A Gaza en guerre, les postes de radio tombent pile

Un vieil homme palestinien écoute sa radio dans un camp de réfugiés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 décembre 2023, au milieu des combats incessants entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
Un vieil homme palestinien écoute sa radio dans un camp de réfugiés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 décembre 2023, au milieu des combats incessants entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
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Publié le Mercredi 27 décembre 2023

A Gaza en guerre, les postes de radio tombent pile

  • Impossible de brancher télévisions et ordinateurs, de recharger des téléphones ou de surfer sur internet, à moins de disposer de générateurs ou de panneaux solaires, un luxe que peu de Gazaouis peuvent s'offrir
  • Avant la guerre, qui a fait près de 21 000 morts à Gaza selon le gouvernement du Hamas, un poste de radio coûtait environ 25 shekels (six euros), mais depuis, le prix est monté à 60 shekels (15 euros)

Mahmoud Al Daoudi n'aurait jamais imaginé que les postes de radio qui prenaient la poussière dans sa boutique se vendraient à ce rythme, mais dans la bande de Gaza en guerre, ils sont devenus un rare canal d'information pour la population.

Si les coupures de courant faisaient partie du quotidien des 2,4 millions de Palestiniens de Gaza, elles ont évolué en black-out depuis qu'Israël a coupé l'approvisionnement en électricité et en carburants.

Le territoire est soumis par Israël à un siège complet à la suite de l'attaque sanglante que le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, a lancé sur le sol israélien le 7 octobre, faisant environ 1.140 morts selon un décompte de l'AFP à partir des derniers chiffres officiels israéliens disponibles.

Impossible de brancher télévisions et ordinateurs, de recharger des téléphones ou de surfer sur internet, à moins de disposer de générateurs ou de panneaux solaires, un luxe que peu de Gazaouis peuvent s'offrir dans la bande de terre bombardée sans relâche par l'armée israélienne.

Pour suivre les nouvelles, reste la radio alimentée par piles.

"Nous avions un stock plein mais il est complètement vide depuis la première semaine" de la guerre, raconte Mahmoud Al Daoudi, 33 ans.

"La radio est le seul moyen de savoir ce qu'il se passe du fait des coupures d'internet et des communications" et "les piles durent longtemps", vante-t-il dans sa boutique de Rafah, à l'extrémité sud du territoire.

Avant la guerre, qui a fait près de 21 000 morts à Gaza selon le gouvernement du Hamas, un poste de radio coûtait environ 25 shekels (six euros), mais depuis, le prix est monté à 60 shekels (15 euros).

"Même les radios que l'on a vendues défectueuses et qui nous ont été retournées, on les a revendues", dit-il.

Puis, quand les radios ont disparu des rayons, les clients ont demandé de vieux téléphones qui permettent de capter la radio et disposent d'une petite lampe de poche intégrée, vitale lorsque la nuit tombe.

"Et maintenant, nous manquons de téléphones!", dit Mahmoud Al Daoudi à l'AFP.

Régression

Et impossible de commander de nouveaux appareils, alors que l'aide humanitaire est acheminée au compte-gouttes dans le territoire.

"Les gens veulent suivre les nouvelles, savoir où ont lieu les bombardements (israéliens), s'enquérir du sort de leurs familles", explique Hussein Abou Hashem, qui lui non plus n'a plus de radios à vendre dans son magasin.

D'après l'ONU, 1,9 million de Palestiniens sont déplacés depuis le début de la guerre, soit 85% de la population. Ils vivent pour beaucoup dans le sud du territoire, massés dans des camps de fortune où ils manquent de tout.

"Je ne sais pas ce qu'il se passe autour de nous, où sont les frappes, quelles maisons sont visées, qui est vivant, qui sont les martyrs", énumère Oum Ibrahim, dans la ville de méridionale de Khan Younès: "Nous désirons recevoir des nouvelles de n'importe où à Gaza".

"Quand je n'ai plus de batterie, je marche dans le camp et je tends l'oreille pour entendre les radios des autres", dit-il.

Des stations comme la BBC en arabe et Al-Jazeera ont lancé des fréquences spéciales à destination des déplacés pour les tenir au courant des dernières actualités.

Mohammed Hassouna, 75 ans, parle hébreu et capte les radios israéliennes: "Ca permet d'avoir les nouvelles du côté israélien" et "j'informe mes enfants et mes voisins".

Devant sa tente, Salah Zorob, 37 ans, passe son temps à changer de stations de radio sur son téléphone.

"Le monde avance avec les hautes technologies et nous, à Gaza, nous régressons", déplore-t-il: "On va nous ramener à l'âge de pierre".


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.