Guerre Israël-Hamas: les combats vont se poursuivre en 2024, prévient l'armée

De la fumée s'élève sur Khan Yunis depuis Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, lors des bombardements israéliens le 31 décembre 2023, au milieu des combats continus entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (AFP)
De la fumée s'élève sur Khan Yunis depuis Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, lors des bombardements israéliens le 31 décembre 2023, au milieu des combats continus entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (AFP)
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Publié le Mardi 02 janvier 2024

Guerre Israël-Hamas: les combats vont se poursuivre en 2024, prévient l'armée

  • Les sirènes d'alerte aérienne ont retenti dans plusieurs parties d'Israël, et des journalistes de l'AFP à Tel-Aviv ont été témoins de l'interception des roquettes par les systèmes de défense antimissile israéliens à minuit précise
  • Israël et la bande de Gaza sont entrés dans l'année 2024 sans pause dans les combats, l'armée israélienne poursuivant son pilonnage intensif du territoire palestinien

TEL-AVIV: Israël a prévenu que la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza allait se poursuivre "tout au long" de l'année 2024 après une nuit du Nouvel An marquée par des frappes incessantes sur le territoire palestinien assiégé et des tirs de roquettes visant Tel-Aviv.

Près de trois mois après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sanglante perpétrée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien en Israël, le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, a annoncé dimanche que les réservistes feraient une pause dans la guerre, afin de se préparer à des "combats prolongés".

L'armée "doit planifier à l'avance car nous serons sollicités pour des tâches et des combats supplémentaires tout au long de cette année", a-t-il détaillé.

Israël a juré de détruire le Hamas après l'attaque menée le 7 octobre depuis Gaza sur son sol par des commandos de cette organisation classée "terroriste" par les Etats-Unis, Israël et l'Union européenne. Cette attaque a fait environ 1.140 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens.

Dans les opérations militaires israéliennes de représailles à Gaza, un total de 21.978 personnes, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées depuis le début de la guerre, a annoncé lundi le ministère de la Santé du Hamas.

Sur le terrain, des tirs d'artillerie et des frappes aériennes visant notamment les villes de Rafah et Khan Younès (sud) la nuit du Nouvel an, ont été rapportés par un correspondant de l'AFP.

Au moins 24 personnes ont été tuées dans ces frappes, selon le ministère de la Santé du Hamas. Toujours selon cette source, 15 cadavres de la même famille ont été récupérés lundi sous les décombres d'une maison bombardée dimanche soir à Jabaliya, dans le nord de Gaza.

"C'est la pire année de notre vie. Ils ont tué nos fils", a déclaré à l'AFP Sami Hamouda, 64 ans.

L'entrée dans la nouvelle année a aussi été rythmée par des sirènes d'alerte dans plusieurs parties d'Israël. Des journalistes de l'AFP à Tel-Aviv ont été témoins de l'interception des roquettes par les systèmes de défense antimissile israéliens à minuit précise.

«Terrifié»

"J'étais terrifié, c'était la première fois que je voyais des missiles, c'est terrifiant, voilà la vie que nous vivons, c'est dingue", a déclaré à l'AFP Gabriel Zemelman, 26 ans, devant un bar de Tel-Aviv où il s'était rassemblé avec ses amis pour le réveillon.

Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas au pouvoir à Gaza, ont revendiqué cette attaque dans une vidéo publiée sur leurs réseaux sociaux, affirmant avoir tiré des roquettes M90 en "réponse aux massacres de civils".

Lundi, les sirènes d'alerte ont de nouveau retenti dans le nord d'Israël.

Dans la bande de Gaza assiégée, où 85% de la population a été déplacée et où la situation humanitaire est désespérée, les bombardements continuent sans relâche. La guerre se poursuivra encore pendant "de nombreux mois", a prévenu le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, malgré des appels pressants à un cessez-le-feu.

La veille, au moins 48 Palestiniens avaient été tués dans des frappes sur la ville de Gaza, et une autre frappe sur le campus de l'Université Al-Aqsa de Gaza avait fait au moins 20 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

L'armée israélienne a indiqué avoir tué plus d'une dizaine de combattants ennemis lors d'affrontements au sol, de frappes aériennes et de tirs de chars, ajoutant avoir localisé des tunnels du Hamas et des explosifs dans une école maternelle.

La guerre a provoqué d'immenses destructions et un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, placée par Israël en état de siège total depuis le 9 octobre, où la famine menace et où la plupart des hôpitaux sont hors service.

Dimanche, environ 120 camions humanitaires sont entrés dans l'étroite bande de terre.

Ahmed al-Baz, 33 ans, a dû quitter son domicile dans la ville de Gaza pour un camp de fortune à Rafah, dans le sud du territoire. "Nous avons vécu une tragédie que même nos grands-parents n'ont pas connue", raconte-t-il à l'AFP. "Nous avons vécu l'enfer et côtoyé la mort elle-même."

Tensions régionales 

Les médiateurs internationaux, menés par le Qatar et l'Egypte, négocient depuis quelques semaines une pause dans les combats, après une trêve d'une semaine fin novembre ayant permis la libération de plus de 100 otages et l'entrée à Gaza d'une aide limitée.

Une délégation du Hamas s'est rendue vendredi au Caire pour transmettre "la réponse des factions palestiniennes" à un plan égyptien prévoyant la libération d'otages et une pause dans les hostilités.

La guerre à Gaza, qui fait craindre un embrasement régional, a ravivé par ailleurs les tensions à la frontière entre le Liban et Israël, théâtre quasi quotidien d'échanges de tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, mouvement islamiste proche de l'Iran et qui soutient le Hamas.

L'armée israélienne a dit avoir identifié et intercepté lundi plusieurs "objets hostiles" en direction de son territoire.

En mer Rouge, où les attaques des rebelles Houthis se sont multipliées ces dernières semaines, le ministre de la Défense britannique Grant Shapps s'est dit prêt lundi à prendre "des actions directes" contre ces rebelles.

La veille, l'armée américaine a annoncé avoir coulé trois bateaux des rebelles yéménites Houthis alliés de l'Iran, accusés d'avoir attaqué un porte-conteneurs. Dix d'entre eux ont été tués par cette attaque.

Depuis le début de la guerre le 7 octobre, les Houthis affichent leur soutien aux Palestiniens de Gaza en menacent le trafic sur cette voie maritime stratégique.

 

Un Palestinien âgé de 23 ans décède dans une prison israélienne

Le service israélien des prisons (IPS) a annoncé lundi la mort d'un prisonnier palestinien de 23 ans affilié au Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, ajoutant qu'elle "examinait" les circonstances de son décès.

Le prisonnier, dont l'identité n'a pas été révélée, est décédé dans la prison de Meggido dans le nord d'Israël, a précisé l'IPS dans un communiqué.

Originaire de la ville de Naplouse dans le nord de la Cisjordanie occupée et membre du Fatah, il avait été arrêté en juin 2022 avant d'être condamné à une peine de prison pour "des infractions sécuritaires", selon la même source.

"Comme dans tout événement de ce genre, les circonstances (du décès) seront examinées", a-t-elle ajouté.

La Commission des détenus, un organisme relevant de l'Autorité palestinienne, a confirmé la mort du prisonnier, affirmant qu'elle s'efforçait d'obtenir des détails sur les circonstances de son décès.

Le 21 décembre, la police israélienne avait indiqué qu'une vingtaine de gardiens de prison avaient été interrogés avant d'être libérés "dans des conditions restrictives" dans le cadre d'une enquête sur la mort d'un détenu palestinien à la suite de violences présumées.

Selon l'agence de presse palestinienne Wafa, Thaer Abu Assab, 38 ans, originaire de la ville de Qalqilya, dans le nord de la Cisjordanie occupée, est décédé en novembre après avoir été battu par des gardiens de la prison du sud d'Israël où il était détenu.

Le Comité public contre la torture en Israël (PCATI) avait estimé que l'affaire soulevait "de sérieux soupçons quant à la transformation du service israélien des prisons d'un organisme professionnel d'incarcération en une force vindicative et punitive".

"Six prisonniers sont déjà morts en prison (...) Tous les cas d'abus et de décès doivent faire l'objet d'une enquête immédiate", avait-il ajouté.

Au début de la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée le 7 octobre, les autorités pénitentiaires israéliennes ont annoncé un durcissement des conditions de détention des prisonniers palestiniens: plus de sortie de cellule -- donc de parloirs --, plus d'achat à la cantine ni d'alimentation des prises électriques dans les cellules, et des fouilles surprises plus fréquentes.

Selon des chiffres du Club des prisonniers palestiniens, une association qui défend leurs droits, les prisons israéliennes comptaient début décembre quelque 7.800 détenus palestiniens.


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
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  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.