadan, avoir fourni 10 822 999 repas d'iftar et 10 290 000 paquets de dattes jusqu'à présent pendant le mois sacré, qui est une période de culte pour les musulmans pendant laquelle ils jeûnent du lever au coucher du soleil.

L'autorité a déclaré que le nombre de repas d'iftar qu'elle fournit pendant le Ramadan aux pèlerins accomplissant l'Omra et aux autres visiteurs des mosquées a augmenté cette année en raison de l'accroissement du nombre de pèlerins, a rapporté l'Agence de presse saoudienne. La nourriture est servie dans les zones désignées pour l'iftar dans les mosquées, dans le respect de normes sanitaires strictes afin de garantir la sécurité des fidèles, a ajouté l'agence.

À l'approche du mois sacré, l'autorité a mis en place un service en ligne permettant aux particuliers, aux organisations caritatives et aux fondations de soumettre des demandes de dons de repas d'iftar à la Grande Mosquée, a ajouté l'agence.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com