À l'ONU, la Russie accuse l'Ukraine d'avoir commis un acte «de terrorisme délibéré» à Belgorod

Une vue montre des voitures incendiées à la suite de ce que les autorités russes considèrent comme une frappe militaire ukrainienne à Belgorod, en Russie, le 30 décembre 2023. (Photo, Reuters)
Une vue montre des voitures incendiées à la suite de ce que les autorités russes considèrent comme une frappe militaire ukrainienne à Belgorod, en Russie, le 30 décembre 2023. (Photo, Reuters)
La Russie avait précédemment lancé environ 110 missiles et drones contre des cibles ukrainiennes, dans ce qui semblait être l'un des plus grands barrages aériens de cette guerre de 22 mois. (Photo, AP)
La Russie avait précédemment lancé environ 110 missiles et drones contre des cibles ukrainiennes, dans ce qui semblait être l'un des plus grands barrages aériens de cette guerre de 22 mois. (Photo, AP)
Un pompier fait une pause pendant qu'il s'efforce d'éteindre des voitures en feu à la suite de ce que les autorités russes considèrent comme une frappe militaire ukrainienne à Belgorod, en Russie, le 30 décembre 2023. (Photo, Reuters)
Un pompier fait une pause pendant qu'il s'efforce d'éteindre des voitures en feu à la suite de ce que les autorités russes considèrent comme une frappe militaire ukrainienne à Belgorod, en Russie, le 30 décembre 2023. (Photo, Reuters)
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Publié le Dimanche 31 décembre 2023

À l'ONU, la Russie accuse l'Ukraine d'avoir commis un acte «de terrorisme délibéré» à Belgorod

  • La Russie a accusé samedi à l'ONU l'Ukraine d'avoir commis un acte «de terrorisme délibéré» et d'avoir utilisé des armes à sous-munitions dans la ville russe de Belgorod
  • Les alliés de l'Ukraine ont répliqué que la responsabilité de la guerre revenait au président russe Vladimir Poutine

NATIONS UNIES: La Russie a accusé samedi à l'ONU l'Ukraine d'avoir commis un acte "de terrorisme délibéré" et d'avoir utilisé des armes à sous-munitions dans la ville russe de Belgorod, lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité demandée par Moscou.

La Russie a promis de répliquer à cette frappe imputée à l'armée ukrainienne et qui a fait 21 morts et plusieurs dizaines de blessés à Belgorod, la plus meurtrière pour les civils en Russie depuis le début du conflit en février 2022.

C'est "une attaque aveugle et délibérée contre une cible civile", a dit l'ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassili Nebenzia, accusant l'Ukraine d'avoir visé un centre sportif, une patinoire et une université.

"Les membres du Conseil de sécurité ont l'occasion de faire leur devoir et d'évaluer de manière objective ce qui s'est passé", a-t-il ajouté, évoquant un "acte de terrorisme délibéré" de la part de l'Ukraine.

"Pour augmenter le nombre de victimes de cette attaque terroriste, ils ont utilisé des armes à sous-munitions", a-t-il assuré.

Ces armes, interdites dans de nombreux pays, sont très critiquées car elles dispersent des petites charges explosives avant ou après l'impact et sont accusées de faire de nombreuses victimes civiles collatérales.

Les alliés de l'Ukraine ont répliqué que la responsabilité de la guerre revenait au président russe Vladimir Poutine.

"Ceci est la guerre de (Poutine)", a affirmé le représentant des Etats-Unis, John Kelley. "Nous appelons à la protection de tous les civils de tous les côtés de chaque conflit".

Le représentant britannique Thomas Phipps a "profondément" regretté la perte de vies civiles, mais a aussi interpellé Moscou sur son invasion.

"Il y a des centaines de milliers de soldats russes en Ukraine. Il n'y a pas un seul soldat ukrainien en Russie", a-t-il dit.

"Si la Russie veut blâmer quelqu'un pour les morts de Russes dans cette guerre, elle devrait commencer avec le président Poutine", a-t-il ajouté.

Quant à Serhii Dvornyk, membre de la mission diplomatique de l'Ukraine à l'ONU, il a dit que "tant que cette guerre, provoquée par le dictateur du Kremlin, se poursuit, la mort et la souffrance vont continuer de croître".

Belgorod se trouve à 80 km au nord de la ville ukrainienne de Kharkiv.

Cette attaque est survenue au lendemain de bombardements russes intenses en Ukraine, qui ont tué 40 personnes selon les autorités.

Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a indiqué samedi soir que 21 personnes avaient été tuées dans la ville, et qu'au moins 111 avaient été blessées.

Des images mises en ligne montraient des voitures en feu, des immeubles aux vitres cassées, ainsi que des colonnes de fumée noire s'élevant à l'horizon.

L'Ukraine mène régulièrement des frappes en Russie, notamment dans les régions les plus proches de son territoire, mais leur bilan est généralement bien moins élevé.


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.


Guerre à Gaza: la Colombie rompt ses liens diplomatiques avec Israël

Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
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  • Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza
  • Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire"

BOGOTA: Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza.

Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire".

M. Petro avait vivement critiqué, à plusieurs reprises, la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza après les attaques sans précédent du Hamas dans le sud du territoire israélien le 7 octobre.

"Demain (jeudi), les relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël seront rompues (parce qu'il a) un gouvernement, un président génocidaire", a déclaré mercredi le président colombien, lors d'un discours prononcé devant plusieurs milliers de partisans à Bogota à l'occasion du 1er-Mai.

En Israël, le chef du gouvernement est le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, tandis que le président, Isaac Herzog, a  un rôle avant tout symbolique.

"On ne peut pas revenir aux époques de génocide, d'extermination d'un peuple entier", a déclaré le président colombien. "Si la Palestine meurt, l'humanité meurt", a-t-il lancé, déclenchant les vivats de la foule.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz a aussitôt réagi en qualifiant Gustavo Petro d'"antisémite". "Le président colombien avait promis de récompenser les meurtriers et violeurs du Hamas, aujourd'hui il a tenu promesse", a écrit M. Katz sur X.

"Nous apprécions grandement la position du président colombien Gustavo Petro (...) que nous considérons comme une victoire pour les sacrifices de notre peuple et sa cause qui est juste", a déclaré pour sa part dans un communiqué la direction du Hamas, en appelant d'autres pays d'Amérique latine à "rompre" leurs relations avec Israël.