La répression houthie contre les médias au Yémen suscite une vague de colère

Des combattants houthis nouvellement recrutés scandent des slogans en conduisant un véhicule militaire lors d’un rassemblement dans la capitale Sanaa. (AFP)
Des combattants houthis nouvellement recrutés scandent des slogans en conduisant un véhicule militaire lors d’un rassemblement dans la capitale Sanaa. (AFP)
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Publié le Mardi 26 décembre 2023

La répression houthie contre les médias au Yémen suscite une vague de colère

  • La milice houthie au Yémen a fermé l’une des stations de radio les plus populaires de Sanaa, dans le cadre d’une campagne de répression contre les médias indépendants
  • Depuis 2014, les Houthis ont arrêté et jugé des dizaines de journalistes et contraint de nombreuses personnalités des médias à fuir le pays

RIYAD: Les auditeurs ont exprimé leur colère après que la milice houthie au Yémen a fermé l’une des stations de radio les plus populaires de Sanaa, dans le cadre d’une campagne de répression contre les médias indépendants dans les zones soumises à leur contrôle.

Des militants et des journalistes yéménites, dont Majili al-Samadi, directeur de la radio Voice of Yemen, déclarent que des Houthis armés avaient attaqué Eram FM dans la ville et confisqué du matériel, forçant la chaîne à mettre fin à sa diffusion et suscitant ainsi l’indignation du public fidèle à la station.

La station Eram, fondée en 2015, compte plus de 100 000 abonnés et likes sur Facebook et elle se décrit comme «une radio sociale, artistique et de divertissement, axée sur le développement».

M. Al-Samadi soutient que les mêmes autorités houthies qui ont fermé sa station de radio au début de l’année dernière ont également ordonné l’attaque contre Eram, connue pour diffuser des chansons de musiciens yéménites, entre autres programmes de divertissement.

«Eram est une radio connue, avec un esprit poétique et créatif que nous apprécions tous depuis huit ans», écrit-il sur X.

En janvier de l’année dernière, les Houthis ont fermé six stations de radio, dont Voice of Yemen, qui a refusé de diffuser des slogans de propagande. Cette démarche avait provoqué l’indignation des syndicats de journalistes locaux et internationaux.

Les Houthis n’ont pas officiellement commenté le dernier raid, mais les auditeurs d’Eram sur les réseaux sociaux affirment que la station a été fermée pour avoir enfreint les directives des milices qui interdisent la diffusion de chansons ou de programmes festifs pour soutenir la population de Gaza.

«Les djinns et les humains sont solidaires avec Gaza et interdisent de chanter et de célébrer le Nouvel An. Cependant, Eram diffuse des chansons et défie les règles», écrit Mohammed Qadhi, un écrivain affilié aux Houthis, sur X.

Abdel Wahab Qatran, juriste basé à Sanaa, affirme que les Houthis veulent s’emparer des stations de radio indépendantes restantes et forcer ces chaînes à diffuser leurs hymnes et leurs messages.

«Ils ont détruit tout ce qui était merveilleux dans notre nation, propagé un point de vue unique et répandu leurs idées, leurs couleurs et leurs mélodies», a publié M. Qatran sur sa page Facebook.

Les auditeurs qui se sont tournés vers les réseaux sociaux d’Eram pour poser des questions sur la fermeture indiquent que la station avait l’habitude de diffuser des chansons yéménites divertissantes qui les accompagnaient dans leur quotidien.

«En tant que fan de musique traditionnelle, Eram était ma station préférée, car elle diffusait des chansons du patrimoine yéménite. Je suis profondément déçue que cette radio n’existe plus», déclare à Arab News Hala Noman, une auditrice de Sanaa.

Depuis qu’ils se sont militairement emparés du pouvoir au Yémen à la fin de l’année 2014, les Houthis ont fermé des dizaines de chaînes de télévision et de radio, ainsi que des journaux, arrêté et jugé des dizaines de journalistes et contraint de nombreuses personnalités des médias à fuir le pays.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.