Année 2023: Une période de tumultes, de tragédies et de transition au Moyen-Orient

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Publié le Jeudi 28 décembre 2023

Année 2023: Une période de tumultes, de tragédies et de transition au Moyen-Orient

  • 2023 a été marquée par les pires tremblements de terre du siècle et par l'éruption la plus sanglante du conflit israélo-palestinien
  • Elle a également vu des signes encourageants de réconciliation entre les rivaux et des progrès dans la lutte contre le changement climatique

IRBIL, Kurdistan irakien: La région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) a connu une nouvelle année tumultueuse, marquée par des événements allant du pire tremblement de terre du siècle au chapitre le plus sanglant du conflit israélo-palestinien.

En même temps, l'année a également été marquée par des signes prometteurs de réconciliation entre d'anciens rivaux et ennemis, ainsi que par des progrès dans la lutte contre les causes du changement climatique et l'atténuation de ses effets.

JANVIER

Incendies de Coran

L'incendie d'un exemplaire du Coran par des agitateurs d'extrême droite devant l'ambassade de Turquie dans la capitale suédoise, Stockholm, le 21 janvier, a suscité de vives protestations dans le monde islamique.

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L'incendie d'un exemplaire du Coran en Suède par des agitateurs d'extrême droite a suscité des protestations dans les communautés musulmanes du monde entier, notamment au Moyen-Orient (Photo, AFP).

Alors que les manifestations au Bahreïn, en Jordanie et au Liban se sont déroulées pacifiquement, les partisans du religieux irakien Muqtada al-Sadr se sont heurtés à la police alors qu'ils tentaient d'attaquer l'ambassade de Suède à Bagdad.

Les sadristes ont organisé d'autres manifestations en juillet, à la suite de nouveaux incendies de Coran en Suède et au Danemark, en attaquant l'ambassade de Suède à Bagdad et en essayant de prendre d'assaut la zone verte de la ville pour s'en prendre à l'ambassade du Danemark.

Au début du mois, le Danemark a adopté ce que l'on appelle la loi sur le Coran, qui interdit le «traitement inapproprié» des textes religieux par un vote de 94 à 77. Les contrevenants s'exposent désormais à une amende ou à une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à deux ans.

FÉVRIER

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Un énorme tremblement de terre d'une magnitude de 7,8 a dévasté des parties de la Turquie et de la Syrie, faisant plus de 50 000 morts dans la première et 8 000 dans la seconde (Photo, AFP).

Tremblements de terre en Turquie et en Syrie

Deux tremblements de terre ont causé des dégâts d'une ampleur sans précédent dans le sud de la Turquie et le nord de la Syrie le 6 février, faisant plus de 50 000 morts dans le premier cas et 8 000 dans le second.

Les tremblements de terre, les plus graves que la Turquie ait connus depuis 1939, ont été ressentis jusqu'en Égypte et sur la côte turque de la mer Noire.

Bien que dévastatrice, la catastrophe a contribué à une amélioration notable des relations diplomatiques régionales. À la fin du mois, le ministre égyptien des Affaires étrangères s'est rendu en Syrie et en Turquie pour la première fois depuis plus de dix ans.

Plusieurs gouvernements régionaux ont également fourni une aide humanitaire à la Syrie, ce qui a conduit à un dégel des relations avec le gouvernement de Damas, jusqu'alors isolé.

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Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, s'est rendu en Syrie et en Turquie pour la première fois depuis plus de dix ans, signe d'un dégel des relations entre les deux pays. (Photo, AFP)

MARS

Accord entre l'Arabie saoudite et l'Iran

Le 10 mars verra une nouvelle réconciliation dans la région, l'Arabie saoudite et l'Iran acceptant de rétablir leurs relations diplomatiques et de rouvrir leurs ambassades respectives dans le cadre d'un accord négocié par la Chine.

Après avoir rompu leurs relations en 2016, les deux pays ont marqué un tournant important avec cette décision, en particulier compte tenu du soutien de longue date apporté par Téhéran aux milices mandataires dans toute la région, notamment les Houthis au Yémen.

Cette évolution a ravivé l'espoir que de nombreux conflits persistants au Moyen-Orient, impliquant des armées mandataires, pourraient enfin trouver une solution pacifique.

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Dans le cadre d'un accord historique négocié par la Chine, l'Iran et l'Arabie saoudite ont accepté de rouvrir leurs ambassades et de reprendre leurs relations diplomatiques, rompues depuis janvier 2016 (Photo, AFP).

AVRIL

Conflit au Soudan

Après des années d'instabilité suite au renversement du président de longue date Omar el-Bechir en 2019, le Soudan a sombré dans la guerre civile le 15 avril lors d'affrontements entre les forces armées soudanaises rivales et les forces paramilitaires de soutien rapide.

La guerre en cours a coûté la vie à environ 10 000 personnes, déplacé des millions d'autres et dévasté la capitale, Khartoum. Elle a également ravivé les craintes d'un nouveau génocide dans la région troublée du Darfour.

Alors que les pourparlers de cessez-le-feu ne progressent guère et que l'attention mondiale est focalisée sur les guerres en Ukraine et à Gaza, le conflit au Soudan est devenu une crise négligée qui menace pourtant la sécurité régionale au sens large.

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La guerre civile a éclaté au Soudan entre les forces armées soudanaises rivales et les forces paramilitaires de soutien rapide (Photo, AFP).

MAI

La Syrie revient dans le giron arabe

Les ministres des Affaires étrangères des États membres de la Ligue arabe se sont réunis le 8 mai au siège de l'organisation, au Caire, et ont voté en faveur de la réintégration de la Syrie, un pays qui a longtemps été exclu de la scène internationale.

L'adhésion de la Syrie à la Ligue arabe a été révoquée à la suite d'une répression meurtrière du régime contre les manifestants antigouvernementaux en 2011, qui s'est ensuite transformée en une véritable guerre civile.

Bien que le conflit ne soit pas encore totalement résolu, le dégel marque une étape importante vers la reconstruction des infrastructures détruites et la fin des souffrances de millions de Syriens déplacés.

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Les ministres des Affaires étrangères des États membres de la Ligue arabe votent le rétablissement de l'adhésion de la Syrie à l'organisation lors d'une réunion au siège de l'organisation au Caire, le 8 mai 2023 (Photo, AFP).

JUIN

Le conflit entre la Turquie et le PKK s'intensifie

Le 13 juin, le Parti des travailleurs du Kurdistan, plus connu sous l'acronyme PKK, a mis fin au cessez-le-feu unilatéral qu'il avait instauré avec l'État turc à la suite des tremblements de terre de février.

En réponse, la Turquie a considérablement intensifié les frappes contre les cachettes du groupe dans le Kurdistan irakien, ainsi que les assassinats ciblés contre ses dirigeants.

Ce groupe de guérilla de gauche mène depuis des décennies une insurrection contre l'État turc en vue de créer un État kurde semi-autonome dans le sud-est de la Turquie.

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Le 13 juin, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a mis fin au cessez-le-feu unilatéral avec la Turquie qu'il avait mis en place après le tremblement de terre de février (Photo, AFP).

JUILLET

Manifestations en Israël

Le Parlement israélien, la Knesset, a adopté le 24 juillet le premier projet de loi de la réforme judiciaire controversée proposée par le Premier ministre, Benjamin Netanyahou.

La ratification du projet de loi est intervenue en dépit des nombreuses protestations internes en Israël depuis le début de l'année et des appels du président américain, Joe Biden, à la reporter.

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Le Parlement israélien, la Knesset, a adopté le premier projet de loi de la réforme judiciaire controversée proposée par le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, ce qui a déclenché des manifestations de masse (Photo, AFP).

Dans un geste sans précédent, des milliers de réservistes de l'armée israélienne ont averti qu'ils cesseraient de se présenter au travail si le projet de loi était adopté.

Cependant, la détermination apparente du gouvernement à poursuivre sa réforme controversée a été tempérée par l'attentat du 7 octobre.

AOÛT

Nouvelles manifestations en Syrie

Si l'année 2023 a vu la réintégration progressive du gouvernement syrien dans le giron arabe, la situation dans le pays est restée désastreuse pour de nombreux citoyens.

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Les Syriens de Soueïda, ville à majorité druze située dans le sud du pays, ont commencé à protester contre la situation économique débilitantes du pays et l'inflation record (Photo, AFP).

Le 17 août, les Syriens de Soueïda, ville du sud à majorité druze, ont commencé à manifester contre les conditions économiques débilitantes du pays et l'inflation record.

Les manifestations se sont rapidement propagées, entraînant de nouveaux appels à la destitution du président, Bachar el-Assad. Il s'agit de la critique la plus ouverte de son régime depuis le soulèvement de 2011.

Le mois d'août a également été marqué par des affrontements sans précédent dans l'est de la Syrie, après l'arrestation d'un leader arabe du Conseil militaire de Deir ez-Zor par les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes.

Les affrontements ont eu lieu après des mois de protestations de tribus arabes contre les politiques des FDS et le manque de services essentiels dans la province riche en pétrole, exposant la vulnérabilité de la région semi-autonome, alliée aux États-Unis.

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Des affrontements ont éclaté dans la province de Deir ez-Zor, à majorité arabe, dans l'est de la Syrie, le 27 août 2023, après que les Forces démocratiques syriennes dirigées par les Kurdes ont arrêté un leader arabe du Conseil militaire de Deir ez-Zor (Photo, AFP).

SEPTEMBRE

Maroc et Libye

Le mois de septembre a été particulièrement tragique pour l'Afrique du Nord. Le 8 septembre, un tremblement de terre a dévasté la région marocaine de Marrakech-Safi, tuant près de 3 000 personnes et détruisant plusieurs sites historiques de Marrakech.

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Une vue des décombres dans le village d'Imin Tala, au centre du Maroc, le 5 octobre 2023 (Photo, AFP).

Il s'agit du deuxième tremblement de terre le plus meurtrier de l'année, après ceux de février en Turquie et en Syrie.

Puis, le 9 septembre, la tempête Daniel a traversé l'est de la Libye, provoquant des inondations dévastatrices qui ont entraîné l'effondrement de deux barrages le 11 septembre, envoyant 1 milliard de pieds cubes (30 millions de mètres cubes) d'eau dans des zones déjà inondées.

Derna, dans l'est de la Libye, où vivent environ 90 000 personnes, a subi les pires dégâts, 25% de la ville ayant disparu dans la mer Méditerranée.

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Une inondation de la taille d'un tsunami a dévasté la ville côtière libyenne de Derna le 10 septembre 2023, entraînant la mort de milliers de personnes (Photo, AFP).

OCTOBRE-DÉCEMBRE

Guerre Israël-Hamas

Le mois d'octobre a vu le début de la guerre la plus destructrice entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

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Une inondation de la taille d'un tsunami a dévasté la ville côtière libyenne de Derna le 10 septembre 2023, entraînant la mort de milliers de personnes (Photo, AFP).

Le 7 octobre, le Hamas a lancé une attaque transfrontalière sans précédent contre le sud d'Israël, tuant plus de 1 200 Israéliens, pour la plupart des civils, et enlevant 240 israéliens et ressortissants étrangers.

Israël a réagi par une opération militaire dévastatrice, qui a tué plus de 20 000 Palestiniens à ce jour, dont une majorité de femmes et d'enfants. L'offensive israélienne a provoqué des déplacements massifs de civils et l'une des plus grandes catastrophes humanitaires de mémoire récente.

NOVEMBRE-DÉCEMBRE

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Les dirigeants et délégués du monde entier posent pour une photo de famille lors du sommet climatique des Nations unies COP28 à Dubaï, le 1er décembre 2023 (Photo, AFP).

COP28

La 28e conférence des Nations unies sur le changement climatique – COP28 – s'est tenue à Dubaï du 28 novembre au 12 décembre, accueillant près de 80 000 délégués et invités du monde entier pour discuter et chercher des solutions aux défis urgents posés par le changement climatique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël intensifie ses opérations près de Gaza-ville, réunion à la Maison Blanche

L'ONU estime à près d'un million de personnes la population actuelle du gouvernorat de Gaza qui comprend Gaza-ville et ses environs. (AFP)
L'ONU estime à près d'un million de personnes la population actuelle du gouvernorat de Gaza qui comprend Gaza-ville et ses environs. (AFP)
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  • Mercredi, l'armée israélienne qui contrôle environ 75% du territoire, a affirmé que ses troupes "opéraient à la périphérie de Gaza-ville pour localiser et démanteler les sites d'infrastructures terroristes en surface et souterrains"
  • Des habitants du quartier de Zeitoun à Gaza-ville ont fait état de tirs de drones et d'intenses bombardements nocturnes, alors que la Défense civile et des sources hospitalières ont annoncé quatre morts par des tirs israéliens dans le sud

GAZA: L'armée israélienne a intensifié mercredi ses opérations autour de la ville de Gaza, quelques heures avant une réunion à la Maison Blanche sous la présidence de Donald Trump consacrée à des plans d'après-guerre pour le territoire palestinien dévasté.

Elle a jugé "inévitable" l'évacuation de la population de cette ville, qu'elle présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza assiégée et d'où des milliers d'habitants ont déjà fui.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu est sous pression croissante, tant en Israël qu'à l'étranger, pour mettre fin à son offensive à Gaza, lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Son cabinet de sécurité a approuvé début août un plan pour s'emparer de Gaza-ville, située dans le nord du territoire palestinien où les quelque deux millions d'habitants ont été déplacés plusieurs fois par la guerre.

Mercredi, l'armée israélienne qui contrôle environ 75% du territoire, a affirmé que ses troupes "opéraient à la périphérie de Gaza-ville pour localiser et démanteler les sites d'infrastructures terroristes en surface et souterrains".

Des habitants du quartier de Zeitoun à Gaza-ville ont fait état de tirs de drones et d'intenses bombardements nocturnes, alors que la Défense civile et des sources hospitalières ont annoncé quatre morts par des tirs israéliens dans le sud du territoire palestinien frappé par la famine selon l'ONU.

"Les avions ont bombardé à plusieurs reprises et des drones ont tiré toute la nuit", a déclaré Tala al-Khatib, 29 ans, au téléphone à l'AFP. "Plusieurs maisons ont été détruites. Nous sommes toujours chez nous, certains voisins ont fui, d'autres sont restés. Mais où que vous fuyiez, la mort vous suit!"

"Ca suffit" 

Abdelhamid al-Sayfi, 62 ans, n'est pas sorti de chez lui à Zeitoun depuis mardi. "Nous n'avons ni nourriture ni eau. Quiconque sort est pris pour cible par les drones."

L'ONU estime à près d'un million de personnes la population actuelle du gouvernorat de Gaza qui comprend Gaza-ville et ses environs.

Le ministre de la Défense Israël Katz a menacé de détruire Gaza-ville si le Hamas n'acceptait pas d'être désarmé, de libérer tous les otages et de mettre fin à la guerre selon les conditions d'Israël.

Mardi, des dizaines de milliers d'Israéliens sont descendus dans la rue pour réclamer un accord pour libérer les otages et arrêter la guerre, au moment où était réuni le cabinet de sécurité.

"Ca suffit!", a hurlé Silvia Cunio dont les deux fils, Ariel et David, enlevés durant l'attaque du 7-Octobre, sont encore retenus à Gaza.

Après la réunion du cabinet, M. Netanyahu a affirmé: "(...) Nous ne laisserons pas ces monstres (le Hamas, ndlr) là-bas, nous libérerons tous nos otages et nous veillerons à ce que Gaza ne représente plus jamais une menace pour Israël".

Le 10 août, il a énuméré les objectifs d'Israël: "premièrement, désarmer le Hamas. Deuxièmement, tous les otages sont libérés. Troisièmement, Gaza est démilitarisée. Quatrièmement, Israël exerce un contrôle de sécurité prépondérant. Et cinquièmement, une administration civile pacifique non israélienne".

Alors qu'Israël poursuit son offensive à Gaza, Steve Witkoff, l'émissaire de Donald Trump, a annoncé "une grande réunion à la Maison Blanche" mercredi, sous la direction du président, sur l'après-guerre.

"Jour d'après" 

"Nous élaborons un plan très complet sur le jour d'après" dans le territoire palestinien, a dit M. Witkoff sans plus de détails.

Donald Trump avait créé la surprise en début d'année en suggérant que les Etats-Unis prennent le contrôle de la bande de Gaza, en évacuent ses habitants et y construisent des complexes immobiliers.

M. Netanyahu avait salué cette proposition, rejetée par plusieurs pays européens et arabes.

La semaine dernière, le Premier ministre israélien avait ordonné l'ouverture immédiate de pourparlers visant à obtenir la libération des otages, tout en persistant sur ses plans pour prendre Gaza-ville.

Il n'avait pas répondu explicitement à une nouvelle proposition de trêve des médiateurs, acceptée par le Hamas, qui prévoit la libération échelonnée des otages sur une période initiale de 60 jours en échange de prisonniers palestiniens.

L'attaque du Hamas du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont encore retenues dans Gaza dont au moins 27 sont décédées selon l'armée.

L'offensive de représailles israélienne a fait au moins 62.819 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du gouvernement du Hamas à Gaza, jugés fiables par l'ONU.


Liban: polémique après les propos de Barrack en conférence de presse

"S'il vous plaît, calmez-vous un peu (...) Dès que la situation devient chaotique, presque animale, on quitte la salle", avait-t-il lancé avant d'aborder le plan de désarmement du Hezbollah, appelant les journalistes à se comporter de "manière civilisée". (AFP)
"S'il vous plaît, calmez-vous un peu (...) Dès que la situation devient chaotique, presque animale, on quitte la salle", avait-t-il lancé avant d'aborder le plan de désarmement du Hezbollah, appelant les journalistes à se comporter de "manière civilisée". (AFP)
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  • "S'il vous plaît, calmez-vous un peu (...) Dès que la situation devient chaotique, presque animale, on quitte la salle", avait-t-il lancé avant d'aborder le plan de désarmement du Hezbollah, appelant les journalistes à se comporter de "manière civilisée"
  • La présidence libanaise a exprimé sur X ses "regrets pour des propos tenus par inadvertance par l'un de ses invités", réaffirmant son "respect absolu de la dignité humaine" et sa "considération particulière pour les journalistes

BEYROUTH: Des déclarations de l'émissaire américain Tom Barrack adressées à des journalistes au palais présidentiel de Beyrouth ont suscité une vive polémique mardi au Liban, qualifiées d'"insulte" par les syndicats de la presse.

"S'il vous plaît, calmez-vous un peu (...) Dès que la situation devient chaotique, presque animale, on quitte la salle", avait-t-il lancé avant d'aborder le plan de désarmement du Hezbollah, appelant les journalistes à se comporter de "manière civilisée".

La présidence libanaise a exprimé sur X ses "regrets pour des propos tenus par inadvertance par l'un de ses invités", réaffirmant son "respect absolu de la dignité humaine" et sa "considération particulière pour les journalistes et correspondants accrédités".

Le ministre de l'Information, Paul Morcos, a également "regretté" ces propos et souligné son "attachement à la dignité" des journalistes.

Le syndicat des photographes de presse a dénoncé une "insulte directe" aux journalistes et photographes présents et un "précédent dangereux et totalement inacceptable", réclamant des "excuses immédiates et publiques".

Le syndicat des rédacteurs a lui aussi réclamé "des excuses publiques", agitant la menace d'un "boycott de ses visites et de ses rencontres".

L'Union des journalistes du Liban a jugé que ces déclarations "traduisent une arrogance inacceptable et un mépris implicite pour la mission journalistique".

Le président de la commission de l'Information au Parlement, député du Hezbollah, Ibrahim Moussaoui, a appelé les autorités à "convoquer immédiatement l'ambassadrice américaine, la réprimander et protester contre l'insulte caractérisée infligée au Liban et aux Libanais".


Cisjordanie: la police israélienne saisit près de 400.000 euros, accusés de financer le «terrorisme»

La police israélienne a annoncé mercredi avoir confisqué "environ 1,5 million de shekels", plus de 385.000 euros, une somme qu'elle estime liée au "terrorisme", au cours d'une opération en Cisjordanie occupée.  "Les forces de police des frontières en Cisjordanie (Magav) et l'armée israélienne ont confisqué environ 1,5 million de shekels provenant du financement du terrorisme", a déclaré la police dans un communiqué. (AFP)
La police israélienne a annoncé mercredi avoir confisqué "environ 1,5 million de shekels", plus de 385.000 euros, une somme qu'elle estime liée au "terrorisme", au cours d'une opération en Cisjordanie occupée. "Les forces de police des frontières en Cisjordanie (Magav) et l'armée israélienne ont confisqué environ 1,5 million de shekels provenant du financement du terrorisme", a déclaré la police dans un communiqué. (AFP)
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  • Si l'armée israélienne opère souvent en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, il est relativement rare qu'elle intervienne au coeur des villes, à fortiori à Ramallah, où siège l'Autorité palestinienne
  • Mardi, l'armée israélienne avait mené une opération dans le centre-ville de Ramallah, en Cisjordanie occupée, ciblant notamment un bureau de change, au cours de laquelle des dizaines de Palestiniens ont été blessés selon le Croissant-Rouge

JERUSALEM: La police israélienne a annoncé mercredi avoir confisqué "environ 1,5 million de shekels", plus de 385.000 euros, une somme qu'elle estime liée au "terrorisme", au cours d'une opération en Cisjordanie occupée.

"Les forces de police des frontières en Cisjordanie (Magav) et l'armée israélienne ont confisqué environ 1,5 million de shekels provenant du financement du terrorisme", a déclaré la police dans un communiqué.

Elle a précisé qu'une partie de la somme avait été saisie en devises étrangères, notamment des dollars américains et des dinars jordaniens.

Mardi, l'armée israélienne avait mené une opération dans le centre-ville de Ramallah, en Cisjordanie occupée, ciblant notamment un bureau de change, au cours de laquelle des dizaines de Palestiniens ont été blessés selon le Croissant-Rouge.

L'armée avait alors expliqué viser "une entreprise de change qui transférait des fonds destinés aux terroristes du Hamas afin de financer des activités terroristes contre l'Etat d'Israël et ses civils".

Si l'armée israélienne opère souvent en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, il est relativement rare qu'elle intervienne au coeur des villes, à fortiori à Ramallah, où siège l'Autorité palestinienne.

Elle était déjà intervenue dans des bureaux de change palestiniens ces dernières années, au printemps 2025 ou encore en décembre 2023.

Les violences en Cisjordanie se sont intensifiées depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne, au moins 972 Palestiniens, dont de nombreux combattants mais aussi beaucoup de civils, ont été tués par des soldats ou des colons israéliens en Cisjordanie depuis cette date.

Au moins 36 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors d'opérations militaires israéliennes, selon les données officielles israéliennes.