JO-2024: Le gouvernement veut rassurer sur les transports

Le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune (Photo, AFP).
Le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 20 décembre 2023

JO-2024: Le gouvernement veut rassurer sur les transports

  • A sept mois des Jeux, les transports en commun franciliens sont pourtant très perturbés
  • «L'accélération va être une chance et un héritage au-delà des Jeux», a affirmé Clément Beaune

PARIS: Face aux inquiétudes, le gouvernement français a voulu rassurer mardi sur l'organisation des transports en commun pour les millions de spectateurs attendus lors des Jeux olympiques de Paris, l'été prochain.

"Les engagements sont tenus, on aura 100% de transports publics" pour accéder aux sites olympiques, a assuré le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, à l'occasion du 9e comité stratégique des mobilités des JO.

A sept mois des Jeux, les transports en commun franciliens sont pourtant très perturbés et la maire de Paris, Anne Hidalgo, a lâché mi-novembre qu'ils ne seraient "pas prêts" pour l'été.

Le ministre a confirmé que le prolongement de la ligne 14 du métro, "la ligne de vie des Jeux" vers le nord (Saint-Denis-Pleyel) et le sud (aéroport d'Orly), le réaménagement de la gare du Nord et du carrefour Saint-Denis-Pleyel, seraient menés à bien d'ici juin. Il s'agit désormais de "coordonner au maximum, d'accélérer le rythme", a souligné le ministre auprès de journalistes.

Pour accueillir jusqu'à 800.000 personnes supplémentaires par jour en Ile-de-France, l'offre de transports publics sera augmentée de 15% pendant les Jeux, par rapport à des vacances d'été normales, notamment sur le RER C et la ligne 9 qui desservent Roland-Garros et le Parc des princes.

Si les difficultés se multiplient cet hiver dans les transports franciliens, c'est qu'on "est dans la période difficile où on voit les contraintes. Mais l'accélération va être une chance et un héritage au-delà des Jeux", a affirmé M. Beaune.

«Opérations coup de poing»

Le ministre s'est cependant dit plutôt préoccupé par "les services et les usages", notamment par le recrutement de volontaires qui accompagneront les spectateurs, et par la maintenance du réseau des transports publics.

"On sait qu'on a un réseau ancien, fragile à cet égard", a souligné M. Beaune, en écho au patron de la RATP, l'ancien Premier ministre Jean Castex. "Il faut qu'on ait le moins de pépins possible et que, s'il y en a, on puisse réagir le plus vite possible", a averti le ministre.

"Je veux qu'on sorte de l'image des Jeux comme une espèce de contrainte (...) Il ne s'agit pas de dire aux gens de partir ou de se cloîtrer", a dit M. Beaune. Des informations anticipées pour les usagers devraient être prêtes d'ici à la fin janvier.

La police parisienne a également été renforcée pour mener des "opérations coup de poing" avant les JO à l'égard des taxis, pour qu'ils acceptent la carte bancaire, qu'ils prennent les personnes en situation de handicap, et pour sanctionner les chauffeurs clandestins.

Le directeur général de SNCF Voyageurs s'est lui aussi voulu rassurant quant à la capacité de son entreprise à répondre au défi d'une hausse de la fréquentation pendant les JO. "Je suis confiant, on y arrivera", même si "c'est un challenge inédit", a déclaré Christophe Fanichet sur France Inter mardi soir.

Des réunions avec les organisations syndicales ont lieu pour discuter des rémunérations, a confirmé M. Fanichet. "S'il y a plus de travail, il y aura une rémunération en face", a-t-il ajouté. Interrogé sur d'éventuels mouvements sociaux, il a répondu: "Je ne pense pas qu'il y aura de grève pendant les Jeux olympiques."


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.