Le caviar blanc, trésor inattendu dans les Alpes autrichiennes

Un restaurateur autrichien présente ses produits, parmi lesquels le fameux caviar blanc (Photo, AFP).
Un restaurateur autrichien présente ses produits, parmi lesquels le fameux caviar blanc (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 30 décembre 2020

Le caviar blanc, trésor inattendu dans les Alpes autrichiennes

  • Ce caviar au coût astronomique est expédié dans le monde entier pour le réveillon de la Saint-Sylvestre
  • «Les poissons sont déjà passés à l'échographie pour qu'on voit s'ils sont pleins et ils entreront en phase de production bientôt», explique un employé au bonnet vissé sur la tête

GRODIG: Stefan Astner inspecte en cuissardes au pied d'un magnifique décor alpin des esturgeons albinos rarissimes, dont le caviar au coût astronomique est expédié dans le monde entier pour le réveillon de la Saint-Sylvestre.

« Les poissons sont déjà passés à l'échographie pour qu'on voit s'ils sont pleins et ils entreront en phase de production bientôt », explique bonnet vissé sur la tête cet employé. 

Il travaille à Grödig, un village situé près de Salzbourg, en Autriche, où grandissent en pisciculture des femelles aux œufs qui valent de l'or.

A l'atelier, le patron Walter Grüll incise délicatement la chair de l'une d'entre elles, âgée de 16 ans, pour en extraire un caviar à la couleur crème surprenante.

« Il est encore plus doux, encore plus fondant que celui qui est traditionnellement noir », dit-il en lavant sa récolte. 

Cette dernière ne pèse que 600 grammes et vaut... 8 000 euros. C'est trois fois plus que le caviar noir, déjà considéré comme un produit de luxe.

« Ces œufs sont parmi les aliments les onéreux au monde. Ils représentent seulement 1% de notre production totale de caviar », énonce Walter Grüll. 

Argenterie

Dans une pièce à côté, sa fille Alexandra prépare une quarantaine de colis réfrigérés. « Ca part pour l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne », détaille-t-elle, le nez sur les bons de commande. 

La crise du coronavirus a certes eu un effet sur la demande : les tables étoilées attendent des jours meilleurs, les palaces sont fermés. 

Mais la vente au détail explose. Quitte à rester chez soi, autant ressortir l'argenterie et les mets qui vont avec...

« Les gens veulent savourer l'instant présent », lance l'éleveur en répondant aux incessants coups de fil qui ponctuent ses journées. Les fêtes de fin d'année représentent près de 40% de son chiffre d'affaires annuel.

Les noms des clients ne seront pas révélés, la discrétion est gage de succès dans ce secteur. Beaucoup d'entre eux se situent en Asie, en Russie et au Moyen-Orient. 

Une célèbre marque de voitures haut de gamme vient d'appeler et récemment, la maison a reçu la proposition d'une compagnie aérienne désirant offrir à ses clients premium du caviar « Made in Austria ». 

Walter Grüll, qui a humblement démarré en 1981 avec l'omble et la truite, a voulu se démarquer de l'offre mondiale en faisant se reproduire en captivité ces esturgeons immaculés, caractérisés par une absence totale de pigmentation.

Il dispose désormais de plusieurs centaines de poissons protégés par des caméras et des grilles cadenassées dans un parc arboré proche du château de Hellbrunn, un joyau Renaissance. Car cette précieuse denrée attire les convoitises : plusieurs vols ont eu lieu ces dernières années dans d'autres exploitations.

La qualité de leurs œufs, eux aussi sans mélanine, doit beaucoup aux bassins cristallins dans lesquels ils évoluent. La pureté de l'eau venue des cimes convient par exemple à merveille à l'esturgeon du Danube, l'un des plus petits de l'espèce.

Du temps des dinosaures

Cette démarche « d'exotisme du terroir » s'inscrit dans l'air du temps, les changements climatiques incitant des consommateurs plus regardants à rapprocher les produits de leur assiette. 

Plus largement, l'élevage d'esturgeon noir ou blanc, qui s'est développé depuis un quart de siècle principalement en Chine, en Italie et en France à la suite de l'interdiction de la pêche, s'inscrit également dans une volonté de conservation.

Cette espèce pouvant vivre jusqu'à 120 ans, présente sur terre au temps des dinosaures, est au bord de l'extinction dans son milieu naturel en Russie ou en Iran.

La production mondiale issue de l'esturgeon sauvage s'est effondrée dans les années 1980, en raison de la surpêche et de la pollution.

Selon les dernières statistiques disponibles de la World Sturgeon Conservation Society en date de 2018, 2 480 fermes dans 55 pays produisent 415 tonnes de caviar par an.

Seuls 30 à 40 d'entre elles, dont deux ou trois en Autriche, en proposent du blanc, estime l'universitaire Thomas Friedrich, qui coordonne à Vienne un programme de renforcement des populations d'esturgeon du Danube. 

Quand par miracle un albinos arrivait à l'âge adulte à l'état sauvage et finissait pêché en mer Caspienne, raconte-t-il, ses oeufs blancs étaient réservés exclusivement au Shah d'Iran.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.