Accord Ethiopie-Somaliland: La Somalie dénonce une «agression» d'Addis Abeba

Le personnel de sécurité du Somaliland surveille devant les conteneurs maritimes stockés au port de Berbera le 31 août 2021 (Photo, AFP).
Le personnel de sécurité du Somaliland surveille devant les conteneurs maritimes stockés au port de Berbera le 31 août 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 03 janvier 2024

Accord Ethiopie-Somaliland: La Somalie dénonce une «agression» d'Addis Abeba

  • L'accord surprise a été signé alors que la Somalie et le Somaliland avaient accepté la semaine dernière de reprendre leurs négociations pour résoudre les questions en suspens
  • Il permet à l'Ethiopie d'acquérir une part non précisée du port de Berbera, au bord de la mer Rouge, quelques mois après les déclarations d'Abiy Ahmed affirmant que son pays devait conforter son droit à l'accès à cette mer

MOGADISCIO: La Somalie a annoncé mardi qu'elle défendrait sa souveraineté par "tous les moyens légaux", au lendemain de la signature d'un accord qualifié d'"agression" entre la région séparatiste du Somaliland et le gouvernement d'Addis Abeba, offrant à ce dernier un accès maritime.

Ce texte prévoit d'accorder à l'Ethiopie 20 kilomètres d'accès à la mer Rouge sur le territoire somalilandais, notamment à une base militaire et au port de Berbera, pour une durée de 50 ans.

En échange, "l'Ethiopie va formellement reconnaître la République du Somaliland", s'est félicité lundi Muse Bihi Abdi, le dirigeant de ce territoire jamais reconnu par la communauté internationale depuis qu'il a proclamé unilatéralement son indépendance de la Somalie en 1991.

Ce "memorandum d'accord" a été signé alors que la Somalie et le Somaliland étaient convenus la semaine dernière de reprendre des négociations pour résoudre leurs différends, les premières depuis 2020.

"Le Somaliland fait partie de la Somalie en vertu de la constitution somalienne, a vivement réagi le gouvernement somalien, dénonçant "une violation flagrante de sa souveraineté et de son unité".

Il a également demandé à l'ONU et l'Union africaine de se réunir face à cette "agression de l'Éthiopie et ingérence contre la souveraineté" somalienne.

L'Union européenne a tenu à souligner mardi l'importance du respect "de la souveraineté et de l'intégrité territoriale" de la Somalie, "clef pour la paix et la stabilité de toute la région de la Corne de l'Afrique".

Devant le parlement réuni en urgence, le Premier ministre Hamza Abdi Barre a assuré que Mogadiscio défendrait son intégrité territoriale "par tous les moyens légaux possibles".

"Je n'accepterai pas qu'on nous enlève un morceau de notre terre", a également lancé le président Hassan Cheikh Mohamoud aux parlementaires.

Accord «historique»

Cet épisode marque un regain de tension entre les deux voisins dont les relations historiquement tumultueuses, marquées notamment par deux guerres pour la région disputée de l'Ogaden (1963-64, 1977-78), s'étaient quelque peu apaisées ces dernières années.

Avec cet accord, l'Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, obtient un accès maritime qu'elle cherchait et revendiquait depuis des années.

Le 13 octobre, M. Abiy avait réaffirmé que "l'existence de l'Ethiopie en tant que nation (était) liée à la mer Rouge", que son pays avait besoin d'un port et que la "paix" dans la région dépendait d'un "partage mutuel équilibré" entre l'Ethiopie, enclavée, et ses voisins ayant accès à la mer Rouge, citant Djibouti, Erythrée et Somalie.

Face aux craintes suscitées par ces déclarations, il avait toutefois assuré qu'il "ne fera(it) jamais valoir ses intérêts par la guerre".

L'Ethiopie n'a plus d'accès maritime propre depuis l'indépendance de l'Erythrée en 1993.

Elle a bénéficié d'un accès au port érythréen d'Assab, qu'elle a perdu lors du conflit entre les deux pays entre 1998 et 2000. L'Ethiopie dépend désormais du port de Djibouti pour ses exportations et importations.

Le texte "permettra à l'Ethiopie de disposer d'une base militaire et d'une zone maritime commerciale", a affirmé lundi, sans plus de détails, le conseiller à la sécurité de M. Abiy, Redwan Hussein, évoquant le port de Berbera et une localité située plus à l'ouest, Lughaya.

Berbera, port géré par le géant émirati DP World, est situé sur la côte méridionale du golfe d'Aden, carrefour commercial majeur à l'entrée de la mer Rouge qui mène au canal de Suez.

 

La Somalie rappelle son ambassadeur en Ethiopie pour consultation

Les autorités de la Somalie ont annoncé mardi le rappel de leur ambassadeur en Ethiopie pour consultation au lendemain de l'annonce d'un accord entre l'Ethiopie et le Somaliland, une région séparatiste de Somalie.

Le Premier ministre Hamza Abdi Barre a également déclaré que la Somalie défendrait son territoire par "tous les moyens légaux possibles", à la suite de l'accord permettant à l'Ethiopie d'avoir un accès à la mer via un port situé sur le territoire du Somaliland.

"Le Somaliland fait partie de la Somalie en vertu de la constitution somalienne, de sorte que la Somalie considère cette mesure comme une violation flagrante de sa souveraineté et de son unité", a affirmé le gouvernement somalien dans un communiqué, avant de poursuivre: "En réponse à cela, le gouvernement somalien a rappelé son ambassadeur en Ethiopie pour consultation".

Condamnation des shebab

Les islamistes shebab, groupe affilié à al-Qaïda qui mène depuis 2007 une sanglante insurrection contre le gouvernement fédéral somalien, ont également condamné l'accord et "l'agenda expansionniste d'Abiy Ahmed", dans un communiqué.

"La région n'a point besoin d'autres nids de conflit alors qu'elle est en train de traverser une situation conflictuelle aiguë assez large", a mis en garde Alexis Mohamed, conseiller du président djiboutien Ismaël Omar Guelleh dans un message sur X.

Région de 4,5 millions de personnes qui imprime sa propre monnaie, délivre ses passeports et élit son gouvernement malgré l'absence de reconnaissance internationale, le Somaliland a conservé une relative stabilité, contrairement à la Somalie ravagée par des décennies de guerre civile et de rébellion islamiste.

Les tensions politiques se sont accrues ces derniers mois, aboutissant à des combats entre les forces somalilandaises et des milices loyales à Mogadiscio.


Explosion dans un centre commercial à Taïwan: quatre morts, la piste du gaz évoquée

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  • Quatre personnes ont été tuées par une puissante explosion dans un centre commercial jeudi à Taïwan et une autre est "sans signe de vie", ont annoncé les pompiers, qui suspectent un drame provoqué par une fuite de gaz
  • Vingt-quatre personnes ont également été blessées dans l'explosion qui s'est produite dans l'espace de restauration au 12e étage du centre commercial Shin Kong Mitsukoshi, dans la ville de Taichung (centre), a annoncé l'Agence nationale des incendies

TAICHUNG: Quatre personnes ont été tuées par une puissante explosion dans un centre commercial jeudi à Taïwan et une autre est "sans signe de vie", ont annoncé les pompiers, qui suspectent un drame provoqué par une fuite de gaz.

Vingt-quatre personnes ont également été blessées dans l'explosion qui s'est produite dans l'espace de restauration au 12e étage du centre commercial Shin Kong Mitsukoshi, dans la ville de Taichung (centre), a annoncé l'Agence nationale des incendies.

Le site était fermé pour cause de travaux au moment de l'explosion, a précisé l'agence.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent le moment de l'explosion. On y voit d'importants débris tombant dans la rue et de la poussière s'échappant de l'intérieur du bâtiment.

"Je travaillais dans le bâtiment de la mairie vers 11H30 (03H30 GMT) et, comme il se trouve juste à côté du grand magasin Shin Kong Mitsukoshi, j'ai ressenti une secousse", a indiqué la maire de la ville, Lu Shiow-yen.

"L'explosion est très grave et les secours sont en action", a-t-elle ajouté.

Au total, 56 véhicules de pompiers et 136 personnes, un chien et un drone ont été mobilisés pour les opérations de recherche et de sauvetage, a indiqué l'agence.

Le chef des pompiers de Taichung, Sun Fu-you, a déclaré aux journalistes que l'explosion semblait avoir été causée par du gaz, mais qu'il n'était pas certain qu'elle était liée aux travaux de construction.

Les pompiers ont demandé à la population de rester à l'écart du site de la catastrophe.

Comme un "tremblement de terre" 

"Il y a eu une secousse et mon lit tremblait", raconte Liao Yu-fu, 26 ans, habitant proche du lieu de l'explosion.

Le jeune homme a raconté à l'AFP que le bruit de l'explosion l'avait réveillé d'une sieste et qu'il avait cru qu'un "avion s'était écrasé sur une maison". "Le son a duré longtemps et j'ai eu peur".

Une femme qui se trouvait au sixième étage du magasin à ce moment-là a déclaré qu'il y avait eu une "très forte secousse" et que des débris avaient commencé à tomber.

"Au début, nous avons cru à un tremblement de terre", a déclaré cette femme à la chaîne de télévision locale TVBS.

"Lorsque j'ai descendu les escaliers, il y avait des bris de verre à tous les étages, à l'entrée de l'ascenseur. Tous les étages sont touchés".

Selon le maire, l'explosion a touché une vaste zone et au moins un passant figure parmi les victimes.

Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montre de gros morceaux de métal et des débris éparpillés sur le trottoir devant le grand magasin et les rues avoisinantes.

On peut voir au moins deux personnes allongées sur le sol et une autre qui semble recevoir des soins de la part des sauveteurs. Une autre vidéo montre des dégâts considérables à l'intérieur du grand magasin.

 


Donald Trump va rencontrer Vladimir Poutine en Arabie saoudite

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  • Le président américain : La date de la rencontre "n'a pas été fixée", mais elle aura lieu dans un "avenir assez proche"

RIYAD : Le président américain Donald Trump rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine en Arabie saoudite pour leur première rencontre depuis son entrée en fonction en janvier.

L'annonce de M. Trump est intervenue après une conversation téléphonique de près de 90 minutes avec le dirigeant russe, au cours de laquelle ils ont discuté de la fin de l'offensive de Moscou en Ukraine, qui dure depuis près de trois ans.

"Nous nous attendons à nous rencontrer. En fait, nous nous attendons à ce qu'il vienne ici, que j'aille là-bas, et que nous nous rencontrions aussi probablement en Arabie saoudite la première fois, nous nous rencontrerons en Arabie saoudite, pour voir si nous pouvons faire quelque chose", a déclaré M. Trump à la presse dans le bureau ovale.

La date de la rencontre "n'a pas été fixée" mais elle aura lieu dans un "avenir pas trop lointain", a déclaré le président américain.

Il a laissé entendre que la réunion impliquerait le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. "Nous connaissons le prince héritier, et je pense que ce serait un très bon endroit pour se rencontrer".

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé plus tôt que M. Poutine avait invité M. Trump et des responsables de son administration à se rendre à Moscou pour discuter de l'Ukraine.

"Le président russe a invité le président américain à se rendre à Moscou et a exprimé sa volonté de recevoir des responsables américains en Russie dans ces domaines d'intérêt mutuel, y compris, bien sûr, le sujet du règlement ukrainien", a déclaré M. Peskov.

Cette invitation fait suite à l'annonce faite mercredi par M. Trump selon laquelle les pourparlers de paix commenceraient "immédiatement" et que l'Ukraine ne récupérerait probablement pas ses terres, ce qui a provoqué un tollé des deux côtés de l'Atlantique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Les frappes sur Kiev montrent que Poutine ne «se prépare pas à la paix», selon Zelensky

Le président Zelensky s'est dit prêt mardi à "un échange" de territoires avec la Russie, dans le cadre d'éventuelles négociations de paix sous l'égide des Etats-Unis. (AFP)
Le président Zelensky s'est dit prêt mardi à "un échange" de territoires avec la Russie, dans le cadre d'éventuelles négociations de paix sous l'égide des Etats-Unis. (AFP)
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  • Le président Zelensky s'est dit prêt mardi à "un échange" de territoires avec la Russie, dans le cadre d'éventuelles négociations de paix sous l'égide des Etats-Unis
  • Si le président américain Donald Trump parvient à amener l'Ukraine et la Russie à la table des négociations, "nous échangerons un territoire contre un autre", a affirmé M. Zelensky au quotidien britannique The Guardian

KIEV: Les frappes de missiles et de drones lancés mercredi par Moscou sur Kiev montrent que le président russe Vladimir Poutine ne "se prépare pas à la paix", a affirmé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Ces frappes menées sur cinq districts de Kiev ont fait au moins un mort et trois blessés, a indiqué auparavant le maire de la capitale ukrainienne Vitali Klitschko sur Telegram.

"Poutine ne se prépare pas à la paix. Il continue de tuer des Ukrainiens et de détruire des villes. Seules des mesures fortes et une pression sur la Russie peuvent mettre fin à cette terreur", a déclaré M. Zelensky dans un message posté en ligne.

"Ce dont nous avons besoin maintenant, c'est l'unité et le soutien de tous nos partenaires dans cette lutte pour une issue juste à la guerre", a-t-il souligné.

Le président Zelensky s'est dit prêt mardi à "un échange" de territoires avec la Russie, dans le cadre d'éventuelles négociations de paix sous l'égide des Etats-Unis.

Si le président américain Donald Trump parvient à amener l'Ukraine et la Russie à la table des négociations, "nous échangerons un territoire contre un autre", a affirmé M. Zelensky au quotidien britannique The Guardian, tout en ajoutant qu'il ne savait pas quel territoire Kiev demanderait en retour.

Le président ukrainien a estimé que l'Europe seule ne pourrait pas garantir la sécurité de son pays. "Les garanties de sécurité sans l'Amérique ne sont pas de vraies garanties de sécurité", a-t-il affirmé.

M. Zelensky doit rencontrer vendredi le vice-président américain J.D. Vance à la conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne, où sont également annoncés l'émissaire spécial américain sur l'Ukraine, Keith Kellogg, et le secrétaire d'Etat Marco Rubio.

Donald Trump s'est engagé à mettre rapidement fin au "carnage" de la guerre en Ukraine, y compris en faisant pression sur Kiev, qui a reçu des milliards de dollars d'aide militaire de Washington sous son prédécesseur démocrate Joe Biden.

Sans certitude sur la pérennité de l'aide américaine, l'Ukraine est dans une position difficile alors que depuis un an, l'armée russe progresse.

Ces derniers mois Kiev et Moscou ont multiplié les frappes sur leurs infrastructures énergétiques réciproques.

Moscou a revendiqué mardi la prise d'un nouveau village dans la région ukrainienne de Donetsk (est), celui de Iassenové, situé à une dizaine de kilomètres à l'est de la région de Dnipropetrovsk, que les forces russes pourraient atteindre prochainement pour la première fois.