Algérie : réformes et projets structurants, quelles perspectives pour 2024?

Complexe sidurgique AQS ( Algérian Qatari Steel) de bellara, un partenariat algéro-qatari. (Fournie)
Complexe sidurgique AQS ( Algérian Qatari Steel) de bellara, un partenariat algéro-qatari. (Fournie)
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Publié le Vendredi 29 décembre 2023

Algérie : réformes et projets structurants, quelles perspectives pour 2024?

  • Parmi les chantiers qui seront poursuivis en 2024, on peut notamment mentionner les stations de dessalement d’eau de mer tout au long du littoral et les usines de production de ciment
  • Selon les pouvoirs publics, 2024 sera l’année de la réforme profonde du secteur bancaire

PARIS: Nouvelle loi sur l’investissement, renforcement des accords économiques avec des partenaires étrangers, ouverture du capital des banques publiques, mise en œuvre d’une vision d’une coopération continentale, exploration et développement des ressources naturelles, promulgation des lois sur les marchés publics, la monnaie et le crédit et le foncier économique, mise en place de mesures socioprofessionnelles, mais aussi revalorisation du chômage, des salaires et des pensions de retraite: autant de décisions phares prises par le gouvernement algérien au cours de l’année 2023.

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L'usine de production de ciment Cilas, un partenariat entres les groupes français Lafarge et l'alférien Souakri. (Fournie)

Parmi les chantiers qui seront poursuivis en 2024, on peut mentionner les stations de dessalement d’eau de mer tout au long du littoral, les usines de production de ciment (El Bayadh et Djelfa), les mines de minerai de fer, l’unité de production automobile avec l’italien Fiat, l’ambitieux programme de chemin de fer, la relance de la raffinerie de Hassi Messaoud, le lancement de la ville médiatique et de production cinématographique Dzair Media City.

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La Mine de Ghar Djebilet dans la wilaya de Tindouf. (AFP)

Lors du Conseil des ministres du 10 décembre dernier, le président algérien a rappelé l’extrême importance du respect des délais de réalisation et la qualité des travaux, qui doivent impérativement répondre aux standards internationaux.

L’énergie, moteur de croissance

Dans le secteur de l’énergie, l’année 2023 a été couronnée par la signature de plusieurs accords de coopération avec des firmes internationales. Des hydrocarbures récemment découverts vont permettre au pays d’augmenter ses exportations vers les pays étrangers. En effet, six accords ont été conclus avec ENI, Occidental Petroleum, TotalEnergies, Sinopec et Protamine. D’autres sont en cours de finalisation et devraient être signés en 2024.

Actée au mois de décembre 2022 par décision présidentielle après de longs mois de tractations entre les représentants du cabinet du Premier ministre, ceux du ministère des Finances et les partenaires sociaux, une revalorisation des salaires sera mise en œuvre dès janvier 2024.

 

Au sujet de ces découvertes, la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a annoncé dix gisements qui viennent s’ajouter à seize autres concrétisés en 2022. Selon le ministère de tutelle, l’accent sera mis sur l’exploration du gaz afin de porter le volume des exportations – près de 53 milliards de mètres cubes actuellement – à près de 100 milliards dans les années qui viennent. Quant à la filière des énergies renouvelables et la transition énergétique, plusieurs projets ont été engagés en 2023. Parmi eux, le lancement par la compagnie nationale Sonelgaz de l’appel d’offres pour la production de 2 000 mégawatts d’électricité solaire photovoltaïque avec la réalisation de quinze centrales solaires à travers douze wilayas du pays.

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Réseau routier Algérie. (Fournie)

Mesures sociales

Actée au mois de décembre 2022 par décision présidentielle après de longs mois de tractations entre les représentants du cabinet du Premier ministre, ceux du ministère des Finances et les partenaires sociaux, une revalorisation des salaires sera mise en œuvre dès janvier 2024. En effet, dans le but d’améliorer le niveau de vie des Algériens et pour faire face à l’inflation, une hausse significative (de 4 500 à 8 500 dinars algériens sur la période 2022-2024, soit une hausse de 47%) sera appliquée (1 dinar algérien = 0,0068 euro).

Rappelons que dans le cadre de la politique générale du logement mise en place par le gouvernement, plusieurs programmes ont été alloués pendant plusieurs années dans le pays. Selon le président algérien, «des efforts considérables ont été effectués en matière de transferts sociaux, qui ont représenté 18,45% du budget général de l’État au titre de l’exercice 2023».

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Station de dessalement d'eau de mer de Corso d'une capacité de 80 000 m3. (Fournie)

Perspectives 2024

Ces réformes engagées par l’exécutif seront-elles poursuivies et renforcées en 2024? Selon les pouvoirs publics, 2024 sera l’année de la réforme profonde du secteur bancaire: ouverture des capitaux de deux banques publiques, le Crédit populaire algérien (CPA) et la Banque de développement local (BDL), modernisation du mode de gestion avec la participation du secteur privé et création d’un climat concurrentiel dans le secteur financier figurent parmi les objectifs du gouvernement.

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Une station de dessalement d'eau de mer en cours de ralisation à Alger. (Fournie)

D’autres défis de taille restent à relever: la sécurité alimentaire et sanitaire, la levée totale des obstacles bureaucratiques, l’impulsion du secteur privé et le renforcement du cadre juridique. Avec une prévision de croissance de 4,2% à la fin de l’année 2023 dans les secteurs des hydrocarbures, de l’industrie, de la construction et des services, l’Algérie maintiendra-t-elle le cap en 2024? Le président du pays briguera-t-il un second mandat pour mettre en œuvre la totalité de son programme afin d’édifier, comme il l’a affirmé, une Algérie nouvelle? Affaire à suivre!


Signature d’un partenariat stratégique entre FAMCO KSA et Ashok Leyland

Siège de FAMVO Riyad (Fournie)
Siège de FAMVO Riyad (Fournie)
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  • La taille du marché de la logistique en chaîne en Arabie saoudite est estimée à 1,51 milliard USD en 2024 et devrait atteindre 2,60 milliards USD d’ici 2029, avec une croissance de 11,39 % au cours de la période de prévision (2024-2029
  • L'engagement de FAMCO KSA en faveur de la qualité et de l'innovation l'incite à introduire une nouvelle gamme de solutions, y compris des camions et des autobus.

RIYAD : FAMCO Arabie saoudite a conclu un partenariat stratégique avec Ashok Leyland, un géant mondial et quatrième plus grand fabricant d'autobus au monde. Cette collaboration marque une étape importante dans la feuille de route de FAMCO pour une expansion commerciale rapide dans la région.

Le transport et la logistique sont un objectif majeur des programmes de la Vision 2030 du Royaume et un facteur vital pour les secteurs économiques vers un développement durable.

Fondée en 2011, Al-Futtaim Auto & Machinery (FAMCO) KSA est l'un des principaux fournisseurs de produits et de services au Royaume d'Arabie saoudite, spécialisé dans les secteurs de la construction et de l'énergie. En tant que distributeur exclusif de poids lourds de l'industrie tels que Volvo, Everdigm, CompAir, AGG et SDLG, FAMCO KSA offre des solutions de premier ordre à ses clients.

Stimulée par la Vision 2030, l'Arabie saoudite progresse rapidement vers une transformation et une croissance économique sans précédent. Les analystes du secteur s'attendent à ce que le marché des véhicules utilitaires du pays double presque, passant de 16,76 milliards de dollars US en 2022 à 30,93 milliards de dollars US en 2030.

La taille du marché de la logistique en chaîne en Arabie saoudite est estimée à 1,51 milliard USD en 2024 et devrait atteindre 2,60 milliards USD d’ici 2029, avec une croissance de 11,39 % au cours de la période de prévision (2024-2029).

La stratégie prévoit le développement des infrastructures, le lancement d'un grand nombre de plates-formes et de zones logistiques dans le Royaume, la mise en œuvre de modèles et de systèmes d'exploitation avancés, et l’établissement et l'amélioration de partenariats efficaces entre les secteurs public et privé.

Récemment, Al-Futtaim Auto & Machinery (FAMCO) KSA s'est développé dans l'industrie du transport grâce à un partenariat stratégique avec Ashok Leyland à Riyad. L'engagement de FAMCO KSA en faveur de la qualité et de l'innovation l'incite à introduire une nouvelle gamme de solutions, y compris des camions et des autobus.

Ashok Leyland est une marque établie et redoutable qui détient une part de marché importante dans le segment des bus et des camions. Le constructeur est présent dans plus de 50 pays et propose une large gamme de véhicules commerciaux, notamment des camions, des autobus et des véhicules spéciaux, destinés à des secteurs économiques essentiels tels que la logistique, la construction et les transports publics.

Par ailleurs, le plan comprend des objectifs environnementaux, notamment une durabilité accrue, une réduction de la consommation du carburant de 25 % et la fourniture de solutions intelligentes aux défis du transport grâce à l'adoption de technologies mondiales innovantes de pointe.

Dans le paysage dynamique de l'Arabie saoudite, FAMCO KSA et Ashok Leyland sont deux entités bien placées pour devenir des acteurs à part entière.


Évolution du financement des banques saoudiennes face à la hausse de la demande de prêts hypothécaires, selon S&P Global

Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
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  • l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété
  • Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement

RIYAD : Les banques saoudiennes devraient poursuivre des stratégies alternatives de financement pour faire face à l'expansion rapide des prêts, alimentée par la demande de nouveaux prêts hypothécaires, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété.

Selon l'analyse, le financement hypothécaire représentera 23,5 % de l'allocation totale de crédit des banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019.

« Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement, y compris l’externe », a déclaré S&P Global. 

Le rapport prévoit également que cette recherche de financement externe pourrait potentiellement avoir un impact sur la qualité de crédit du secteur bancaire saoudien.

Selon l'agence de notation basée aux États-Unis, la croissance des prêts parmi les banques saoudiennes a dépassé celle des dépôts, avec un ratio prêts/dépôts supérieur à 100 % en 2022, contre 86 % à la fin de 2019.

S&P Global s'attend à ce que cette tendance persiste, en particulier avec les prêts aux entreprises jouant un rôle plus important dans la croissance au cours des prochaines années. « Nous considérons que les banques saoudiennes se tourneront probablement vers des stratégies de financement alternatives pour soutenir cette expansion », indique le rapport. 


Espagne: la maison mère de Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier se lance en Bourse

 Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
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  • Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur
  • C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig

MADRID: Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe.

Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur comme Estée Lauder, Hermès, Kering et LVMH.

C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig, en assurant viser une "approche de long terme".

Fondé en 1914 à Barcelone par l'entrepreneur Antonio Puig Castellò, le groupe de parfums et cosmétiques espagnol s'est fait une place ces dernières années parmi les géants du luxe et de la mode, en multipliant les acquisitions de marques de prestige.

La maison catalane contrôle ainsi les griffes Paco Rabanne, Nina Ricci, Charlotte Tilbury, Carolina Herrera, Dries Van Noten et Jean Paul Gaultier. Il a également noué des contrats de licence avec Prada, Christian Louboutin et Comme des Garçons.

Contrôle familial

L'introduction en Bourse de Puig se fera vendredi au prix de 24,50 euros par action. Elle est présentée par les analystes comme le plus gros lancement boursier de l'année en Espagne et comme l'un des principaux en Europe.

Le montant fixé pour l'action Puig valorise le groupe barcelonais à près de 14 milliards d'euros. Cela lui permettra d'intégrer directement l'Ibex 35, indice vedette regroupant les 35 plus grosses entreprises espagnoles.

Cette opération d'envergure se déclinera en deux phases: une émission de nouvelles actions, devant rapporter 1,25 milliard d'euros, et la vente de parts détenues par Exea, la holding de la famille Puig, pour près de 1,36 milliard d'euros.

Cette double opération pourrait être complétée par une vente de titres réservée à certains investisseurs pour un total de 390 millions d'euros, selon le groupe. De quoi lever au total quelque 3 milliards d'euros.

Malgré cette opération, la famille Puig assure qu'elle restera l'actionnaire majoritaire de l'entreprise avec 71,7% des parts. Elle conservera, en outre, une très large majorité des droits de vote (92,5%) au sein de son conseil d'administration.

« Muscle financier »

L'introduction en Bourse du groupe catalan avait été officialisée le 8 avril, après avoir été évoquée pour la première fois le 20 octobre par Marc Puig en personne dans un entretien au quotidien économique Financial Times.

Le PDG de 62 ans avait alors estimé qu'elle permettrait d'imposer une "discipline" de marché à l'entreprise et d'éviter les possibles "difficultés" auxquelles les sociétés familiales sont confrontées lors du passage de témoin entre générations.

Il arrive, en effet, "que les entreprises familiales perdent leur position sur le marché. Elles peuvent commencer à mourir lentement et personne au sein de l'entreprise n'en est conscient", avait insisté le petit-fils d'Antonio Puig, à la tête du groupe depuis 2004.

Selon Javier Cabrera, analyste chez XTB, ce lancement boursier devrait permettre à la maison de beauté catalane d'acquérir du "muscle financier", en profitant de la "bonne dynamique boursière du secteur".

De fait, le contexte est actuellement porteur pour le luxe, dont les poids lourds ont enregistré des niveaux de ventes record en 2023, malgré un léger ralentissement après deux années de croissance à deux chiffres.

Puig a, pour sa part, réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros et dégagé un bénéfice net de 465 millions d'euros, en hausse de 16% sur un an. Et cette dynamique pourrait s'accélérer.

Les acquisitions réalisées ces dernières années permettent "une forte croissance" et une "diversification des revenus" du groupe, observe Javier Cabrera, qui insiste sur ses bons résultats en Chine, marché devenu incontournable pour le secteur du luxe.